En RDC, il faut en moyenne entre 10 et 15 ans pour développer une nouvelle mine de cuivre, de cobalt ou autre métal essentiel à la transition énergétique. C’est le deuxième temps le plus rapide au monde, après le Laos, selon un rapport publié le 18 juillet 2024 par S&P Global. Intitulé « Mine Development times : The US in perspective », ce rapport sur les États-Unis se concentre sur le temps nécessaire pour développer un projet minier, de la découverte à l’entrée en production. Pour réaliser son classement, S&P a pris en compte 268 mines réparties dans 23 pays. L’étude comprenait des mines de cobalt, de cuivre, d’or, de lithium, de nickel, de palladium, de platine, de vanadium et de zinc, en production ou non.
Si le document ne donne pas assez de détails ou d’explications sur le classement de la RDC, les critères avancés pour justifier le rang des États-Unis (2e temps de développement minier le plus long) apportent des éléments de réponse. Selon les auteurs, le temps long (29 ans en moyenne) pris chez l’Oncle Sam pour développer une mine s’explique principalement par la complexité des autorisations nécessaires (retard, imprévisibilité et coût de l’octroi de permis sur les terres fédérales). Ils évoquent également une volonté politique insuffisante malgré une forte dotation en ressources minérales, ou encore la faiblesse des investissements dans l’exploration.
Le rapport indique également que « le développement d’une mine aux États-Unis n’est pas seulement long et coûteux, mais il est également exceptionnellement incertain ». Aux États-Unis, apprend-on, même si les projets miniers obtiennent tous les permis nécessaires, ils sont soumis à un risque de litige (avec les parties prenantes) plus élevé comparativement à des pays comme le Canada ou l’Australie qui ont des temps de développement également élevé (27 et 20 ans respectivement).
Temps mis pour développer une mine par pays
Source : S&P
On pourrait en déduire que les autorisations réglementaires sont moins complexes et plus faciles à obtenir dans les pays mieux classés comme la RDC. Aussi, étant donné le poids du secteur minier dans l’économie congolaise, il est normal que les efforts du gouvernement pour le développement minier y soient plus marqués. En revanche, il est difficile de déterminer si les risques de litige moins élevés dans un pays comme la RDC sont liés aux lois en vigueur ou à une moins forte sensibilité des parties prenantes aux questions d’ordre environnemental ou social.
L’attractivité du secteur minier congolais
Pour mesurer l’attractivité d’une juridiction minière pour les investisseurs, plusieurs critères sont à prendre en compte, en l’occurrence le potentiel minéral, mais aussi les politiques en vigueur. Concernant le premier point, la RDC est reconnue comme étant un des pays les mieux dotés au monde en ressources minérales indispensables à la transition énergétique, comme le cuivre, le cobalt ou encore le lithium.
Pour le deuxième point, si le temps nécessaire pour développer une mine (selon les critères susmentionnés) en RDC peut être vu comme un indicateur de politiques attractives pour les investisseurs, d’autres facteurs sont à prendre en compte. En 2023, l’Institut Fraser a mis la RDC au 67e rang sur 83 dans son classement des juridictions minières africaines, selon leur attractivité pour les investisseurs étrangers. Ces deniers ont évoqué des défis comme « la récente augmentation unilatérale du taux de redevance en RDC », ou « le manque de clarté des limites des concessions minières d’exploration et la corruption ».
Malgré les critiques à l’encontre du pays pour certains aspects de sa politique minière, il faut remarquer que depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, plusieurs efforts ont été consentis pour faire évoluer la perception qu’ont les investisseurs étrangers de l’environnement minier congolais. Actuellement deuxième producteur mondial de cuivre et leader de la production de cobalt, le pays cherche à attirer toujours plus d’investissements pour concrétiser son vaste potentiel minier tout en tirant davantage de profits de ce secteur.
Louis-Nino Kansoun
En RDC, le développement de l’élevage commercial peut positionner le pays comme un acteur majeur de la chaîne de valeur de la viande bovine sur le continent africain. Alors que le top 3 des principaux producteurs de cette catégorie est formé par l’Afrique du Sud, la Tanzanie et l’Égypte, la Banque mondiale indique dans son rapport diagnostique du secteur privé, publié en mars 2022, que le pays a les atouts pour bousculer cette hiérarchie.
En effet, les pâturages disponibles dans le pays couvrent près de 87 millions d’hectares et peuvent nourrir, selon l’institution, environ 40 millions de têtes de bétail. Si ce potentiel en matières premières peut permettre de débloquer l’aval de la chaîne et stimuler les maillons de la commercialisation, de la transformation et de la distribution, il faut rappeler que pour l’heure, la filière bovine reste encore à ses débuts.
Selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC), le cheptel bovin occupait en 2022, le 3e rang en termes d’importance avec 1,39 million de têtes derrière la volaille (19,3 millions) et les caprins (4,1 millions). Par comparaison, la Tanzanie possède plus de 30 millions de têtes de bovins en dépit d’une zone de pâturage plus limitée et des conditions climatiques plus sèches.
Défis
Plus largement, les auteurs du rapport soulignent que l’industrie de la viande bovine doit faire face, à l’image des autres segments du secteur de la viande, à plusieurs défis qui nourrissent des importations de l’ordre de 124 millions $ de produits carnés et de produits laitiers depuis l’Union européenne (UE). Il s’agit notamment du coût prohibitif des aliments qui limite l’essor de la production, des maladies animales. Sur ce dernier volet, le manque d’accompagnement des ménages ruraux qui pratiquent essentiellement le petit élevage, notamment par les services vétérinaires publics, et la faiblesse de la recherche sont également des freins à l’amélioration de la productivité du secteur.
Avec une politique beaucoup plus volontariste, un plan de développement plus spécifique et un cadre incitatif plus favorable, le pays pourrait non seulement améliorer la disponibilité au niveau local de cette source de protéines, mais aussi en tirer profit à l’export. En attendant le secteur public, il faut noter que certains acteurs privés ont déjà compris l’opportunité que présentait la chaîne de valeur bovine en RDC et investissent depuis quelques années pour se renforcer.
Parmi les poids lourds, figure le groupe agroalimentaire GoCongo Holding Belgium qui a racheté, en 2022, la Pastorale du Haut-Lomami (PHL) qui était le second acteur du secteur de l’élevage dans la région du Grand-Katanga. L’opération a permis au groupe de porter son troupeau de bovins à près de 56 000 têtes sur une superficie de 73 000 hectares.
Espoir Olodo
Alors que le changement climatique présente de nombreux risques sur les systèmes agricoles tributaires des précipitations, le renforcement des investissements dans l’irrigation offre d’immenses possibilités pour stimuler la production agricole en RDC. C’est ce qu’indique le Rapport national sur le climat et le développement (CCDR) pour le pays publié par la Banque mondiale en novembre dernier.
Si la RDC dispose de quelque 900 millions de mètres cubes d’eaux de surface et 420 millions de mètres cubes d’eaux souterraines, le secteur agricole ne profite pas encore de ces ressources en eau qui sont parmi les plus importantes du globe. Sur les 8 millions d’hectares actuellement cultivés, la superficie agricole irriguée reste en effet inférieure à 90 000 hectares.
Et pourtant, d’après la Banque mondiale, l’agriculture irriguée peut être au moins deux fois plus productive que l’agriculture pluviale. Elle est en plus l’une des premières conditions pour améliorer la résilience des chaînes de valeur agricoles aux changements climatiques. C’est pourquoi l’institution financière plaide pour une hausse des investissements publics et une mise en place des incitations financières pour accompagner l’irrigation gérée par les agriculteurs. Selon le rapport, avec de telles mesures, les superficies mises en valeur peuvent augmenter significativement.
Selon le premier scénario qui est le plus faible, le pays pourrait atteindre 200 000 hectares de terres irriguées à l’horizon 2040 avec un financement public supplémentaire de 43 millions $ par an et un effet de levier sur les investissements propres des agriculteurs de 8 millions $ par an. Le second dit « modéré » cible 400 000 ha tandis que le scénario le plus ambitieux devrait permettre le développement d’un million d’hectares de terres irriguées, ce qui ferait de l’agriculture irriguée, le second utilisateur d’eau derrière l’électricité, d’ici 2050.
Dans tous les cas de figure, la Banque mondiale estime que les ressources en eau disponibles sont suffisantes pour soutenir la demande en eau d’irrigation non seulement pour les spéculations de grande valeur économique comme les cultures horticoles et maraîchères, mais aussi les denrées de base comme le maïs, le manioc et le riz.
Face à cette opportunité, les auteurs du rapport recommandent le développement de l’irrigation avec la participation des producteurs d’une manière graduelle à partir des zones à fort potentiel, notamment celles où la demande des agriculteurs est forte, les marchés d’écoulement et les ressources en eau accessibles, ainsi que les régions qui sont sujettes à des épisodes de sécheresse plus fréquents.
Par ailleurs, les experts mettent en avant la nécessité d’établir un cadre règlementaire et institutionnel permettant aux agriculteurs d’améliorer leurs connaissances des pratiques d’irrigation climato-intelligentes ainsi que l’accès aux financements et aux solutions technologiques abordables.
Espoir Olodo
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En RDC, l’amélioration de la gouvernance foncière est un enjeu majeur pour le développement d’une agriculture durable et résiliente face au changement climatique. C’est ce qu’indique le Rapport sur le climat et le développement (CCDR) pour le pays, publié par la Banque mondiale en novembre dernier.
