Mise en service pour la première fois en 1924, la mine Kipushi a ensuite été placée en régime de maintenance depuis 1993. La Gécamines et le canadien Ivanhoe Mines ont annoncé en 2022 un plan pour remettre la mine en production, avec l’exploitation d’un important gisement de zinc.
Ivanhoe Mines a annoncé le 2 juillet le redémarrage de la mine de zinc-cuivre-plomb-germanium Kipushi, codétenue avec la Gécamines en RDC. La compagnie canadienne précise que cet actif en régime de maintenance et entretien depuis 31 ans devrait livrer entre 100 000 et 140 000 tonnes de zinc sous forme de concentré en 2024.
#News - @IvanhoeMines_ completes construction of Kipushi concentrator ahead of schedule.🙌First feed of ore into the new concentrator was achieved on May 31, 2024. Read full news release: https://t.co/7vbADws5Uz pic.twitter.com/pgjycEom2U
— Ivanhoe Mines (@IvanhoeMines_) July 2, 2024
Au cours des cinq premières années d’exploitation, la capacité de production annuelle de zinc devrait atteindre 278 000 tonnes, ce qui ferait de Kipushi la quatrième plus grande mine de zinc au monde. En 2023, la RDC a rapporté des exportations officielles de 11 321 tonnes de zinc métal. Notons que des accords ont déjà été signés pour vendre le concentré de zinc de Kipushi à Citic Metal Limited de Hong Kong et Trafigura Asia Trading de Singapour.
« Ce ne sont pas seulement les teneurs élevées en zinc qui font de Kipushi une mine extraordinaire. Bien qu’à ce stade seul le gisement de Big Zinc ait été validé, la mine montre un grand potentiel pour d’autres métaux qui sont essentiels pour répondre aux besoins industriels mondiaux », a souligné Guy-Robert Lukama Nkunzi, président de la Gécamines.
Pour le cuivre et le germanium par exemple, présents également à Kipushi, la RDC augmente depuis quelques années sa contribution à la production mondiale. Le pays est passé du statut de 4ème à celui de 2ème producteur mondial entre 2021 et 2023, et a lancé en 2023 une nouvelle usine hydrométallurgique qui devrait l’aider à assurer jusqu’à 30 % de l’approvisionnement mondial en germanium.
Pour rappel, la mine Kipushi est entrée en production pour la première fois en 1924, produisant principalement du cuivre à l’époque. Selon l’étude de faisabilité de 2022, la mine devrait livrer annuellement en moyenne 240 000 tonnes de concentré de zinc sur une durée de vie de 14 ans. Dans le cadre d’un accord annoncé en janvier 2024, la participation initiale de la Gécamines dans Kipushi passe de 32 à 38 %, avant d’atteindre 43 % en 2027. Le reste des intérêts dans la mine est contrôlé par Ivanhoe Mines.
Emiliano Tossou
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Il y a un an, la Gécamines a annoncé un accord lui permettant de vendre sa part de la production de la mine Tenke Fungurume exploitée par le chinois CMOC. Cela représente 20 % de la production de cuivre, qui a atteint 280 297 tonnes en 2023.
En RDC, la Gécamines est actuellement en pourparlers avec différents clients pour vendre une partie du cuivre produit à la mine Tenke Fungurume du chinois CMOC. La compagnie minière nationale met ainsi en œuvre sa nouvelle stratégie consistant à vendre directement une partie de la production des mines dans lesquelles elle détient des parts minoritaires.
Selon les détails relayés par Bloomberg, 90 000 tonnes de cuivre font en ce moment l’objet de négociations avec Glencore, Trafigura Group ou encore Mercuria Energy Group. En dehors de Tenke, des contrats de vente de cuivre et de cobalt pourraient bientôt être signés pour une partie de la production de la filiale locale de Glencore ou encore des actifs de Sicomines.
Grâce à cette stratégie, la Gécamines espère augmenter les revenus tirés par l’État congolais du secteur minier. Elle a été annoncée l’année dernière, après que la compagnie nationale a négocié en juillet 2023 auprès de CMOC le droit de vendre le volume de production proportionnel à sa participation de 20 % dans la mine Tenke Fungurume.
