L’occupation des principales villes du Kivu par les rebelles du M23 et leurs soutiens des forces armées rwandaises a bouleversé le marché brassicole dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), selon des témoignages concordants. Les pénuries et la hausse des prix des bières congolaises favorisent l’essor des produits importés du Rwanda et du Burundi.
À Bukavu, le prix d’une bouteille de bière Brasimba est passé de 3 500 à 8 000 francs congolais (FC), tandis qu’à Kiwanja, une Primus grand format se négocie entre 6 000 et 7 000 FC. À l’inverse, les bières rwandaises et burundaises, notamment Primus Rwanda et Amstel, restent plus abordables, oscillant entre 3 000 et 4 000 FC dans certaines buvettes de la commune de Karisimbi, à Goma.
Face à cette situation, les tenanciers de bars et terrasses s’approvisionnent de plus en plus dans les pays voisins pour maintenir leurs activités. Cette dynamique favorise les brasseries rwandaises et burundaises au détriment de la production locale, dont les capacités ont été fortement réduites par les pillages.
En février 2025, lors de l’entrée des rebelles du M23 à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, les entrepôts de la Bralima, l’une des principales entreprises brassicoles en RDC, ont été pillés. Ce saccage menace directement l’emploi de plus de 1 000 personnes, incluant les contractants et sous-traitants, qui risquent de perdre leur source de revenus et de se retrouver en difficulté pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Le gouvernement envisage la création d’un programme d’accompagnement destiné aux exportateurs et producteurs congolais, a annoncé le 12 mars 2025 le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, sur le réseau social X (anciennement Twitter). Selon lui, ce programme vise à permettre aux exportateurs de mieux tirer parti des accords commerciaux, notamment l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) avec les États-Unis et l’accord commercial récemment signé avec la Chine.
« Nos producteurs et exportateurs congolais ont besoin de financements innovants pour renforcer leur capacité à conquérir ces marchés et ainsi améliorer notre balance commerciale », a déclaré le ministre du Commerce extérieur.
Le gouvernement souhaite associer la banque Equity BCDC, dont il détient 12,17 % des parts, à la mise en œuvre de cette initiative. À cet effet, Julien Paluku a échangé avec Hugues Efole, directeur groupe d’Equity en charge des paiements, des envois de fonds transfrontaliers et de la diaspora.. Il en est ressorti la création d’une commission technique réunissant des experts du ministère du Commerce extérieur et d’Equity BCDC pour concrétiser le projet.
Déjà engagée dans le soutien aux exportateurs, Equity BCDC propose des financements relais et accompagne les coopératives agricoles en finançant la collecte, la transformation et l’exportation, facilitant ainsi leur accès aux marchés internationaux.
En septembre 2024, le gouvernement congolais a adopté une stratégie nationale visant à dynamiser les exportations vers les États-Unis dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Cette stratégie ambitionne de relancer 21 filières hors mines et 5 filières minières, avec pour objectif de faire passer le volume des échanges de 600 millions de dollars en 2021 à une fourchette comprise entre 3 et 5 milliards de dollars d’ici 2030.
Ronsard Luabeya, Stagiaire
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Plusieurs indicateurs laissent présager une dépréciation du dollar américain en 2025, une monnaie largement utilisée en République démocratique du Congo (RDC). Parmi ces signaux figurent l’évolution du taux de change face à l’euro, la flambée des prix de l’or et certains indicateurs économiques en provenance des États-Unis.
L’or, souvent considéré comme une valeur refuge, a récemment atteint des sommets historiques, frôlant les 3 000 dollars l’once. Cette hausse reflète généralement une perte de confiance des investisseurs envers les actifs libellés en dollars, qui cherchent ainsi à se prémunir contre une éventuelle dépréciation de la monnaie américaine.
Parallèlement, selon les plateformes de change, le dollar a perdu jusqu’à 3,5 % de sa valeur face à l’euro au cours des 30 derniers jours. Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs, notamment la qualité de la dette américaine.
Selon le Bureau du budget du Congrès américain (CBO), le déficit public des États-Unis devrait atteindre 1 900 milliards de dollars en 2025, soit 6,2 % du produit intérieur brut (PIB), un niveau presque deux fois supérieur à la moyenne annuelle des 50 dernières années (3,4 %). Cette situation alimente les interrogations sur la viabilité d’un investissement massif dans le dollar.
