Le gouvernement congolais prévoit de débloquer la deuxième phase de financement en faveur de la relance de la Société Textile de Kisangani (Sotexki). L’annonce a été faite le 2 juin 2025 par le ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), Louis Watum Kabamba, lors d’un briefing presse conjoint avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.
Selon Louis Watum, ce soutien financier sera réparti en deux tranches de 6 millions de dollars, versées respectivement par le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et le Trésor public. Cette initiative s’inscrit dans un plan d’investissement global estimé à près de 50 millions de dollars, destiné à soutenir l’écosystème industriel national.
Créée en 1974, la Sotexki est une entreprise spécialisée dans la fabrication de tissus en coton, notamment les pagnes imprimés. Basée à Kisangani, dans la province de la Tshopo, elle constitue un fleuron de l’industrie textile congolaise. La société est détenue à 40 % par l’État congolais et à 60 % par Texico SA.
Autrefois dynamique, la Sotexki traverse depuis plusieurs années de graves difficultés financières, liées à la vétusté de ses équipements, au manque d’investissements et à la concurrence étrangère. Le plan de relance de l’entreprise, adopté en 2022 en Conseil des ministres à l’initiative de l’ancien ministre Julien Paluku, avait déjà permis une première phase de financement. Il prévoit un apport total de 17,5 millions de dollars pour moderniser l’usine, améliorer l’approvisionnement en matières premières et limiter la concurrence des produits importés. L’objectif affiché était d’atteindre une production annuelle de 10,8 à 12 millions de mètres de tissu.
Lors de la réunion du Conseil des ministres du 27 décembre 2024, le ministre Watum avait indiqué que 68 % des fonds de la première tranche avaient été alloués à l’investissement et 32 % aux charges d’exploitation. Une mission de vérification qu’il avait diligentée avait permis de « constater de visu la bonne utilisation de ces fonds » en octobre 2024.
Le ministre estime que cette relance pourrait permettre de sauvegarder entre 400 et 500 emplois directs, tout en générant des effets positifs sur la filière cotonnière, qui mobilise environ 55 000 producteurs répartis dans le nord-est du pays, notamment dans les provinces du Bas-Uele et de l’Ituri.
Ronsard Luabeya, stagiaire