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Equipe Publication

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Depuis début juin, les prix du sac de ciment de 50 kg enregistrent une flambée dans trois provinces de la République démocratique du Congo : le Maniema, le Kasaï et le Kasaï Oriental. Cette hausse, dépassant les 50 %, s’explique par des difficultés logistiques et des ruptures d’approvisionnement observées dans plusieurs villes.

À Kindu, chef-lieu du Maniema, le prix du sac de ciment gris est passé de 95 700 à 145 000 francs congolais (soit de 35 à 50 dollars américains), soit une augmentation de 51,5 %. Selon un opérateur économique cité par l’Agence congolaise de presse (ACP), cette hausse résulte d’une pénurie dans les dépôts, provoquée par les irrégularités du trafic ferroviaire de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).

La même source affirme que plusieurs wagons chargés en ciment en provenance de Kalemie seraient bloqués dans des gares intermédiaires, ralentissant l’acheminement vers Kindu. Le mauvais état de la Route nationale n°3 (RN3), qui relie Kisangani (province de la Tshopo) au port fluvial de Wanyelukula — principal point d’embarquement vers Kindu —, complique encore davantage la situation.

À Mbujimayi, capitale du Kasaï Oriental, le prix du sac de ciment est passé de 24 à 27 dollars. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a reconnu l’ampleur de la crise. Son directeur provincial, Dominique Ilunga Nkashama, attribue cette flambée au blocage d’importants volumes de ciment en provenance du Grand Katanga, dû au manque de trains pour l’évacuation des marchandises. Il invite les opérateurs économiques à mobiliser leurs camions pendant la saison sèche afin de réapprovisionner les marchés.

Au Kasaï, la même tendance est observée. À Tshikapa, les prix sont passés de 33 000 à 45 000 francs congolais (soit de 11 à 16 dollars), soit une hausse de 36 %. Le ministre provincial des Finances et de l’Économie, Bazin Pembe, a dénoncé un prix « illégal » imposé par certains commerçants profitant de la grève des transporteurs poids lourds à Kinshasa. Il a exigé un retour immédiat à la fourchette réglementaire, menaçant de sanctions administratives les contrevenants.

Des mesures similaires ont été prises à Kisangani (Tshopo) pour tenter d’enrayer la spéculation. Le 10 juin, le parquet général a ordonné la fermeture de plusieurs dépôts de ciment pour non-respect du prix plafond fixé à 16 dollars par le ministre provincial de l’Économie, Sénold Tandia Akomboyo. Dans cette ville, les prix avaient atteint 22 dollars, contre une moyenne habituelle d’environ 14 dollars.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Dans son dernier rapport d’évaluation du Projet d’appui au développement de l’économie rurale (PROADER), publié en mai 2025, la Banque africaine de développement (BAD) affirme que le projet « est globalement en bonne voie pour atteindre ses cibles d’indicateurs ». Mis en œuvre depuis 2020 grâce à un financement de plus de 58 millions de dollars, le projet vise à rendre les zones rurales plus attractives et productives.

Le projet couvre sept provinces : Kasaï-Oriental, Kasaï-Central, Kasaï, Kwilu, Kwango, Mai-Ndombe et Kongo-Central. Il affiche un taux d’exécution global de 68 %, avec des avancées notables dans la production agricole.

Dans la filière maïs, le rendement moyen est passé de 800 kg à 1,8 tonne par hectare, l’objectif étant d’atteindre 2 tonnes. Durant la période du 23 avril au 28 mai 2025, cette amélioration a contribué à une baisse de 27,5 % du prix du sac de maïs sur les marchés de Kinshasa, passé de 255 000 FC à 200 000 FC (environ 70 USD). Cette tendance concerne notamment le maïs en provenance du Kwilu, du Kwango et du Kongo-Central.

Dans la filière manioc, le rendement moyen a doublé, passant de 8 à 16,3 tonnes par hectare, pour un objectif fixé à 20 tonnes. Le rapport annonce l’emblavement prochain de 5 000 hectares destinés à la fabrication de farine panifiable, dans le but de réduire le prix du pain.

