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« Les autorités congolaises avancent dans la bonne direction » : entretien exclusif avec René Tapsoba (FMI)

« Les autorités congolaises avancent dans la bonne direction » : entretien exclusif avec René Tapsoba (FMI)

Au cours de la première semaine de mars 2025, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) en provenance de Washington a séjourné à Kinshasa. En l’absence d’un communiqué de fin de mission, Bankable s’est rapproché du représentant résident du FMI en République Démocratique du Congo (RDC) afin d’en comprendre les enjeux.

En poste depuis octobre 2024, après six années passées au même poste au Mali, René Tapsoba a accepté de répondre à nos questions. L’économiste, passé également par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), évoque l’impact de la crise sécuritaire sur la mise en œuvre du nouveau programme de la RDC avec le Fonds, ainsi que l’aide que l’institution de Bretton Woods est en mesure d’apporter à un pays qui, face à l’escalade du conflit à l’est, pourrait avoir un besoin accru de ressources en devises pour financer ses dépenses militaires.

Bankable : Au début du mois de mars, une mission du FMI s’est rendue en RDC. Depuis la validation du programme le 15 janvier, le pays a connu un choc interne marqué par l’intensification du conflit au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Dans ce contexte, quel état d’esprit avez-vous trouvé au sein de l’administration congolaise ?

René Tapsoba : Comme vous le soulignez, à peine deux semaines après l’approbation des deux programmes soutenus par le FMI, la RDC s’est retrouvée confrontée à une escalade des hostilités dans l’est du pays. Nous regrettons vivement cette détérioration de la situation sécuritaire, qui s’accompagne d’un drame humanitaire.

A la suite de notre directrice générale, qui a exprimé sa solidarité au ministre des Finances lors d’une récente rencontre à Washington, je tiens ici à réitérer notre compassion et notre soutien à toutes les populations durement éprouvées par cette violence. Nous espérons un retour rapide à la paix et à la sécurité, afin que la RDC puisse se concentrer sur l’essentiel : mobiliser ses ressources et son énergie à l’exploitation de son immense potentiel en vue de parvenir à un développement socio-économique plus harmonieux, mieux partagé et plus durable.

Cela dit, nous avons été très encouragés par la volonté réaffirmée du gouvernement de poursuivre la mise en œuvre des deux programmes, malgré un contexte plus difficile. Le ministre des Finances l’avait déjà assuré à la directrice générale à Washington et, au cours de la mission de la semaine dernière, notre équipe a pu constater cet esprit de résilience chez ses différents interlocuteurs dans les services techniques.

« Au cours de la mission de la semaine dernière, notre équipe a pu constater cet esprit de résilience chez ses différents interlocuteurs dans les services techniques. »

Nous avons perçu un intérêt renouvelé pour consolider les efforts de stabilisation macroéconomique et approfondir les réformes, malgré les défis croissants. Bien entendu, nos interlocuteurs ont également témoigné leur solidarité envers leurs compatriotes de l’Est.

Bankable : Les autorités se sont engagées à fournir une quarantaine d’indicateurs dans le cadre de la Facilité élargie de crédit, ainsi qu’une douzaine dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité. Avez-vous obtenu toutes ces informations nécessaires pour la première revue ?

René Tapsoba : Avant tout, il convient de préciser que si les discussions dans le cadre de la mission formelle consacrée à la première revue du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit sont provisoirement prévues pour avril, elles devront être suivies d’un processus de revue interne au FMI, avant la soumission du dossier au Conseil d’administration, probablement en fin juin ou plus tôt. Ce n’est donc qu’après l’approbation par le Conseil d’administration qu’un second décaissement au titre de la Facilité élargie de crédit pourrait intervenir, ce qui ne saurait se faire avant fin juin 2025.

Pour la Facilité pour la résilience et la durabilité, la première échéance est prévue pour octobre-novembre 2025. Si les réformes sont mises en œuvre dans les délais, cela pourra ouvrir la voie à un décaissement de deux tranches après approbation par le Conseil d’administration, prévu pour la fin décembre ou le début de janvier 2026.

Bankable : Ces précisions étant faites, pouvez-vous nous dire si vous avez reçu les informations attendues ?

René Tapsoba : Nos différents interlocuteurs au sein des services techniques ont fourni tous les efforts nécessaires pour les mettre à disposition les données et informations demandées. Les premières mesures ont déjà été mises en place pour garantir l’atteinte des réformes attendues dans les délais impartis.