En plus, des investisseurs clés de la dette américaine, comme la Chine et le Japon, réduisent progressivement leurs positions. Pékin, engagé dans une guerre commerciale avec Washington, diminue ses achats d’obligations américaines, tandis que Tokyo, premier détenteur étranger de cette dette, en a vendu une partie afin de renforcer ses réserves de change et stabiliser le yen. L’Europe, confrontée à ses propres défis économiques, pourrait également réduire ses investissements en dollars.
91 % des dépôts bancaires de la RDC concernés
Un autre facteur de la baisse attendue du dollar est le recul de la valeur des actions américaines, en particulier dans le secteur technologique. Les attentes élevées autour de l’innovation et de l’intelligence artificielle ont été refroidies par l’émergence d’alternatives chinoises, proposant des outils d’IA à moindre coût. Cette dynamique a contribué à une baisse de 8,7 % de l’indice S&P 500 en un mois.
Enfin, la politique commerciale américaine privilégie une réduction des importations via l’imposition de tarifs douaniers, avec pour objectif de stimuler la réindustrialisation du pays. Stephan Miran, principal conseiller économique du président Donald Trump et partisan de cette approche, estime qu’une dépréciation du dollar rendrait les produits américains plus compétitifs à l’international, favorisant ainsi un excédent commercial.
Si ces tendances se confirment, la RDC pourrait être fortement impactée. Selon la dernière note de conjoncture hebdomadaire de la Banque centrale du Congo (BCC), le dollar représente 91 % des dépôts bancaires dans le pays, soit un total de 14,7 milliards de dollars à fin janvier 2025. Une dépréciation du billet vert pourrait ainsi réduire la valeur de cette épargne. En revanche, elle pourrait aussi entraîner une baisse du coût des importations, faciliter les investissements étrangers non américains et renforcer le rôle du franc congolais.
À ce stade, les autorités congolaises ne se sont pas encore exprimées sur cette évolution possible, qui comporte à la fois des risques et des opportunités pour le pays. L’attention reste pour l’instant tournée vers la crise sécuritaire dans l’est du territoire.
La dollarisation de l’économie congolaise est un phénomène ancien, et le franc congolais peine à retrouver son statut dominant. La BCC maintient ses taux directeurs à 25 % pour la monnaie locale, redoutant qu’une expansion du crédit en francs congolais ne génère une surliquidité et une nouvelle dépréciation de la devise nationale.
Idriss Linge
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La République Démocratique du Congo (RDC) et la Chine discutent d’un accord de coopération visant à permettre au pays de produire annuellement 5 millions de poussins de poules à plumes blanches. Cette initiative a été évoquée le 11 mars 2025, lors de la visite d’une délégation chinoise au ministère de la Pêche et de l’Élevage. Concrètement, il est question d’importer de la Chine chaque année de 50 000 couples de reproducteurs parentaux, capables de fournir ces 5 millions de poussins, afin de garantir un approvisionnement en volailles de qualité.
Plus largement, l’objectif est de moderniser la chaîne de valeur avicole en RDC. La coopération sino-congolaise en gestation devrait donc également comprendre un transfert de technologies et une formation des éleveurs congolais. La Chine se dit prête à fournir des manuels techniques, des solutions de gestion intelligente et un appui en sélection génétique pour améliorer la résistance des volailles aux maladies. Chaque année, des experts chinois devraient aussi dispenser deux formations sur site, bénéficiant à 100 éleveurs locaux, afin de moderniser la filière et de renforcer l’autosuffisance alimentaire en RDC.
À ce stade, les discussions portent sur l’élaboration d’un mémorandum d’entente entre les opérateurs chinois et les autorités congolaises. Conduite par le vice-ministre chinois du Commerce extérieur, Zhang Qingwei, la délégation comprenait des représentants de Shandong Guangming Biotech et de Luchuan International Trade, laissant ainsi penser que ces deux entreprises jouent un rôle central dans la mise en place de cet accord de coopération en cours de négociation.
Shandong Guangming Biotech est une entreprise chinoise spécialisée dans l’élevage de poulets de chair. Elle a récemment conclu un partenariat avec Yike Food, un transformateur avicole chinois, en vue de collaborer sur des projets de développement du secteur, notamment à travers la co-application et la mise en œuvre de programmes nationaux et provinciaux de reproduction avicole.
