La cimenterie en construction à Katanda, dans la province du Kasaï Oriental, devrait entrer en phase de production en février 2026. L’annonce a été faite lors d’une visite d’inspection du gouverneur intérimaire, Dr Augustin Kayemba Mulemena, sur le site du projet, le vendredi 8 août.
Selon la direction, les travaux, lancés en août 2024, concernent, pour l’heure, principalement la construction de la base-vie et des bureaux destinés au personnel. Une partie des équipements nécessaires à l’installation de l’usine est déjà arrivée à Lubumbashi, tandis que le reste, encore en Chine, devrait être expédié avant la fin du mois d’août 2025. Les fondations destinées à accueillir les structures métalliques sont également en cours de réalisation, étape préalable à l’installation des machines de production.
Le projet prévoit la construction d’une usine d’une capacité annuelle de 1,2 million de tonnes de ciment. D’après l’entreprise, la première phase, estimée à 400 millions de dollars, consistera à produire 300 000 tonnes par an, avec une augmentation progressive de la capacité dans les phases suivantes.
Le lancement de la production devrait avoir un impact sur le prix du ciment dans la province, où un sac de 50 kg se vend autour de 24 dollars américains, soit le double du prix pratiqué à Kinshasa et au Haut-Katanga, d’où le Kasaï Oriental s’approvisionne. En raison de contraintes logistiques, ce prix peut atteindre 30 USD à certaines périodes.
Avec sa capacité projetée, l’usine devrait aussi contribuer à combler largement le déficit national en ciment. Selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC), la RDC a produit 2 298 206 tonnes en 2023 pour une consommation estimée à 2 559 063 tonnes, soit un déficit de plus de 260 000 tonnes comblé jusque-là par des importations. L’entrée en production de cette unité pourrait réduire, voire éliminer, ce déséquilibre.
À terme, la finalisation de la cimenterie de Katanda, combinée à l’acquisition de plus de 91 % des parts de la Cimenterie de Lukala (Cilu) — une usine d’une capacité de 1 million de tonnes près de Kinshasa — auprès de Heidelberg Materials, pourrait propulser WIH Cement au rang de premier producteur de ciment en RDC, avec une capacité totale estimée à 2,2 millions de tonnes par an, selon les prévisions.
Timothée Manoke, stagiaire
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