Selon le rapport, ces résultats découlent des partenariats commerciaux conclus entre le PROADER et des entreprises agricoles privées. Treize prestataires ont appuyé 13 508 exploitants grâce à des services mécanisés (labour, hersage), un accompagnement technique personnalisé et la distribution d’intrants agricoles de qualité.

Le projet affiche un taux de décaissement de 68,56 %. Le Comité de pilotage vise un taux de 85 % d’ici fin 2025, avec un taux d’exécution prévu à 88 %.

Timothée Manoke, stagiaire

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La proposition de loi modifiant la loi n° 22/069 du 27 décembre 2022 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit a été adoptée le 15 juin 2025 par l’Assemblée nationale. Introduit en septembre dernier, le texte réduit de quatre à deux le nombre minimum d’actionnaires exigé pour chaque banque opérant en République démocratique du Congo (RDC).

« Cette règle, sans équivalent en Afrique, était incompatible avec les modèles actionnariaux prédominants : unique pour les filiales panafricaines et internationales, ou majoritaire (supérieur à 80 %) pour les banques locales », explique le député Olivier Katuala Kasanda, auteur de la proposition de loi.

Plus de deux ans après l’adoption du cadre législatif régissant les établissements de crédit, cette disposition sur le minimum de quatre actionnaires n’était toujours pas appliquée, comme l’a reconnu Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC), auditionnée le 12 juin 2025 par la Commission Écofin de l’Assemblée nationale.

Les banques disposaient initialement de six mois pour se conformer à cette exigence de dilution du capital. Ce délai avait été prolongé à trois ans, jusqu’au 4 juillet 2026, par l’instruction n° 18 de la BCC — une mesure critiquée pour son incompatibilité avec le principe de hiérarchie des normes, puisqu’elle modifiait une disposition légale par voie réglementaire.

Dans cette même instruction, la Banque centrale avait aussi fixé à 15 % la participation minimale par actionnaire. La loi modificative adoptée maintient la faculté pour la BCC de déterminer un plafond de participation individuelle, permettant ainsi un certain équilibre entre ouverture du capital et contrôle prudentiel.

Après son adoption par l’Assemblée nationale, la proposition de loi doit encore être examinée par le Sénat en septembre 2025. Elle devra ensuite être promulguée par le président de la République pour entrer en vigueur.

Boaz Kabeya, stagiaire

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La livraison du port en eau profonde de Banana, situé sur la petite façade maritime de la République démocratique du Congo (RDC), est désormais attendue dans un délai de 18 à 20 mois, selon Jorge Rico, directeur général de DP World RDC en charge du projet. « Le projet sera délivré entre 18 et 20 mois, ou plus tôt, mais on ne va pas aller au-delà de cette échéance », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur le compte X du ministère congolais des Transports. Cela place la fin des travaux entre mars et mai 2027.

Il s’agit là d’un nouveau glissement de calendrier, bien que modéré, par rapport aux dernières annonces officielles. En avril 2025, la Première ministre Judith Suminwa avait indiqué que les dirigeants de DP World lui avaient assuré que les premiers bateaux accosteraient à Banana dès 2026.

Jorge Rico précise que les travaux de dragage de la première phase, lancés en mars 2025, sont désormais achevés. L’objectif principal était d’atteindre une profondeur de 12 mètres sur la zone prévue pour accueillir les navires. Une nouvelle drague est attendue pour poursuivre les travaux jusqu’à 18 mètres de profondeur, niveau requis pour accueillir des navires de gros tonnage.

Les opérateurs ont également informé le Vice-Premier ministre chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba, du début imminent des travaux de construction à proprement parler, incluant l’importation des équipements nécessaires. Bien que peu de détails aient été fournis, ces équipements devraient comprendre l’essentiel pour l’édification du port, tels que les terminaux à conteneurs, les zones de stockage, la capitainerie et les bâtiments administratifs.