Filière locale non compétitive
De son côté, Shanghai Lusheng International Trade est une société commerciale chinoise spécialisée dans la fabrication et l’exportation de divers produits industriels, notamment des vannes, des tuyaux en acier inoxydable et des accessoires conformes aux normes GB, ASTM, BS, JIS et DIN.
Le 18 octobre 2024, le Conseil des ministres a approuvé un projet pilote visant à relancer la production avicole en RDC. Ce programme, qui devrait être déployé sur huit pôles à travers le pays, ambitionne de structurer les filières avicoles et de renforcer les interactions entre l’aviculture moderne et paysanne afin de garantir la sécurité et la souveraineté alimentaire en matière de produits avicoles, incluant la viande, les œufs et leurs dérivés. On ignore pour l’instant si le projet de coopération s’inscrit dans la perspective de la mise en œuvre de ce programme.
Une chose est sûre, ces discussions interviennent dans un contexte marqué par une hausse des importations de poulet en RDC, notamment en provenance de l’Union européenne (UE). Selon le Département américain de l’Agriculture (USDA), ces importations pourraient atteindre jusqu’à 140 000 tonnes en 2024.
L’attractivité des importations repose sur des prix particulièrement bas. En 2024, le prix FOB de la tonne de viande de poulet européenne destinée à la RDC était inférieur à 1 000 dollars, contre près de 4 000 dollars pour la Guinée et 2 250 dollars pour le Bénin. Cette forte compétitivité des importations met en difficulté les producteurs locaux, d’autant que le coût de production d’un poulet à Kinshasa dépasse souvent 2,3 dollars, soit un niveau supérieur au prix d’importation.
Boaz Kabeya, stagiaire
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Le bouclage du financement de la centrale hydroélectrique Ruzizi III, initialement prévu pour le troisième trimestre 2025, est désormais incertain, selon plusieurs bailleurs de fonds du projet cités par Reuters dans une dépêche publiée le 13 mars.
« Avec la progression du M23 au Sud-Kivu, le site du projet Ruzizi III se retrouve dans la zone de conflit (…) Nous adoptons une approche attentiste pour déterminer la suite du projet (…) Nous coordonnons également étroitement avec nos co-financiers », a déclaré un responsable de la Banque européenne d’investissement (BEI), principal arrangeur du financement.
« Le calendrier de la clôture financière dépendra de l’évolution de la situation », a précisé un porte-parole de l’Agence française de développement (AFD), l’un des bailleurs du projet. Du côté de la banque publique allemande de développement KfW, un autre financeur, on affirme que tout nouvel engagement financier est suspendu, conformément à la décision du gouvernement allemand annoncée le 4 mars dernier.
En maturation depuis au moins 2015, le projet Ruzizi III prévoit une capacité installée de 206 MW, pour un coût estimé à 760 millions de dollars. Ce budget inclut la construction d’une ligne d’évacuation d’énergie de 220 kV jusqu’au poste de dispatching régional de Kamanyola. L’infrastructure doit être développée sur la rivière Ruzizi III, un cours d’eau reliant le lac Kivu au lac Tanganyika, qui matérialise une partie de la frontière entre le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC).
Cette incertitude repousse indéfiniment le début des travaux de construction de cette infrastructure, initialement prévus pour le quatrième trimestre 2025. L’électricité produite devait être répartie équitablement entre le Rwanda, le Burundi et la RDC, bénéficiant à environ 30 millions de personnes.
Une participation de 30 % est d’ailleurs réservée à ces trois pays dans la société de projet Ruzizi III Energy Ltd, aux côtés des partenaires privés, dont SN Power, désormais filiale de TotalEnergies, et Industrial Promotion Services (IPS), basé à Nairobi. Le montage financier prévoit que les bailleurs de fonds (AFD, BAD, BEI, BM, KfW et UE) accordent aux États contractants des dons et prêts concessionnels, qui sont ensuite rétrocédés à la société de projet pour financer la construction de la centrale et de ses infrastructures associées.
