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Equipe Publication

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Le président Félix Tshisekedi est arrivé le 22 septembre 2024 à New York, aux États-Unis, pour participer à l’Assemblée générale des Nations unies aux côtés d’autres dirigeants mondiaux. Dans un communiqué de la présidence, il est précisé que la République Démocratique du Congo attend avec impatience son élection au Conseil des droits de l’homme, prévue pour le 9 octobre prochain. De plus, le pays est candidat à l’un des deux sièges réservés à l’Afrique en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité.

Le président congolais devrait également profiter de cette occasion pour aborder la situation sécuritaire à la frontière est de la RDC, une région gravement affectée par des conflits. Au-delà des pertes humaines, cette insécurité a un impact direct sur la capacité du pays à mobiliser des ressources pour investir dans les infrastructures de développement. Des discussions avec des acteurs internationaux concernant l’organisation du sommet de l’AGOA, principal outil des États-Unis pour renforcer le commerce avec l’Afrique, pourraient également se tenir en marge de l’Assemblée générale.

Sur le plan économique, la RDC joue un rôle clé dans la lutte contre les changements climatiques grâce à ses récentes découvertes de cuivre et de cobalt, deux minerais essentiels à l’économie électrique mondiale. Cependant, le projet de longue date du barrage Inga 3 reste en quête de financements. En juillet 2024, plusieurs banques de développement ont manifesté leur intérêt pour ce projet, mais aucune information concrète n’a encore été communiquée. L’obtention de fonds pour ce projet crucial demeure donc incertaine.

Avant les interventions des chefs d’État, la RDC a déjà fait entendre sa voix à travers la ministre de l’Environnement, Ève Bazaiba. Dans son discours, elle a plaidé pour une réforme de l’architecture financière mondiale afin que des pays comme la RDC aient un accès plus facile aux financements nécessaires à leur développement durable. Elle a également souligné l’importance du bassin forestier congolais, qui joue un rôle crucial dans la capture du carbone à l’échelle mondiale, appelant à une meilleure valorisation des efforts du pays pour préserver cet écosystème vital.

Cette 79e Assemblée générale des Nations unies se déroule dans un contexte où les discussions sur la réforme du Conseil de sécurité progressent, une réforme longtemps réclamée par les pays africains. Un point central de l’ordre du jour sera l’adoption des termes de référence pour la mise en place d’un cadre de négociations fiscales internationales, une initiative fortement soutenue par le groupe africain, avec un appui affirmé de la RDC.

Georges Auréoles Bamba

La République Démocratique du Congo, représentée par son ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a rejoint, le 19 septembre 2024, la convention multilatérale proposée par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) sur la Règle de soumission obligatoire des multinationales à l’impôt (Subject to Tax Rule). Selon le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, cet accord permet aux pays en développement de demander l’inclusion automatique de la Règle de soumission à l’impôt dans les accords fiscaux qu’ils signent avec les pays développés. Cela devrait garantir que les entreprises multinationales paient leur juste part d’impôts dans les pays où elles réalisent des profits, rendant ainsi le système fiscal mondial plus équitable et efficace.

Parmi les 140 pays membres du cadre inclusif de l’OCDE, seuls neuf ont adhéré à la Règle de soumission à l’impôt. En plus de la RDC, on compte deux autres pays africains : le Bénin et le Cap-Vert. Dix autres pays ont promis de rejoindre cette initiative prochainement, mais aucun délai n’a été fixé.

Le gouvernement congolais ne s’est pas particulièrement expliqué sur les raisons de son engagement dans cet accord multilatéral. Toutefois, l’objectif pour la RDC pourrait être de renforcer ses capacités à collecter davantage d’impôts sur les profits réalisés sur son territoire, notamment dans des secteurs clés comme les mines. En effet, l’OCDE a présenté cette mesure, inscrite dans son pilier 2 de lutte contre l’évasion fiscale, comme un moyen d’aider les pays en développement, tels que la RDC, à mobiliser plus de recettes fiscales issues des transactions internationales. Cette règle permettrait à la RDC de collecter davantage d’impôts sur les flux financiers internationaux, notamment les dividendes et intérêts, en permettant de taxer les revenus transférés à l’étranger qui ne sont pas suffisamment imposés dans le pays de destination.