Alors que dans le pays, les petits producteurs fournissent l’essentiel de l’offre alimentaire comme dans le reste de l’Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud), ceux-ci doivent faire face au défi de l’insécurité foncière. D’après l’institution, la plupart des terres cultivées n’ont pas de titre de propriété et ne sont pas correctement enregistrées. Une situation qui freine l’investissement à long terme et plombe l’amélioration de la productivité agricole au niveau des exploitants.
Dans les zones rurales, la Banque mondiale rappelle que 16 millions de petits exploitants congolais constituent l’épine dorsale de la sécurité alimentaire et de l’agriculture, avec une propriété foncière moyenne de 1,6 hectare. Dans un tel contexte, les auteurs du rapport estiment qu’une bonne gouvernance foncière consisterait en la mise en œuvre de politiques et de lois visant la sécurisation des droits fonciers, tout en reconnaissant l’usage durable des terres et des droits des communautés coutumières.
Un tel cadre réglementaire qui serait associé à la numérisation des registres fonciers ainsi qu’un renforcement du système judiciaire permettrait notamment de lutter contre les expropriations foncières et de contribuer à la résilience de la population agricole face aux chocs. Ce sujet est particulièrement sensible en ce qui concerne les femmes qui éprouvent déjà des difficultés socio-économiques à accéder à la terre et dont 84% de la population en âge de travailler dépend de l’agriculture comme source de revenus et d’emplois contre 62% pour les hommes, selon l’organisation.
Au-delà des petits exploitants, la Banque mondiale souligne que les investisseurs étrangers font aussi face à de nombreux défis pour accéder aux terres rurales. L’institution financière cite notamment l’obligation de céder 51% de leurs parts à un partenaire local conformément à la loi agricole de 2011.
Il faut noter que la Banque mondiale n’est pas la seule organisation à pointer du doigt les défis liés à la gestion du foncier. Dans son dernier rapport statistique des projets d’investissements agréés en RDC sur la période 2019-2023, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi) a souligné que cette question compte parmi les principaux freins au développement du secteur agricole, aux côtés du manque de routes de desserte agricole et de l’absence d’une offre financière axée sur l’agriculture.
Espoir Olodo
À la fin du mois de mai 2024, 35,2% des chefs d’entreprises actives en République Démocratique du Congo ont exprimé une opinion favorable quant à l’évolution de l’environnement économique, selon des données publiées par la Banque centrale. C’est la septième fois consécutive que cet indicateur progresse. Il a d’ailleurs atteint son niveau le plus élevé depuis juin 2023, lorsqu’il était à seulement 27,1%.
« Cette évolution est principalement due à l’optimisme affiché par les chefs d’entreprise évoluant dans différentes branches d’activité, notamment ceux de la branche “Extraction minière”, sur fond d’une bonne tenue des cours mondiaux des produits d’exportation », a fait savoir l’institution d’émission et de contrôle de la monnaie dans ce pays d’Afrique centrale.
Le secteur minier fait preuve d’un réel dynamisme, notamment avec l’annonce de la découverte de réserves de cuivre qui ont été présentées par S&P Market Intelligence comme étant les plus importantes au monde en 2023. À la fin du mois de juin 2024, l’African Finance Corporation a d’ailleurs accordé un prêt de 150 millions de dollars à Kamoa Copper, une filiale en RDC du groupe minier Ivanhoe Mines Limited, dont le premier actionnaire est un groupe d’investisseurs chinois, comprenant la société d’investissement à capitaux publics Citic Group, avec 22,7% de participations. Cette dynamique autour du cuivre survient alors que les prix mondiaux de cette ressource sont à des niveaux historiquement élevés, même si leur progression a légèrement ralenti au cours de juin dernier.
Un autre secteur qui anime le sentiment positif des patrons congolais est celui de la construction. Entre la commande publique visant à améliorer diverses infrastructures, l’effervescence autour du secteur minier qui crée davantage d’opportunités et la volonté du gouvernement de diversifier l’économie, notamment dans l’agriculture, les perspectives sont nombreuses.
Ce sentiment de plus en plus positif des patrons congolais s’inscrit dans un contexte où des défis persistent. La situation sécuritaire dans l’est du pays reste préoccupante, et les infrastructures nécessitent encore de lourds investissements pour lesquels le pays, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres en Afrique subsaharienne hors Afrique du Sud, n’est pas certain de mobiliser facilement des ressources adéquates à court terme. Cependant, la croissance du sentiment positif chez les patrons est un indicateur de l’amélioration de la confiance envers les politiques publiques menées par les autorités.