Le Burundi, la RDC et le Rwanda font encore face à d’importants défis énergétiques. Selon la Banque mondiale, leurs taux d’accès à l’électricité sont estimés respectivement à 10 %, 21,5 % et 50,6 %. La centrale Ruzizi III permettrait de presque doubler la capacité actuelle du Burundi, d’augmenter de 30 % la capacité installée du Rwanda et d’améliorer l’accès à une énergie fiable pour l’est de la RDC.
Pierre Mukoko
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Après plusieurs jours de tractations, la société égyptienne Safrimex, chargée de la réhabilitation des voiries urbaines dans plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo (RDC), a obtenu des assurances quant au règlement de ses factures. Le ministre des Infrastructures et Travaux publics (ITP) a saisi son collègue du Budget pour faciliter le paiement des sommes dues, a indiqué, le 12 mars 2025, le directeur général adjoint de l’Office de voirie et drainage (OVD), Venant Burume Muhigirwa, lors d’une rencontre avec le gouverneur du Kasaï-Oriental, Jean-Paul Mbuebua Kapo. Ce dernier s’est rendu à Mbujimayi pour inspecter les travaux en cours, notamment ceux liés à la modernisation de la voirie et à la lutte contre l’érosion.
Cette avancée fait suite aux discussions engagées entre Safrimex et l’OVD à Kinshasa, visant à trouver une solution aux difficultés financières ayant entraîné des menaces d’interruption des travaux.
Le 8 mars, le directeur provincial de Safrimex, Rida Mroue, avait confié au gouverneur du Kasaï-Oriental que les tensions de trésorerie empêchaient l’entreprise de poursuivre ses chantiers à Mbujimayi. « Effectivement, l’entreprise rencontre quelques difficultés de trésorerie en cette période de guerre. Elle a sollicité certains paiements auprès du ministère des Finances afin d’alléger sa situation et de pouvoir poursuivre les travaux », a déclaré le directeur provincial de l’OVD, Trésor Kashala, à l’issue de la réunion.
Cette situation a également suscité l’intervention du député national Tobi Kayumbi, qui a adressé, le 11 mars, une question écrite au ministre des Finances sur le taux d’exécution financière des travaux de voirie et de lutte antiérosive à Mbujimayi.
Présente en RDC depuis 2022, Safrimex, filiale du groupe Socimex, mène plusieurs projets d’infrastructures routières dans le cadre du programme « Tshilejelu », doté d’un budget de 138 millions USD pour la construction de 142 km de routes.
À Mbujimayi, l’entreprise est engagée sur 25,32 km de voirie, en complément d’autres chantiers situés à Kinshasa (72 km), Kabinda (10,5 km), Lusambo (10 km), Kananga (35 km), Mwene-Ditu (5,5 km) et Tshikapa (15,39 km). En novembre 2024, l’OVD estimait que le taux d’exécution des travaux au Kasaï-Oriental atteignait 30 %.
Ronsard Luabeya, stagiaire
Dans la Zone économique spéciale (ZES) de Maluku, située à environ 70 km au nord-est de Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), Saphire Ceramics devient la première entreprise à exporter ses produits. Spécialisée dans la production de carreaux et de faïences, cette société à capitaux chinois a expédié plus de 300 000 m² de marchandises vers le Congo-Brazzaville début mars 2025, a annoncé, le 7 mars dernier, le ministère de l’Industrie et du Développement des PME.
Première usine de ce type en RDC, Saphire Ceramics a lancé sa production en 2023 et affiche une capacité de 70 000 m² par jour.
En octobre 2024, une dizaine d’entreprises avaient signé des conventions d’occupation avec l’Agence des zones économiques spéciales (AZES) pour s’installer dans la ZES de Maluku. Parmi elles figure Varun Beverages RDC, qui a inauguré son usine la même année et lancé la production de boissons destinées au marché de Kinshasa.
Parmi les entreprises ayant signé des conventions d’occupation avec l’Agence des zones économiques spéciales (AZES) figurent aussi Sopaco, une société à capitaux libanais spécialisée dans la transformation de produits agricoles ; K Timber, active dans le secteur du bois ; Eben Ezer International, impliquée dans diverses activités industrielles, dont la production de papier ; Hema Beverage, opérant dans le secteur des boissons, ainsi que Refriango, une entreprise évoluant dans les domaines des boissons et de l’agroalimentaire.