Pour rappel, le cuivre représente environ 70 % des recettes d’exportations de la RDC. Le pays en est le premier producteur africain et le deuxième sur le plan mondial. Cette richesse ne profite néanmoins pas pleinement aux populations et le gouvernement explore différentes solutions pour mieux partager la rente minière avec les investisseurs étrangers.
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En 2021, la RDC avait obtenu un financement de 1,5 milliard de dollars du FMI pour soutenir un programme de réformes. Après six examens de l'accord, l’institution a exprimé sa satisfaction à l'égard de Kinshasa, tout en encourageant la poursuite des réformes engagées.
Le conseil d'administration du FMI a approuvé la sixième revue de l'accord de facilité élargie de crédit (FEC) pour la RDC, ouvrant la voie à un décaissement de 224,7 millions de dollars. Cette annonce a été faite par l'institution dans un communiqué publié le mercredi 3 juillet 2024.
Cette revue, la dernière de l'accord FEC conclu avec la RDC, a mis en lumière les réformes réussies par Kinshasa dans le cadre de son programme économique de 1,5 milliard de dollars signé en 2021. Selon le FMI, tous les critères de performance quantitatifs ont été respectés, à l'exception de celui relatif au solde budgétaire intérieur. Il n'a pas été atteint en raison des dépenses exceptionnelles plus élevées que prévu en période électorale notamment.
Malgré un contexte économique difficile, le gouvernement congolais a maintenu une politique macroéconomique prudente et progresse dans la mobilisation des recettes domestiques, selon le FMI. Le pays reste à un niveau modéré de surendettement extérieur et global, et l'accumulation des réserves de change a dépassé les prévisions, atteignant 10 semaines d'importations pour 2024, en hausse par rapport à l'année précédente.
« Le déficit budgétaire intérieur pour 2024 devrait diminuer par rapport à 2023, car la hausse des recettes minières contribuerait à atténuer les pressions exercées par l'augmentation des dépenses et des investissements en matière de sécurité », a souligné Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI. Il a ajouté : « à moyen terme, une discipline budgétaire soutenue et une évolution progressive vers un cadre budgétaire axé sur les ressources, ainsi que des réformes ciblées sur la gestion des finances publiques contribueront à réduire la procyclicité des dépenses, à dégager une marge pour l'investissement et les dépenses sociales, à accroître la résilience aux chocs et à renforcer la crédibilité budgétaire ».
Selon le FMI, la croissance économique de la RDC devrait atteindre 4,7 % cette année, puis une moyenne de 4,8 % entre 2024 et 2028, soutenue par l'expansion continue des principales mines et une accélération progressive de la croissance du secteur non extractif.
Dans un contexte de hausse du coût de la vie, l'inflation devrait rester élevée à 17,2 % en moyenne en 2024 et atteindre 12 % fin décembre 2024, avant de revenir progressivement à l'objectif de 7 % de la Banque centrale du Congo, à moyen terme.
La République démocratique du Congo veut augmenter la densité de son réseau routier à l’horizon 2028. Le plan compte parmi les priorités du gouvernement qui multiplie les stratégies pour le concrétiser.
La République démocratique du Congo envisage de créer une commission mixte entre les ministères des Finances et des Infrastructures pour piloter le financement de projets routiers dans le cadre du programme quinquennal 2024-2028 de bitumage des routes d’intérêt général et voiries urbaines. La décision a été prise lors d’une récente séance de travail entre les ministres de ces deux départements.
#Retro | Le Ministre des Finances, SEM Doudou FWAMBA @LikundeR, a participé hier, 27 juin, à une réunion avec le MinEtat des ITP, SEM Alexis GISARO, autour du programme quinquennal (2024-2028) de bitumage des routes et voiries urbaines. pic.twitter.com/sT4uvotIO7
— Ministère des Finances, RDC (@financesrdc) June 28, 2024
La commission sera entre autres chargée de définir les priorités et d’identifier les partenaires des projets structurants pour en garantir la faisabilité. « Nous cherchons à créer une synergie d’action entre les membres du gouvernement. L’idée est de planifier ces travaux sur une échéance de 5 ans, mais comme dans toute réflexion, nous pensons que nous pourrions étendre ce délai pour mieux choisir nos priorités. Il était question de déterminer ensemble les priorités en matière d’infrastructures, comment nous les finançons, et comment nous mettons en place un cadre de collaboration pour soutenir cette initiative et connecter notre pays », a déclaré Doudou Fwamba, le ministre des Finances.