« Les premières mesures ont déjà été mises en place pour garantir l’atteinte des réformes attendues dans les délais impartis. »

Pour la Facilité pour la résilience et la durabilité, les échéances sont relativement plus éloignées, ce qui laisse une certaine marge de manœuvre. S’agissant de la Facilité élargie de crédit, nous avons bien reçu les données initialement requises. Toutefois, compte tenu des implications macroéconomiques et budgétaires potentielles de l’escalade de la crise sécuritaire et de ses conséquences humanitaires, il sera nécessaire de collecter des données supplémentaires afin de réévaluer le cadrage macroéconomique en fonction de ces nouveaux développements.

Ce travail sera essentiel pour préparer, dans les meilleurs délais, la mission formelle dédiée à la première revue du programme prévue autour du mois d’avril. En résumé, toutes les données initialement demandées ont été obtenues, mais le nouveau contexte exige un complément d’information pour affiner l’analyse des implications macroéconomiques et budgétaires.

Bankable : Faut-il en conclure qu’un réexamen du programme aura lieu avant la première revue ?

René Tapsoba : Non, il ne s’agit pas d’un réexamen du programme, mais d’une réévaluation des implications macroéconomiques potentielles, car nous faisons face à un choc. Lorsqu’un tel événement survient, il est essentiel d’analyser ses répercussions sur plusieurs aspects : le secteur réel (croissance, inflation), la balance des paiements et la gestion des finances publiques.

« Non, il ne s’agit pas d’un réexamen du programme, mais d’une réévaluation des implications macroéconomiques potentielles, car nous faisons face à un choc. »

Nous devons également examiner les mesures prises par les autorités pour atténuer l’impact du choc et identifier la part des répercussions échappant à leur contrôle. En effet, malgré les actions internes mises en place, certaines conséquences ne peuvent être absorbées par des mesures de compensation. Il est donc crucial de procéder à une analyse rigoureuse de la situation. Pour cela, nous poursuivons nos discussions avec les autorités et avons demandé des données et informations supplémentaires.

Bankable : Est-ce la crise à l’est qui a provoqué un glissement du calendrier, repoussant à juin le deuxième décaissement qu’on croyait attendu en mai ?

René Tapsoba : Je tiens tout d’abord à préciser que le fait que le décaissement n’interviendra qu’après fin juin n’est pas lié à la crise sécuritaire. Il s’agit du calendrier normal. La mission se tient généralement à la fin avril ou au début mai. Une fois les discussions conclues, si elles sont satisfaisantes, un accord préliminaire au niveau des services est généralement annoncé à la mi-mai. Mais cette annonce ne donne pas immédiatement droit au décaissement. Il faut ensuite passer par le circuit interne de revue avant la soumission au Conseil d’administration, ce qui intervient généralement à la fin juin, voire parfois début juillet. Il est donc important de noter que ce processus est indépendant de l’escalade de la crise sécuritaire.

Bankable : De nombreuses personnes s’interrogent sur le processus d’évaluation du FMI et la manière dont ses conclusions sont établies. Pourriez-vous expliquer comment le FMI détermine, à l’issue d’une revue, si un décaissement peut être effectué ou, au contraire, s’il doit être suspendu ?

René Tapsoba : L’évaluation de la performance repose sur plusieurs critères. D’un côté, il y a l’observance des critères quantitatifs. Dans le cas de la RDC, cela inclut, par exemple, le respect des engagements de la Banque centrale et le plafond d’endettement extérieur contracté par le gouvernement.

D’un autre côté, nous évaluons les progrès dans la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment celles liées à la modernisation de la gestion des finances publiques. Pour le programme actuel, cela comprend, par exemple, l’adhésion à la chaîne de la dépense, la réduction des dépenses exécutées en procédure d’urgence et l’opérationnalisation de la Direction générale du Trésor, entre autres mesures.

Nous prenons également en compte les objectifs indicatifs. Bien qu’ils aient un poids juridique moindre que les critères quantitatifs ou les repères structurels, ils restent essentiels. Par exemple, en RDC, nous examinons le niveau minimal prévu pour certaines dépenses budgétaires prioritaires, notamment dans les secteurs sociaux tels que la santé, la protection sociale et l’humanitaire. L’objectif est de s’assurer que le programme soutenu par le FMI garantit une protection adéquate des segments les plus vulnérables de la population.

Bankable : Les chocs, comme la guerre à l’est, sont-ils pris en considération dans cette évaluation ?