En octobre 2024, trois entreprises suisses Seprinto, Ineos et Jtix ont également manifesté leur intérêt pour s’implanter dans la ZES de Maluku. Leurs projets portent principalement sur des innovations technologiques, notamment la sécurisation des documents, la gestion des bases de données et le développement de logiciels spécialisés. À ce jour, aucune information n’a été communiquée sur l’état d’avancement de leur implantation.
Le gouvernement encourage les investissements dans la ZES de Maluku en accordant aux entreprises des exonérations fiscales et douanières sur une période de 5 à 10 ans. Ce dispositif vise à réduire les coûts d’exploitation et à améliorer le climat des affaires, dans l’optique d’accélérer la transformation économique du pays.
Projet pilote, la ZES de Maluku sert de modèle pour la création d’autres zones économiques spéciales à travers le pays. Toutefois, ces initiatives doivent faire face à un défi majeur : le déficit d’électricité, qui reste un frein au développement industriel en RDC.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Le secteur privé congolais a capté plus de 2,044 milliards de dollars de contrats en sous-traitance en 2024, selon le rapport partiel que vient de publier l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP) en République Démocratique du Congo. Ce document recense 1 282 contrats signés avec 797 sous-traitants.
Le secteur minier se taille la part du lion, avec plus de 2,016 milliards de dollars, soit 98 % du montant global. Parmi les principaux donneurs d’ordre figurent les entreprises minières telles que Tenke Fungurume Mining, Kipushi Corporation (KICO), CMOC Kisanfu, Kamoto Copper Compagnie (KCC), Metalkol, Sicomines ou Ruashi Mining.
En dehors du secteur minier, les autres domaines d’activité en RDC peinent à tirer leur épingle du jeu dans la sous-traitance. Les télécommunications arrivent loin derrière en deuxième position, avec environ 19 millions de dollars de contrats attribués par quatre sociétés (Huawei, Orange RDC, Helios Towers Congo et Liquid Intelligence Technologies).
Encore loin des objectifs
La cimenterie suit avec 6,8 millions de marchés attribué par Carrière du Lualaba (Carrilu), PPC Barnet et la Grande Cimenterie du Katanga (GCK). Enfin, l’agroalimentaire, pourtant essentiel à la consommation locale, reste marginal avec seulement 1,4 million de dollars de contrats signés par Brasimba, Marsavco, ELS et Biso Na Biso.
Selon les conclusions d’une mission de l’ARSP réalisée en 2023, la RDC perd près de 8 milliards de dollars chaque année en raison de pratiques irrégulières dans la sous-traitance. Face à ce constat, le gouvernement avait fixé un objectif ambitieux : atteindre entre 50 000 et 60 000 sociétés de sous-traitance à capitaux majoritairement congolais d’ici fin 2023.
Mais selon le rapport partiel des contrats de sous-traitance pour 2024, la réalité est bien différente, avec seulement 797 sociétés répertoriées à ce jour. L’écart entre l’objectif initial et les résultats actuels met en évidence les défis que le pays doit encore relever pour développer efficacement la sous-traitance locale.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Dans un communiqué publié le 6 mars 2025, la Fédération des entreprises du Congo (FEC), par la voix de son président national, Robert Malumba Kalombo, alerte sur les « pertes considérables » subies par les opérateurs économiques dans le Nord et Sud-Kivu depuis l’offensive des rebelles du M23, appuyés par des troupes rwandaises. Ces pertes, bien que non encore quantifiées, affectent l’activité économique à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
L’organisation patronale dénonce « de nombreux actes de destruction, de pillage et de violence subis par ses membres ». Selon les rapports transmis par ses adhérents, ces exactions ont engendré des conséquences majeures sur les entreprises locales. « Elles se traduisent par la dégradation des infrastructures, la disparition de documents et d’équipements, ainsi que des atteintes aux biens et aux personnes, y compris aux employés », précise le communiqué.
L’organisation patronale cite notamment les cas de Bralima S.A. et CJX Minerals Sarl, deux entreprises victimes d’actes de vandalisme à Bukavu. Le 20 février dernier, plus de dix tonnes de minerais 3T ont été pillées dans les installations de CJX Minerals, selon les organisations du groupe thématique Mines et Hydrocarbures de la société civile du Sud-Kivu. Dans une mise au point, ces organisations ont alerté les acheteurs régionaux et internationaux afin d’empêcher la commercialisation de ces minerais issus du pillage.