Idriss Linge
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La RDC a ouvert la voie à un règlement à l’amiable du différend judiciaire qui l’oppose à l’Australien AVZ sur le projet Manono, le plus grand gisement de lithium du pays. C’est ce qu’a indiqué la compagnie minière le 5 août 2024, précisant que des discussions ont déjà eu lieu avec de hauts fonctionnaires congolais en mai à Bruxelles, puis en juin à Kinshasa.
Selon une correspondance datée du 18 juillet et relayée par AVZ, le ministre des Mines a néanmoins estimé que les prétentions de la compagnie australienne, dans le cadre d’un éventuel accord à l’amiable, sont « désavantageuses » pour la RDC. Dans le cadre de l’accord à l’amiable, la compagnie demande à la RDC le paiement des frais engagés dans les procédures judiciaires depuis 2022, ainsi que l’octroi à sa filiale locale d’un permis d’exploitation minière à Manono. M. Kizito Pakabomba a donc souligné la nécessité pour la partie congolaise de poursuivre l’arbitrage international jusqu’à ce qu’AVZ réduise ses revendications.
Le projet Manono héberge au moins 400 millions de tonnes de ressources minérales titrant 1,65% de lithium, selon une estimation d’AVZ. Il a fait l’objet de plusieurs travaux d’exploration dans le cadre d’une coentreprise regroupant AVZ et la société congolaise Cominière. Alors que cette coentreprise était proche d’obtenir un permis d’exploitation minière à Manono en 2022, un différend est né entre les deux partenaires.
Cominière a obtenu auprès d’un tribunal congolais la pleine propriété du projet et a ensuite conclu un nouvel accord en octobre 2023 avec le chinois Zijin Mining pour relancer le projet. AVZ a donc lancé différentes procédures d’arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements et le tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale pour contester ces changements.
Alors que la RDC semblait bien partie il y a quelques années pour être l’un des principaux producteurs africains de lithium, le pays en est encore loin aujourd’hui. La résolution du différend sur le projet phare du pays s’avère donc cruciale pour faire revivre cet espoir de jouer un plus grand rôle dans l’approvisionnement mondial en minéraux nécessaires à la transition énergétique.
Emiliano Tossou
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Le réseau national de fibre optique n’a jusqu’à présent été déployé qu’à hauteur de 16%, selon le dernier rapport semestriel de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications de la République démocratique du Congo (Arptc), soit 8 160 km sur les 50 000 km prévus. Conséquence, le taux de pénétration d’Internet fixe par fibre optique n’est que de 0,014%, selon les dernières données de marché du régulateur télécoms datées du 1er trimestre 2023.
Cette connectivité qui comptabilise 13 212 utilisateurs, en croissance de 24,22% par rapport à 2022, pour 11 fournisseurs d’accès identifiés, est soutenue par deux autres types de services fixes. Il y a l’Internet fixe hertzien terrestre qui enregistre 369 abonnés, en recul de 16,70% par rapport à la même période en 2022. 24 fournisseurs d’accès sont identifiés dans ce segment pour un taux de pénétration de 0,000 4%. Il y a l’Internet fixe par satellite qui enregistre 3 009 abonnés, en recul de 5,41%. Dix fournisseurs d’accès sont identifiés pour un taux de pénétration de 0,003%. Ensemble, ils représentent un taux de pénétration de l’Internet fixe de 0,017 4% en RDC.
Statistiques Internet fixe en RDC T1-2023
Source : Arptc.
Les utilisateurs d’Internet fixe en RDC sont principalement des entreprises et diverses institutions, publiques et privées. Cela explique pourquoi l’ARPU (revenu moyen par utilisateur) pour l’Internet fixe est nettement plus élevé comparé à celui de l’Internet mobile qui est de 2,20 $ sur la même période.
Mais ces données montrent surtout que l’accès à l’Internet fixe par fibre optique demeure faible dans le pays. Le réseau est encore concentré dans la ville province de Kinshasa. Une situation qui entrave l’efficacité opérationnelle de nombreuses activités dans d’autres régions et freine l’expansion de nombreux investisseurs comme ceux du secteur bancaire. À cela s’ajoute le coût d’accès.
Dans les économies à faible revenu comme la RDC, l’Union internationale des télécommunications (UIT) indique que le coût d’accès à l’Internet fixe à haut débit le plus abordable est encore supérieur à 10% du revenu national brut mensuel (GNI) par habitant. L’Organe spécialisé des Nations Unies préconise qu’il soit égal ou en dessous de 2% du GNI pour être considéré comme accessible. Il souligne par ailleurs qu’accroître le taux de pénétration du haut débit fixe de 10% dans les économies à faible revenu peut induire une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 2,0% à 2,3%.