L’initiative devrait consolider les politiques en place pour faciliter la mise en œuvre des projets routiers, devenus l’une des principales priorités du gouvernement. Dans le cadre des stratégies pour mobiliser du financement pour ces routes, la RDC a signé un avenant avec la Chine sur la convention « Mines contre Infrastructures » pour obtenir 7 milliards USD à injecter dans la construction de près de 5 000 km de linéaire.
L’adoption des services de téléphonie est en pleine croissance en RDC. Le nombre d’abonnements mobiles est passé de 28,2 millions fin 2013 à 49,8 millions fin 2022. Le pays compte actuellement 95,2 millions d’habitants.
La République démocratique du Congo (RDC) a enregistré 6,4 millions de nouveaux abonnés à la téléphonie mobile en 2023. C’est ce que révèle l’analyse des données de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Selon l'ARPTC, le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile est passé de 49,8 millions au 31 décembre 2022 à 56,2 millions au 31 décembre 2023, soit une hausse de 12,8%.
Sur la période, le taux de pénétration de la téléphonie est passé de 52,35% à 59,1%. Si cet indicateur n’a cessé de croître au cours des dernières années (37,3% en 2013), il reste relativement faible au vu de la forte population de la RDC (95,2 millions d’habitants). De plus, les chiffres réels devraient être moins importants, étant donné que certains Congolais possèdent plusieurs cartes SIM qui sont comptées chacune comme un abonné.
Conscient de cela, le gouvernement congolais multiplie les initiatives, de concert avec le secteur privé, pour connecter chaque Congolais « où qu’il se trouve » sur le territoire national. En juin dernier, un partenariat a été signé entre la Société congolaise de fibre optique (SOCOF SA) et l’Agence de pilotage, de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC) pour déployer la fibre optique le long des routes. L’exécutif travaille également sur l’opérationnalisation du fonds de service universel.
La démocratisation des services de téléphonie mobile en RDC devrait faciliter l’adoption de technologies connexes comme l’Internet mobile et le mobile money, indispensables à l’inclusion numérique et financière des populations dans un contexte de transformation digitale accélérée. Fin 2023, le taux de pénétration de l’Internet mobile était de 31,5% et celui de l’argent mobile de 23,3%.
Isaac K. Kassouwi
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Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’Afrique a besoin d’environ 100 milliards $ pour garantir l’accès universel aux télécoms. La mobilisation de ces fonds représente un challenge difficile qui exigera des actions fortes.
Augustin Kibassa Maliba (photo), l’actuel ministre des Postes Télécommunications, Nouvelles Technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) de la RD Congo, veillera au développement du secteur des télécommunications d’Afrique. Le haut fonctionnaire assume cette responsabilité après la désignation de son pays à la présidence du Conseil d’administration de l’Union africaine des télécommunications (UAT). Le choix s’est fait, lundi 8 juillet, à Kinshasa, à l’ouverture de la 25ᵉ session ordinaire dudit conseil.
Durant son mandat, le nouveau président du Conseil d’administration souhaite atteindre des objectifs tant individuels que collectifs. « Le rapatriement du siège de l’UAT en RDC est notre priorité stratégique visant à renforcer notre position et notre leadership au sein du continent africain », a souligné le ministre. Il a par ailleurs « réaffirmé l’engagement de la RDC à œuvrer toujours aux côtés de ses pairs africains pour trouver des solutions idoines à travers des échanges, des réflexions permettant d’harmoniser nos cadres politiques et stratégiques afin de réaliser les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ».
Les échanges permettant d’harmoniser les cadres politiques et stratégiques correspondent au désir de coopération renforcée entre les Etats, exprimé lors de la rencontre par la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka.