Les attentes autour du port de Banana sont multiples. Il devrait notamment permettre de réduire le coût du fret maritime et d’accélérer les délais d’acheminement des marchandises, en offrant un accès direct à l’Atlantique. Jusqu’ici, les grands navires ne peuvent accoster à Matadi. La marchandise est donc cabotager sur près de 15 heures sur le fleuve Congo avec des embarcations de taille plus réduite. Ce processus allongeait les délais logistiques et renchérissait les importations.

Avec Banana, les marchandises devraient pouvoir être directement transférées vers les zones de stockage dès leur débarquement, sans transbordement fluvial. Un mémorandum d’entente a également été annoncé pour la construction d’une autoroute de 450 kilomètres reliant Banana à Kinshasa. Mais aucun détail n’a été fourni sur le partenaire retenu ni sur le calendrier de réalisation.

Toutefois, il est incertain que les économies réalisées sur le fret maritime soient significatives. Dans le transport maritime, une part importante des frais repose sur les assurances et les performances logistiques du port. Une destination portuaire est tarifée plus bas si elle présente un faible niveau de risque pour les opérateurs maritimes.

Pour ce faire, la RDC devra garantir des services de soutien aux standards internationaux : existence d’un centre médical de référence, disponibilité d’un aéroport international à proximité pour le transfert de personnel ou de pièces détachées, en cas d’incident technique majeur sur un navire. Ces facteurs seront déterminants dans le positionnement du port de Banana comme hub régional.

Georges Auréole Bamba

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Après avoir lancé ses activités le 18 septembre 2024, la compagnie gabonaise de microassurance Samb’a Assurances envisage déjà d’étendre ses opérations en République démocratique du Congo (RDC). Dans cette perspective, son président-directeur général, Andrew Gwodog, a effectué une visite dans le pays la semaine dernière. Il a notamment rencontré les responsables de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA) et du Fonds pour l’inclusion financière (FPM).

D’après le compte rendu communiqué par l’assureur, Samb’a mise sur des partenariats avec des institutions de microfinance et des opérateurs de téléphonie mobile pour la distribution de ses produits de microassurance en RDC. Les discussions engagées avec le FPM portent notamment sur un investissement en capital et une assistance technique. Le FPM, qui intervient dans le refinancement des institutions financières et l’octroi de garanties de portefeuille, pourrait également faciliter l’implication d’acteurs locaux en tant qu’actionnaires ou partenaires de distribution.

À l’ARCA, la direction a insisté sur la nécessité d’associer les acteurs congolais, tant au capital qu’au réseau de distribution. Une orientation qui rejoint la stratégie de Samb’a, tournée vers les populations à faibles revenus, souvent exclues des offres classiques : travailleurs informels, agriculteurs, petits commerçants, professions libérales, artistes, associations, syndicats, artisans et petites entreprises. À ces catégories, la société propose des produits d’assurance à coût réduit : assurance santé, hospitalisation, multirisque habitation, et assurance post-récolte.

Première société de microassurance à opérer en Afrique centrale, Samb’a a démarré avec un capital de 610 millions de FCFA (1,07 million de dollars), supérieur au minimum réglementaire, pour marquer son engagement à long terme.

Le marché congolais de l’assurance connaît une forte croissance depuis sa libéralisation en mars 2019, qui a permis pour la première fois l’entrée d’opérateurs privés. Les primes émises sont passées de 66,75 millions de dollars en 2018 à 352,15 millions de dollars en 2024, selon l’ARCA.

En 2025, le secteur congolais des assurances compte 50 opérateurs agréés, dont 10 compagnies d’assurance (7 en non-vie, 3 en vie), 27 sociétés de courtage, 3 agents généraux, 2 courtiers personnes physiques, 2 réassureurs régionaux, ainsi que des sociétés de gestion d’assurance maladie. Le taux de pénétration reste faible, mais progresse : de 0,16 % en 2017 à 0,46 % en 2024. Le gouvernement prévoit de réviser le code des assurances adopté en 2015, pour renforcer la supervision du secteur et introduire un cadre spécifique à la microassurance.

