Des prévisons de croissance moins vigoureuses en Afrique subsaharienne malgré quelques bonnes surprises, les réformes à envisager face à un environnement global marqué par des changements de priorités chez les leaders mondiaux: Amadou Nicolas Racine Sy, économiste et conseiller du directeur dans le département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), où il travaille depuis plus de 24 ans, revient sur les perspectives économiques revisées d’avril 2025 pour l’Afrique subsaharienne.
Agence Ecofin : Le FMI a publié le 25 avril 2025, ses perspectives révisées pour l’Afrique subsaharienne et l’Afrique en général. Selon les premiers éléments de ces perspectives, la croissance en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,8 % en 2025 et 4,2 % en 2026. Bien que ces chiffres soient en dessous des prévisions d’octobre 2024, ils marquent une légère amélioration par rapport à 2023 et 2024. Pourquoi le FMI considère-t-il que cette croissance reste un défi, alors que dans d’autres régions du monde, la progression dans la création de richesses sera moins soutenue ?
Amadou Sy: Après quatre ans de chocs successifs, nous étions effectivement un peu plus optimistes pour 2025 et 2026. En 2024, le dernier trimestre a apporté de bonnes surprises dans plusieurs pays, ce qui nous a permis de réviser à la hausse nos prévisions pour cette année-là. Cependant, pour 2025, nous anticipons un ralentissement de la croissance régionale, principalement en raison de conditions mondiales turbulentes. En particulier, que l’incertitude autour des droits de douane américains entraîne une baisse de la demande extérieure globale. Nous avons dû réviser à la baisse les prévisions de croissance pour les principaux partenaires commerciaux de la région, comme la Chine et l’Union européenne.
« Enfin, nous observons un durcissement des conditions financières, avec une forte augmentation des spreads souverains pour les pays africains. »
Deuxièmement, nous prévoyons une baisse des prix des matières premières, notamment du pétrole. Cela pose problème pour les pays exportateurs de pétrole, même si les importateurs pourraient en bénéficier. Enfin, nous observons un durcissement des conditions financières, avec une forte augmentation des spreads souverains pour les pays africains. Ce ralentissement est problématique car il est inférieur au potentiel de croissance de la région, estimé entre 4 et 4,5 % en moyenne. Cela aggrave la pauvreté et complique la sortie du cycle de pauvreté pour les populations vulnérables. En termes de croissance par habitant, ce ralentissement freine la convergence vers les niveaux des pays plus riches, une convergence essentielle pour nos pays.
Agence Ecofin : Ces chiffres masquent des disparités, notamment pour les pays à faible revenu où l’on attend une croissance autour de 5,8 %, en décalage avec le ralentissement global. Pourriez-vous détailler quels pays seront les moteurs de cette croissance et ceux qui risquent de rencontrer des freins ?
Amadou Sy : Vous avez raison, malgré une dégradation moyenne, les performances varient considérablement. Onze des vingt économies mondiales à la croissance la plus rapide en 2025 sont en Afrique subsaharienne. En 2024, le Niger et le Rwanda ont affiché les taux de croissance les plus élevés de la région. D’autres pays, comme le Bénin, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Sénégal et l’Ouganda, ont enregistré des croissances supérieures à 6 %, principalement grâce à des économies diversifiées, sauf pour la RDC et, dans une moindre mesure, la Guinée.
« En 2024, le Niger et le Rwanda ont affiché les taux de croissance les plus élevés de la région. D’autres pays, comme le Bénin, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Sénégal et l’Ouganda, ont enregistré des croissances supérieures à 6 % ».
À l’inverse, les pays avec une croissance inférieure à 2 % incluent le Botswana, la République centrafricaine, le Tchad, la Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud et le Zimbabwe. Les pays riches en ressources naturelles, notamment les exportateurs de pétrole, affichent une croissance faible. Cependant, il y a des signes positifs : le Nigeria, par exemple, a atteint 3,4 % de croissance en 2024, grâce à une production d’hydrocarbures plus élevée et un secteur des services dynamique. Cela montre qu’il faut analyser les performances pays par pays.