Par ailleurs, la FEC souligne que plusieurs entreprises font face à des entraves à la libre circulation de leur personnel, de leurs biens et de leurs services. Elle met en garde contre des restrictions qui, selon elle, « perturbent gravement les activités économiques à différentes échelles : locale, provinciale, interprovinciale, nationale et même régionale ».
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Les prestataires et fournisseurs sont également concernés par les missions de contrôle que l’Inspection générale des finances (IGF), organe rattaché à la présidence de la République Démocratique du Congo (RDC), prévoit d’effectuer en 2025 au sein des établissements et entreprises publics. Le directeur de cabinet du président de la République, Anthony Nkinzo Kamole, a annoncé la reprise de ces missions aux gestionnaires des sociétés majoritairement détenues par l’État, réunis le 4 mars 2025 dans la salle de congrès du Palais de la Nation.
Selon le chef de service de l’IGF, Jules Alingete Key (photo), ces contrôles visent à renforcer la transparence et à améliorer la gestion des ressources financières. À en croire le même responsable, ils se concentreront essentiellement sur les « zones de risque de gestion ». Parmi les domaines concernés, Jules Alingete Key liste les acquisitions immobilières des établissements et entreprises publics, le paiement des avantages dus aux mandataires publics, le respect des règles de passation des marchés publics, la conformité fiscale des prestataires et fournisseurs en relation avec les entités publiques, ainsi que les paiements liés aux soins médicaux et aux missions de service à l’étranger.
Les prestataires et fournisseurs doivent donc se préparer à des contrôles sur leur conformité fiscale. Ils devront également être en mesure de justifier la qualité et le coût des prestations fournies aux entités publiques. Comme l’ont montré des précédents, ces contrôles peuvent aboutir à des ruptures de contrat, des redressements fiscaux, voire des injonctions de restitution des paiements jugés indus.
En février, l’IGF a révélé avoir identifié 11 038 entreprises actives en RDC mais non fiscalisées. Cette découverte devrait entraîner leur réintégration dans le circuit fiscal, contribuant ainsi à la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale. Selon l’IGF, la régularisation de ces entreprises pourrait permettre d’accroître les recettes fiscales de près de 30 % en 2025.
En 2023, les contrôles menés par l’IGF ont permis de récupérer 1,5 milliard de dollars de dépenses irrégulières au profit des entreprises et établissements publics, a indiqué Jules Alingete Key sur Top Congo FM le 14 février 2024.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Dans un mémo daté du 3 mars 2025, l’Autorité fiscale de l’Ouganda (URA – Uganda Revenue Authority) a interdit le passage des marchandises à destination de Goma et Bukavu, en République Démocratique du Congo (RDC), par plusieurs postes frontaliers, notamment Katuna et Cyanika, qui sont des points de sortie habituels pour les exportations ougandaises vers ces deux villes congolaises.
L’URA justifie cette décision par la perte de contrôle de l’État congolais sur Bukavu et Goma, désormais sous occupation des rebelles du M23 et de leurs alliés rwandais depuis février et janvier respectivement. Cette situation a entraîné une absence de supervision douanière côté congolais.
Selon son mémo, les services douaniers congolais ont informé l’URA que l’absence de contrôle sur les marchandises à destination de Goma et Bukavu a occasionné des pertes fiscales significatives. Pour limiter ces pertes, les autorités ougandaises imposent désormais que toutes les marchandises destinées à ces villes transitent par d’autres postes frontaliers que Katuna, Bunagana, Cyanika, Ishasha River, Busanza et Kyeshero.
Selon plusieurs commerçants, cette décision risque de perturber l’approvisionnement en produits manufacturés à Goma et Bukavu, deux grandes villes dépendantes des importations en provenance d’Ouganda. En entraînant de facto la fermeture des routes habituelles, elle oblige les transporteurs à emprunter des trajets plus longs et plus coûteux.
À titre d’exemple, une cargaison à destination de Goma doit désormais passer par le poste frontalier de Mpondwe (Ouganda-RDC), rejoindre Butembo, avant de redescendre sur Goma. Ce détour allonge le trajet d’environ 220 kilomètres par rapport à l’itinéraire direct via Cyanika, sur des routes souvent en mauvais états.