PM avec l’Agence Ecofin  

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The Democratic Republic of Congo has a new face in Washington. On June 10, President Félix Tshisekedi appointed Yvette Ngandu Kapinga as the country’s ambassador to the United States, replacing Marie-Hélène Mathey Boo, who held the post since January 2022.

The timing is anything but casual. U.S.-Congo relations are entering a complicated stretch. Peace talks between Kinshasa and Kigali, hosted in D.C. with American mediation, are in motion. At the same time, Washington is negotiating access to Congo’s coveted supply of strategic minerals — the kind used in electric vehicles, smartphones, and missiles.

Meanwhile, a cloud is forming over Congo’s immigration status. On June 14, U.S. officials issued a 60-day warning to 36 countries, including the DRC, threatening travel bans unless they tighten up identity documents and crack down on fraud.

To navigate these high-stakes waters, President Tshisekedi is betting on a seasoned operator. Ngandu Kapinga isn’t just a diplomat — she’s a regional power player with American credentials.

Educated in Ohio at Bowling Green State University, she holds degrees in public administration and international relations. She knows the U.S. system from the inside, having worked with both the State Department and the National Endowment for Democracy in Washington.

Ngandu has spent over two decades working across diplomacy, governance, and peacebuilding. The new Ambassador was the African Union’s representative at the UN in New York. She advised Congo’s presidency on the Great Lakes peace framework. She served in the African Peer Review Mechanism in Johannesburg. In August 2020, she became the first woman to lead the Gender, Human and Social Development portfolio at the Central African regional bloc, ECCAS. She also worked at the African Union Commission in Addis Ababa, the National Endowment for Democracy, and the US State Department in Washington.

This article was initially published in French by Boaz Kabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

The World Bank has unlocked $19.47 million for the Democratic Republic of Congo, rewarding the country for keeping its trees standing.

The money, announced June 6, comes from the Forest Carbon Partnership Facility (FCPF), a performance-based fund. The payout recognizes Congo’s verified reduction of 3.89 million tons of carbon emissions in Mai-Ndombe province — a forested region west of Kinshasa, rich in biodiversity and poor in infrastructure.

It’s more than a green pat on the back. The funds mark a shift in how forest conservation is financed: through results, not promises.

“This payment recognizes the country’s progress in protecting its forests while creating new opportunities for local communities,” said Albert G. Zeufack, the World Bank’s country director for the DRC. Regarding the Mai-Ndombe program, Zeufack said it shows that “finance can support local development, boost resilience, and bring real benefits to those who depend on the forest.”

The DRC is one of the pilot countries under REDD+ — a UN-backed framework that rewards developing nations for reducing emissions from deforestation and forest degradation. The agreement with the World Bank could eventually bring in $55 million, tied to a goal of cutting 11 million tons of emissions in Mai-Ndombe.

So far, the country is on track.

A Gateway to the Carbon Market

But it’s not just about forests. The program is designed to generate 2,000 local jobs, rehabilitate 900 kilometers of rural roads, and support the sustainable management of 400,000 hectares of land. Over 120,000 people are expected to benefit — most of them smallholder farmers, forest dwellers, and Indigenous communities.

And there’s more. The World Bank is handing the DRC 1.7 million high-quality carbon credits — which the government can sell on the voluntary carbon market. These credits, likely to attract interest from global corporations looking to offset emissions, could open a new revenue stream for the State.

According to the World Bank, this could yield a $2.5 billion windfall for tropical forest nations by 2028 — if they play their cards right. The World Bank projects that 15 countries, including the DRC, could each sell more than 24 million credits on the market over the next few years. A sizable share of that money is expected to flow back to frontline communities and state budgets.

This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

Since June 5, 2025, the cost of a passport in the Democratic Republic of Congo has dropped from $99 to $75, a 24.2% reduction. The government unveiled the new pricing on May 27 through the Ministry of Foreign Affairs, International Cooperation, and Francophonie, promising not just affordability but improved service. 

