Facebook Bankable LinkedIn Bankable
Twitter Bankable WhatsApp Bankable
Bankable
Bankable
Equipe Publication

Equipe Publication

L’agripreneure Joana Wani, fondatrice et directrice générale de la société Épices du Kivu, a débuté sa première journée de formation à l’université de Harvard, aux côtés de neuf autres entrepreneures de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce programme, intitulé Academy for Women Entrepreneurs (AWE), vise à renforcer les compétences des femmes dirigeantes d’entreprises dans le cadre de la coopération entre les États-Unis et les pays en développement.  

« Nos brillantes femmes entrepreneures sont arrivées à Harvard pour apprendre à mieux gérer leurs entreprises ! Nous sommes fiers de leurs accomplissements et comptons sur elles pour inspirer d’autres femmes et renforcer le réseau des entreprises féminines en RDC », a tweeté l’ambassade des États-Unis en RDC.

« Je suis très reconnaissante de cette opportunité et de cette plateforme pour apprendre des meilleurs. C’est un rêve devenu réalité », a déclaré Joana Wani après l’annonce de sa sélection en septembre 2024.

Ce séjour aux États-Unis marque l’aboutissement d’un processus entamé avec l’opportunité offerte à cent entrepreneures de cinq villes de la RDC de bénéficier de formations, de mentorat et de mises en relation. Au cours de cette première phase du programme AWE en RDC, Joana Wani a pu renforcer ses compétences en affaires, marketing, finance et gestion des opérations. Elle a également pris part à des sessions de réseautage avec d’autres femmes partageant les mêmes aspirations, afin d’échanger sur les meilleures pratiques. Elle fait partie des dix entrepreneures sélectionnées pour participer à cette phase finale de développement professionnel.

Avant le programme AWE, Joana Wani a également été sélectionnée pour le programme Orange Corners, mis en œuvre par la coopération néerlandaise et la société Bralima, filiale du groupe Heineken. Âgée de 32 ans, elle est diplômée en génie industriel et titulaire d’un master en gestion d’entreprise, avec quatre années d’expérience dans l’industrie agroalimentaire et la gestion de projets.

En 2020, elle a fondé son entreprise spécialisée dans la culture et le conditionnement d’épices locales telles que le piment, l’ail, le gingembre, le romarin et la citronnelle. Ces produits sont conditionnés selon les normes internationales, ce qui permet de prolonger leur durée de conservation tout en réduisant la dépendance aux épices importées en RDC. Avec trois hectares de terres à Walungu, dans le Sud-Kivu, et une unité de transformation à Bukavu, Joana Wani exporte désormais ses épices vers l’Asie, l’Amérique latine et l’Europe.

L’agripreneure incarne cette nouvelle génération de Congolais en quête d’alternatives durables aux industries minières, telles que l’or, le cobalt, le cuivre et le lithium, des secteurs qui attirent des millions de dollars d’investissements, mais mobilisent aussi une jeunesse désireuse de gains rapides. En RDC, les épices sont considérées comme de « l’or végétal » par ceux qui savent les exploiter. Avec ses vastes terres agricoles inexploitées et sa position géographique stratégique, le pays offre des opportunités uniques de développement dans ce secteur.

Georges Auréole Bamba

Lors d’une conférence de presse le 14 octobre 2024, le ministre congolais du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa Tongba, a annoncé que Congo Airways, la compagnie aérienne nationale de la République démocratique du Congo (RDC), est en pourparlers avec Air France pour l’acquisition de deux nouveaux moteurs destinés à l’un de ses appareils.

« Le directeur général intérimaire de Congo Airways, accompagné d’une équipe d’experts, se rendra à Paris cette semaine pour rencontrer les dirigeants d’Air France. L’objectif de cette rencontre est de finaliser un accord pour la location de deux moteurs », a-t-il indiqué. « Si l’accord est conclu, nous disposerons de deux avions en novembre », a ajouté le ministre, précisant qu’entre le 6 et 7 novembre la compagnie disposera d’un premier avion de location.

