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Equipe Publication

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La République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Malawi ont signé, le 8 octobre 2024, un accord permettant l’établissement de liaisons aériennes directes entre les deux pays. Ce document a été paraphé à Kinshasa par le vice-Premier ministre congolais, Jean-Pierre Bemba, également ministre des Transports, et par le ministre malawite des Transports et des Travaux publics, Jacob Hara, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil interministériel de l’Agence de facilitation du transport en transit par le corridor central (AFTTCC).

« Un accord de services aériens entre la RDC et le Malawi a désormais été conclu. Nous sommes ici pour veiller à ce que cet accord facilite l’ouverture du transport aérien entre les deux pays », a déclaré Okandju Okonge Flory, secrétaire exécutif de l’AFTTC, lors de la cérémonie de signature. « Jusqu’à présent, voyager de Lilongwe à Kinshasa nécessitait une escale à Addis-Abeba ou Nairobi. Désormais, nous visons à établir une connexion directe. Les Congolais pourront ainsi voler directement de Kinshasa à Lilongwe, puis de Lilongwe à Lubumbashi, entre autres destinations », a-t-il ajouté.

« Cet accord aérien signé entre la RDC et le Malawi, en marge du Conseil des ministres du Corridor central, revêt une grande importance et nous est particulièrement bénéfique », a déclaré Jacob Hara, ministre malawite des Transports. Il a d’ailleurs précisé que « c’est le Malawi qui a formulé la demande, et la RDC, à travers Son Excellence le vice-Premier ministre, a immédiatement accepté ». Hara a ajouté que c’est la RDC qui a souhaité que l’AFTTCC prenne en charge les négociations.

Les deux parties espèrent que cet accord facilitera les échanges commerciaux et encouragera la mobilité des personnes. Cependant, pour concrétiser cette ambition, il est nécessaire que les compagnies aériennes traduisent cet accord en action en lançant effectivement des vols directs entre les deux pays.

L’AFTTCC a été créée en septembre 2006 pour promouvoir l’utilisation optimale des routes du Corridor central, qui aboutit au port de Dar es-Salaam en Tanzanie et ouvre l’accès à la mer pour les pays enclavés d’Afrique de l’Est. Jusqu’ici, l’agence regroupait la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la RDC. Lors de la réunion extraordinaire du Conseil interministériel de l’AFTTCC le 8 octobre 2024, la Zambie est devenue le septième pays membre de l’agence.

Emmanuel Tumanjong

Glencore a annoncé, le 8 octobre 2024, lors de sa 6e conférence annuelle à Kinshasa, le renouvellement des permis miniers de Kamoto Copper Company (KCC), il s’agit d’une coentreprise entre Glencore (75 %) et la Gécamines (25 %) qui exploite la mine de cuivre et de cobalt de Kamoto. La société anglo-suisse a salué ce renouvellement, présenté comme « une étape cruciale pour l’avenir de l’une des plus grandes mines de cuivre du pays ».

« En tant que l’une des rares grandes sociétés minières occidentales opérant en RDC, ce renouvellement témoigne des efforts soutenus du gouvernement congolais pour créer un environnement commercial propice aux investisseurs. », a déclaré Mark Davis, PDG de Glencore Copper Africa, cité dans un communiqué de Glencore publié dans la presse et authentifié par une source proche de l’entreprise. « Glencore est bien positionné au niveau mondial pour atteindre son objectif d’approvisionnement responsable en matières premières qui améliorent la vie quotidienne, et je suis convaincu que notre présence en RDC constitue un élément essentiel de notre activité à l’échelle mondiale », a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient alors que Glencore est en conflit avec le gouvernement congolais, suite à la publication des résultats de production de la mine de Kamoto pour le premier semestre 2024. Sur la période, la mine a produit 88 000 tonnes de cuivre et 11 700 tonnes de cobalt. Et la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD) réclame à KCC le paiement de 895 millions de dollars de redevances impayées.

