Le ministère des Sports et Loisirs de la République démocratique du Congo a annoncé, dans un communiqué publié le 19 juin 2025, la signature d’un protocole d’accord en vue d’un partenariat public-privé avec une entreprise burundaise, East African General Trade Company (EAGT). Ce partenariat vise à moderniser la supervision du secteur des jeux de hasard et des paris sportifs, un domaine en pleine expansion dans le pays.
Selon le ministère, EAGT mettra en place un système numérique centralisé de monitoring, permettant de connecter les plateformes des opérateurs afin de transmettre à l’État congolais des rapports en temps réel. Ce dispositif vise à renforcer la transparence du secteur, à améliorer la collecte des taxes, notamment celle de 10 % sur les gains des parieurs, et à lutter contre la fraude fiscale.
Aucun calendrier n’a été précisé pour la mise en œuvre, mais une phase pilote est prévue à Kinshasa. Elle sera supervisée par une commission interministérielle, afin d’assurer un encadrement rigoureux par les autorités publiques. Le financement initial du projet sera intégralement pris en charge par EAGT, avec un remboursement échelonné sur la base des recettes générées, écartant ainsi toute pression immédiate sur les finances de l’État.
Ce projet s’inscrit dans une volonté plus large de régulation du secteur. En 2023, lors d’un Conseil des ministres, l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, avait révélé que 139 opérateurs illégaux étaient actifs en 2022, sans qu’aucune donnée ne soit disponible sur leurs revenus. Les recettes fiscales, cette même année, n’avaient atteint qu’un milliard de francs congolais, un niveau jugé très faible par rapport au potentiel réel du secteur.
Face à ce constat, le gouvernement avait envisagé la création d’une autorité de régulation dotée d’un système de suivi numérique. Selon les projections avancées à l’époque, une telle réforme pourrait générer plus de 100 millions de dollars par an (280 milliards francs congolais à la valeur actuelle du dollars), uniquement sur la taxe appliquée aux mises des parieurs.
Au Burundi, un système similaire, introduit en juin 2024 par la société N-Soft, a permis une augmentation spectaculaire de 552 % des recettes fiscales du secteur, selon le directeur général de la Loterie nationale du Burundi.
Timothée Manoke, stagiaire