La vice-ministre des Hydrocarbures, Wivine Moleka (photo), a annoncé le 15 octobre 2024, lors d’une visite des stations-service à Kinshasa, que le paiement des manques à gagner des partenaires dans la commercialisation des produits pétroliers finis serait effectué d’ici la fin du mois.
« Ils peuvent compter sur le soutien du gouvernement. Nous reconnaissons que le paiement des manques à gagner a pris du retard, mais je peux les assurer que tout sera réglé avant la fin du mois », a déclaré la vice ministre, sans préciser le montant des manques à gagner à rembourser. Elle a également invité les entreprises concernées à contacter les experts de son administration pour soumettre les documents relatifs au paiement de cette compensation. A en croire, Wivine Moleka « les manques à gagner ont commencé à s’accumuler suite à la révision des prix du 2 octobre, lorsque les tarifs de l’essence ont été abaissés ».
Ayant effectué ce jour une tournée au sein de plusieurs stations dans la ville de #Kinshasa.
— Wivine Moleka (@WivineMoleka) October 15, 2024
J'ai constaté que parmi les raisons des longues files qui apparaissent dans les stations services, il y'a également le retard de livraison du transporteur SEP Congo, empêché par les… pic.twitter.com/GDowHDUQOy
Cette annonce intervient alors que des signes de pénurie commencent à se faire sentir à Kinshasa, la ville la plus peuplée de la République démocratique du Congo, avec près de 20 millions d’habitants. La tournée de la vice-ministre a révélé que certaines stations-service étaient à court de produits, entraînant de longues files d’attente dans celles qui étaient encore approvisionnées.
Le problème principal ne semble pas être seulement le mécontentement des partenaires commerciaux, mais également les difficultés rencontrées par SEP Congo, l’entreprise responsable de la gestion des stocks et de la distribution aux stations-service. L’efficacité de cette dernière aurait été impactée par les embouteillages chroniques de Kinshasa, entravant ainsi le ravitaillement.
Le gouvernement a affirmé avoir mobilisé toutes les options disponibles pour réduire les prix des carburants à la pompe en octobre. Les données sur la structure des prix des carburants pour cette période ne sont pas encore publiques. Cependant, selon la structure de mars 2014 pour la zone Ouest, couvrant Kinshasa, pratiquement aucun impôt n’était prélevé sur chaque litre d’essence ou de gasoil vendu. Les montants à rembourser aux sociétés commerciales par l’État s’élevaient à 25,34 francs congolais par litre d’essence et à 31,38 francs congolais par litre de gasoil. Dans ce contexte, l’une des hypothèses avancées serait que le gouvernement a réduit les marges allouées à SEP Congo ou a agi sur les coûts des stocks de sécurité pour opérer la baisse des prix à la pompe en octobre.
En mars 2024, plusieurs banques ont soutenu l’État dans le règlement de sa dette envers les partenaires du secteur pétrolier, pour un montant total de 120 millions de dollars. Lors d’une conférence de presse le 14 août 2024, le ministre de l’Économie, Daniel Samba Mukoko, a précisé que la subvention de l’essence coûtait à l’État 15 millions de dollars par mois.
Georges Auréole Bamba
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