Muriel Edjo
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La République Démocratique du Congo (RDC) figure parmi les 5 pays africains les plus attractifs pour l’investissement dans les énergies renouvelables des entreprises chinoises. On y retrouve aussi la Zambie, l’Angola, le Mozambique et l’Ouganda. C’est principalement ce qui ressort d’un récent rapport du cabinet de consulting Development Reimagined, dont les activités consistent à accompagner les entreprises, les gouvernements et organisations internationales à pénétrer le marché africain.
Le document, intitulé Horizons verts en 2024 : Explorer le potentiel des énergies renouvelables en Afrique pour les investisseurs chinois, précise que ces pays présentent un potentiel inexploité significatif et une demande convaincante pour les investisseurs. Les auteurs ont déterminé plusieurs critères qui placent ces pays dans cette liste et expliquent pourquoi les entreprises chinoises devraient privilégier ces destinations. Il s’agit de la faiblesse du financement total pour le climat, le faible accès à l’électricité, le niveau des investissements directs étrangers chinois, la faiblesse de la capacité en énergies renouvelables pour 2022, le niveau de déploiement des politiques incitatives, la part des sources d’énergie renouvelable dans l’électricité totale produite et le potentiel en énergies renouvelables.
Cependant, les auteurs indiquent que compte tenu de la nature dynamique du secteur et de l’évolution des contextes environnementaux, économiques et politiques, ces critères pourraient influencer les résultats de leurs recherches à court ou moyen termes. Ainsi, des développements ultérieurs pourraient entraîner des résultats ou des tendances différentes.
Pour montrer l’étendue des besoins, les auteurs ont indiqué que les contributions déterminées au niveau national de l’ensemble des pays africains représentent une demande estimée à 2 800 milliards de dollars, soit plus de 93% du PIB de l’Afrique. Les États eux-mêmes ne se sont jusque-là engagés (promesse) qu’à près de 10% de cette enveloppe. Cela représente un déficit de financement d’environ 2 500 milliards de dollars, notamment dans l’énergie et le transport sous-jacent de l’électricité produite.
Réglementation favorable
Or, si l’on tient compte des défis financiers tels que l’augmentation de la dette et les coûts d’emprunt prohibitifs, peu de nations africaines peuvent combler durablement ce déficit par leurs propres moyens. D’où l’importance pour les entreprises chinoises de se positionner sur cette opportunité. Ceci, d’autant plus qu’on estime que la demande en énergie devrait croître de 30 à 40% au cours des prochaines décennies, à cause de la démographie et l’urbanisation de masse.
Par ailleurs, les analystes de Development Reimagined affirment qu’une lecture croisée de la réglementation dans les 5 pays de la liste est favorable au développement des projets d’énergies renouvelables portés par les entreprises chinoises. Ils préconisent d’ailleurs de dupliquer, en concertation avec les autorités des pays concernés, le modèle de développement des énergies renouvelables en Chine.
Il faut savoir que ce modèle est l’un des plus réussis à l’échelle mondiale. Le pays est considéré comme le champion du monde des énergies renouvelables, car il installe le plus de capacités d’énergies propres pour sa consommation domestique. L’année dernière, la Chine a représenté à elle seule environ les deux tiers des capacités installées d’infrastructures renouvelables dans le monde, soit 297 GW sur les 473 développés, selon des données de l’Agence pour les énergies renouvelables (Irena).
Source : Irena
De plus, les entreprises chinoises détiennent la majorité des brevets sur les solutions renouvelables et les entreprises chinoises font la course en tête en ce qui concerne le financement des technologies renouvelables dans le monde. Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’International Finance Corporation (IFC) publié en 2022, sur les quelque 770 milliards de dollars investis chaque année dans les énergies propres dans les économies émergentes et en développement, les firmes chinoises cumulent les deux tiers de ce total avec 511 milliards de dollars investis.
« L’expérience de la Chine dans l’expansion rapide de son propre secteur des énergies renouvelables la positionne comme un partenaire précieux pour les pays africains cherchant à développer leurs capacités en énergie verte. Les investissements chinois peuvent fournir des financements essentiels, des technologies et une expertise pour aider les nations africaines à exploiter efficacement leur potentiel en énergies renouvelables. Les efforts de collaboration entre les pays africains et les investisseurs chinois peuvent favoriser un développement durable, stimuler la croissance économique et créer une situation gagnant-gagnant qui aborde les problèmes urgents du changement climatique tout en améliorant les communautés et les économies du continent africain », lit-on dans le rapport.
Olivier de Souza
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En République démocratique du Congo, le taux de pénétration d’Internet reste faible, atteignant seulement 27,2 % de la population totale au début de 2024, selon les données de Datareportal. Cela représente une opportunité de revenu pour les opérateurs télécoms, tant pour ceux déjà présents sur le marché que pour de potentiels nouveaux acteurs.