Toutefois, cette ambition de coopération pour le développement ne fait pas l’unanimité. De nombreux experts et organisations spécialisées dans la justice fiscale critiquent cette mesure, la jugeant complexe à mettre en œuvre. La règle concerne des flux de revenus spécifiques entre une entité locale et une entité liée située dans une juridiction étrangère. Bien que l’objectif soit de limiter l’évasion fiscale, sa mise en œuvre requiert une solide maîtrise des systèmes fiscaux internationaux. De plus, le seuil minimal de 9 %, et de 10 % pour les intérêts bancaires, est jugé faible par rapport aux bénéfices réalisés par les multinationales, ce qui limite les gains potentiels pour les pays en développement.

Des compétences spécifiques nécessaires

Pour la RDC, les bénéfices de cette mesure dépendront d’un travail approfondi pour identifier les opportunités fiscales à exploiter. Dans le secteur minier, par exemple, 63 % des investissements proviennent de l’Île Maurice, alors que les entreprises concernées ont souvent leurs sièges dans des pays comme le Canada, la Chine, le Kazakhstan ou la Suisse. Plus complexe encore, les bénéficiaires effectifs se trouvent souvent dans des juridictions différentes, y compris des paradis fiscaux. Une mise en œuvre efficace nécessiterait que l’administration fiscale congolaise développe des compétences spécifiques pour analyser les systèmes fiscaux étrangers et identifier les paiements susceptibles de générer des impôts supplémentaires.

L’administration des douanes et des impôts devra, en plus, identifier les entités liées aux multinationales opérant en RDC, analyser les systèmes fiscaux des pays où ces entités sont basées, et évaluer l’impôt supplémentaire qui pourrait être réclamé en vertu du nouvel engagement de la RDC avec l’OCDE. Cette tâche nécessitera également des investissements dans les infrastructures fiscales et la formation des équipes afin de maîtriser les règles internationales.

À court terme, il est probable que le secteur minier soit amené à payer davantage d’impôts, notamment sur les dividendes. La RDC applique un taux spécifique et dérogatoire de 10 % depuis le code minier de 2002, taux maintenu dans celui de 2018. À l’Île Maurice, le taux effectif sur les dividendes peut atteindre 3 % sous certaines conditions, ce qui pourrait représenter une opportunité pour la RDC. Cependant, pour d’autres types de paiements, tels que les intérêts, la situation est plus complexe, car le taux à Maurice est de 15 %, bien supérieur aux seuils de 9 % et 10 % fixés par l’OCDE.

Georges Auréole Bamba

Une nouvelle cérémonie officielle de signature de contrats de sous-traitance a été organisée par Kamoa Copper, filiale en RDC d’Ivanhoe Mines, et l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé. Au total, 20 contrats ont été annoncés pour les mois de juillet et août 2024, pour un montant total de 75 millions de dollars, avec des délais d’exécution pouvant aller jusqu’à trois ans.

Il n’a pas été clairement précisé si ces nouveaux contrats s’ajoutent aux 13 autres annoncés le 20 juillet 2024 ou s’il s’agit d’un complément. Les informations rapportées indiquent que des contrats ont été signés le 4 juillet pour un montant de 5,6 millions de dollars, et 14 autres le 22 août pour un total de 69,4 millions de dollars.

Le contrat le plus important de cette série a été attribué à l’entreprise Taky Corp. Créée seulement en 2023 sous la forme de Société par actions simplifiée unipersonnelle (Sasu), l’entreprise a su convaincre de sa capacité à réaliser des prestations de transport de minerais, avec à la clé un chiffre d’affaires de 13,6 millions de dollars.

