Lors du Forum de validation de la politique nationale du tourisme à Kinshasa, lancé ce mardi 10 septembre 2024, le ministre du Tourisme, Didier M’pambia Musanga, a appelé à une meilleure reconnaissance et à un soutien accru pour ce secteur stratégique. Il a mis en évidence le contraste entre les ambitions de développement touristique en République démocratique du Congo (RDC) et les faibles moyens alloués.
M’pambia Musanga a souligné le potentiel inexploité du tourisme en RDC, un pays riche en paysages variés, en biodiversité unique et en patrimoine culturel. Pourtant, la contribution du secteur au PIB reste marginale, à moins de 2 %, loin derrière des pays comme le Kenya (10 %), la Tanzanie (17 %), le Maroc (7,3 %) et l’Afrique du Sud (9 %).
Le sous-investissement chronique dans le secteur touristique est l’une des principales raisons de ces performances médiocres. Malgré l’importance attribuée au tourisme dans les discours officiels, les ressources budgétaires restent limitées, freinant ainsi le développement d’une industrie qui pourrait générer des emplois et des revenus significatifs.
Pour remédier à cette situation, le ministère propose une nouvelle approche basée sur deux piliers : le concept de « Villages touristiques », qui vise à créer des pôles intégrés bénéfiques aux populations locales et au développement régional, et les partenariats public-privé pour mobiliser les investissements nécessaires malgré les contraintes budgétaires.
Dans le cadre de cette nouvelle politique, des objectifs ambitieux sont fixés pour 2030 : la construction de plus de 30 nouveaux hôtels de 3 à 5 étoiles, l’amélioration des infrastructures d’accès aux sites touristiques, et la génération de recettes annuelles en devises d’environ 7 milliards USD. En termes d’emploi, le secteur pourrait créer entre 200 000 et 500 000 emplois supplémentaires, faisant du tourisme un moteur clé de l’économie nationale.
Le ministre a lancé un appel à l’action, exhortant le gouvernement à augmenter les allocations budgétaires pour le tourisme, invitant le secteur privé à investir dans les infrastructures et services, et sollicitant le soutien des bailleurs de fonds pour les projets structurants.
Il a conclu en affirmant que seule une action concertée permettra de faire du tourisme un véritable moteur de croissance inclusive et de création d’emplois en RDC. Le potentiel est immense, et il ne reste plus qu’à le concrétiser par des actions concrètes et des investissements ciblés. Cette vision s’inscrit dans le cadre de la diversification économique souhaitée par le président de la République, en ligne avec l’agenda de transformation structurelle de l’économie congolaise.
Georges Auréole Bamba