« Le directeur général intérimaire de Congo Airways, accompagné d’une équipe d’experts, se rendra à Paris cette semaine pour rencontrer les dirigeants d’Air France. L’objectif de cette rencontre est de finaliser un accord pour la location de deux moteurs », a précisé le ministre du Portefeuille. Jean-Lucien Bussa Tongba a ajouté : « Si l’accord est conclu, nous disposerons de deux avions en novembre. ». Il faut dire que ce dernier a précédemment annoncé l’arrivée d’un premier avion de location entre le 6 et le 7 novembre.

En outre, le ministre Jean-Lucien Bussa a annoncé qu’un avion devrait être acquis par la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) et mis à disposition de Congo Airways d’ici décembre, portant ainsi la flotte à au moins trois appareils. Concernant la controverse liée au paiement de 1,4 million de dollars pour la location d’un avion qui n’a jamais été livré, le ministre a rassuré que des mesures correctives sont en cours : « Le directeur général intérimaire est en contact avec la société concernée. Soit l’avion sera livré, soit l’argent sera remboursé », a-t-il affirmé. Il a également laissé entendre que des améliorations supplémentaires pour Congo Airways sont prévues pour 2025, sans toutefois en préciser les détails.

Multiplication de l’offre de transport en perspective

Congo Airways, fondée en 2014, a vu sa flotte initiale se réduire de quatre à deux avions opérationnels, une diminution accentuée par des problèmes techniques récurrents qui ont conduit à l’arrêt de ses activités en juillet dernier. Cette situation a fait courir à la compagnie aérienne nationale le risque de perdre à la fois son agrément de l’Association du transport aérien international (IATA) et son certificat de transporteur aérien (CTA) délivré par l’Autorité congolaise de l’aviation.

En septembre dernier, l’IATA et l’Autorité congolaise de l’aviation ont accordé à Congo Airways un moratoire de 90 jours pour constituer une nouvelle flotte et relancer ses activités. Ce qui est visiblement en train d’être fait, si l’on en croit le ministre du Portefeuille. Toutefois, il demeure incertain si ces efforts font partie de la mise en œuvre du plan quinquennal présenté en juillet dernier par le vice-Premier ministre et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba Gombo. Ce plan prévoit notamment l’acquisition en location-achat de trois Airbus A320…

Ces développements surviennent dans un contexte où le gouvernement, en partenariat avec Ethiopian Airlines, prépare le lancement d’une nouvelle compagnie aérienne, baptisée Air Congo. Si Congo Airways parvient à reprendre ses opérations, cela entraînera une diversification de l’offre de transport aérien dans un pays presque aussi vaste que l’Europe de l’Ouest. La compagnie nationale se retrouvera alors en concurrence non seulement avec Air Congo, mais également avec CAA, qui assure des liaisons quotidiennes à l’intérieur du pays, ainsi qu’avec plusieurs compagnies cargo spécialisées dans le transport de marchandises.

Georges Auréole Bamba

Lire aussi :

Relance d’Air Congo : Norbert Sengemali Lukukwa au pas de course

Avec Air Congo, Ethiopian Airlines consolide sa position stratégique en RDC

Ivanhoe Mines a abaissé ses objectifs de production pour l’année 2024 à la mine de Kipushi, en République démocratique du Congo (RDC), où l’entreprise minière détient 62 % des parts, contre 38 % pour l’État, représenté par la Gécamines. Selon un communiqué publié le 7 octobre 2024, les prévisions de production de cette mine passent d’une fourchette initiale de 100 à 140 mille tonnes à une nouvelle estimation comprise entre 50 et 70 mille tonnes de concentrés de zinc, soit une réduction de 50 %.

« Le passage à un taux de production annuelle stable du concentrateur de Kipushi, dépassant les 250 000 tonnes de concentrés de zinc, a été plus lent que prévu, en raison de trois principaux facteurs : tout d’abord, le minerai extrait du sommet du gisement et stocké présente une teneur en fer élevée, ce qui a eu un impact négatif sur les récupérations du concentrateur avant les ajustements de réactifs. Ensuite, l’alimentation du circuit de séparation par densité (DMS) contient une proportion de matériaux fins plus élevée que prévu, limitant ainsi le débit. Enfin, l’augmentation des besoins en énergie, passant de 5 MW utilisés pendant la construction à 18 MW pour les opérations, a révélé des goulets d’étranglement dans l’infrastructure locale du réseau électrique », a expliqué l’entreprise basée au Canada.

