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CLIMAT DES AFFAIRES

CLIMAT DES AFFAIRES (269)

A l’issue de sa deuxième audience depuis le début de l’année 2025 avec Meenu Pirohit, directrice générale de l’entreprise Zahira SPRL, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a annoncé avoir discuté de la possibilité d’établir une usine d’assemblage automobile ainsi que de créer un parc industriel.

Les détails de cette discussion n’ont pas été révélés, mais cette initiative marque une nouvelle étape pour Zahira SPRL. Depuis 1993, l’entreprise agit en tant que distributeur officiel des marques TATA Motors et Mahindra en République Démocratique du Congo (RDC), offrant une large gamme de véhicules, notamment des jeeps, des voitures, des pickups, des véhicules utilitaires, des camions, ainsi que des minibus et bus de 20 à 60 places.

Grâce à une offre de solutions de mobilité abordables et à un service après-vente performant, Zahira SPRL, présente dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Kolwezi, s’est imposée sur le marché automobile de la RDC. Avec près de 500 employés, l’entreprise est devenue bien plus qu’un simple concessionnaire et pourrait désormais chercher à renforcer son statut en lançant des activités d’assemblage local.

Dans le cadre de sa stratégie, le gouvernement de la RDC vise à réduire la valeur des importations tout en optimisant le fonctionnement de ses zones économiques spéciales, notamment celle de Maluku, située près de Kinshasa. L’installation d’une usine d’assemblage de véhicules s’inscrirait parfaitement dans cette démarche.

Par ailleurs, en 2023, l’entreprise Suprême Auto a inauguré une usine d’assemblage de bus, devenant ainsi un fournisseur clé pour la société des transports publics. Au-delà de la stratégie d’industrialisation, le ministre Julien Paluku a souligné que ces discussions s’inscrivent pleinement dans l’ambition des autorités de créer davantage d’emplois dans le pays et de réduire la facture des importations.

GAB

Posted On lundi, 06 janvier 2025 06:23 Written by

Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku (photo), a affirmé le 28 décembre 2024 que le cacao et le café congolais sont exclusivement issus de terres arables disponibles, et non de zones déboisées. La République démocratique du Congo (RDC) entend défendre cette position lors d’un dialogue tripartite entre l’Union européenne (UE), la Monusco et le gouvernement congolais.

La RDC fait face à une menace de restriction de ses exportations de cacao et de café vers l’Union européenne (UE) en raison de l’application du règlement « Zéro déforestation », entré en vigueur le 30 juin 2023. Ce texte interdit l’importation de produits agricoles provenant de terres déboisées. Prévu pour être pleinement appliqué à partir 31 décembre 2025 pour les grande entreprises et à partir 30 juin 2026 pour les PME, il impose notamment aux producteurs, exportateurs et importateurs de fournir les coordonnées géographiques de l’origine des produits. Cette exigence vise à garantir qu’ils ne proviennent pas de zones déboisées.

Sauf que l’UE invoque l’impossibilité de déployer ses enquêteurs sur le terrain pour s’assurer de la conformité du cacao et du café exportés par la RDC, en raison de l’insécurité qui sévit dans la région orientale, principal bassin de production du pays. Pour les mêmes raisons, le pays a déjà perdu ses certifications Fairtrade et BIO. « L’exclusion de l’Union européenne sape les efforts visant à repositionner le cacao et le café congolais sur le marché international », déplore un collectif de producteurs de Beni, dans le Nord-Kivu, en soulignant les sacrifices consentis pour répondre aux exigences des normes européennes.

Diversification des débouchés

Pour remédier à la situation, le ministre Paluku propose que la Monusco, présente dans les zones de conflit, certifie que les champs de production ne sont pas situés sur des terres déboisées. Cette proposition sera examinée lors du dialogue tripartite envisagé, dont l’objectif, selon Julien Paluku, est de faire retirer la RDC de la liste des pays accusés d’avoir détruit l’environnement.

Par ailleurs, la RDC élabore un plan B centré sur deux axes : l’intensification des zones économiques spéciales pour encourager la transformation locale des produits agricoles et la diversification des marchés d’exportation. Cette stratégie vise à réduire la dépendance envers l’UE, à diversifier les débouchés et à renforcer la résilience économique du pays en valorisant ses matières premières. « On nous impose ce genre de mesures parce que nous ne transformons pas nos produits sur place », a notamment regretté Julien Paluku.