Pour ce qui est particulièrement de l’Internet mobile, segment le plus développé dans le pays, les dernières données de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) (décembre 2023) indiquent qu’il affiche un taux de pénétration de 31,5% représentant 29,98 millions d’abonnés. L’Internet fixe n’affichait qu’environ 16 000 abonnés pour un taux de pénétration de 0,017% au premier trimestre 2023.
Sur un marché de 103,9 millions d’habitants desservi par près de 33 fournisseurs d’accès Internet (FAI) identifiés, dont quatre opérateurs de réseaux mobiles (Vodacom, Africell, Orange, Airtel) - avec une population en âge de travailler (15-64 ans) de 51% - il ressort qu’environ 20 millions de personnes demeurent encore privées des opportunités qu’offre l’Internet mobile. Cela représente également un marché potentiel.
Bien que leur chiffre d’affaires ait augmenté, avec un revenu moyen par abonné (ARPU) de 2,38 USD, en hausse de 7,82% par rapport au trimestre précédent, le faible accès à l’Internet mobile continue d’affecter les revenus des opérateurs télécoms. À titre d’illustration, au premier trimestre 2023, le revenu moyen enregistré par les opérateurs télécoms du Congo voisin, où le nombre d’abonnés à l’Internet mobile atteignait 3,1 millions, était de 2,36 USD, un chiffre légèrement supérieur aux 2,15 USD de la RDC sur la même période.
La majorité de la consommation des services mobiles reste concentrée à Kinshasa, la capitale. Selon l’ARPTC, cette « zone se distingue avec le plus grand nombre d’abonnements mobiles, représentant près de 25% du total national ».
Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), plusieurs solutions peuvent contribuer à réduire la fracture numérique en Afrique. Il s’agit notamment de renforcer la couverture réseau à grande échelle, de faciliter l’accès du plus grand nombre à des téléphones mobiles de qualité et de promouvoir un coût d’accès à Internet plus abordable, le ramenant à un niveau égal ou inférieur à 2% du revenu national brut mensuel par habitant.
En 2019, la RDC s’est dotée d’un Plan national destiné à faire du numérique un atout de croissance économique. L’amélioration de ces divers indicateurs est un prérequis essentiel à la réussite de cette initiative. Les investisseurs privés ont encore des marges de manœuvre.
Muriel Edjo
Selon l’agence d’information Blommberg, cinq institutions de financement du développement se sont associées pour trouver un moyen de développer « le plus grand projet de production d’électricité au monde », le complexe hydroélectrique de Grand Inga, en République démocratique du Congo, qui est au point mort depuis des années.
Bloomberg cite la Development Bank of Southern Africa (DBSA), l’Industrial Development Corporation, deux banques d’État sud-africaines, travaillent avec des institutions panafricaines, et la New Development Bank, l’organe financier des groupes de nations Brics.
À ce propos, M. Mpho Kubelo, responsable des risques de la DBSA, a déclaré : « Ces cinq parties ont pris l’initiative de dire rassemblons-nous, examinons ce que nous pouvons faire pour atteindre cet objectif. Comment pouvons-nous le faire démarrer et qui devons-nous faire intervenir en termes de développement réel ? »
Ces nouvelles informations concordent avec les déclarations tenues par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa à l’occasion d’une visite en RDC en juillet 2023. « Nous nous sommes à nouveau engagés à relancer le projet Grand Inga », avait déclaré M. Ramaphosa.
Le projet, qui exploitera l’énergie du fleuve Congo, a été retardé à plusieurs reprises par la bureaucratie et les désaccords entre le Congo et ses partenaires. Il a été annoncé avec le soutien de la Banque mondiale et était censé fournir de l’électricité principalement pour l’exportation vers l’Afrique du Sud et pour les mines de l’est du Congo.
Abdoullah Diop
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) vient d’adopter une stratégie nationale visant à promouvoir les exportations vers les États-Unis dans le cadre de la loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa). L’annonce a été faite le vendredi 12 juillet 2024 par Julien Paluku (photo), ministre congolais du Commerce extérieur.
Exclusif COMMERCE EXTÉRIEUR #RDC
— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) July 13, 2024
Présentée en conseil des ministres ce vendredi 12 juillet 2024, la Stratégie Nationale #AGOA-RDC sur la promotion des exportations vers les USA a été adoptée:Une des premières mesures des premiers 100 jours du Gouvernement @SuminwaJudith sous le… pic.twitter.com/jAtjmiaSGw
Selon le ministre, cette stratégie adoptée en Conseil des ministres permet notamment d’identifier les principaux produits sur lesquels Kinshasa peut s’appuyer pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par l’Agoa. Au total, 26 filières sont concernées par cette stratégie : 21 filières non minières (dont le café, le cacao, l’huile de palme et l’ananas) et cinq filières minières (le cuivre, les diamants, l’or, le cobalt et les 3 T : cassitérite, wolframite et coltan).