Ivanhoe affirme qu’un programme est en cours pour résoudre ces problèmes, sans toutefois fournir de taux de réalisation ni de délais de mise en œuvre.

Malgré ces difficultés, Kipushi a produit 17 817 tonnes de zinc au troisième trimestre 2024, et les premières exportations ont commencé vers la fin du trimestre, informe l’entreprise. Cependant, le chemin reste encore long pour atteindre la production moyenne annuelle de plus de 250 000 tonnes de concentrés de zinc attendue de cette mine.

ET

Lire aussi :

Zinc de Kipushi, le nouveau trésor de la RDC

The Democratic Republic of Congo (DRC) will launch its digital transformation project in February 2025. The project, valued at around $510 million, is funded by the World Bank and the French Development Agency (AFD). They provided $400 million and €100 million (about $110 million), respectively.

On October 9, Congolese Minister of Posts, Telecommunications, and Digital, Augustin Kibassa Maliba, met with project partners to discuss key conditions for successful implementation. "We are counting on everyone to ensure that this project is put into effect quickly and that reforms in the institutional and regulatory framework happen fast enough for implementation," said Albert G. Zeufack, World Bank Operations Director for the DRC.

While the status of preparations was not disclosed, sources indicate that the government is working on establishing a unit within the Ministry of Posts to oversee the project. Studies are also planned to prepare key investments.

Approved last June, the digital transformation project focuses on four main areas: improving access to digital services ($385 million), building digital infrastructure for service delivery ($55 million), increasing access to advanced digital skills relevant to industry and innovation ($45 million), and enhancing institutional coordination and project management ($25 million).

This initiative has been integrated into the government's National Digital Plan since 2019. The program aims to improve living conditions, increase public service efficiency, boost business profitability, energize production processes, and accelerate economic diversification.

In its May 2024 report titled "Driving Digital Transformation of African Economies," the Global System Operators' Association (GSMA) noted that countries digitizing interactions between citizens and government see a 1.2 to 1.3 percentage point increase in direct tax revenues as a share of GDP. Improved connectivity combined with digital technology and precision farming in sub-Saharan Africa could raise agricultural yields by 10.5% to 20% and profits by 23%.

For small and medium-sized businesses, digital technology could enhance labor productivity by 2-4%. These are just some of the growth sectors that stand to benefit the Congolese economy.

Muriel Edjo

On October 8, 2024, Albert Zeufack, the World Bank's representative in the Democratic Republic of Congo, announced plans for a multi-phase, billion-dollar program to develop Grand Inga. "This program, which includes the iconic Inga III dam project, aims to transform the DRC's economy, ensure Africa's energy security, and contribute significantly to the global energy transition," Zeufack said on his LinkedIn account.

The Inga III hydroelectric dam project has faced many delays and reassessments over the years. While the World Bank is playing a key role in its current phase of development, Inga III is not yet officially part of the institution's interventions.

The funding will not only help cover implementation costs but also support the redesign and execution of the project. The goal is to ensure steady progress through various development phases while overcoming technical and financial challenges that have hindered the project so far.

This year, two projects, totaling $745 million, were launched. The first, valued at $145 million, was completed on June 30, 2024. According to the World Bank, this project expanded electricity access to 2.2 million people, mainly in Kinshasa.

The second project is ongoing. It involves a $600 million contribution to an integrated water and electricity initiative, which has a total cost of $900 million. This complex project may also prepare for the support needed to restart Inga III.

This initiative includes activities aimed at strengthening provincial authorities' technical capacities to implement effective water and electricity distribution policies. It also provides credit lines to the private sector for power generation while allocating around $223.25 million for the public sector.

Inga III is becoming a strategic priority for the DRC. The project's importance has evolved since its inception, requiring a new approach to adapt to current conditions. One major challenge remains financial modeling, which is essential for ensuring the project's viability.

The Congolese government is considering building a power plant with an installed capacity of 4.8 gigawatts. The project is expected to pump around $15 billion. The sum could be raised through mining contracts like the Sicomines deal. However, careful management is crucial, and the World Bank could play a key role in this effort.