Cette mesure pourrait également impacter l’acheminement des produits en provenance du Kenya et de la Tanzanie, tels que le riz, l’huile végétale et les détergents, qui transitent habituellement par l’Ouganda avant d’atteindre la RDC.
À Goma, l’inquiétude monte et certains commerçants envisagent de se tourner vers d’autres fournisseurs, notamment ceux basés au Rwanda, malgré le contexte de tensions entre Kigali et Kinshasa. Par ailleurs, certains transporteurs explorent des alternatives pour contourner les nouvelles restrictions, tout en minimisant les coûts.
Un employé d’une entreprise de transport, contacté à ce sujet, révèle que certaines sociétés envisagent une stratégie de contournement. L’idée serait de déclarer à Katuna les marchandises destinées à Bukavu comme ayant pour destination Cyangugu, ville rwandaise voisine. De même, les cargaisons à destination de Goma pourraient être déclarées à Cyanika comme étant destinées à Gisenyi, la ville rwandaise jouxtant Goma. Une fois ces villes atteintes, les marchandises seraient ensuite acheminées vers la RDC.
Quelle que soit l’option choisie, cette décision entraînera inévitablement une hausse des coûts des marchandises importées d’Ouganda. En plus des détours imposés, elle génère des frais supplémentaires liés aux multiples prélèvements. Les solutions envisagées impliquent de s’acquitter des droits de douane tant au Rwanda qu’en RDC, sans compter les taxes imposées par les forces d’occupation.
Timothée Manoke, stagiaire
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L’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) de la République Démocratique du Congo (RDC) durcit le ton contre les opérateurs et usagers mettant sous tension des installations électriques sans certificat de conformité.
« Toute mise sous tension d’installations électriques non préalablement couvertes par un certificat de conformité constitue à la fois une faute administrative et une faute pénale. L’ARE ou les autres services habilités y réserveront les suites idoines conformément aux dispositions 119 et suivantes de la loi », indique une circulaire signée le 4 mars 2025 par le directeur adjoint de l’ARE, Marc Kuyu.
La loi citée est celle du 17 juin 2014 régissant le secteur de l’électricité. Ses articles 119 à 138 prévoient des sanctions administratives et pénales. Et l’article 135 donne d’ailleurs l’ARE le pouvoir de « procéder à la recherche et à la constatation des infractions commises en matière d’électricité ».
CIRCULAIRE N°03/ARE/DG/DGA/03/2025 pic.twitter.com/WfjCrOLLqW
— A.R.E/RDC (@AREDRC1) March 4, 2025
Ainsi, selon l’article 127 de la loi régissant le secteur de l’électricité, la mise sous tension d’installations électriques sans certificat de conformité peut entraîner une peine d’emprisonnement de six à douze mois, assortie d’une amende allant d’un à 5 millions de francs congolais (FC), ou l’une des peines seulement. Par ailleurs, l’article 126 de la même loi stipule que la non-homologation des installations électriques intérieures, lorsqu’elle provoque des perturbations majeures aux réseaux, est passible d’une peine de trois à six mois de prison et d’une amende comprise entre 10 et 100 millions de FC ou de l’une des peines.
En matière de sanctions administratives, l’article 134 de la loi prévoit plusieurs mesures, allant de l’injonction de se conformer aux dispositions légales et réglementaires, à la suspension du droit d’opérer, en passant par la résiliation du contrat, le retrait du titre ou encore l’interdiction d’exercer dans le secteur.
Dans une circulaire publiée le 4 mars 2025, l’ARE rappelle que toutes les installations électriques, qu’elles soient nouvelles ou existantes, doivent être certifiées avant d’être mises en service ou connectées au réseau. Cette certification, délivrée par l’ARE, est conditionnée par une inspection réalisée par un expert indépendant agréé, désigné exclusivement par le régulateur.
Boaz Kabeya, stagiaire
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Il est désormais interdit de vendre moins de 300 mètres carrés de terrain dans les agglomérations urbaines de la République Démocratique du Congo (RDC). Un arrêté signé le 20 février 2025 par la ministre des Affaires foncières fixe cette superficie comme seuil minimal pour toute parcelle issue d’un morcellement ou d’un lotissement. Cette mesure implique que l’acquisition d’un terrain coûtera désormais plus cher.