Agence Ecofin : Revenons à l’Afrique subsaharienne. Cette croissance semble insuffisante pour répondre aux besoins de près de 900 millions de personnes. De plus, elle manque d’inclusivité, comme le FMI le souligne souvent, avec des revenus nationaux bruts réduits par les déficits commerciaux, le remboursement de la dette et la rémunération des capitaux investis. Comment le FMI collabore-t-il avec les gouvernements pour préserver cette faible valeur ajoutée au sein des économies locales ?
Amadou Sy : La région a besoin d’une croissance plus rapide et inclusive pour améliorer le niveau de vie, et nous pensons que c’est réalisable. Le FMI travaille avec les gouvernements sur trois priorités. Premièrement, rétablir et soutenir la stabilité macroéconomique, une condition nécessaire. Dans des contextes d’inflation élevée ou de volatilité monétaire, les décisions économiques deviennent complexes. Cette stabilité doit être calibrée selon les déséquilibres et les contraintes politiques de chaque pays.
Deuxièmement, faire de la politique budgétaire un levier d’inclusion. Côté recettes, il y a une marge pour augmenter les recettes fiscales de manière équitable, en améliorant l’administration fiscale plutôt qu’en augmentant les taux d’imposition. Côté dépenses, il faut renforcer la protection sociale et les services publics, tout en hiérarchisant les investissements. Une stratégie budgétaire à moyen terme, soutenue par un cadre institutionnel solide, peut réduire les coûts économiques et sociaux des ajustements.
« Côté recettes, il y a une marge pour augmenter les recettes fiscales de manière équitable. Côté dépenses, il faut renforcer la protection sociale et les services publics. »
Troisièmement, accélérer les réformes structurelles pour une croissance durable et inclusive. Le secteur privé doit jouer un rôle moteur en améliorant le climat des affaires et la gouvernance. Pour les pays dépendants des ressources naturelles, comme l’Angola où 90 à 95 % des exportations reposent sur le pétrole, il faut lever les obstacles à la diversification. Ces réformes nécessitent une communication avec les parlements et la société civile pour garantir leur mise en œuvre.
Agence Ecofin : Le secteur extérieur impacte fortement les économies africaines. Après la Covid, la guerre en Ukraine, et maintenant les incertitudes liées à la présidence américaine, comment le FMI conseille-t-il les pays face à cette volatilité mondiale, au-delà des réformes internes ?
Amadou Sy : Nos économies sont très vulnérables aux chocs externes, sur lesquels les décideurs ont peu de contrôle. Nous conseillons de réduire les vulnérabilités macroéconomiques tout en répondant aux besoins de développement, dans un cadre socialement et politiquement acceptable. C’est un équilibre délicat. Il faut calibrer les politiques macroéconomiques et constituer des marges de manœuvre, comme des réserves budgétaires, même si cela est politiquement difficile. Comme l’a dit une ancienne directrice du FMI, « il faut réparer le toit quand le soleil brille ».
« Comme l’a dit une ancienne directrice du FMI, « il faut réparer le toit quand le soleil brille ».
Constituer ces coussins de sécurité, par exemple en limitant les dépenses lors de hausses temporaires des revenus pétroliers, est une assurance contre les chocs. Les gouvernements ne sont pas seuls : le FMI, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et d’autres partenaires jouent un rôle. Mais le secteur privé, y compris les PME, doit être mobilisé en réduisant les obstacles réglementaires. Face à une croissance démographique rapide et aux besoins des jeunes en éducation et santé, accélérer ces réformes est impératif.
Propos receuillis par Idriss Linge
Signée le 25 avril 2025 à Washington, la « déclaration de principes » entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda fixe un délai d’une semaine pour élaborer un projet d’accord de paix à soumettre à discussion le 2 mai. Derrière cet engagement formel, de nombreuses divergences demeurent.
Le texte pose des bases classiques : respect de la souveraineté, non-ingérence, fin du soutien aux groupes armés, coordination sécuritaire conjointe, retour des réfugiés, appui à la MONUSCO et promotion de l’intégration économique régionale. Mais l’analyse des discours prononcés lors de la signature révèle des priorités différentes selon les acteurs.