À ce jour, on ignore si le litige a été résolu. Lors de cette conférence annuelle, Glencore RDC s’est contenté de réaffirmer son engagement à collaborer étroitement avec les autorités nationales, les partenaires locaux et internationaux, ainsi qu’avec les communautés environnantes, « afin de construire un avenir meilleur et plus durable ». L’entreprise anglo-suisse a aussi affirmé que les paiements d’impôts et de redevances de KCC en RDC s’élèvent à 2,3 milliards de dollars entre 2021 et 2023.

Dans un message vidéo, diffusé à l’occasion, la Première ministre de la RDC, rapporte Glencore, a mis l’accent sur la nécessité d’adopter des pratiques minières responsables pour promouvoir un développement durable bénéfique aux populations congolaises.

Depuis 2007, Glencore est présent en RDC, où l’entreprise produit du cuivre et du cobalt à travers KCC et Mutanda Mining (MUMI), dont l’État congolais détient 5 % des parts. L’entreprise minière n’a pas précisé la durée des nouveaux permis.

Selon le rapport d’activités de Glencore pour le premier semestre 2024, KCC exploite la plus grande mine de cuivre et de cobalt du groupe en RDC, devant Mutanda. Sur les 100 600 tonnes de cuivre et 14 400 tonnes de cobalt produites par le groupe dans le pays durant cette période, KCC a contribué à hauteur de 88 % pour le cuivre et 81 % pour le cobalt.

Emmanuel Tumanjong

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Le représentant de la Banque mondiale en République démocratique du Congo, Albert Zeufack (photo), a annoncé, le 8 octobre 2024, la préparation d’un programme multi-phase d’un milliard de dollars, dédié au développement du Grand Inga. « Ce programme, qui inclut le projet emblématique du barrage Inga III, vise à transformer l’économie de la RDC, à assurer la sécurité énergétique de l’Afrique et à contribuer de manière significative à la transition énergétique mondiale », a déclaré M. Zeufack sur son compte LinkedIn.   

Le projet de construction du barrage hydroélectrique Inga 3 a subi de nombreux retards et réévaluations au fil des années. Bien que la Banque mondiale joue un rôle important dans la phase actuelle de son développement, Inga 3 ne figure pas encore parmi les interventions officielles de l’institution.

Toutefois, le financement annoncé viserait à couvrir non seulement une partie des coûts de mise en œuvre, mais également à soutenir la reconception et l’implémentation du projet. L’objectif est de garantir une progression continue des différentes phases de développement, en surmontant les défis techniques et financiers qui ont jusqu’à présent freiné le projet.

En 2024, deux projets d’une valeur totale de 745 millions de dollars sont en cours d’exécution. Le premier, d’un montant de 145 millions de dollars, s’est clôturé le 30 juin 2024. Selon la Banque mondiale, ce projet a permis d’étendre l’accès à l’électricité à 2,2 millions de personnes, principalement dans la ville de Kinshasa.

Le deuxième projet, actuellement en cours, concerne une contribution de 600 millions de dollars à un projet intégré d’accès à l’eau et à l’électricité, pour un coût total de 900 millions de dollars. Ce projet, complexe par nature, pourrait également servir de préparation pour le soutien nécessaire à la relance du projet Inga 3.

Le projet combine plusieurs activités qui visent à renforcer les capacités techniques des autorités provinciales pour la mise en place et l’exécution de politiques efficaces de distribution d’eau et d’électricité. Il inclut également l’octroi de lignes de crédit au secteur privé pour la production d’énergie, tout en allouant des ressources financières d’environ 223,25 millions de dollars pour le secteur public. 

Inga 3 devient une priorité stratégique pour la République Démocratique du Congo. Les enjeux du projet ont considérablement évolué depuis sa conception initiale, nécessitant une nouvelle approche pour mieux s’adapter au contexte actuel. L’un des défis majeurs reste la modélisation financière, qui est essentielle pour garantir la viabilité du projet.