Le président Félix Tshisekedi a fait de la sous-traitance une priorité politique, visant à permettre aux Congolais de capter une part maximale de la chaîne de valeur dans divers secteurs, notamment celui des mines, le plus important du pays. Le site internet de l’Autorité de régulation de la sous-traitance publie régulièrement de nombreux appels d’offres. Actuellement, une quarantaine d’appels d’offres de diverses compagnies sont disponibles sur le site.

Pour le secteur financier, cela représente une opportunité significative, notamment en matière de gestion de trésorerie, de préfinancements, ou encore de services de soutien pour les opérations à l’international. Le stock actuel d’appels d’offres disponibles sur le site de l’ARSP laisse présager la signature d’une centaine d’autres contrats dans les semaines à venir, avec une forte prédominance de Kamoto Copper (filiale de Glencore à 75 %) et de Tenke Fungurume Mining (filiale du groupe chinois CMOC).

Georges Auréole Bamba

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La République démocratique du Congo (RDC) pourrait devenir le moteur de la transformation économique de l’Afrique, grâce à ses minéraux stratégiques, selon un rapport publié le 4 septembre 2024 par le réseau mondial d’organisations de la société civile, Publish What You Pay (PWYP). Pour ce faire, les experts indiquent que le pays doit encore développer une véritable industrie de transformation de ces produits miniers.

D’après ce rapport, l’Afrique pourrait augmenter son produit intérieur brut (PIB) de 24 milliards de dollars par an et créer 2,3 millions d’emplois supplémentaires en s’intégrant dans les segments aval des chaînes de valeur des minerais de transition, tels que la conception, la fabrication et la commercialisation des technologies liées aux énergies renouvelables. Hébergeant près de 60 % des réserves mondiales de cobalt, un minerai essentiel à la production des batteries lithium-ion, et en tant que deuxième producteur mondial de cuivre, la RDC est idéalement placée pour tirer parti des opportunités dans ce secteur, alors que la demande pour ces ressources devrait croître de manière exponentielle avec la transition vers des économies à faible émission de carbone. La Banque mondiale prévoit notamment une augmentation de 500 % de la production mondiale de cobalt dans les années à venir pour répondre à cette demande croissante.

« La RDC connaîtrait le plus grand potentiel de création d’emplois sur le continent – nos estimations suggèrent que près de la moitié de ces opportunités se trouvent dans ce pays », indique le rapport intitulé « How can Africa make the most of its transition minerals ? ».

Cette publication intervient alors que plusieurs pays africains affichent de plus en plus leur volonté de transformer localement leurs matières premières pour mieux intégrer les chaînes de valeur mondiales. D’après les experts du PWYP, la RDC, l’Afrique du Sud, le Soudan, la Zambie et la République du Congo représentent 90 % des capacités actuelles de l’Afrique à accroître les exportations de produits minéraux transformés.

Pour réaliser ce potentiel, les autorités congolaises ont signé ces dernières années des accords avec des partenaires tels que l’Union européenne et les États-Unis pour soutenir la transformation locale des produits miniers destinés à l’exportation. « Cependant, ces engagements sont souvent contredits par d’autres politiques menées par ces mêmes partenaires de développement », soulignent les experts du PWYP. Ils ajoutent : « Les régions consommatrices ne devraient pas faire pression sur les pays africains pour qu’ils renoncent à leurs politiques industrielles favorisant le traitement et la transformation des minerais sur place. Elles devraient plutôt respecter leurs engagements en matière de transferts financiers et technologiques, renforcer les capacités industrielles des pays partenaires et garantir des avantages économiques aux citoyens africains ».

Moutiou Adjibi Nourou

Le secteur de l’éducation est celui qui nécessitera le plus de dépenses publiques en République Démocratique du Congo (RDC) dans le cadre de l’agenda de transformation structurelle de l’économie d’ici 2063, selon le rapport pays 2024 de la Banque africaine de développement (BAD), publié le 31 juillet dernier.