RDC : « la paix doit venir en premier »
Pour la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, l’urgence est humanitaire : « À Goma, à Bukavu et au-delà, la réalité est celle des déplacements, de l’insécurité et des épreuves. Pour nous, l’urgence de cette initiative n’est pas théorique, elle est humaine. », a-t-elle souligné.
Elle a également exigé le retrait « immédiat, inconditionnel et vérifiable » des troupes étrangères, affirmant que : « La paix doit venir en premier, ensuite nous pourrons bâtir la confiance, et seulement alors engager une coopération bilatérale. »
Rwanda : « traiter les causes profondes »
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a, de son côté, insisté sur la nécessité de s’attaquer aux racines du conflit : « Nous devons traiter les causes profondes pour parvenir à une paix durable. », a-t-il insisté.
Pour Kigali, ces causes remontent à « l’histoire complexe » de la région. Le Rwanda continue de justifier l’action du M23 par la défense des « populations rwandophones » au Kivu et considère les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), réfugiées à l’est de la RDC depuis le génocide rwandais de 1994, comme une « menace existentielle ». L’objectif affiché du pays est d’obtenir « une région sécurisée, libérée de l’extrémisme ethnique violent, et bien gouvernée ».
États-Unis : « créer un écosystème favorable »
Les États-Unis, officiellement « témoins » du processus, visent au-delà de la médiation. Le secrétaire d’État, Marco Rubio, a déclaré : « Une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo ouvrira la porte à des investissements citoyens américains et occidentaux plus importants, qui créeront un écosystème favorable à des chaînes d’approvisionnement responsables et fiables pour des choses comme les minerais critiques. C’est du gagnant-gagnant. »
« Nous discutons de la manière de construire de nouvelles chaînes de valeur économiques régionales reliant nos pays, y compris avec des investissements du secteur privé américain. », a confirmé, le ministre rwandais des Affaires étrangères.
On sait également que Washington négocie actuellement avec Kinshasa un accord bilatéral pour sécuriser l’accès aux minerais stratégiques.
Des acteurs absents mais influents
Au-delà des signataires, d’autres acteurs et intérêts pèsent sur le processus. Les États-Unis accusent les entreprises chinoises de profiter du chaos pour exploiter illicitement les ressources. Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a récemment évoqué l’existence de 1 600 entreprises illégales, principalement à capitaux chinois, alimentant un vaste réseau de contrebande bénéficiant aussi au Rwanda.
Selon ses estimations, 67 % de cette production illégale partirait vers le Moyen-Orient, tandis que la Chine en capterait une autre part significative. L’Europe resterait marginale dans ces flux.
Impliqués militairement, les intérêts des pays comme le Burundi, l’Ouganda, ou encore de l’Afrique du Sud, qui a déjà perdu plusieurs soldats, devront également être pris en compte.
Enfin, les tensions politiques internes à la RDC compliquent davantage l’équation. Les autorités accusent l’ancien président Joseph Kabila de soutenir la rébellion, ajoutant une dimension de politique intérieure à une crise déjà complexe.
Georges Auréole Bamba
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De sources officielles, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, préside ce 25 avril 2025 à Washington la cérémonie de signature d’une « déclaration de principes » entre la ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe. Prévu à 14 h (heure locale), cet événement s’inscrit dans les efforts visant à rétablir la paix dans l’est de la RDC.
Cette annonce intervient deux jours après la publication d’une déclaration conjointe entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23/AFC, sous médiation qatarienne. Les deux parties y affirment leur volonté de conclure une trêve ouvrant la voie à un cessez-le-feu effectif.
La médiation du Qatar, débutée officiellement le 18 mars par une rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame — une première depuis plus d’un an — semble bénéficier du soutien en coulisses de Washington. La récente rencontre entre le ministre d’État qatarien Mohammed Al-Khulaifi et le conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, avant la déclaration conjointe du 23 avril, alimente cette hypothèse.
« Les États-Unis envisageront tous les outils diplomatiques et économiques pour faire progresser la paix (…). Ce conflit dure depuis plus de trente ans, il est grand temps d’y mettre fin », déclarait Massad Boulos lors d’une conférence de presse le 17 avril.