The new passport has 38 pages–against 32 before–enhanced security features, and complies with updated ICAO (International Civil Aviation Organization) standards. Officials also promise a simplified process with delivery timelines of 10 days in Kinshasa, 15 days in the provinces, and 20 days abroad.

Yet many Congolese remain skeptical. On the ministry’s Facebook page, one commenter reflected the general mood: “Stop lying to us... We know how things work in this country.” The disbelief is rooted in past experience. Even when the official fee stood at $185, applicants often waited over a month and paid far more than the listed price due to informal fees and bureaucratic delays. The government’s lack of detailed communication on how it plans to combine lower prices with improved delivery only deepens public suspicion.

 

Dermalog, a German firm, will officially design, fund, and produce the new passports. The company signed a $48 million deal with the Congolese government, according to a decree signed by the foreign minister on December 13, 2022. Although the contract’s duration has not been formally disclosed, media reports suggest a five-year term ending in December 2030.

So far, authorities have not broken down the $75 fee to clarify how much goes to Dermalog, how much to the state, and how operational costs will be covered.

When President Félix Tshisekedi signed off on the price cut on April 11, he called for a smooth transition that honors existing contractual obligations and protects social peace, especially by “avoiding any abrupt decisions that could impact government employees involved in passport issuance.” 

This statement appears to shield the private partner’s financial share, suggesting that any adjustment in margins would fall elsewhere. But the fate of public agents remains uncertain. Many citizens fear that some may continue to charge extra fees for services that should be free — a practice deeply embedded in the system — raising the real cost and delaying delivery.

So far, neither the government nor Dermalog has given updates on the deployment of new enrollment centers or equipment across Kinshasa, the provinces, or diplomatic missions. In a June 4 letter to Foreign Minister Thérèse Kayikwamba Wagner, the union representing ministry staff expressed serious concerns about the rollout. 

An inventory conducted by an interministerial committee reportedly showed limited implementation and mounting shortages of production tools amid rising demand. The letter also claimed that Dermalog had so far invested less than $5 million — just 10% of the contract’s maximum value.

This article was initially published in French by Pierre Mukoko and Timothée Manoke (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

Depuis le 5 juin 2025, le passeport coûte 75 dollars en République démocratique du Congo (RDC), soit une réduction de 24,2 % par rapport aux 99 dollars en vigueur jusqu’ici. L’annonce a été faite le 27 mai par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie.

Avec ce nouveau tarif, le gouvernement promet un service de meilleure qualité : un passeport de 38 pages (six de plus que l’ancien), plus sécurisé, conforme aux nouvelles normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), et un processus d’obtention simplifié, permettant de recevoir le document dans un délai de 10 jours à Kinshasa, 15 jours en province et 20 jours à l’étranger.

Mais face à cette offre, de nombreux citoyens restent sceptiques. « Évitez de nous mentir... On se connaît dans ce pays », réagit par exemple un internaute sur la page Facebook du ministère. Plusieurs rappellent que même lorsque le prix officiel du passeport était de 185 dollars, les délais d’obtention atteignaient souvent un mois, et les frais réels déboursés dépassaient largement le tarif affiché. Ce doute est renforcé par un manque de communication sur les mesures concrètes prises par le gouvernement pour concilier baisse des coûts et amélioration du service.

La production du nouveau passeport a été confiée à Dermalog. L’entreprise allemande a été désignée comme partenaire de l’État pour la conception, le financement et la production du document, par une décision du ministre des Affaires étrangères en date du 13 décembre 2022. Le coût de la prestation est plafonné à 48 millions de dollars. Le document officiel ne précise pas la durée du contrat, mais la presse évoque une période de cinq ans, ce qui porterait l’échéance à décembre 2030.

Pour l’instant, la répartition des 75 dollars payés par les usagers n’a pas été détaillée. On ignore donc si cette somme couvre l’ensemble des coûts liés à la production, ce qui permettrait d’éviter les blocages financiers susceptibles de paralyser le système.