Sur un besoin d’investissements publics de 2,9 milliards de dollars par an d’ici 2063 pour accélérer le changement structurel, la BAD estime que l’éducation représentera 42,3 % du total, soit environ 1,2 milliard de dollars par an. Ce montant est supérieur à celui requis pour les infrastructures routières (34,9 %) et l’énergie (9,4 %).

Cette enveloppe reflète l’ampleur des défis auxquels la RDC est confrontée en matière de capital humain. Actuellement, le pays est à la traîne avec un indice de capital humain (ICH) de 0,37 en 2020, contre une moyenne de 0,40 pour l’Afrique subsaharienne, ce qui le place au 164e rang sur 174 pays dans le monde.

En outre, le marché de l’emploi devra absorber une proportion toujours croissante de jeunes en âge de travailler. Près de 60 % de la population congolaise, estimée à plus de 100 millions de personnes, est déjà composée de jeunes, et cette part pourrait encore augmenter dans les années à venir.

Dans un tel contexte, le renforcement du capital humain sera la clé de voûte de toutes les politiques ayant un impact sur l’économie en général et sur l’appareil productif en particulier. Selon la BAD, le secteur de l’éducation jouera un rôle crucial en fournissant au secteur privé une main-d’œuvre qualifiée. Bien que le pays ait déjà mis en place une politique de gratuité de l’éducation de base, le rapport souligne qu’il sera nécessaire d’aller encore plus loin dans les efforts pour répondre aux besoins futurs.

« Pour réussir l’insertion des jeunes, l’État pourrait miser sur l’enseignement technique et la formation professionnelle dont il faudra renforcer l’accès équitable, améliorer la qualité, mieux les valoriser dans le système éducatif et assurer son alignement sur les besoins du secteur privé. Enfin, le développement du secteur privé aura besoin d’un système d’enseignement supérieur performant, orienté vers la qualification et l’insertion professionnelle », préconise l’institution financière panafricaine.  

Espoir Olodo

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Début septembre 2024, les prix du carbonate de lithium et de l’hydroxyde de lithium sont tombés en dessous de 11 000 dollars la tonne, une première depuis juin 2021. Selon les données de Standard & Poor’s (S&P), le carbonate de lithium se négociait à 10 550 dollars la tonne au 4 septembre, tandis que la tonne d’hydroxyde de lithium était à 10 400 dollars. Le marché du lithium, dans une dynamique baissière depuis plusieurs mois, ne montre pas de signes d’amélioration. La semaine dernière, plusieurs sources concordantes ont rapporté que CATL, l’un des plus grands producteurs mondiaux de batteries, envisage de fermer sa mine de lithium dans la province chinoise de Jiangxi (qui représente 5 à 6 % de l’offre mondiale) en raison de la chute des prix et des coûts d’exploitations élevés. Comme cette entreprise chinoise, plusieurs acteurs du marché s’inquiètent de cette baisse prolongée. Pour les pays africains, futurs producteurs de lithium, comme la RDC, où les richesses en lithium de la région de Manono ont attiré plusieurs entreprises étrangères ces dernières années, l’état actuel du marché pourrait ralentir les plans de développement de ce secteur.

 

Selon le rapport « Comment l’Afrique tire profit des opportunités sur le marché du lithium » disponible sur Ecofin Pro, la plateforme d’Ecofin dédiée aux professionnels, les premières attributions de blocs d’exploration de lithium à des sociétés par la RDC remontent seulement à 2010. Très en avance sur d’autres minéraux stratégiques comme le cuivre ou le cobalt, l’intérêt de la RDC pour ses ressources de lithium est un peu plus récent et a coïncidé avec l’intérêt mondial accru pour cette matière première utilisée dans les batteries de véhicules électriques.

