Durant au moins deux jours, Goma et ses environs ont été privés d’électricité et d’eau potable en raison d’une nouvelle offensive des rebelles du M23 à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les hostilités ont endommagé les lignes électriques reliant les sites de production à la ville, plongeant une grande partie de la population dans le noir et limitant l’accès à l’eau potable.
La société Virunga Energies a annoncé, le 24 janvier, que les lignes alimentant Goma et le territoire de Nyiragongo avaient été endommagées par des affrontements sur l’axe Kimbumba-Goma. Deux jours plus tôt, la Société nationale d’électricité (SNEL) rapportait la destruction, dans la matinée du 22 janvier, de sa ligne haute tension reliant la centrale de Ruzizi à Bukavu, où un poste de distribution alimente également Goma. Dans leurs communiqués respectifs, ces entreprises ont assuré que des interventions techniques seraient réalisées dès que les conditions sécuritaires le permettraient.
Ces incidents surviennent alors que l’Autorité de régulation de l’électricité (ARE) a récemment mis en place un comité de pilotage pour encadrer la distribution d’électricité à Goma. Ce comité a pour objectif de clarifier les périmètres d’intervention des différents acteurs énergétiques, notamment la SNEL, SOCODEE, Virunga Energies et NURU SASU. Toutefois, la guerre en cours risque de retardé ce travail de régulation.
La situation a un impact sur l’activité économique locale. La Regideso, société publique responsable de la distribution d’eau, ne parvient plus à garantir un approvisionnement normal en raison de la dépendance de ses stations de pompage à l’énergie électrique. Par ailleurs, des consommateurs stratégiques d’électricité, tels que l’aéroport de Goma, les camps militaires de Mubambiro et Katindo, ainsi que la RTNC, ont été invités à recourir à des solutions alternatives.
En outre, de nombreuses entreprises ont recours à des générateurs pour maintenir leurs activités, ce qui entraîne une augmentation leurs coûts d’exploitation. Parmi les secteurs les plus touchés figure la distribution de produits frais, qui dépend fortement d’une alimentation électrique stable, rapporte l’Agence congolaise de presse (ACP).
Contacté par téléphone, un habitant a néanmoins indiqué que la situation commençait à s’améliorer : « Depuis samedi soir (25 janvier), l’électricité a été rétablie dans une partie de la ville. L’eau aussi est en partie revenue. » Cependant, alors que les combats se poursuivent, la fourniture d’électricité et d’eau potable demeure incertaine.
Olivier de Souza
Lire aussi :
Conflit à l’est de la RDC : quand le risque budgétaire devient réalité
Trafic de coltan en RDC : un rapport de l’ONU met en cause le Rwanda