Une des pistes les plus explorées est celle de la construction d’une centrale par le gouvernement congolais, avec une capacité installée de 4,8 gigawatts. Le besoin de financement, estimé à près de 15 milliards de dollars, pourrait être mobilisé par le pays, notamment grâce à des contrats miniers comme celui de la Sicomines. Cependant, une gestion rigoureuse est indispensable, et la Banque mondiale, forte de son expérience, pourrait jouer un rôle clé dans cette gestion.

George Auréole Bamba

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Congo Airways has around 60 days left before losing its Air Operator Certificate (AOC) and IATA accreditation, a license to travel issued by the International Air Transport Association (IATA). 

Congo Airways has been suspended since July. Losing its AOC and IATA accreditation would make it more difficult for the firm to resume operations. However, some “outstanding issues” must be solved to avoid the worst-case scenario. 

Norbert Lukukwa, acting CEO of Congo Airways, has been tasked with helping prevent this scenario. He was appointed on October 5, after the former Managing Director and his deputy were suspended. They were removed on October 4, after an audit that revealed management shortcomings.

The 60 days left fall under a 90-day moratorium that the IATA and the DRC’s Aviation authority granted Congo Airways to put its affairs in order. 

Norbert Lukukwa was appointed to handle the situation due to his experience with the company. He’s been working at Congo Airways since the firm was Air Zaïre. This experience could prove strategic in helping the airline reduce its debts, achieve financial stability, resolve internal conflicts, and improve governance.

The Congolese government views reviving Congo Airways as a vital matter. Before the COVID-19 pandemic worsened its financial situation, the airline carried nearly 400,000 passengers a year, nationwide, according to 2018 statistics.

Silikin Village, a technology and entrepreneurial hub in Kinshasa, was officially inaugurated on October 10 by President Félix Tshisekedi. The center aims to create a digital entrepreneurship ecosystem that supports members (entrepreneurs) in collaboration with local and international partners. Texaf Digital, digital subsidiary of Texaf, initiated the project. Texaf has been present in DR Congo since 1925.

At the opening ceremony, President Tshisekedi was with several notable figures, including Augustin Kibassa Maliba, the Minister of Post, Telecom, and Digital, and World Bank representative Albert Zeufack. 

"President Tshisekedi has a dream: to see Congolese millionaires emerge. This dream is within reach. Today, in this space, we have people capable of making it come true," said Gérald Croonenberghs, General Manager of Silikin Village. "What we are inaugurating today marks the beginning of a new era," he added.

"This hub is the fruit of a partnership between three key players: the Congolese government, which aims to make digital a vital part of its development program; the World Bank, which prioritizes digital initiatives for the DRC; and Texaf, which recognized early on that the future is digital," said Albert Zeufack.

The new hub covers 6,000 square meters and includes furnished offices, coworking spaces, shared meeting rooms, and an auditorium. Completed at the beginning of the semester, it aims to create an environment that supports entrepreneurship and helps startups launch their businesses effectively.

Services offered include training and incubation programs for startups and international companies looking to establish themselves in the DRC. The project received bank financing of $5.5 million at a fixed interest rate of 7%, repayable over six years. An expansion plan is also underway to increase the workspace to nearly 9,000 square meters before the year ends.

Georges Auréole Bamba

On October 9, 2024, Vodacash SA, the mobile financial services branch of Vodacom RDC, signed a partnership with the International Finance Corporation (IFC), the private sector financing arm of the World Bank. This strategic agreement will help Vodacom expand its user base for M-Pesa, its mobile micro-finance and money transfer service launched in 2012.

"IFC is very proud to sign this partnership with M-Pesa in the DRC to facilitate access to financial services for many more people. Through this partnership, IFC will expand the M-Pesa service, increase the number of agents using it, and provide more people in remote areas with access to this financial service," said Mary Porter Peschka, IFC Director for East and Central Africa.

With this partnership, Vodacom aims to strengthen its leading position in the mobile financial services market. As of March 31, 2024, Vodacom had 12.07 million subscribers, giving it a market share of 52.05%. Airtel follows with a 27.81% share, Orange has 20%, and Africell holds just 0.15%.