Dans son code minier promulgué en 2018, la RDC a classé le lithium dans la catégorie des métaux stratégiques avec le cobalt, le coltan et le germanium. Elle a instauré pour ces métaux une hausse de la redevance, qui passe de 2 % à 10 %. De plus, l’État exige des participations dans les différents projets, par le biais de la Société commerciale et minière du Congo (Cominière SA), qu’il détient à 90 %. Cette dernière a ainsi conclu différents accords avec les entreprises étrangères sur les découvertes majeures réalisées à ce jour. Il faut rappeler que le plus grand projet de lithium de la RDC reste celui de Manono, où l’Australien AVZ Minerals prédisait en 2021 une capacité de production annuelle de 700 000 tonnes de concentré de spodumène et 45 375 tonnes de sulfate de lithium primaire.

Un marché du lithium sous pression

Selon Ecofin Pro, les prix du carbonate de lithium ont connu une baisse significative passant d’un record de 81 360 dollars par tonne en novembre 2022 à 20 782 dollars par tonne en février 2024, soit le niveau le plus bas affiché sur une période de deux ans. Cette tendance baissière a continué dans les mois qui ont suivi. Comme mentionné plus haut, l’hydroxyde de lithium, extrait de lacs salés ou de saumures et utilisé principalement dans les batteries au phosphate de fer et de lithium (LFP), a vu don prix baisser à 10 550 dollars la tonne début septembre. Quant au carbonate de lithium, issu de l’extraction du minerai de spodumène et utilisé principalement dans les batteries au nickel, cobalt et manganèse (NCM), son prix a baissé à 10 400 dollars la tonne.

La principale raison évoquée par les analystes pour expliquer cette chute durable des prix est le ralentissement des ventes de voitures électriques (VE), surtout en Chine (qui représente 60 % des immatriculations mondiales de VE). Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les nouvelles immatriculations de voitures électriques ont augmenté de 35 % en 2023, un ralentissement notable par rapport à la croissance de 82 % en 2022. D’après une note publiée le 16 septembre par le site Carbon Credits, la reprise économique incertaine de la Chine et la suppression progressive des subventions pour les VE ont également freiné la demande.

Évolution du prix du lithium depuis 2020

1 LithiumSource : Trading Economics

L’état du marché est l’une des raisons évoquées par la société chinoise CATL « pour ajuster sa production de lithium dans la province méridionale de Jiangxi ». « Sur la base des conditions récentes du marché du carbonate de lithium, l’entreprise prévoit d’ajuster la production de carbonate de lithium à Yichun », a déclaré la société à Reuters, suite à la publication d’un rapport d’analystes indiquant qu’elle avait suspendu les opérations à la mine de lithium.

En Afrique, où plusieurs pays se positionnent pour produire également du lithium, les inquiétudes grandissent aussi. Dans une sortie relayée par plusieurs médias internationaux, Martin Ayisi, directeur de la Commission des minéraux du Ghana, a déclaré que le projet de lithium phare du pays (Ewoyaa), où une production annuelle d’environ 360 000 tonnes est attendue, risque d’être interrompu. « Il en coûtera environ 650 dollars à Atlantic Lithium pour produire une tonne de concentré de lithium et, avec un prix (du spodumène de lithium, NDLR) juste au-dessus de 700 dollars, cela nous inquiète », a-t-il déclaré.

Un obstacle de plus

Sur les 1175 projets miniers en cours d’exploration et de développement sur le continent africain recensé par Ecofin Pro, 47 portent sur le lithium. Sur les 47 projets de lithium, quatre sont localisés en RDC.