La stabilité dans l’est de la RDC apparaît comme une condition essentielle à l’avancement des intérêts stratégiques américains dans la région. Washington a réaffirmé son soutien au corridor de Lobito, notamment par des investissements dans les infrastructures congolaises, et discute actuellement avec Kinshasa d’un accord bilatéral pour sécuriser son accès aux minéraux stratégiques.
Sur le terrain, les populations du Nord et du Sud-Kivu subissent de plein fouet les effets du conflit. Les acteurs économiques rapportent une flambée des prix et des pertes économiques importantes, notamment dans le secteur minier, en raison des pillages et des arrêts d’activité.
L’État congolais estime les pertes potentielles pour le budget national à près d’un milliard de dollars en 2025. La crise compromet également des projets de développement, comme celui de l’autoroute reliant le Lomami au Sud-Kivu, financé à hauteur de 500 millions de dollars par la Banque mondiale.
Georges Auréole Bamba
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On April 24, 2025, Rawbank revealed its new logo and corporate identity in Kinshasa at a ceremony held at the lender’s headquarters. The change is a milestone for the 23-year-old bank.
“The new logo is a symbol in its own right. It is inspired by the Congolese leopard, the embodiment of power and resilience. The yellow claws represent our strength and capacity for innovation. Yellow evokes vitality, optimism, and prosperity, while the black typography embodies the solidity and reliability of our institution,” explained Rawbank Communication Director Naima Issawi.
Rawbank also has a new fresh slogan: “Rawbank. Au-delà d’une banque, l’avenir commence ici.” (Ed.note: Rawbank. More than a bank, the future starts here.”
According to Rawbank CEO, Mustapha Rawji, the rebranding conveys a “clearer, stronger strategic vision”. He also highlighted plans to accelerate digital transformation and expand financial access across the DRC.
The bank aims to deepen its commitment to a greener, more inclusive economy by supporting local talent, women entrepreneurs, and SMEs, while maintaining its core values of proximity and reliability.
"Rawbank is viewed both as a retail and corporate bank and a key driver of SME support and financial inclusion. This diversity is at the heart of our new identity. It's not a rupture, but continuity towards a more modern banking experience closer to the realities of the market," said Étienne Mabunda, the bank's Commercial Director.
Rawbank strengthened its leadership in 2023, with total assets rising to $5.06 billion from $4.15 billion in 2022. Deposits grew 22.36% to $3.94 billion, and loans increased 19.2% to $1.55 billion. Serving over 500,000 customers, Rawbank remains central to the DRC’s financial ecosystem.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Representatives of the Congolese government and the AFC/M23 rebel group recently signed a preliminary agreement, brokered by Qatar, aiming to halt decades of violence in eastern DRC. The joint declaration was signed in Goma and Kinshasa.
It commits the conflicting sides to an immediate ceasefire and a firm rejection of hate speech and intimidation, calling on local communities to respect these terms. It also sets the stage for constructive dialogue to tackle the root causes of the conflict and outline steps toward lasting peace.
However, the agreement leaves critical details unresolved—there’s no clear timeline or monitoring mechanism to ensure compliance, meaning further negotiations are essential.
The conflict is deeply rooted in ethnic tensions, especially between Tutsi communities and others, with M23 positioning itself as a defender of Tutsi interests. Moreover, control over mineral resources like coltan and gold fuels the fighting, with armed groups and regional actors, notably Rwanda, accused of profiting from the chaos—claims Kigali denies.
Complicating matters, former president Joseph Kabila’s recent arrival in M23-held Goma, where rebels reportedly provide his security, has heightened political tensions. The government has since suspended his party and initiated legal action against him.
Economically, M23’s grip on mining hubs such as Rubaya generates roughly $800,000 monthly from coltan taxes, depriving the government of vital revenue. The conflict has displaced millions, disrupted agriculture and trade, and worsened food insecurity—now affecting 23.4 million people, according to UN data. The turmoil also threatens sectors like education and tourism, with national parks like Virunga caught in the crossfire.
