Lors du 1er Sommet du tourisme Afrique-Amériques, qui s’est tenu du 3 au 5 octobre à Punta Cana, en République Dominicaine, le ministre congolais du Tourisme, Didier M’pambia, a mis en avant le potentiel économique du tourisme mémoriel en République démocratique du Congo (RDC). Il a souligné l’importance de bâtir une passerelle culturelle pour « donner un nouveau sens au récit tragique de l’esclavage », en valorisant les vestiges de la cité côtière de Nsiamfumu à Muanda, dans le Kongo Central.
Le ministère du Tourisme prévoit d’ailleurs de construire dans cette ville un site de tourisme mémoriel nommé « Cité du non-retour ». Selon Didier M’pambia, ce projet, dont les détails restent à préciser, pourrait ouvrir des perspectives économiques prometteuses pour la RDC, tout en renforçant les liens avec les Amériques.
En effet, la création d’un site mémoriel à Muanda, en plus de renforcer les liens culturels entre l’Afrique et les Amériques, pourrait constituer un levier majeur de développement socio-économique à travers l’hôtellerie, la restauration et les services associés. Ce projet permettrait non seulement de créer des emplois, mais aussi de générer des revenus significatifs pour l’économie locale.
À titre de comparaison, l’île de Gorée au Sénégal, site mémoriel de la traite négrière, attire près de 700 000 visiteurs chaque année, notamment des touristes en provenance des États-Unis, du Brésil et des Caraïbes. L’impact économique de ce site se manifeste non seulement à travers les revenus générés par les billets d’entrée, mais également par le développement d’infrastructures touristiques telles que les hôtels, les restaurants et les boutiques d’artisanat. Ainsi, le tourisme mémoriel représente une source majeure de devises étrangères pour le pays. En effet, le secteur touristique y contribue à hauteur de 7 % du PIB, générant près de 900 millions de dollars en recettes publiques.
Le sommet, qui a rassemblé des dirigeants de 15 pays des Amériques et de 12 pays d’Afrique, a jeté les bases d’une coopération renforcée dans le domaine du tourisme mémoriel. Ce secteur en pleine expansion offre des opportunités de retombées économiques durables pour les deux continents, notamment par le biais de partenariats interrégionaux.
Dans le cadre des efforts visant à réactiver les connexions culturelles et économiques entre l’Afrique et les Amériques, Didier M’pambia a également annoncé l’organisation prochaine d’un festival international de la rumba. Inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO, la rumba incarne les racines culturelles partagées entre les deux continents. Le ministre a également mis en avant le potentiel touristique de la RDC, soulignant son rôle clé dans l’écotourisme grâce à ses 10 % des eaux douces mondiales et à sa biodiversité exceptionnelle, autant d’atouts pour attirer davantage de visiteurs et stimuler l’économie nationale.
Olivier de Souza
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