« Les experts du secteur privé, ainsi que ceux des ministères sectoriels en collaboration avec l’Usaid, ont participé à l’élaboration de cette stratégie nationale qui définit également les politiques économiques à mettre en place pour soutenir le secteur privé dans sa conquête du marché américain », a indiqué M. Paluku. Il ajoute que l’objectif est d’augmenter le volume des échanges commerciaux entre la RDC et les États-Unis, passant de 600 millions $ en 2011 à 3 voire 5 milliards $ par an, d’ici 2025-2030.
Premier producteur mondial de cobalt et l’un des trois premiers producteurs mondiaux de cuivre, la RDC a, depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi, entrepris une nouvelle stratégie de développement basée non seulement sur l’industrialisation et l’amélioration des exportations, mais aussi sur leur diversification. Dans le cadre de l’Agoa, les échanges commerciaux entre Kinshasa et Washington ont historiquement été dynamiques, avec un pic d’excédent commercial de 4,8 milliards $ pour la RDC en 2008. Cependant, depuis le début des années 2010, ces échanges ont fortement diminué, une tendance que les autorités congolaises souhaitent désormais inverser.
« L’heure est au travail pour préparer la réunion sur l’Agoa à Washington après l’adoption de la stratégie Agoa-RDC par le Conseil des ministres ce vendredi 12 juillet 2024 », a précisé Julien Paluku, annonçant probablement de nouvelles négociations entre les autorités américaines et congolaises concernant leurs échanges commerciaux.
Aussitôt de retour, l'heure est au travail pour:
— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) July 13, 2024
1. Préparer la réunion sur AGOA à Washington après l'adoption de la stratégie AGOA-RDC par le conseil des Ministres de ce vendredi 12 juillet 2024;
2. Préparer le dossier sur la MARQUE-PAYS à soumettre pour validation avec… pic.twitter.com/N4ublXB8MO
Rappelons que la Loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) permet aux pays éligibles d’exporter des produits exempts de droits de douane vers les Etats-Unis. Membre de ce programme depuis le début des années 2000, la RDC en avait été exclue avant d'y être réintégrée dix ans plus tard, en 2020, grâce aux avancées démocratiques et aux réformes économiques entreprises.
Moutiou Adjibi Nourou
Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a fait son entrée dans le classement des meilleurs écosystèmes de start-up mondiaux, se retrouvant parmi les 1000 villes offrant un environnement favorable à la croissance des entreprises numériques, selon le « Global Startup Ecosystem Index 2024 » de StartupBlink. Pour son entrée dans le classement, la ville occupe la 878e place.
StartupBlink évalue les écosystèmes selon trois critères : le niveau d’activité de l’écosystème (nombre de start-up, investisseurs, espaces de coworking, incubateurs, etc.), la qualité de l’écosystème (investissements, nombre d’employés, nombre et taille des licornes et des levées supérieures à 1 milliard $, centres de R&D, etc.), et l’environnement d’affaires (diversité, vitesse et coût de l’internet, investissement en R&D, taux d’imposition des sociétés, législation favorable, etc.).
Comparée à San Francisco, le meilleur écosystème start-up mondial avec un score de 710,966 points, Kinshasa est encore faible avec un score de 0,154 point. Toutefois, la capitale de RDC devance plusieurs centres urbains européens, américains, asiatiques et latino-américains comme Windsor (Angleterre), Biarritz (France), Texas City (USA), Mérida (Mexique), Da Nang (Vietnam), Nanning (Chine), La Paz (Bolivie), Sao Leopoldo (Brésil).
En Afrique, sur les 38 villes figurant dans le classement de StartupBlink, Kinshasa occupe la 34e place derrière Le Caire (Égypte), Cape Town et Johannesburg (Afrique du Sud), Victoria (Seychelles), Dakar (Sénégal), Accra (Ghana), Port-Louis (Maurice), Addis-Abeba (Éthiopie), Tunis (Tunisie) et Casablanca (Maroc) qui représentent le Top10 du continent. La capitale de la RDC est toutefois mieux classée que quatre villes qui sont Agadir (Maroc), Cotonou (Bénin), Douala (Cameroun) et Kisumu (Kenya).
Dans la sous-région Afrique centrale, Kinshasa occupe la 3e place derrière Luanda (Angola) et Yaoundé (Cameroun). Elle abrite 70% des start-up de la RDC. Divers incubateurs privés, à l’instar d’Orange Digital Center, soutiennent les tech entrepreneurs.