To expand the M-Pesa service, the partnership aims to "strengthen interactions with the mobile financial services industry" and promote "regulation that facilitates the expansion of electronic money" while reducing "over-the-counter (OTC) transactions," which are conducted directly between two parties without intermediaries.

Most people still use cash in the DRC. In 2022, the International Monetary Fund (IMF) estimated that only 26% of the working population had a bank account. According to the country’s telecom watchdog, the ARPTC, there were 24.19 million active mobile money subscribers in the DRC as of March 31, 2024, representing a penetration rate of 24.36% for a population of nearly 100 million.

One major barrier to using e-money and banking services is identification. To open an account, individuals need a voter’s card, driver’s license, or passport which many Congolese do not have. Vodacom states that this partnership with the IFC aims to "overcome challenges facing the mobile financial sector, particularly identification issues," while promoting "best regulatory practices."

While specific changes to current regulations are not detailed, the collaboration will focus on five main areas: providing loans as part of best practices; strengthening local teams to improve key personnel skills; integrating agents and merchants for better processes; developing a go-to-market strategy for registering M-Pesa customers; and enhancing risk management by creating efficient work processes and training Vodacash staff.

Pierre Mukoko

La République Démocratique du Congo (RDC) se prépare au lancement de son projet de transformation numérique, prévu pour février 2025. Ce projet, d’une valeur totale avoisinant 510 millions de dollars, bénéficie d’un financement conjoint de la Banque mondiale à hauteur de 400 millions de dollars et de l’Agence française de développement (AFD) avec une contribution de 100 millions d’euros (soit environ 110 millions de dollars).

Le mercredi 9 octobre, le ministre congolais des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a reçu les partenaires du projet pour discuter des conditions essentielles à la réussite de sa mise en œuvre. « Nous comptons sur tout le monde pour que ce projet soit effectivement mis en vigueur le plus rapidement possible et que les réformes au niveau du cadre institutionnel et réglementaire soient faites assez rapidement pour permettre la mise en œuvre », a déclaré Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC.

L’état d’avancement des préparatifs n’a pas été communiqué. Toutefois, selon nos informations, le gouvernement travaille actuellement à la mise en place d’une unité dédiée à la mise en œuvre du projet au sein du ministère des Postes, Télécommunications et du Numérique. Des études doivent aussi être menées pour préparer les investissements clés.

Approuvé en juin dernier, le projet de transformation numérique de la RDC s’articule autour de quatre axes principaux : l’amélioration de l’accès aux services numériques (385 millions de dollars) ; la mise en place des infrastructures numériques pour la prestation de services (55 millions de dollars) ; l’accès accru aux compétences numériques avancées pertinentes pour l’industrie et l’innovation numérique (45 millions de dollars) ; et enfin, la coordination institutionnelle et la gestion du projet (25 millions de dollars).

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie adoptée par le gouvernement de la RDC depuis 2019, à travers le Plan national du numérique. Ce plan a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des populations, d’accroître l’efficacité des services publics, de renforcer la rentabilité des entreprises, de dynamiser le processus de production et d’accélérer la diversification de l’économie nationale.

Dans son rapport « Driving digital transformation of African economies » publié en mai 2024, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) révèle que les pays qui numérisent l’interaction entre les particuliers et le gouvernement enregistrent une augmentation de 1,2 à 1,3 point de pourcentage des recettes fiscales directes en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). La disponibilité de la connectivité, associée à la technologie numérique et l’agriculture de précision en Afrique subsaharienne pourrait augmenter les rendements agricoles de 10,5 % à 20 % et les bénéfices de 23 %.

Dans les petites et moyennes entreprises, la productivité du travail connaîtrait une amélioration de 2 à 4 % avec le numérique. Autant de secteurs de croissance dont les retombées sur l’économie congolaise seraient des plus bénéfiques.