Projets de lithium répertoriés par Ecofin Pro en Afrique

1 projet

Malgré l’engouement autour du lithium en RDC au cours de ces dernières années, le pays ne fait toujours pas partie du cercle des producteurs. Pour cause, un litige survenu sur le plus grand gisement du pays, celui de Manono, l’une des plus importantes réserves non exploitées de lithium à l’échelle mondiale, avec environ 400 millions de tonnes de ressources minérales contenant 1,65 % de lithium, selon les estimations d’AVZ. En 2022, AVZ annonçait la signature par la ministre des Mines de l’époque, Antoinette N’Samba Kalambayi, d’un décret attribuant une licence d’exploitation. Cependant, le projet s’est rapidement retrouvé au centre d’un différend judiciaire. La société australienne revendique 75 % d’intérêts, tandis que Cominière, son partenaire congolais, affirme que l’accord de coentreprise entre les deux parties a pris fin. Cominière a annoncé fin octobre 2023 un accord avec la société chinoise Zijin Mining, pour développer une mine de lithium sur la licence d’exploration de lithium précédemment détenu par sa coentreprise avec AVZ. Toutefois, une décision de la Chambre de commerce internationale lui a interdit toute mesure visant à « explorer et exploiter, directement ou indirectement », le projet de lithium Manono revendiqué par AVZ.

Dans un communiqué publié en août 2024, AVZ Minerals accuse par ailleurs la RDC d’avoir violé l’ordonnance judiciaire susmentionnée (en délivrant un permis d’exploitation à la coentreprise entre Cominière et Zijin) et réclame des pénalités s’élevant à 73,85 millions $. Elle a indiqué être en discussion avec le gouvernement congolais pour « tenter de résoudre à l’amiable le différend concernant l’octroi d’un permis d’exploitation minière pour le projet de lithium à Manono ».

Pour le moment donc, la baisse des prix sur le marché ne semble pas être la raison qui justifie le retard de la RDC dans le développement de son projet phare (et le plus avancé) de lithium. En attendant un dénouement pour cette affaire qui doit être encore jugée sur le fond, notons qu’une autre société (dénommée AJN Resources) a annoncé le 31 mai dernier le début de travaux de forage sur son projet Manono Nord-Est pour trouver des minéralisations de lithium et d’étain. La compagnie compte notamment sur la proximité du projet avec le site au cœur du litige entre AVZ et Cominière.

Perspectives du marché de lithium

Les enjeux pour la RDC du développement d’une industrie du lithium sont simples à comprendre. Le pays, dont les revenus miniers sont passés d’une moyenne de 4 milliards $ sur la période 2013-2017 à une moyenne de 5,5 milliards $ sur la période 2018-2022 selon le FMI, disposerait d’une nouvelle source de recettes dans le secteur. Si la RDC doit encore résoudre les problèmes ci-dessus évoqués pour concrétiser cet espoir, l’évolution du marché est un paramètre à surveiller de près, car elle pourrait influencer les décisions de développement des compagnies.

Selon Adam Megginson, un analyste cité par le média INN et relayé dans un rapport d’Ecofin Pro, « si les perspectives à long terme du marché du lithium restent reluisantes, les niveaux actuels de prix assez bas sont préoccupants, surtout pour les entreprises qui ne l’avaient pas prévu. Un environnement de prix constamment plus bas […] peut également suspendre certaines des sources d’approvisionnement les plus coûteuses et éliminer les projets prévus plus coûteux fondés sur des prix élevés », a-t-il déclaré.

L’annonce par CATL de ses plans de réduction de production a eu comme effet de « soulager » dans une certaine mesure le marché du lithium, même si les prévisions d’excédents sur le marché sont maintenues. Les analystes semblent s’accorder sur le fait que des réductions supplémentaires de l’offre pourraient être nécessaires pour que le marché revienne à un état d’équilibre d’ici 2025. Pour le moment, c’est un sentiment d’incertitude qui prévaut à court terme sur le marché du lithium et la donne ne devrait pas changer avant 2026 où une reprise des prix est prévue par les analystes de Guotai Junan Securities Co.

Louis-Nino Kansoun

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On September 16, 2024, the World Bank announced a $200 million funding commitment for climate risk prevention and management in the Democratic Republic of Congo (DRC). This financing was yielded by a 2022 partnership agreement to help the country fight climate better. The deal is valid until 2026.

According to the Congolese Ministry of Interior, the funds will be managed by the World Bank and used to support the country's National Adaptation Plan (PNA). This plan includes installing early warning systems to prevent future disasters and rebuilding damaged infrastructure. 