George Auréole Bamba

In the Democratic Republic of Congo (DRC), the African Development Bank (AfDB) will support a staple farming project with $260.4 million. The Congolese Council of Ministers approved the financing on October 11, 2024. 

The project aims to boost the production of rice, corn, and cassava, the main food products in the DRC. It will include building storage facilities and providing financial support to producers and other stakeholders in these areas.

The funds will be allocated across several regions: the Western Axis, which includes Kongo Central, Maï-Ndombe, and Kwango; the Central Axis, covering Kasaï Oriental and Lomami; and the Eastern Axis, primarily in Sud-Kivu.

Environmental studies have been completed at the intervention sites, and certificates of conformity have been obtained for both production zones and storage infrastructure.

The AfDB plans to implement the project between 2024 and 2029. Funding will mainly come from the African Development Fund ($250.4 million) and the African Transition Facility ($10 million). The Congolese government will also contribute $51.2 million, bringing total funding to $311.6 million—well above the $163 million allocated for agricultural investment from 2025 to 2028.

This project aims to address food security challenges in the targeted regions. For instance, in the cassava sector, a staple for about 70% of the population, current availability is only 47 kilograms per person per year, while needs are estimated at 144 kilograms.

According to the World Bank, in 2022, 56% of the DRC's workforce worked in agriculture. However, the sector contributed only $51.7 billion to the economy between 2013 and 2023, despite the country having vast arable lands. The World Bank’s investments in the DRC’s agricultural sector currently stand at around $322 million. 

Georges Auréole Bamba

Ivanhoe Mines scaled down its 2024 production targets at the Kamoa-Kakula mine in the Democratic Republic of Congo (DRC). In a press release dated October 7, the Canadian company revised its expectations from 440,000-490,000 to 425,000-450,000 tonnes of copper concentrate.

Last month, Ivanhoe was very optimistic about the mine’s outputs: "Thanks to ongoing improvements in throughput and optimized copper recovery after launching the Stage 3 concentrator fine mills, Kamoa-Kakula expects to maintain its record production run and achieve its 2024 targets".

With the commissioning of the third treatment plant last August, Kamoa-Kakula achieved a record production of 116,313 tonnes of copper concentrate in Q3 2024. So far this year, the mine has produced 303,328 tonnes, according to Ivanhoe.

While the revised estimate integrates the commissioning of the Phase 3 concentrator, it reflects "production losses due to intermittent electricity supply from the grid, especially before installing additional on-site generation capacity and ongoing agreements for electricity imports."  It also includes "known and unknown risks and uncertainties that may cause actual results to differ significantly." The country’s power issues caused production in H1 2024 to fall 5% year-on-year to 187,015 tonnes.

Last year, Kamoa-Kakula produced 393,551 tonnes of copper concentrate, up 18% year-on-year. Sales in 2023 also went up, exceeding $2.7 billion. This year, they should be higher due to rising copper prices. In Q1 2024, the average copper price reached $9,215.84 per tonne compared to $8,726.90 during the same period in 2023.

Kamoa-Kakula is owned by Ivanhoe Mines (39.6%), China’s Zijin Mining Group (39.6%), Crystal River Global Limited (0.8%), and the Congolese state through Gécamines (20%). During a Council of Ministers meeting on October 4, 2024, Minister Jean-Lucien Bussa expressed a desire for closer involvement of the Congolese State in selecting buyers for the copper produced by this mine, which is not only the largest in the DRC but also ranks as the third largest copper mine in the world.

Pierre Mukoko

Lors du Conseil des ministres du 11 octobre 2024, présidé par le président Félix Tshisekedi, un financement de 260,4 millions de dollars de la Banque africaine de développement (BAD) a été approuvé, selon une communication du ministère des Finances. Ce financement vise à mettre en œuvre un projet d’augmentation de la production de denrées alimentaires essentielles comme le riz, le maïs et le manioc, qui constituent une part importante de la consommation en République Démocratique du Congo (RDC). Concrètement, le projet prévoit de construire des infrastructures de stockage et de mettre en place des financements pour soutenir les producteurs et les autres acteurs de ces filières.

