Le bilan provisoire du naufrage survenu le 3 octobre 2024 sur le lac Kivu fait état de 23 morts, 58 rescapés et de nombreux disparus, a annoncé en fin d’après-midi le gouvernement provincial du Nord-Kivu. Pour l’heure, les causes de ce drame, survenu près du port de Kituku, à l’ouest de la ville de Goma, restent à déterminer.
« Une enquête a été ouverte sous l’autorité du vice Premier ministre, ministre des Transports en vue d’élucider les causes de cet accident malheureux et prendre des mesures pour que strict afin que pareil drame ne se reproduise plus », a annoncé la présidence de la République dans un communiqué publié au 3 octobre au soir.
Les naufrages sont fréquents en République démocratique du Congo (RDC). Selon la BBC, entre 2018 et 2023, 30 naufrages ont été recensés, causant la mort d’au moins 800 personnes et la disparition de plus de 200 voyageurs. À chaque fois, les causes sont pratiquement identiques : mauvaise stabilité des embarcations, due soit à des défauts de fabrication, soit à un manque de maintenance, surcharge des bateaux…
Ces causes soulignent l’urgence d’investir dans la modernisation du secteur, dominé ces dernières années par des opérateurs privés qui opèrent souvent en violation des normes. Celles-ci incluent le respect de la charge utile, le choix des types d’embarcations à exploiter, et la prise en compte des conditions météorologiques, entre autres.
Dans cette optique, le ministère des Infrastructures et Travaux publics a conclu, en septembre dernier, un protocole d’accord avec la China Harbour Engineering Company (CHEC). Cet accord prévoit le lancement, dès ce mois d’octobre, d’études approfondies visant à évaluer les travaux nécessaires au développement et à la modernisation du secteur des transports fluviaux.
À cela s’ajoutent les investissements de l’État visant à renforcer les capacités de l’Onatra, chargée de l’exploitation des lignes ferroviaires et fluvio-lagunaires. Dans le cadre de ces nouvelles politiques, la société a obtenu un financement gouvernemental de 21 millions de dollars, destiné notamment à moderniser ses infrastructures et équipements fluviaux et ferroviaires, ainsi qu’au paiement des arriérés de salaires de ses employés.
Ce énième chavirement met également en lumière l’aggravation des contraintes de mobilité dans le nord-est de la RDC, exacerbée par les défis sécuritaires actuels. Le transport fluvial est ainsi devenu la principale option de déplacement dans cette région, tandis que le réseau routier est souvent bloqué par des groupes armés belligérants, rendant les trajets terrestres dangereux.
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