World Bank Country Director Albert Zeufack emphasized the need for preventive investments, noting that the DRC faces increasing risks from climate hazards like flooding, soil erosion, and drought. In late 2023 and early 2024, extreme rainfall affected 18 of the 26 provinces, leading to record levels of the Congo River. UNICEF reported over 300 deaths and two million displaced people due to floods that destroyed nearly 100,000 homes, 1,325 schools, and 267 health centers.

However, the $200 million from the World Bank may not be enough for the DRC to effectively address climate risks. The country ranks fifth globally in exposure to climate change and has very low adaptive capacity. To meet its goal of reducing greenhouse gas emissions by 21% by 2030, the DRC can only fund 2% of what is needed; the rest relies on external support.

Overall, Africa needs $331 billion for adaptation measures by 2030, according to the State and Trends in Adaptation in Africa Report 2021  How Adaptation Can Make Africa Safer, Greener and More Prosperous in a Warming World.

OS

Le ministre des Hydrocarbures, Aimé Molendo Sakombi, a présidé, le 17 septembre 2024, la cérémonie de pose de la première pierre d’une unité de stockage des produits pétroliers terrestres et d’aviation (Jet A1) à Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). À l’occasion, on a appris que cette infrastructure, officiellement appelée « terminal de stockage des produits pétroliers », est développée dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) entre la Société nationale des hydrocarbures (Sonahydroc) et la société Kivu pétrole stockage logistique SA (KPS Log).

Basée à Goma, KPS Log ambitionne de devenir le leader du marché de la fourniture et de la distribution de produits énergétiques de haute qualité dans l’est de la RDC, et ce partenariat public-privé (PPP) lui en ouvre, au moins en partie, les portes. Bien que les détails de l’accord ne soient pas encore connus, on sait que l’unité, dont la construction vient de débuter, s’étendra sur une superficie de quatre hectares et disposera d’une capacité opérationnelle de 9 000 m³ pour l’ensemble des produits pétroliers. Cette nouvelle capacité est pratiquement le double de celle de son installation actuelle de stockage. Située à Bukavu, elle a une capacité de 5 000 m³.

Lors de la cérémonie de pose de la première pierre, le ministre des Hydrocarbures a souligné que ce projet jouera un rôle clé dans les efforts visant à renforcer les infrastructures énergétiques dans une région confrontée à de nombreuses difficultés d’approvisionnement en carburant. Il a ajouté que le projet est « en parfaite harmonie » avec le programme d’actions du gouvernement et la feuille de route du ministère des Hydrocarbures, qui visent à améliorer le système d’approvisionnement en produits pétroliers dans l’est du pays. En augmentant les capacités de stockage de la région, les autorités espèrent aussi que le projet contribuera à réduire les coûts de distribution dans cette zone.

Dans cette même optique, le ministère des Hydrocarbures a instauré, il y a un mois, le marquage moléculaire des produits pétroliers. Ce programme vise à éradiquer la fraude dans le secteur de la distribution afin d’optimiser les recettes publiques. Il n’est pas exclu que la nouvelle unité de stockage joue un rôle clé dans ce processus. Le nom même, « terminal de stockage des produits pétroliers », attribué à cette infrastructure, en dit long de ce point de vue.

Les dirigeants de Kivu Pétrole ont également indiqué que, par ce projet, ils cherchent à réduire la dépendance aux infrastructures obsolètes en intégrant des technologies avancées. Ils ont précisé que l’infrastructure sera équipée de divers dispositifs modernes respectant les normes rigoureuses de l’American Petroleum Institute (API) et inclura une technologie anti-fraude pour assurer un meilleur suivi des carburants distribués. L’efficacité de ces améliorations sera appréciée à l’issue des travaux, qui devraient durer 16 mois.