En parallèle, le pays s’est fixé l’objectif de produire 3 millions de tonnes de cacao d’ici 2030, un projet susceptible de faire croître considérablement le Produit intérieur brut (PIB) du pays. Cet objectif est ambitieux, étant donné que le monde a produit 5 millions de tonnes de cacao en 2023, dont 50 % proviennent du Ghana et de la Côte d’Ivoire.

Olivier de Souza

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Posted On jeudi, 02 janvier 2025 08:56 Written by

Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo), a réaffirmé aux investisseurs l’engagement de l’État à créer un environnement favorable au développement du numérique en République Démocratique du Congo (RDC). Il s’est exprimé le 16 décembre 2024, lors d’un évènement organisé par Airtel RDC et Helios Towers pour célébrer le franchissement de la barre des 2000 tours télécoms mises sous-contrats de location à Kinshasa. Une collaboration qui permet d’étendre la couverture réseau dans la capitale.

Se réjouissant de ce type de partenariat qui cadre avec la volonté de l’État de faire de la transformation numérique un levier de croissance socio-économique, Augustin Kibassa Maliba a déclaré : « nous travaillons d’arrache-pied pour améliorer le cadre réglementaire, investir dans les infrastructures critiques de télécommunications pour permettre l’inclusion numérique ».

Le ministre a affirmé que le cadre réglementaire propice au développement du numérique ciblera aussi particulièrement l’acquisition des compétences spécialisées, les innovations locales et l’entrepreneuriat de la jeunesse.

La RDC a besoin des réformes réglementaires propres aux télécoms et au numérique au regard de l’importance que l’État accorde à ce secteur qu’il veut positionner comme atout de croissance et de diversification économique. Actuellement, le pays figure parmi les 41 nations africaines qui enregistrent un faible développement numérique à cause d’un cadre politique et réglementaire défavorable, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).

Dans ce groupe de pays auquel appartient la RDC, un ou plusieurs freins politiques et réglementaires s’accumulent notamment l’absence de fonds de service universel efficace, transparent et performant ; l’absence d’un régulateur télécoms fort ; le manque de clarté réglementaire dans la protection des données, la cybersécurité et le transfert transfrontalier de données.

Le nombre élevé de taxes sectorielles est aussi une réalité dans plusieurs de ces marchés, tout comme l’attribution incomplète des fréquences télécoms disponibles et l’interdiction de la location ou de la vente de fréquences, le niveau élevé des redevances d’utilisation du spectre et l’absence de licences neutres en termes de technologie ou de service, des frais onéreux de droits de passage de l’infrastructure de fibre optique.

Augustin Kibassa Maliba présente l’environnement politique et réglementaire adéquat qu’il promet aux investisseurs comme l’un des piliers « des fondations d’un Congo numérique prospère, un Congo où chaque citoyen pourra accéder aux services numériques, où les entreprises pourront innover et se développer, et où notre pays pourra jouer un rôle de plus en plus important dans l’économie mondiale ».

Muriel Edjo

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Posted On mardi, 24 décembre 2024 10:28 Written by

Le gouvernement de la RDC veut moderniser son administration publique avec l’adoption de la technologie blockchain. Pour cela, il a signé le 18 décembre avec la société singapourienne Trident Digital Tech Holdings, un accord visant à mettre en place un système gouvernemental électronique (e-GOV) complet, selon un communiqué de l’entreprise. Celui-ci s’appuiera sur la blockchain pour renforcer la sécurité, l'efficacité et la transparence des services publics.

Selon Justin Inzun Kakiak (photo), directeur général de l’Agence nationale de renseignement de la RDC, « ce système de gouvernement électronique améliorera considérablement l’accès aux services gouvernementaux » ajoutant : « Nous sommes ravis d’aller de l’avant avec Trident sur cette initiative révolutionnaire ».

En intégrant la blockchain, la RDC peut réduire la corruption dans les services publics, améliorer la responsabilité et rationaliser la fourniture de services publics. La nature décentralisée de la blockchain devrait permettre aux citoyens d'accéder en toute sécurité à des services gouvernementaux essentiels, tels que l'enregistrement des entreprises, les registres fonciers et les services publics en général, garantissant l'intégrité et la transparence de ces processus.

Avec l'adoption de la blockchain les entreprises peuvent travailler dans un environnement plus sécurisé et fiable pour opérer dans le pays. De plus, en numérisant les fonctions clés du gouvernement, la RDC pourra rationaliser ses procédures administratives, réduire les problèmes liés à la lourdeur administrative et améliorer l'efficacité des opérations du secteur public, notamment dans les régions éloignées.