L’intérêt des investisseurs
Un rapport de Verod-Kepple Africa Ventures de 2023 indique que les start-ups congolaises se concentrent principalement dans la fintech (24%), suivie par la livraison de nourriture, la chaîne d’approvisionnement, les soins de santé et l’edtech (8% chacun). Depuis 2022, l’écosystème start-up du pays a attiré des investisseurs, captant 0,6% des 6,5 milliards de dollars de financement en capital-risque levés en Afrique, soit 38 millions de dollars représentant 7% du financement levé en Afrique francophone (527 millions $).
Bien que ce montant puisse sembler modeste, il peut néanmoins être perçu comme un début prometteur. Au-delà de la mobilisation des acteurs du secteur privé, c’est également le fruit de l’action gouvernementale. En septembre 2022, une ordonnance-loi a été adoptée pour promouvoir l’entrepreneuriat et les start-ups en RDC, incluant des incitations fiscales.
Selon Verod-Kepple Africa Ventures, le potentiel de l’écosystème start-up de Kinshasa est immense, nécessitant une collaboration accrue entre les secteurs public et privé pour développer des leviers clés comme l’accès à Internet. Seuls 27,2% de 103 millions de Congolais accédaient à Internet selon les données de Datareportal en janvier 2024.
Muriel Edjo
Le numérique est au cœur de la stratégie de développement socioéconomique de la République démocratique du Congo. Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement congolais investit dans le renforcement de son infrastructure télécoms.
Augustin Kibassa (photo, à gauche), ministre congolais des Postes, Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, a procédé, jeudi 16 mars, à l’inauguration de la nouvelle ligne de fibre optique Kinshasa-Muanda. Ce réseau long de 690 km devrait contribuer à améliorer les services TIC en République démocratique du Congo.
L’inauguration du réseau Kinshasa-Muanda survient environ 12 mois après que le gouvernement congolais a confié à l’entreprise Fiber Access Service Technology (FAST CONGO) l’exploitation et la maintenance de cette infrastructure appartenant à la Société congolaise de fibre optique (SOCOF). Selon M. Kibassa, la fibre a été activée depuis septembre 2022 pour des tests. Le réseau a été connecté en février dernier à la station d’atterrage de Muanda pour bénéficier de la connectivité internationale.
C'est en août 2021 que la SOCOF a procédé à la réception opérationnelle du réseau de fibre optique de l’axe Muanda-Kinshasa. Le réseau a été construit dans le cadre de la composante congolaise du projet Central African Backbone (CAB5) qui vise à connecter les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) via des infrastructures télécoms à haut débit. Il est le fruit de la collaboration entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et la Banque mondiale.
L’exploitation du réseau de fibre optique s’inscrit dans le cadre de la vision du président congolais Félix Antoine Tshisekedi de faire du numérique « un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et du progrès social ». L’initiative devrait non seulement permettre de renforcer l’infrastructure numérique de la RDC, mais également de garantir à la population un service haut débit à moindre coût.
Isaac K. Kassouwi
Les opérateurs de terminaux émiratis se sont lancés depuis peu à la conquête de plateformes portuaires et logistiques en Afrique. Après DP World, AD Ports qui s’est lancé en Afrique du Nord, étend maintenant son empreinte vers le reste du continent.
L’opérateur portuaire Abu Dhabi Ports (AD Ports) a signé ce 15 mars un protocole d’accord avec l’État congolais pour développer un nouveau terminal polyvalent au port de Pointe-Noire. Le groupe émirati investira dans le développement, l'exploitation et la gestion du nouveau terminal dénommé “New Mole Port”, qui traitera divers types de fret.
AD Ports aura également la charge de mettre en place des services numérisés et des solutions technologiques, notamment « la conception, la mise en œuvre et l'exploitation d'un guichet unique, le développement de logiciels, l'architecture numérique, l'analyse commerciale, et le soutien aux opérations numériques ». « Nous voyons un potentiel important pour le développement d'un terminal polyvalent au port de Pointe-Noire, en particulier compte tenu de son rôle clé dans le secteur de l'énergie », a expliqué Mohamed Juma Al Shamisi, PDG du groupe.
Le port de Pointe-Noire se positionne depuis peu comme l’une des principales portes d’entrée d’Afrique centrale par voie maritime, servant de plaque tournante pour le transbordement vers d’autres ports, mais aussi le transit à destination des pays enclavés de la région tels que la RDC, la République centrafricaine ou le Tchad.
Ce port qui traite jusqu’à 1 million de conteneurs par an, se trouve néanmoins en concurrence directe avec les plateformes camerounaises de Douala et de Kribi qui partagent une partie de l’arrière-pays de la République du Congo et qui sont l’objet de travaux d’extension et de modernisation pour recevoir plus de trafic.