Olivier de Sousa

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The Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria will help the Democratic Republic of Congo (DRC) fight mpox with $9.5 million in funding. The Global Fund announced the support on September 18. 

The facility aligns with the Congolese government's National Preparedness and Response Plan and covers nearly 20% of the $49 million needed for the plan. Mostly, the monies will be directed to six provinces heavily impacted by the outbreak and Kinshasa, the capital. 

This approach seeks to ensure the optimal use and impact of the funds. In detail,  the strategy includes actions like improving disease surveillance systems, enhancing laboratory and diagnostic capabilities, and implementing infection prevention measures, with a strong emphasis on community mobilization.

"Stopping the spread of the disease requires a strong network of trusted community health workers, health educators, and other local stakeholders," said Global Fund Executive Director Peter Sands, highlighting the importance of local health workers in this effort.

For his part, Congolese Health and Social Welfare Minister Roger Kamba said: "Our partnership with the Global Fund and other health partners has demonstrated its ability to contain infectious diseases... We are determined to continue this work and respond strongly to mpox. The fight against the current mpox epidemic is a top priority for our ministry, and we are focusing on strengthening the community response."

The Global Fund and the DRC are long-standing partners. Since 2003, the Fund has invested nearly $3.2 billion in the Central African country, helping it fight various infectious diseases.

The DRC has been fighting mpox for several months. From January to now, around 22,000 people have been infected. More than 716 lost their lives, according to the National Public Health Institute. 

Last week, the DRC received 10 tonnes of medical supplies from the World Health Organization (WHO), adding to 265,000 vaccine doses secured prior. After the September 13 Council of Ministers, the government reported: "The process of acquiring 3 million doses of children's vaccines is sufficiently advanced with the Japanese. A further 100,000 doses of vaccine are expected from France"

Since January, nearly 22,000 people have been affected by the mpox epidemic in the DRC, resulting in over 716 deaths, according to data from the National Institute of Public Health. The government announced last week that it would run a vaccination campaign from October 2 to 11, 2024.

Georges Auréole Bamba

The Democratic Republic of Congo (DRC) plans to allocate $65.3 million (186.8 billion Congolese francs) to the digital sector in line with its 2024-2026 Public Investment Program (PIP). According to Congolese authorities, the funds will focus on boosting connectivity and digital inclusion.

The country’s telecom watchdog, ARPTC, explained that the government wants to extend its fiber optic network from 8,160 km now to 50,000 km. This would enable the Congolese people to have greater access to high-speed internet, and consequently bolster the digital economy and trade.

The government, the ARPTC also noted, will boost digital inclusion by focusing on services, content, and regulations. 

According to the United Nations E-Government Index 2024 (EGDI), the DRC ranks 179th out of 193 countries and 44th in Africa, dropping four places since 2022. With a score of 0.2715 out of 1, it is far behind Denmark (0.9847) and South Africa (0.8616). In Central Africa, it ranks above Chad and the Central African Republic but below Gabon, which leads the region with a score of 0.5741.

The digital industry is slowly developing in the DRC, primarily driven by the private sector in areas like services, training, and startup support. While human capital in this sector is limited, there have been improvements since 2018 with the rise of internationally recognized digital leaders.

The governance and regulatory framework also needs enhancement to support a strong digital economy. In 2022, the DRC adopted a law supporting startups and is working with the International Monetary Fund to create a more attractive business environment for investors, both local and foreign. 

The digital industry is one of the focus of the 2024-2026 public investment program (PIP), in line with the DRC’s ambition for economic diversification. This initiative marks a return to development efforts that were interrupted in 1991 due to a breakdown in international cooperation and economic decline.

Successful investments in the DRC’s digital industry could yield major benefits across various sectors, including e-commerce, tax collection, logistics, and transport. The Global System Operators Association (GSMA) notes that countries adopting digitized public services typically see an increase in direct tax revenues by 1.2% to 1.3% of GDP. These improvements could enhance long-term economic growth prospects for the DRC while fostering inclusive development.

Muriel Edjo

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