Olivier de Souza

 

Posted On jeudi, 19 décembre 2024 15:42 Written by

L’antenne congolaise de l’Association pour la défense des intérêts des camionneurs de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) annonce le début d’une grève sèche à compter du 16 décembre 2024. Dans un courrier adressé au gouverneur de la province du Haut-Katanga, le 11 décembre dernier, l’association justifie son action par la contestation de certaines mesures. Il s’agit de la création par la mairie de Likasi d’un parking « forcé », de l’instauration d’un nouveau poste de péage provincial sur la route de contournement, alors que « le contournement est une continuité de la route nationale où le gouvernement central a déjà placé d’autres [postes] », ainsi que de l’obligation d’un permis de transit pour l’immigration en Zambie.

Dans son courrier, l’association précise que la grève ne sera levée que si ces décisions sont annulées par les autorités congolaises et zambiennes. En réponse, le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, a convié les représentants des camionneurs à une réunion ce 16 décembre. La suite du mouvement de grève annoncé dépendra de l’issue de cette rencontre.

Le maintien du mouvement de grève risque de perturber le commerce transfrontalier entre les pays de la SADC et la RDC, dont la province du Haut-Katanga constitue le principal point d’entrée. Cette situation pourrait affecter la chaîne d’approvisionnement de plusieurs produits à destination de la RDC, d’autant plus que les grévistes promettent de ne laisser passer aucune marchandise, y compris le carburant. Il convient de rappeler que le pays de Lumumba dépend de ses voisins pour l’approvisionnement en produits essentiels. En 2023, par exemple, la Zambie a exporté pour 1,6 milliard de dollars de marchandises vers la RDC, contre seulement 182 millions de dollars d’importations en sens inverse.

Une situation similaire survenue en septembre dernier, entre le Congo Central et Kinshasa, a révélé l’impact direct des grèves de camionneurs sur l’économie. Ce mouvement avait provoqué une flambée du prix du ciment, qui était passé de 12 à 17 dollars le sac, et entraîné des ruptures d’approvisionnement pour d’autres produits. Les entreprises locales et la population de Kinshasa avaient alors ressenti de plein fouet les effets de ces perturbations. Cette fois-ci, la grève pourrait également affecter l’activité minière. Pour faire face au déficit énergétique, les entreprises minières importent du carburant de Zambie et expédient leurs productions par camion vers les ports d’Afrique australe.

Cependant, cette grève pourrait offrir des opportunités, en particulier pour les petits transporteurs qui, historiquement, se trouvent souvent à la marge du marché dominé par les grands camions de 20 tonnes. Ces acteurs souvent plus agiles et capables de s’adapter rapidement aux changements commencent à se faire une place sur le marché, en particulier dans les zones où la demande de transport est élevée. Néanmoins, il reste difficile eux de rivaliser avec la capacité des grands camions, plus adaptés à la gestion de grandes quantités de marchandises à des coûts plus compétitifs.

Olivier de Souza

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Posted On lundi, 16 décembre 2024 05:09 Written by

L’Office de gestion du fret multimodal (OGEFREM), établissement public chargé de la création et de la gestion des ports secs, a lancé, le 10 décembre 2024, un avis de préqualification pour le financement, la construction et l’exploitation du port sec de Kasumbalesa. Cette localité est située à la croisée de plusieurs corridors menant à sept ports maritimes africains (Dar es-Salaam, Beira, Nacala, Durban, Walvis Bay, Lobito et Luanda). Connectée à la route nationale N° 1, elle constitue également un point d’interface stratégique entre la province de Copperbelt, en Zambie, et l’ancienne province du Katanga, en République démocratique du Congo (RDC), deux zones minières les plus riches de la région.

Cette étape vise à présélectionner les opérateurs qui participeront à l’appel d’offres en vue de choisir le partenaire privé à qui l’OGEFREM concédera le projet. Les entreprises ciblées sont celles disposant d’au moins deux références dans la gestion ou le financement d’infrastructures portuaires au cours des 15 dernières années. Elles doivent également justifier d’un chiffre d’affaires d’au moins 50 millions de dollars sur les trois dernières années dans des travaux et services de même nature ou de nature similaire. Les opérateurs intéressés ont jusqu’au 15 janvier 2025 pour déposer leur dossier.