En Afrique, plusieurs obstacles freinent encore le développement du secteur des télécommunications, pourtant au cœur de l’économie numérique. Le manque d'investissement commun dans les infrastructures télécoms et la construction des réseaux, ainsi que des cadres réglementaires inadaptés, qui entraînent des retards de projets tels que le roaming à l'échelle du continent, en sont quelques exemples. Parvenir à une véritable collaboration entre les membres de l’UAT pourrait débloquer ces situations. Augustin Kibassa Maliba souhaite y parvenir.
Le nouveau président du Conseil d’administration de l’UAT occupe son titre actuel de ministre des PT-NTIC depuis août 2019. C’est sa troisième reconduction consécutive à la même fonction. Il a en effet été membre des précédents gouvernements sous Sylvestre Ilunga puis Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge et maintenant Judith Suminwa Tuluka. Il fait de la transformation numérique en RDC une priorité, conscient du rôle transformateur des technologies de l’information et de la communication dans le développement économique et social des populations.
Ancien consultant à Vilor international (entreprise de droit canadien spécialisée dans l’exploitation de l’or), propriétaire, administrateur directeur de la société Luminaire du Congo (exploitation minière : concentrés de cuivre-cobalt au Katanga), Augustin Kibassa Maliba a été député à l’Assemblée nationale de 2003 à 2006.
Muriel EDJO
Le pays a exprimé, durant une session ordinaire de l’Union africaine des télécommunications (UAT), sa volonté de ramener le siège de l’organisation sur son territoire. A la création de l’UAT, son siège se trouvait à Kinshasa.
La République démocratique du Congo (RDC) veut faire revenir le siège de l’Union africaine des télécommunications sur son territoire. C’est ce qu’a signifié hier Judith Suminwa Tuluka (photo), la Première ministre, lors du lancement de la 25e session ordinaire de l’UAT qui se tient dans le pays du lundi 8 au mercredi 10 juillet.
« Je me fais le devoir d'exprimer ma profonde gratitude à chacun d'entre vous pour votre présence en ce lieu durant cette période cruciale pour la RDC qui est déterminée à mener à bien […] le rapatriement du siège de l'Union africaine des télécommunications à Kinshasa », a déclaré la Première ministre.
Il faut savoir qu’à la création de l’UAT, en 1977, son siège avait été installé à Kinshasa. Il a été délocalisé à Nairobi au Kenya, en 1990, à cause de l’instabilité politique de l’époque en RDC. Depuis plusieurs années, la RDC tente de récupérer le siège de l’UAT et a payé, pour prouver sa bonne foi, tous ses arriérés de cotisations, environ 450 000 $.
Augustin Kibassa, le ministre congolais des télécommunications, a fait savoir à l’ouverture de la session ordinaire, que la RDC compte plus de 56 millions d'abonnés à la téléphonie mobile, plus de 29 millions d’internautes et plus de 22 millions d'utilisateurs du mobile banking. Pour les autorités congolaises, ces statistiques font du pays un des leaders africains des télécoms et légitiment son souhait d’abriter, à nouveau, le siège de l’UAT.
Servan Ahougnon
Du 3 au 5 septembre 2024, le Bétis Séville organise à Kinshasa un camp de détection. Le club espagnol a lancé cette initiative avec l’Académie Jeunesse Avec Ambition XXL, dans le cadre d’un projet pour créer à terme son académie de foot en RDC.
Les recruteurs du Real Betis Balompié (Bétis Séville) seront présents du 3 au 5 septembre en République démocratique du Congo pour dénicher des footballeurs talentueux. Un camp de détection organisé en partenariat avec l’Ajax Sports Congo, une académie locale. Les 2 partenaires tenteront de détecter les meilleurs jeunes ayant entre 13 et 17 ans.
Les profils retenus seront invités à un stage au club évoluant en première division de la Liga, le championnat espagnol de football, avec la possibilité d’obtenir un contrat professionnel.
Deux entraineurs du Betis Séville seront présents en amont à Kinshasa pour une formation des joueurs et des entraineurs avant le lancement de la sélection. Le partenariat va même plus loin selon le communiqué conjoint des 2 organisateurs qui expliquent que leur collaboration pourrait conduire à l’ouverture d’une académie du Bétis en RDC. 32 pays, dont l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Zimbabwe, abritent déjà une académie du club espagnol.