This article was initially published in French by Georges Auréole Bamba
Edited in English by Ola Schad Akinocho
On April 24, 2025, Rome Resources announced plans to resume drilling at its Bisie North tin project in eastern DRC, after suspending activities on March 14 due to security concerns.
The company aims to begin drilling within 10 days, targeting high-grade tin deposits at depth. This phase is budgeted at $1.6 million, funded from Rome’s $2.7 million cash reserves.
The decision follows the M23 rebel group’s withdrawal from the region and Alphamin Resources’ April 9 announcement to gradually restart production at the nearby Bisie mine, which had also paused in March.
#RMR Drilling Restart at Bisie North
— Rome_Resources (@Rome_Resources) April 24, 2025
🔹Mobilisation to site by 1 May, drilling to resume thereafter
🔹M23 rebel withdrawal enables operations restart across region
🎯Fully funded programme targets higher-grade #Tin at depth
🔹Results from MADD024/026 expected within 2 weeks
Located about 280 km west of Goma near the key mining hub of Walikale-centre, the Bisie site saw rebel occupation between March 19 and April 3 before the Congolese army reclaimed control. Rebels reportedly retreated over 130 km east to Nyabiondo and Masisi.
Political progress adds to optimism: on April 23, the government and M23 declared their intent to agree on a truce, while on April 25, the DRC and Rwanda signed a “declaration of principles” in Washington, signaling a step toward peace.
Rome Resources expects to publish initial resource estimates for its Mont Agoma and Kalayi prospects by the end of May 2025. The market eagerly awaits these results.
This article was initially in French by Pierre Mukoko (Ecofin Agency)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Gold prices could soar past $4,000 per ounce in 2026, according to a JP Morgan note published April 22, 2025. The American bank attributes its bullish forecast to rising recession risks in the US and ongoing trade tensions between Washington and Beijing.
JP Morgan expects gold to average $3,675/oz by Q4 2025, climbing above $4,000 in the second quarter of 2026. The bank warns prices could break these thresholds even sooner if demand outpaces expectations.
While global prices are set to surge, gold production in the DRC is heading the other way. In 2024, the Kibali mine—DRC’s main industrial gold site—produced 686,000 ounces, down 10% from 763,000 ounces in 2023, marking its lowest output since 2019, when production hit 813,000 ounces.
The artisanal sector is faring even worse: official gold exports plunged 66% in 2024, from 5.18 tonnes to just 1.75 tonnes. The outlook for 2025 remains bleak, with state-owned DRC Gold Trading SA struggling to operate amid persistent security tensions in the east, fueling smuggling and choking off legal exports.
Demand Up
If gold production in the DRC keeps falling, the country could miss out on the price surge. Being one of the world’s major producers, if its output keeps lowering, prices could remain high.
JP Morgan highlights strong demand from investors and central banks, expected to average 710 tonnes per quarter this year..
On April 22, 2025, gold’s spot price broke $3,500 per ounce for the first time, driven by US-China trade tensions and friction between President Trump and the Federal Reserve. Trump’s pressure to cut interest rates is fueling gold’s rise.
Historically, gold prices move in the opposite direction to interest rates. When rates fall, bonds lose appeal and gold’s safe-haven status strengthens, especially amid geopolitical uncertainty.
The dollar’s fall against the euro, hitting a three-year low, further boosts gold’s appeal as a protective asset.
In early April, Goldman Sachs raised its forecast to $3,700 per ounce by end-2025, up from $3,300, and even suggested gold could reach $4,500 in extreme cases.
This article was initially published in French by Pierre Mukoko (Ecofin Agency)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
La société Rome Resources a annoncé, le 24 avril 2025, la préparation de la reprise de ses activités d’exploration sur le projet Bisie North, situé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces opérations avaient été discrètement suspendues le 14 mars en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.
La compagnie prévoit de lancer ses premiers forages dans les dix prochains jours, avec pour objectif l’identification de gisements d’étain à haute teneur en profondeur. Le coût estimé de cette phase est d’environ 1,6 million de dollars, financé par la trésorerie actuelle de l’entreprise, qui s’élève à 2,7 millions de dollars.