Le projet de construction du port sec de Kasumbalesa remonte à plus de trente ans. À ce jour, l’OGEFREM affirme avoir clôturé l’ensemble du site de 62 hectares et compacté 20 hectares. En avril dernier, il a également été décidé de confier au génie militaire les travaux de bétonnage de l’aire d’entreposage de 20 hectares.

Pour expliquer la lenteur du projet, les autorités avaient pointé, lors du Conseil des ministres du 4 février 2022, le coût élevé des travaux, alors estimé à près de 129 millions de dollars, ainsi que les moyens limités de l’OGEFREM. Au cours de cette même réunion, il avait été décidé que le reste des travaux serait pris en charge dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Selon l’avis de préqualification, l’État attend du partenaire privé le financement, la construction et l’équipement de 13 500 m² d’entrepôts extensibles à 34 000 m² ; deux zones à conteneurs dont la superficie n’a pas été précisée ; une zone de dépôt des hydrocarbures ; des parkings pour camions d’une capacité d’environ 1 800 places ainsi que des parkings pour véhicules légers et deux-roues ; deux bâtiments administratifs ; des voies de circulation ; un poste de livraison d’électricité et une station de pompage d’eau dotée d’un château d’eau ; une caserne de sapeurs-pompiers ; des logements et d’autres aires de repos.

Le partenaire devra également aménager une réserve foncière à l’entrée du site, pouvant accueillir une station-service, des commerces ainsi que des ateliers de réparation et de lavage de voitures.

En contrepartie, l’État concédera à l’opérateur privé l’exploitation et la maintenance de l’infrastructure pour une durée déterminée. La durée de la concession variera en fonction du coût de l’investissement, des besoins de maintenance et des recettes d’exploitation projetées. La commission chargée d’étudier les offres devra donc être particulièrement attentive à ces indicateurs.

À en croire l’OGEFREM, avec ce projet, la RDC cherche à améliorer son accès aux marchés internationaux. Selon la même source, il s’agit également pour le pays de se positionner comme une plateforme de transit dans la Copperbelt, une région qui connaît une intense activité minière, et de valoriser les corridors nationaux et internationaux qui desservent la zone.

Pierre Mukoko

Posted On vendredi, 13 décembre 2024 12:35 Written by

Le gouvernement provincial du Nord-Kivu, appuyé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et ses partenaires, a lancé une initiative visant à mobiliser les acteurs privés pour combler le déficit de financement et développer un accès durable à l’eau potable. Cette initiative, prévue sur une période de sept ans, s’inscrit dans un contexte de crise persistante de l’approvisionnement en eau, exacerbée par une population en constante croissance et des déplacements massifs dus aux conflits.

Avec seulement 35 % de la population nationale ayant accès à l’eau potable et des infrastructures insuffisantes pour répondre à la demande croissante, les défis sont particulièrement aigus dans la région. Ces dernières années, l’afflux massif de réfugiés et de personnes déplacées a aggravé la pression sur des infrastructures déjà fragiles, tandis que la société publique de distribution d’eau (REGIDESO) peine à répondre à cette demande.

C’est dans ce contexte que le gouvernement provincial a décidé d’impliquer les acteurs privés dans la gestion des services d’eau, conformément au cadre législatif révisé en juillet 2017, qui permet la délégation de ces services à des entreprises privées.

« Le gouvernement provincial du Nord-Kivu est préoccupé par la question de l’eau et, s’appuyant sur le nouveau cadre légal, il s’engage à mettre à contribution des acteurs privés pour faire face aux défis de financement dans le secteur de l’eau en vue de combler le gap dans la fourniture de l’eau », a déclaré le vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Jean-Romuald Ekuka Lipopo.

L’initiative, qui s’appuiera sur un modèle de partenariat public-privé, devrait permettre de surmonter les contraintes de financement public et de renforcer l’efficacité dans la gestion des infrastructures hydrauliques. Elle vise à fournir de l’eau potable à 1,1 million de personnes dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu pendant la période ciblée.

Pour les habitants du Nord-Kivu, cette initiative pourrait représenter une réponse concrète aux défis quotidiens liés à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Olivier de Souza

Posted On mercredi, 11 décembre 2024 02:54 Written by

Les banques commerciales opérant en République Démocratique du Congo (RDC) ont pris l’engagement d’aider le gouvernement à régler le solde restant des pertes accumulées par les sociétés de distribution de produits pétroliers finis (essence, gasoil, pétrole lampant, etc.) sur le marché local, à l’exception du gasoil vendu aux acteurs du secteur minier industriel depuis octobre 2023. Cet engagement a été finalisé lors d’une réunion tenue le 3 décembre 2024 avec le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Samba Mukoko.