Les fonds alloués à ce projet seront répartis entre plusieurs zones : l’Axe Ouest, qui couvre les provinces du Kongo Central, du Maï-Ndombe et du Kwango ; l’Axe Centre, comprenant les provinces du Kasaï Oriental et de la Lomami ; et l’Axe Est, principalement concentré sur la province du Sud-Kivu.

L’approbation du gouvernement intervient alors que plusieurs avancées ont déjà été réalisées sur le terrain. Des études environnementales ont été effectuées sur les sites d’intervention, et des certificats de conformité ont été obtenus, aussi bien pour le développement des zones de production que pour la construction des infrastructures de stockage et de conservation.

La BAD prévoit de déployer ce projet entre 2024 et 2029. Le financement sera principalement assuré par le Fonds africain de développement (250,4 millions de dollars) et la Facilité africaine pour la transition (10 millions de dollars). L’État congolais apportera également une contribution de 51,2 millions de dollars, portant ainsi le financement total à 311,6 millions de dollars, un montant bien supérieur aux 163 millions de dollars prévus dans le budget d’investissement agricole pour la période 2025-2028.

Le déploiement effectif de ce projet devrait permettre de répondre concrètement aux défis de la sécurité alimentaire dans les régions concernées. Par exemple, pour la filière manioc, qui constitue l’aliment de base pour environ 70 % de la population, la disponibilité actuelle est de seulement 47 kilogrammes par an et par habitant, alors que les besoins sont estimés à 144 kilogrammes.

Bien que la République Démocratique du Congo (RDC) dispose d’un potentiel considérable en terres cultivables, l’agriculture demeure un secteur qui nécessite une concentration accrue de ressources. La Banque mondiale, qui intervient dans ce domaine avec un portefeuille de projets d’environ 322 millions de dollars, estimait en 2022 que l’agriculture employait 56 % de la main-d’œuvre du pays. Cependant, sa contribution à la création de richesse s’élevait à seulement 51,7 milliards de dollars entre 2013 et 2023.

Georges Auréole Bamba

Lire aussi :

Agro-industrie : un milliard $ d’investissements annoncés dans le Kongo Central

Agriculture : une augmentation de 13 % des ressources prévue dans le projet de budget 2025

Agriculture en RDC : évolution, sources et orientation des investissements entre 2019 et 2023

Le ministre des Hydrocarbures, Aimé Molendo Sakombi, a signé le 11 octobre 2024 un avis d’annulation du processus d’appel d’offres pour l’attribution de 27 blocs pétroliers en République démocratique du Congo (RDC), lancé le 28 juillet 2022. Selon le texte, cette décision repose sur plusieurs raisons : des offres jugées non recevables, des dépôts tardifs de candidatures, des propositions inappropriées ou irrégulières, ainsi qu’un défaut de concurrence.

Cette décision a été rendue publique à la suite des discussions tenues lors du conseil des ministres du 11 octobre, où Aimé Molendo Sakombi a plaidé pour « l’arrêt de cette procédure et l’impératif de relancer un nouveau processus », selon un compte rendu relayé par des médias proches de l’administration. Le ministre a souligné la nécessité pour le gouvernement de « rebondir en évitant les difficultés majeures soulevées » lors de la phase initiale, notamment celles liées aux préalables de la procédure et à l’évaluation des candidatures lors de la présélection.

Le nouveau processus devrait connaître certaines modifications. Il est envisagé de redimensionner certains blocs pétroliers situés à l’intérieur du pays, afin de minimiser les impacts environnementaux, notamment sur les zones protégées. De plus, l’idée de refaire des relevés géologiques a été évoquée, afin d’obtenir des informations plus récentes et actualisées sur les réserves pétrolières mises en appel d’offres.

Lors de l’annonce officielle des appels d’offres par le président Félix Tshisekedi, les estimations sur le site de la présidence faisaient état de 22 milliards de barils de pétrole sur les 27 blocs, avec l’espoir que les revenus du secteur pétrolier et gazier puissent représenter 40 % du budget de l’État. Cependant, d’autres estimations sont beaucoup plus prudentes. Certaines sources parlent d’environ 5 milliards de barils, tandis que le CIA Factbook, une plateforme du principal service de renseignement américain, avance un chiffre bien plus modeste, estimant les réserves prouvées à seulement 180 millions de barils.