Muriel Edjo

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Le 9 octobre 2024, Vodacash SA, la filiale de services financiers mobiles de Vodacom RDC, a signé un partenariat avec la Société financière internationale (SFI), branche de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé. Cet accord, qualifié de stratégique, permettra à Vodacom d’élargir la base d’utilisateurs de M-Pesa, son service de micro-financement et de transfert d’argent mobile lancé en 2012.

« L’IFC est très fier de signer ce partenariat avec M-Pesa en RDC, afin de faciliter l’accès aux services financiers pour beaucoup plus de personnes en RDC. À travers ce partenariat, l’IFC permettra d’étendre le service M-Pesa, d’augmenter le nombre d’agents qui l’utilisent et d’offrir à davantage de personnes dans des zones très reculées l’accès à ce service financier, que ce soit pour des individus ou des organisations », a indiqué la directrice de la Société financière internationale pour l’Afrique de l’Est et du Centre, Mary Porter Peschka.

Avec ce partenariat, Vodacom devrait consolider sa position de leader sur le marché des services financiers mobiles. Au 31 mars 2024, Vodacom comptait 12,07 millions d’abonnés, représentant une part de marché de 52,05 %. Airtel suit avec une part de 27,81 %, Orange occupe la troisième place avec 20 %, et Africell se trouve en quatrième position avec seulement 0,15 % du marché.

Pour étendre le service M-Pesa, le partenariat vise, selon un communiqué Vodacom RDC, à « renforcer les interactions avec l’industrie des services financiers mobiles» dans la perspective de promouvoir « une réglementation qui facilite l’expansion de la monnaie électronique » tout en réduisant les « transactions de gré à gré (OTC) », c’est-à-dire celles qui se réalisent directement entre deux parties sans intermédiaire ni plateforme réglementée.

L’utilisation du cash reste très répandue en République Démocratique du Congo (RDC). En 2022, le Fonds monétaire international (FMI) estimait que seulement 26 % de la population active disposait d’un compte bancaire. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), la RDC comptait 24,19 millions d’abonnés actifs aux services de monnaie mobile au 31 mars 2024, soit un taux de pénétration de 24,36 % pour une population estimée à près de 100 millions d’habitants.

L’un des obstacles à l’utilisation de la monnaie électronique et des services bancaires est l’identification. Pour ouvrir un compte, il est nécessaire de posséder une carte d’électeur, un permis de conduire ou un passeport, des documents dont beaucoup de Congolais ne disposent pas. Selon Vodacom, le partenariat avec la SFI vise de ce fait à « surmonter les défis auxquels le secteur financier mobile est confronté, notamment la problématique de l’identification », tout en promouvant « les meilleures pratiques en matière de réglementation ».

Les parties ne précisent pas clairement ce qu’elles souhaitent voir évoluer dans la réglementation actuelle. Cependant, elles affirment que leur collaboration se concentrera sur cinq axes principaux : la proposition de prêts dans le cadre de la mise en place des meilleures pratiques ; le renforcement de l’équipe locale en vue d’améliorer les compétences du personnel clé ; l’intégration des agents et commerçants, dans le but d’optimiser leurs processus d’intégration ; la stratégie de mise sur le marché, visant à implémenter une nouvelle approche garantissant l’enregistrement des clients M-Pesa ; et enfin, la gestion des risques et du changement, en développant des processus de travail efficaces et en instaurant les meilleures pratiques par le biais de la formation et de la certification du personnel de Vodacash.

Pierre Mukoko

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Le temps presse pour Norbert Sengemali Lukukwa, nommé directeur général par intérim de Congo Airways le 5 octobre 2024. En effet, il ne reste qu’une soixantaine de jours sur les 90 accordés par l’Association du transport aérien international (IATA) et l’Autorité congolaise de l’aviation à la compagnie aérienne nationale. Ce moratoire vise à permettre à Congo Airways de résoudre les « problèmes en suspens » afin d’éviter la perte de son agrément IATA ainsi que de son certificat de transporteur aérien (CTA).