Au total, 14 contrats de refinancement de cette dette ont été signés avec des institutions financières locales. Lors du conseil des ministres du 29 novembre dernier, la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a demandé d’accélérer la finalisation de ces accords, dont les détails demeurent confidentiels. En résumé, l’État cherche à changer de créancier en transférant aux banques commerciales, contre un taux d’intérêt, les arriérés dus aux entreprises de distribution de carburants dans le pays. 

« Il n’y a aucun problème, le gouvernement peut compter sur les banques », a affirmé Gisèle Mazengo, représentante de Rawbank, la plus grande banque du pays en termes d’actifs et de parts de marché. Le représentant d’Equity BCDC, Djo Nkoy Lolonga, a précisé que les opérations nécessaires, telles que les tirages auprès de la banque centrale, ont déjà été réalisées et qu’ils attendent désormais les documents du ministère des Finances pour procéder aux paiements. Selon les services de communication du ministère de l’Économie, les banquiers ont exprimé leur disponibilité à régler les manques à gagner avant la fin du mois de décembre 2024.

Les informations disponibles sur les montants à rembourser aux distributeurs de produits pétroliers restent limitées. En 2023, les prix des produits pétroliers ont augmenté de 70 % à 130 % selon les régions, ce qui a permis de réduire le rythme d’accumulation des manques à gagner, qui étaient de 545 millions dollars en 2022, à 125 millions dollars en 2023. Au cours des quatre premiers mois de 2024, 135 millions dollars d’arriérés ont été réglés, avec une contribution des banques commerciales congolaises à hauteur de 123,5 millions dollars, selon le ministère des Finances. Ainsi, fin mars 2024, le solde dû était de 405 millions dollars, auxquels se sont ajoutés de nouveaux manques à gagner enregistrés tout au long de l’année, notamment en raison d’une baisse administrative des prix de l’essence mise en place pour lutter contre la vie chère.

Si l’intervention des banques permet de réduire le risque d’une crise socio-économique due à des pénuries de carburant, elle ne résout cependant pas la question des arriérés. En effet, comme mentionné plus haut, l’État ne fait que changer de créancier. À la fin de 2023, l’encours total des arriérés s’élevait à 3,5 milliards de dollars. Pour 2024, une provision de 438,6 millions de dollars a été mise en place afin d’apurer ces arriérés, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) datant de juillet 2024.

Georges Auréole Bamba

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Posted On jeudi, 05 décembre 2024 16:42 Written by

Lors de la table ronde organisée le 4 décembre 2024 en Angola, dans le cadre de la visite du président américain sortant Joe Biden, le président congolais Félix Tshisekedi a mis en avant l’importance stratégique d’Inga 3 pour maximiser le potentiel du corridor de Lobito. Il a affirmé que ce projet, « ainsi que d’autres initiatives en énergies renouvelables, sont essentiels pour fournir une alimentation énergétique fiable, durable et adaptée aux exigences » de l’industrie de la République démocratique du Congo (RDC), actuellement « en pleine expansion ».

Pour le président congolais, le corridor de Lobito dépasse son rôle de simple voie logistique : il incarne un moteur de transformation économique et sociale. Cette vision rejoint celle des officiels américains. L’un d’eux, cité par le département d’État, a souligné que le corridor de Lobito « n’est pas simplement une infrastructure d’extraction ». Il a ajouté que la rénovation de ce chemin de fer attirera davantage d’investisseurs « aux standards élevés » vers les mines de la Zambie et de la RDC.

À titre d’exemple, il a cité l’entreprise KoBold, une startup californienne soutenue par des personnalités comme Jeff Bezos (Amazon) et Bill Gates (Microsoft), qui prévoit d’investir en RDC après avoir établi une première base en Zambie. Selon les officiels américains, ce n’est qu’un début : d’autres investisseurs de classe mondiale pourraient suivre, dans un secteur aujourd’hui dominé à 90 % par des sociétés principalement contrôlées par des capitaux chinois.