La RDC est déterminée à exploiter ses ressources pétrolières, mais devra faire face à un long processus d’exploration et de développement. Seulement, le pays, qui abrite des aires protégées telles que le Parc national des Virunga, sera sous la surveillance des organisations de défense de l’environnement alors que ses plus de 100 millions d’habitants attendent davantage d’un gouvernement aux ressources limitées. Par ailleurs, la RDC est considérée comme un risque par les créanciers mondiaux, ce qui ajoute une couche de complexité au défi.

Georges Auréole Bamba

Ivanhoe Mines a revu à la baisse ses objectifs de production pour l’année 2024 à la mine de Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC), dont l’entreprise minière basée au Canada est un des principaux actionnaires. Selon le communiqué publié le 7 octobre 2024, les prévisions de production de cuivre pour l’année en cours passent d’une fourchette initiale de 440 à 490 mille tonnes à une nouvelle estimation comprise entre 425 et 450 mille tonnes de concentrés de cuivre.

Début septembre, l’entreprise se montrait pourtant optimiste. « Grâce aux améliorations continues du débit de traitement et à l’optimisation de la récupération du cuivre, consécutive à la mise en service des broyeurs fins du concentrateur de phase 3, Kamoa-Kakula prévoit de maintenir sa série de records de production et d’atteindre ses objectifs pour 2024, estimés entre 440 000 et 490 000 tonnes de cuivre », déclarait-elle à l’époque.

Grâce à la mise en service de la troisième usine de traitement en août dernier, la mine a atteint une production record de 116 313 tonnes de concentré de cuivre au troisième trimestre 2024. Ce résultat porte la production totale depuis le début de l’année à 303 328 tonnes, selon les données fournies par Ivanhoe.

Selon l’entreprise, les prévisions de production révisées de Kamoa-Kakula pour 2024 tiennent compte de la mise en service du concentrateur de phase 3, désormais proche de l’équilibre à la fin du troisième trimestre. Mais, elles « reflètent les pertes de production dues à l’intermittence de l’approvisionnement en électricité par le réseau, notamment avant l’installation de capacités de production supplémentaires sur site et les accords en cours pour l’importation d’électricité ». En outre, elles intègrent des « risques connus et inconnus, des incertitudes et d’autres facteurs qui peuvent entraîner une différence significative avec les résultats réels ». Du fait des problèmes d’électricité, la production a en effet baissé au premier semestre de 5 % (en glissement annuel) pour se situer à 187 015 tonnes.  

En 2023, Kamoa-Kakula a produit un total de 393 551 tonnes de concentré de cuivre, soit une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Cette dynamique positive devrait se poursuivre, bien que les prévisions de production pour 2024 aient été revues à la baisse. Ces prévisions restent supérieures à la production de 2023. Cette même année, les ventes ont dépassé les 2,7 milliards de dollars. On peut s’attendre à un chiffre d’affaires encore plus élevé en 2024, notamment en raison de la tendance haussière des prix du cuivre. Au premier semestre 2024, le prix moyen du cuivre a atteint 9 215,84 dollars la tonne, contre 8 726,9 dollars à la même période en 2023.

La mine de Kamoa-Kakula est détenue par Ivanhoe Mines (39,6 %), le groupe chinois Zijin Mining (39,6 %), Crystal River Global Limited des Îles Vierges britanniques (0,8 %) et l’État congolais via la Gécamines (20 %). Lors de la session ordinaire du 4 octobre 2024, le Conseil des ministres a « pris acte » de la volonté exprimée par le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, d’impliquer davantage l’État congolais dans le processus de sélection des acheteurs du cuivre produit par cette mine, qui est non seulement la plus importante de RDC mais aussi la troisième plus grande mine de cuivre au monde.

Pierre Mukoko

Lire aussi :

Cuivre : l’État veut contrôler la vente de la production de la plus grande mine de RDC

Mines : Kamoa Copper signe pour 75 millions $ de contrats de sous-traitance

Instabilité électrique sur la mine Kamoa-Kakula : une solution annoncée pour fin 2025

Page 63 sur 97

Please publish modules in offcanvas position.