Moody’s a récemment exprimé son optimisme quant aux perspectives de croissance de la République Démocratique du Congo (RDC) jusqu’en 2028, tout en soulignant des opportunités prometteuses pour surmonter les défis actuels. « Nous prévoyons que l’économie de la RDC continuera de croître avec un taux de croissance moyen réel du PIB d’environ 6 % jusqu’en 2028 », indique un rapport de l’agence, consulté par Bankable. Cette croissance sera principalement tirée par l’expansion du secteur minier, avec en ligne de mire le cuivre, un minerai clé pour la transition énergétique mondiale et dont la RDC est le premier producteur africain.
La maîtrise de l’inflation est également en bonne voie : Moody’s prévoit que celle-ci se réduira en deçà de 10 % d’ici fin 2025, contre 23,8 % à la fin de 2023. Une telle réduction de l’inflation permettrait non seulement d’améliorer le pouvoir d’achat des Congolais, mais aussi de stabiliser l’environnement économique, essentiel pour attirer les investisseurs étrangers et relancer la consommation au niveau domestique.
L’expansion de l’économie congolaise repose sur un ensemble d’initiatives. Le secteur minier, pilier de la croissance, bénéficie d’une forte demande pour les minerais de la transition, dont les prix sont bien au-delà des prévisions initiales, créant ainsi des opportunités pour la RDC. En parallèle, le gouvernement déploie des efforts pour contrôler l’inflation sans ralentir la croissance, notamment grâce à une balance commerciale excédentaire qui soutient la monnaie nationale, principal vecteur de hausse des prix.
En plus de l’essor du secteur minier, les autorités congolaises prévoient de soutenir cette trajectoire par des investissements publics. Un projet de dépenses publiques de plus de 3,7 milliards USD entre 2025 et 2028 est en discussion au parlement, et offre une base pour le développement des infrastructures. Si ce projet est adopté, il pourrait être financé entièrement par les revenus tirés du secteur extractif, qui ont totalisé 5,7 milliards USD en 2023. Par ailleurs, le Plan de développement couvrant les 145 territoires du pays, dont la seconde phase est en cours de réflexion, promet de stimuler l’économie locale dans chaque province bénéficiaire.
Même si la RDC doit encore renforcer la mobilisation de ses ressources internes, elle dispose d’une carte maîtresse : son faible endettement public, représentant seulement 15 % du PIB, bien en dessous de la moyenne en Afrique subsaharienne de 58 %. Ce potentiel lui permet de lever des capitaux à l’international à des conditions favorables, ce qui pourrait alimenter les investissements nécessaires pour un développement plus rapide. Cette capacité d’emprunt offre aussi un levier pour investir dans des secteurs porteurs, comme l’agriculture, le logement, et l’énergie, où des marges de progression importantes existent.
La RDC, riche en ressources et pleine de promesses, a devant elle des défis qui sont par ailleurs des tremplins pour une croissance inclusive et durable. La diversification économique et l’amélioration des infrastructures restent des priorités, mais avec des politiques solides et une vision claire, ces objectifs sont à portée de main. L’optimisme de Moody’s est un reflet de la résilience et du potentiel de la RDC.
Georges Auréole Bamba
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