Le responsable américain a également souligné que le corridor de Lobito représente une opportunité de développement rapide pour d’autres secteurs, notamment l’agriculture, en facilitant l’acquisition d’équipements et l’évacuation rapide des produits. En outre, selon le discours officiel des États-Unis, le corridor pourrait rendre le coût des batteries électriques plus compétitif. Cela s’explique non seulement par la réduction des frais de transport, mais aussi par la possibilité d’installer des unités de production à proximité des sites d’extraction des minerais critiques, avec une exportation facilitée par le chemin de fer (moins de 50 heures depuis Luau à la frontière entre l’Angola et la RDC).

Inga 3 : discussions en cours

Cependant, la mise en place de ces différentes chaînes de valeur ne pourra se réaliser que si une énergie abondante et de qualité est disponible, un domaine dans lequel la RDC présente encore une marge de progression significative. Lors d’un panel organisé à l’occasion de la 10 ᵉ édition du forum Makutano, le directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL), Fabrice Lusinde, a révélé que le secteur minier du pays a dû importer l’équivalent de 5 milliards de dollars en électricité et en carburant pour groupes électrogènes au cours des quatre dernières années.

Avec un réseau électrique nécessitant des rénovations et des barrages fournissant moins que leur capacité installée, Inga 3 devient un projet clé pour transformer Lobito en un corridor non seulement dédié au cuivre et au cobalt, mais aussi en une ligne d’affaires reliant trois pays africains (Angola, Zambie et RDC) au marché international.

Cependant, le projet Inga 3 est encore loin de se matérialiser. Les discussions sont toujours en cours concernant le modèle de développement du barrage hydroélectrique, avec une préférence pour une installation progressive des capacités. De plus, une telle infrastructure nécessite une coordination efficace sur l’ensemble de la chaîne de valeur du marché de l’électricité (maintenance, distribution efficace, gestion logistique). Des responsables de la Banque mondiale ont annoncé un investissement d’un milliard de dollars pour les dix prochaines années, mais ce montant doit encore être validé par leur conseil d’administration.

Pour sa part, le président Félix Tshisekedi a affirmé que la République Démocratique du Congo s’engage pleinement à renforcer le corridor de Lobito. « Nous continuons à renforcer le cadre institutionnel et juridique pour encourager les investissements privés et garantir une gestion transparente et responsable de nos ressources. La transparence et la bonne gouvernance restent des priorités absolues pour instaurer un climat de confiance et favoriser des partenariats gagnant-gagnant », a-t-il déclaré.

Georges Auréole Bamba

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Posted On jeudi, 05 décembre 2024 11:08 Written by

L’Agence nationale de promotion des investissements (ANAPI) de la République démocratique du Congo (RDC) a été primée lors de la 28 ᵉ Conférence mondiale sur l’investissement, tenue à Riyad, en Arabie Saoudite, du 25 au 27 novembre 2024. Elle s’est distinguée en Afrique en remportant un prix spécial dans la catégorie contribution au développement durable pour avoir facilité la réalisation du projet de la société congolaise Raxio Data Center DRC SAS, dédié à l’établissement d’un centre de données de classe mondiale de niveau Tier III à Kinshasa.

Inaugurée officiellement le 23 août dernier, l’infrastructure baptisée Raxio DRC1 dispose d’une capacité de 1,5 MW. Ce centre de données neutre a été réalisé grâce à un investissement de 30 millions de dollars.

« Dans le contexte actuel, où l’accent est mis sur la durabilité, ce projet illustre notre engagement envers les Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’Objectif 8 (travail décent et croissance économique) et l’Objectif 9 (industrie, innovation et infrastructures, y compris l’accès aux technologies de l’information) », a souligné l’ANAPI. « Le développement de cette infrastructure attire des investissements dans le secteur numérique et favorise l’émergence de startups et de PME, essentielles pour la création d’emplois », a ajouté l’agence publique.

Pour prétendre à une distinction lors de cette conférence, l’ANAPI a procédé à une sélection parmi 2 082 projets agréés dans le cadre des avantages du Code des investissements, en tenant compte de leur contribution aux ODD.

Au final, quatre projets ont été retenus par le jury, mis en place sous la supervision du professeur Bruno Tshibangu Kabaji, directeur général par intérim de l’ANAPI. Ces projets ont été soumis dans deux catégories : contribution au développement durable et excellence dans la facilitation de l’investissement.

Dans la catégorie contribution au développement durable, d’autres agences ont également été primées, notamment l’Autorité générale pour l’investissement et les zones franches d’Égypte, l’Agence de promotion des investissements privés du Pérou (ProInversión), ainsi que la Uganda Investment Authority.

Muriel Edjo

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Posted On vendredi, 29 novembre 2024 15:30 Written by
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