À Kinshasa, par exemple, dans les quartiers comme l’UPN ou Pigeon, le prix du mètre carré varie entre 250 et 500 dollars, selon l’emplacement, indiquent plusieurs habitants. Dans ces conditions, il faudra prévoir au minimum 75 000 dollars pour acheter un terrain dans ces quartiers qui ne sont pourtant pas parmi les plus huppés de la capitale. Un montant largement hors de portée pour la majorité des Congolais. En 2024, environ 73,5 % de la population vivait avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale.
Par ailleurs, les morcellements opérés par des particuliers dans les agglomérations urbaines sont désormais interdits. Toute division de terrain devra être soumise à l’approbation de l’autorité compétente. Il s’agisse des commissaires d’État, des commissaires de région ou des conservateurs des titres immobiliers territorialement compétents. Cette mesure est perçue comme une contrainte supplémentaire à l’accès à la propriété foncière, un enjeu que la Société financière internationale (IFC) identifie comme l’un des principaux freins à la construction de logements en RDC, où le déficit en la matière est estimé à 4 millions d’unités.
Le ministère des Affaires foncières justifie cette décision par la prolifération des morcellements anarchiques, une pratique courante dans des villes comme Kinshasa. Cette situation a conduit à une densification excessive, aggravant des problèmes tels que le surpeuplement, les difficultés d’accès aux services de base (eau, électricité), la mauvaise gestion des déchets et des eaux de ruissellement, ainsi que des conflits récurrents entre voisins liés aux limites parcellaires. Selon l’arrêté, cette urbanisation désordonnée nuit également à l’esthétique des villes et à la qualité de vie des habitants.
Le ministère espère que l’interdiction des morcellements anarchiques et la fixation d’une superficie minimale contribueront à une meilleure gestion de l’espace urbain, à l’amélioration des conditions de vie et à une planification plus efficace des services publics. Toutefois, l’impact de ces mesures dépendra de leur mise en œuvre rigoureuse et de la capacité des autorités à en assurer le respect.
Timothée Manoke, stagiaire
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Cinquième producteur d’huile de palme en Afrique, avec une production annuelle estimée à 300 000 tonnes métriques selon le rapport Amount of Palm Oil Produced in Africa 2022/2023, la République démocratique du Congo (RDC) a officiellement rejoint le Conseil des pays producteurs d’huile de palme (CPOPC), basé à Jakarta, en Indonésie. L’annonce a été faite le 21 février 2025 par la ministre déléguée en charge de la Francophonie et de la Coopération internationale, Bestine Kazadi, lors d’une réunion du Conseil des ministres.
Créé en 2015 par l’Indonésie et la Malaisie, les deux plus grands producteurs mondiaux d’huile de palme, le CPOPC est une organisation intergouvernementale visant à renforcer la coopération entre les pays producteurs. Son principal objectif est de promouvoir un développement durable du secteur, défendre les intérêts des producteurs face aux régulations internationales et améliorer l’image de l’huile de palme sur le marché mondial.
La demande d’adhésion de la République démocratique du Congo (RDC) au Conseil des pays producteurs d’huile de palme (CPOPC) a été au centre d’une réunion tenue le 28 novembre 2024 à Jakarta, en Indonésie, avec les membres de cette organisation. À l’issue de cette rencontre, le gouvernement a affirmé que « la RDC s’engage à devenir un acteur majeur dans la production durable d’huile de palme ». Reste à savoir comment cet engagement se concrétisera, alors que les producteurs industriels d’huile de palme réclament une intervention de l’État pour protéger la filière face à la concurrence des huiles de palme importées.
Pour l’instant, la production nationale peine à couvrir la demande. En 2023, celle-ci était estimée à plus de 500 000 tonnes, selon Kalaa Mpinga, président de la commission nationale agriculture et forêt de la Fédération des entreprises du Congo. Un projet visant la création de 145 000 hectares de palmeraies – soit 1 000 hectares par territoire – est actuellement en gestation dans le cadre de la deuxième phase du Programme de développement local des 145 territoires (PDL 145T). Toutefois, ce projet est davantage orienté vers le renforcement de la production de biodiesel à partir de l’huile de palme.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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