Rome Resources justifie cette décision par le retrait du groupe rebelle M23 de la région et par la reprise des activités d’Alphamin Resources sur la mine voisine de Bisie. Alphamin avait annoncé le 9 avril la relance progressive de sa production, après une suspension similaire intervenue le 13 mars.
#RMR Drilling Restart at Bisie North
— Rome_Resources (@Rome_Resources) April 24, 2025
🔹Mobilisation to site by 1 May, drilling to resume thereafter
🔹M23 rebel withdrawal enables operations restart across region
🎯Fully funded programme targets higher-grade #Tin at depth
🔹Results from MADD024/026 expected within 2 weeks
Le site de Bisie est situé à environ 280 km à l’ouest de Goma, à proximité de Walikale-centre, un important carrefour minier. Entre le 19 mars et le 3 avril 2025, les rebelles du M23 avaient occupé Walikale, avant d’en être délogés par l’armée congolaise. Selon Alphamin, les forces rebelles se seraient repliées vers Nyabiondo et Masisi, à plus de 130 km à l’est du site minier.
Sur le plan politique, les négociations entre le gouvernement congolais et le M23 semblent progresser. Dans un communiqué conjoint du 23 avril, les deux parties ont annoncé leur volonté de conclure une trêve en vue d’un cessez-le-feu effectif.
Par ailleurs, le Département d’État américain a révélé la signature, le 25 avril à Washington, d’une « déclaration de principes » entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, sans en dévoiler les détails.
La perspective d’un apaisement sécuritaire ouvre la voie à une reprise durable des activités minières dans la région. Rome Resources prévoit de publier d’ici fin mai les premières estimations des ressources minérales de ses prospects Mont Agoma et Kalayi, des résultats certainement attendus par le marché.
Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin
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Le prix de l’or pourrait franchir la barre des 4000 dollars l’once en 2026, selon une note publiée par JP Morgan le 22 avril 2025. La banque américaine attribue cette prévision à l’augmentation des risques de récession aux États-Unis, dans un contexte de guerre commerciale persistante entre Washington et Pékin.
JP Morgan anticipe un cours moyen de 3675 dollars l’once d’ici le quatrième trimestre 2025, avant une progression au-delà des 4000 dollars au second trimestre 2026. La banque avertit toutefois qu’un dépassement plus rapide de ces seuils est possible si la demande dépasse ses attentes.
Cette envolée des prix intervient alors que la production d’or de la République démocratique du Congo (RDC) affiche une tendance inverse. En 2024, la mine industrielle de Kibali, principal site aurifère du pays, a produit 686 000 onces, soit une baisse de 10 % par rapport aux 763 000 onces de 2023. Il s’agit de son plus faible niveau depuis 2019, année où la production avait atteint le pic de 813 000 onces.
Du côté du secteur artisanal, la situation est encore plus préoccupante. Les exportations officielles ont chuté de 66 % en 2024, passant de 5,18 tonnes à seulement 1,75 tonne. Et 2025 a démarré sous de mauvais auspices. La société publique DRC Gold Trading SA peine à assurer ses opérations en raison des tensions sécuritaires persistantes dans l’est du pays, ce qui favorise la contrebande et réduit les flux légaux.
Demande en hausse
Si cette baisse de production se poursuit, la RDC pourrait ne pas tirer pleinement parti de la hausse des prix de l’or. La réduction de l’offre congolaise pourrait par ailleurs contribuer à soutenir la hausse des cours, le pays étant considérée comme un producteur important sur le marché mondial.
JP Morgan souligne que cette flambée est soutenue par une demande accrue des investisseurs et des banques centrales, estimée à 710 tonnes par trimestre en moyenne cette année.
Le 22 avril, le prix de l’or au comptant a franchi pour la première fois le seuil des 3500 dollars l’once, porté par les inquiétudes liées à la guerre commerciale sino-américaine et les tensions entre le président Donald Trump et la Réserve fédérale (FED). La pression exercée par le président américain pour obtenir une baisse des taux d’intérêt alimente la dynamique haussière du métal précieux.