René Tapsoba : Je tiens à souligner que nous ne sommes pas des robots au FMI. Nous évaluons attentivement les écarts de performance imputables à des chocs extérieurs qui échappent totalement au contrôle des autorités.

« Je tiens à souligner que nous ne sommes pas des robots au FMI. Nous évaluons attentivement les écarts de performance imputables à des chocs extérieurs qui échappent totalement au contrôle des autorités. »

Nous veillons à différencier ce qui peut être compensé par des mesures correctives et ce qui dépasse leur capacité d’intervention. C’est pourquoi nous demandons des données et des informations supplémentaires pour affiner notre analyse de la situation.

Bankable : Les ressources apportées par le FMI servent généralement à financer les déséquilibres liés à la capacité du pays à régler ses factures à l’international. Comment ces ressources sont-elles prises en compte dans le budget et dans l’économie du pays ?

René Tapsoba : Dans le programme précédent soutenu par la Facilité élargie de crédit, les ressources décaissées étaient exclusivement destinées à l’appui de la balance des paiements. Comme vous l’indiquez, elles servaient à renforcer les réserves internationales de la Banque centrale, afin d’assurer la capacité du pays à honorer ses obligations financières à l’international et à accroître sa résilience face aux chocs externes.

En revanche, dans le cadre du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit, approuvé par le Conseil d’administration en janvier, il a été convenu, à la demande des autorités congolaises, qu’une partie des décaissements puisse être allouée au budget de l’État.

Cependant, cette allocation budgétaire est conditionnée à des progrès tangibles dans la modernisation de la gestion des finances publiques.

« Cependant, cette allocation budgétaire est conditionnée à des progrès tangibles dans la modernisation de la gestion des finances publiques. »

Si ces avancées sont constatées dans les mois à venir, alors, en plus du renforcement des réserves internationales, une partie des décaissements pourrait être orientée vers le budget de l’État.

Bankable : Le prochain décaissement est estimé à 190,4 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit un peu plus de 266,6 millions de dollars. Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire à l’est du pays, qui entraîne une hausse des dépenses militaires en devises, peut-on s’attendre à ce qu’un décaissement plus important soit réalisé après la première revue ?

René Tapsoba : Nous continuons d’évaluer les conséquences budgétaires de la crise sécuritaire. Une fois cette analyse suffisamment avancée, les implications éventuelles en matière de paramétrage du programme, y compris les hypothèses de financement, pourront être discutées en interne au FMI.

L’appréciation de ces implications dépendra des mesures de compensation envisagées par les autorités ainsi que des appuis financiers mobilisables auprès des autres partenaires de développement. Dans ce genre de situation, nous privilégions ce que nous appelons un partage équitable de la charge financière. Cela signifie que, lorsqu’un besoin de financement additionnel se présente en raison d’un choc externe, le FMI ne peut pas être le seul à apporter son soutien.

Les autres partenaires, comme la Banque mondiale et les bailleurs bilatéraux, sont également appelés à contribuer, tandis que les autorités sont invitées à prendre des mesures d’ajustement en interne. Ce n’est qu’après avoir fait le point sur ces financements additionnels et les efforts internes que le FMI pourra discuter d’une éventuelle réévaluation de son soutien financier. Voilà ce que je peux dire à ce stade.

Bankable : Lors d’un Conseil des ministres, le gouvernement a indiqué qu’il prévoyait de discuter avec le FMI de la possibilité d’allouer une partie des ressources mises à sa disposition au financement des dépenses sociales des militaires engagés sur le front à l’est du pays. Avez-vous reçu une telle requête de la part des autorités ? Et si cette demande a été formulée, pensez-vous que le FMI pourrait y donner une suite favorable ?

René Tapsoba : Dans tous les pays, notre approche ne se focalise pas sur l’affectation spécifique des ressources à une ligne de dépenses particulière. Nos discussions portent sur le cadre macroéconomique global, l’équilibre budgétaire et les modalités de financement des éventuels déficits.

Lors de la mission de la semaine dernière, les autorités ne sont pas venues pour aborder spécifiquement la question du financement du soutien social aux forces de sécurité. Toutefois, elles ont évoqué certaines mesures budgétaires qu’elles envisagent, y compris celles que vous mentionnez.

Au FMI, nous n’accordons pas de financements dédiés à des projets spécifiques, contrairement à d’autres partenaires de développement. Nos interventions prennent la forme d’un soutien budgétaire général ou d’un appui aux réserves internationales. Les ressources allouées sont intégrées au budget de l’État, ce qui laisse au gouvernement une certaine flexibilité dans leur utilisation.