La conservation de cet agrément et de ce certificat est le premier défi majeur pour relancer Congo Airways, tel qu’assigné au directeur général par intérim. Lors du conseil des ministres du 20 septembre, le vice-Premier ministre et ministre des Transports, des Voies de communication et du Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a souligné que ce moratoire devait permettre à la compagnie de mettre en service l’un de ses aéronefs et de finaliser les démarches en cours pour l’acquisition de nouveaux avions. Ce processus est essentiel pour relancer les activités de Congo Airways en arrêt depuis juillet dernier.

Face à l’urgence de la situation, Sengemali Lukukwa devra adopter une approche rapide et efficace. Il pourrait notamment s’appuyer sur sa longue expérience au sein de l’entreprise, son arrivée dans la compagnie remontant à l’époque où elle s’appelait Air Zaïre. Son ancienneté pourrait également être un atout pour réduire les dettes, atteindre un équilibre financier, régler les conflits entre les organes de gestion interne et améliorer la gouvernance, qui constituent également des priorités.

En effet, Norbert Sengemali Lukukwa a été nommé directeur général par intérim après la suspension, le 4 octobre, de José Lueya Dubier, directeur général de Congo Airways, et de son adjointe, Marie Pontshi Lobo. Selon les services de communication du ministère du Portefeuille, cette décision fait suite à une mission d’audit initiée au sein de la société, qui aurait révélé des insuffisances dans sa gestion.

Pour le gouvernement, la relance de Congo Airways est cruciale en raison de son rôle clé dans le transport à destination et en provenance de l’intérieur de la République démocratique du Congo. Avant que la pandémie de Covid-19 ne l’affaiblisse davantage, alors qu’elle faisait déjà face à des difficultés financières, la compagnie transportait près de 400 000 passagers par an, selon les statistiques de 2018.

Pierre Mukoko

Silikin Village, un hub technologique et entrepreneurial situé à Kinshasa, a été officiellement inauguré le 10 octobre par le président Félix Tshisekedi. Ce centre, qui a pour objectif de créer un écosystème d’entrepreneuriat numérique comprenant des offres de soutien pour les membres (entrepreneurs) en collaboration avec des partenaires locaux et internationaux, a été initié par Texaf Digital, la filiale digitale de Texaf, un groupe présent dans le pays depuis 1925.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le président Tshisekedi était accompagné de plusieurs personnalités, dont le ministre des Postes, Télécom et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, ainsi que du représentant de la Banque mondiale, Albert Zeufack.

« Le Président Tshisekedi a un rêve : voir émerger des millionnaires congolais. Ce rêve est à portée de main. Nous avons aujourd’hui, dans cet espace, des personnes capables de le réaliser », a déclaré le directeur général de Silikin Village, Gérald Croonenberghs. « Ce que nous inaugurons aujourd’hui marque le début d’une nouvelle ère », a-t-il ajouté.

« Ce hub est le fruit de la rencontre entre trois partenaires en pleine mutation : le gouvernement congolais, avec une volonté de faire du numérique un des piliers essentiels de son programme de développement, la Banque mondiale, qui fait du digital une de ses priorités pour la RDC, et Texaf, qui a compris très tôt que le futur, c’est le numérique », a indiqué Albert Zeufack.

Cette troisième phase de Silikin Village, couvrant 6 000 m², comprend des bureaux meublés, des espaces de coworking, des salles de réunion partagées et un auditorium. Livrée au début du second semestre, elle vise à créer un environnement propice à la formalisation de l’entrepreneuriat, afin de permettre aux porteurs de start-ups de se lancer avec efficacité.

Les services proposés incluent des formations, des programmes d’incubation, ainsi que l’accueil de start-ups et d’entreprises internationales souhaitant s’implanter en RDC. Le projet a bénéficié d’un financement bancaire de 5,5 millions de dollars, à un taux d’intérêt fixe de 7 %, remboursable sur une période de six ans. Un plan d’expansion est en cours, visant à porter la superficie à près de 9 000 m² d’espaces de travail d’ici fin 2024.

Georges Auréole Bamba

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