En décidant de cette réduction le 11 avril dernier, le président Félix Tshisekedi avait expressément demandé que la mise en œuvre de sa décision respecte les engagements contractuels en cours et préserve la paix sociale, « en évitant toute démarche brusque ou précipitée susceptible d’affecter les agents impliqués dans la chaîne de production et de délivrance des passeports ».

Incertitudes sur le déploiement

Cela suggère que les 24 dollars de réduction ne devraient pas entamer la part destinée au partenaire privé. En revanche, le sort des agents est moins clair. Plusieurs usagers redoutent déjà que ces derniers continuent de monnayer des services censés être gratuits, comme cela a souvent été observé par le passé. Ce qui pourrait renchérir le coût réel du passeport et allonger les délais de délivrance.

À ce jour, ni les autorités ni Dermalog n’ont communiqué sur l’installation des centres d’enrôlement (ou de capture) ni sur le déploiement du matériel à Kinshasa, dans les provinces ou dans les missions diplomatiques. Dans un courrier adressé le 4 juin à la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, le banc syndical de cette administration a exprimé des doutes sur ce déploiement.

Selon cette correspondance, un inventaire réalisé par une commission ad hoc interministérielle aurait révélé un faible taux d’implémentation et de déploiement, ainsi qu’une « insuffisance accrue » des outils de production, au regard de la demande croissante. Le même document indique que Dermalog n’aurait à ce jour investi que moins de 5 millions de dollars, soit 10 % de la valeur maximal du marché.

Pierre Mukoko et Timothée Manoke, stagiaire

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La République démocratique du Congo (RDC) a une nouvelle représentante diplomatique auprès des États-Unis. Yvette Ngandu Kapinga a été nommée, le 10 juin 2025, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC à Washington. Elle succède à Marie-Hélène Mathey Boo, en poste depuis janvier 2022. Cette dernière, ancienne ministre de l’Industrie et du Commerce et ex-directrice du Centre international des civilisations Bantu (CICIBA), aura dirigé la mission diplomatique congolaise pendant plus de trois ans.

Cette nomination intervient alors que les relations entre Kinshasa et Washington prennent une importance croissante. Plusieurs dossiers sensibles figurent à l’agenda bilatéral : un accord entre la RDC et le Rwanda est actuellement en négociation à Washington, sous médiation américaine, tandis que les États-Unis discutent également d’un accord pour accéder aux minerais stratégiques congolais.

Dans le même temps, Washington envisage d’inscrire la RDC sur la liste des pays interdits d’entrée sur le territoire américain. Une note en ce sens a été transmise, le 14 juin, aux diplomates des 36 pays concernés. Ces derniers disposent de 60 jours pour renforcer la fiabilité des documents d’identité et réduire les fraudes administratives.

Face à ces enjeux, le président Félix Tshisekedi a misé sur une diplomate chevronnée, dotée d’une solide expérience dans les mécanismes de paix régionaux et familière des institutions américaines. Formée aux États-Unis, Yvette Ngandu Kapinga est diplômée en administration publique et en relations internationales de la Bowling Green State University, dans l’Ohio.

Elle a construit sa carrière à l’interface des dynamiques régionales et internationales. Depuis août 2020, elle occupait le poste de commissaire chargée du Genre, du Développement humain et social à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Première femme à diriger ce département, elle y a porté des dossiers liés à la gouvernance sociale, aux droits des femmes et à la consolidation de la paix.

Avant cette fonction, elle a exercé comme conseillère diplomatique à la Présidence de la RDC, notamment dans le cadre du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la stabilité des Grands Lacs.

Avec plus de vingt ans de carrière diplomatique, Mme Ngandu a également travaillé pour le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (UA-MAEP) à Johannesburg, la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba, le Secrétariat des Nations unies et l’Institut pour la paix à New York, ainsi que pour le National Endowment for Democracy et le Département d’État américain à Washington.

Boaz Kabeya, stagiaire

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