C’est pourquoi, lors de nos échanges avec les autorités, nous analysons les répercussions budgétaires globales et veillons à ce que l’exécution du budget 2025 tienne compte de ces nouveaux défis.

Bankable : M. Tapsoba, doit-on comprendre qu’une fois que le FMI accorde un appui budgétaire, les autorités congolaises disposent librement de ces fonds et peuvent les utiliser selon leurs propres priorités ?

René Tapsoba : Justement, c’est ce que j’ai tenté d’expliquer tantôt. Lors de nos missions, nous analysons les besoins de financement. Si un accord est conclu pour qu’une partie du soutien du FMI soit allouée au budget, alors ces ressources deviennent effectivement fongibles au sein du Trésor public. Cela signifie que le gouvernement peut les utiliser dans l’exécution de son budget, en fonction des priorités qu’il aura définies en amont. Ces priorités auront toutefois été discutées avec le FMI dans le cadre du programme.

Bankable : C’est ce qui s’est passé dans le cadre du Programme de développement local des 145 territoires (PDL 145) ?

René Tapsoba : Ce ne sont pas les décaissements au titre de la Facilité élargie de crédit qui ont servi à financer le PDL 145. Si vous vous souvenez, en 2021, le FMI avait alloué des DTS de manière exceptionnelle à tous les pays membres pour les aider à faire face aux répercussions de la Covid-19. Dans ce cadre, la RDC avait reçu 1,5 milliard de dollars en DTS. Il avait été convenu que la moitié de cette allocation serait utilisée pour renforcer les réserves internationales de la Banque centrale, tandis que l’autre moitié serait allouée au budget, en raison des difficultés financières du pays à cette période.

« Ce ne sont pas les décaissements au titre de la Facilité élargie de crédit qui ont servi à financer le PDL 145. »

C’est le gouvernement, en toute souveraineté, qui a décidé d’affecter 511 millions de dollars, issus de cette deuxième tranche, au financement du PDL 145. Ainsi, pour être clair : les ressources issues du programme précédent soutenu par la Facilité élargie de crédit n’ont pas servi à financer le PDL 145. La confusion vient probablement du fait que le montant du programme précédent était similaire à celui de l’allocation exceptionnelle des DTS.

Bankable : Plus de 90 % des dépôts bancaires en RDC sont constitués en dollars américains, malgré les efforts de la Banque centrale et des autorités pour dédollariser l’économie. Comment le programme avec le FMI prend-il en compte cette situation ?

René Tapsoba : La dédollarisation est un processus qui ne se décrète pas, mais qui se construit progressivement. La clé du succès réside dans la restauration de la confiance des agents économiques dans la monnaie nationale.

L’expérience internationale montre qu’il s’agit d’un processus de long terme, dont l’épine dorsale repose sur l’ancrage durable de la crédibilité des politiques économiques. Les programmes soutenus par le FMI, qu’il s’agisse du programme précédent ou de l’actuel programme avec la Facilité élargie de crédit, visent à jeter des bases solides pour renforcer la stabilité macroéconomique. Cela passe par l’amélioration de la crédibilité des politiques monétaires et budgétaires, un meilleur alignement entre la politique monétaire et la politique budgétaire, ainsi que la diversification de l’économie.

« La dédollarisation est un processus qui ne se décrète pas, mais qui se construit progressivement. La clé du succès réside dans la restauration de la confiance des agents économiques dans la monnaie nationale. »

La coordination entre ces différentes politiques est essentielle pour restaurer la confiance dans la monnaie nationale. La stratégie des autorités congolaises s’inscrit dans cette logique. Cependant, comme dans tout processus de dédollarisation, il faut du temps, de la patience et une mise en œuvre cohérente des réformes. Une fois ces prérequis bien ancrés, la dollarisation pourra être progressivement réduite, à mesure que la crédibilité retrouvée de la monnaie nationale s’affirme.

Les maîtres mots ici sont : crédibilité, confiance, patience et persévérance. Sans cela, toute tentative de dédollarisation risque d’être contre-productive. Avec les réformes en cours et le soutien du FMI, les autorités congolaises avancent dans la bonne direction pour poser les fondations solides nécessaires à la réduction durable de la dollarisation.

Interview réalisée par Idriss Linge et Aboudi Ottou

 

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