De sources officielles, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, préside ce 25 avril 2025 à Washington la cérémonie de signature d’une « déclaration de principes » entre la ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe. Prévu à 14 h (heure locale), cet événement s’inscrit dans les efforts visant à rétablir la paix dans l’est de la RDC.
Cette annonce intervient deux jours après la publication d’une déclaration conjointe entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23/AFC, sous médiation qatarienne. Les deux parties y affirment leur volonté de conclure une trêve ouvrant la voie à un cessez-le-feu effectif.
La médiation du Qatar, débutée officiellement le 18 mars par une rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame — une première depuis plus d’un an — semble bénéficier du soutien en coulisses de Washington. La récente rencontre entre le ministre d’État qatarien Mohammed Al-Khulaifi et le conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, avant la déclaration conjointe du 23 avril, alimente cette hypothèse.
« Les États-Unis envisageront tous les outils diplomatiques et économiques pour faire progresser la paix (…). Ce conflit dure depuis plus de trente ans, il est grand temps d’y mettre fin », déclarait Massad Boulos lors d’une conférence de presse le 17 avril.
La stabilité dans l’est de la RDC apparaît comme une condition essentielle à l’avancement des intérêts stratégiques américains dans la région. Washington a réaffirmé son soutien au corridor de Lobito, notamment par des investissements dans les infrastructures congolaises, et discute actuellement avec Kinshasa d’un accord bilatéral pour sécuriser son accès aux minéraux stratégiques.
Sur le terrain, les populations du Nord et du Sud-Kivu subissent de plein fouet les effets du conflit. Les acteurs économiques rapportent une flambée des prix et des pertes économiques importantes, notamment dans le secteur minier, en raison des pillages et des arrêts d’activité.
L’État congolais estime les pertes potentielles pour le budget national à près d’un milliard de dollars en 2025. La crise compromet également des projets de développement, comme celui de l’autoroute reliant le Lomami au Sud-Kivu, financé à hauteur de 500 millions de dollars par la Banque mondiale.
Georges Auréole Bamba
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