Historiquement, la valeur de l’or évolue inversement aux taux d’intérêt. La baisse de ces derniers réduit l’attractivité des obligations, renforçant le statut de valeur refuge du métal jaune, surtout en période d’instabilité géopolitique.
Par ailleurs, la dépréciation du dollar face à l’euro, atteignant un plus bas de trois ans, accentue l’attrait de l’or comme actif de protection.
Début avril, Goldman Sachs avait déjà revu à la hausse ses prévisions, anticipant un prix de 3700 dollars l’once d’ici fin 2025, contre 3300 auparavant. La banque évoquait même la possibilité de voir l’or grimper jusqu’à 4500 dollars dans des scénarios extrêmes.
Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin
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Des représentants du gouvernement congolais et du groupe rebelle Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23) ont signé un accord préliminaire selon des posts publiés par les deux délégations sur Twitter. Cet accord, négocié sous la médiation de l’État du Qatar, se prévaut d’être une étape vers un retour de la paix dans une région en proie à des décennies de violence. Ces engagements interviennent alors que les combats dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu ont déplacé des millions de personnes et aggravant une crise humanitaire déjà sérieuse.
Au terme des travaux de Doha, au Qatar, l’AFC/M23 et le gouvernement congolais décident d’observer une trêve devant permettre l’instauration d’un cessez-le-feu effectif. pic.twitter.com/xbpTqyhZNw
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) April 23, 2025
La déclaration conjointe, signée à Goma et à Kinshasa, engage les deux parties à une cessation immédiate des hostilités et à rejeter tout discours de haine ou d’intimidation. Elle appelle également les communautés locales à respecter ces engagements. Un extrait clé de la déclaration stipule : « Les deux parties réaffirment leur engagement en faveur d’une cessation immédiate des hostilités, le rejet catégorique de tout discours de haine et d’intimidation, et appellent toutes les communautés locales à respecter ces engagements. »
De plus, l’accord prévoit un dialogue constructif pour aborder les causes profondes de la crise et définir les modalités pour mettre fin au conflit dans les territoires de l’est de la RDC, avec un engagement à respecter ces promesses pendant toute la durée des pourparlers.
Toutefois, l’accord reste muet sur plusieurs aspects comme le calendrier précis pour les prochaines étapes et le mécanismes de suivi pour garantir le respect du cessez-le-feu. Des négociations supplémentaires restent donc nécessaires pour aboutir à une paix durable.
Le conflit dans l’est de la RDC est ancré dans un réseau complexe de facteurs. Les tensions ethniques, notamment entre les communautés tutsies et autres groupes, alimentent les hostilités, le M23 se présentant comme le défenseur des intérêts tutsis. Mais surtout, la compétition pour le contrôle des ressources minières, telles que le coltan et l’or, est un moteur majeur du conflit, les groupes armés et les acteurs régionaux, notamment le Rwanda, profitent de l’exploitation des richesses minières de la région. Les accusations de soutien du Rwanda au M23, bien que démenties par Kigali, ajoutent une dimension régionale complexe à la crise.
Un facteur récent qui compliquera le processus de paix est l’implication présumée de l’ancien président Joseph Kabila. Selon des rapports récents, Kabila, qui conserve une influence significative à travers son parti et ses réseaux politiques, est arrivé à Goma, une zone contrôlée par le M23, où des combattants rebelles auraient assuré sa sécurité. Le gouvernement congolais a suspendu son parti et engagé des poursuites judiciaires contre lui et son patrimoine.
Les répercussions économiques du conflit continuent d’émerger. Le contrôle par le M23 de zones minières clés, comme Rubaya, leur permet de générer des revenus estimés à 800 000 USD par mois, rien qu’à partir des taxes sur l’extraction de coltan qui constituent autant de pertes de recettes pour le gouvernement. De plus, le conflit a entraîné un augmentation des personnes déplacées depuis le début 2025, perturbant la production agricole, le commerce local et aggravant l’insécurité alimentaire qui touche désormais 23,4 millions de personnes selon des documents de l’ONU. L’initiative de paix sera aussi suivie par les secteurs de l’éducation et du tourisme, avec des parcs nationaux comme Virunga, affectés par les combats.
Georges Auréole Bamba