En février, le club italien Juventus de Turin a lancé les activités de son académie au Ghana. En plus de détecter des talents, l’infrastructure permet au club piémontais de renforcer la présence de sa marque en Afrique. Le Bétis Séville peut mettre en place une dynamique similaire avec la RDC.
Servan Ahougnon
En RDC, la production de diamants est sur une tendance baissière depuis cinq ans, notamment à cause des difficultés des compagnies actives dans l’exploitation industrielle. En 2023, le pays a même perdu son statut de deuxième producteur africain en volume au profit de l’Angola.
En 2023, la RDC a exporté 8,30 millions de carats de diamants pour une valeur de 86,52 millions de dollars. C’est du moins ce que rapporte le Processus de Kimberley (KP) dans son rapport 2023 publié le mois dernier, révélant une baisse de 40 % en glissement annuel de la valeur des exportations.
La baisse des exportations est principalement attribuable à une baisse de la production minière qui a totalisé 8,34 millions de carats l’année dernière contre 10,78 millions de carats en 2022. En cause notamment, les difficultés des deux principaux producteurs industriels du pays, la société d’État MIBA et la coentreprise sino-congolaise SACIM.
La production est d’ailleurs sur une pente descendante depuis cinq ans, à l’exception d’une légère hausse en 2021. En 2023, la RDC est même passée derrière l’Angola dans le classement des plus gros producteurs africains en volume, et pointe désormais à la 3ème place continentale.
Pour rappel, les exportations congolaises de diamants ont pour principales destinations les Émirats arabes unis avec 4,37 millions de carats et la Belgique avec 3,31 millions de carats, selon les statistiques officielles pour l’année 2023.
Emiliano Tossou
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Ces ressources constituent une opportunité pour les banques de ce pays de travailler sur l’innovation des produits de placement financier, dans une économie qui bénéficie graduellement d’un contexte en amélioration constante
A fin mai 2024, les dépôts bancaires en République démocratique du Congo (RDC) ont atteint 12,87 milliards $, selon des données publiées le mardi 2 juillet 2024 par la Banque centrale du Congo (BCC). Ce chiffre représente une hausse de 5,45 % par rapport à celui du mois d’avril 2024. Cette progression marque également une accélération de la croissance, après une hausse de 4,0 % des dépôts en 2023, lorsque ceux-ci avaient atteint 12 milliards $.
Les ménages représentent une part significative de ces dépôts, avec une contribution de 33,5 % à la structure totale des dépôts bancaires. Ce niveau de participation démontre une augmentation de leurs ressources disponibles, une tendance continue à épargner et une confiance dans le système financier. Les entreprises privées occupent le deuxième rang avec un total de 32,4 % des dépôts.
Cette épargne progressive des ménages implique des opportunités accrues pour un secteur financier qui peut répondre avec plus de flexibilité aux besoins de financement des entreprises, petites et grandes, ainsi que de l’Etat. Dans le sillage de l’augmentation des dépôts, la BCC note en effet que les crédits bruts accordés par les banques ont également progressé, atteignant 7,78 milliards $ à fin mai 2024, en hausse de 0,9 % par rapport au mois précédent.
Les banques ont également une opportunité de continuer d’innover pour trouver de nouveaux services de placement au profit de leurs clients. Avec une croissance de 28,9 % des crédits à l’économie en 2023, on observe en RDC une demande soutenue de financement pour l'expansion et l'investissement des entreprises et des particuliers. Cette demande est renforcée par une politique de gestion de la dette publique de nature à instaurer plus de sérénité pour les prêteurs.
En effet, le gouvernement, dans ses opérations financières, a déjà remboursé 448,3 milliards de francs congolais (156,6 millions $) de dettes entre janvier et juin 2024. C’est 82 % de plus que sur la même période en 2023. Financer le secteur privé d’une économie qui est dopée par une balance commerciale des biens estimée à +3,4 milliards $ pour la période allant de janvier à mai 2024 est désormais le contexte dans lequel évoluera le secteur bancaire congolais pour la deuxième moitié de l'année.