Dans son rapport 2024, qui classe 194 pays selon l’indice de développement des services publics en ligne, les Nations unies révèlent que la République Démocratique du Congo (RDC) occupe la 179e place mondiale et la 44e place africaine, enregistrant ainsi un recul de quatre positions par rapport à 2022.
En effet, l’indice de développement de l’e-gouvernement du pays a baissé de 0,305 7 en 2022 à 0,206 7 en 2024. Ce score est en dessous des moyennes mondiale (0,575 4), africaine (0,386 2) et même de la sous-région Afrique centrale (0,265 1).
Le document n’explique pas les raisons de ce recul. Les Nations unies estiment plutôt que la RDC fait partie des pays qui « disposent d’une infrastructure et d’un capital humain modérément développés qui, bien que limités, peuvent soutenir l’expansion des services en ligne et contribuer au développement global de l’e -gouvernement ».
Dans son Plan national numérique horizon 2025 (PNN), adopté en 2019, la RDC a inscrit la transformation numérique de l’administration comme un pilier de son efficacité publique et un levier essentiel de sa croissance économique et sociale. En 2022, le PNN affichait déjà un taux d’avancement de 41 % avec 11 projets clôturés et 17 en cours de réalisation, sur un total de 69, selon le dernier rapport d’évaluation publié par l’Agence de développement du numérique (ADN) en janvier 2023.
Parmi les projets en cours de réalisation figuraient les services intégrés d’identification numérique de la population et des services publics, comprenant une démarche publique en ligne via une plateforme de visas, une plateforme de cartes d’identité et de passeports en ligne, ainsi que des centres d’appels pour les services publics et d’autres services. On trouve également la numérisation du cadastre et le développement de plateformes de paiement électroniques pour les taxes, impôts, redevances, contraventions, et autres.
Pour respecter l’échéance prévue à l’horizon 2025, le gouvernement s’était fixé des objectifs : atteindre un taux de réalisation de 65 % du PNN en 2023, 83 % en 2024 et 100 % en 2025. Cependant, il est difficile de savoir s’il a réussi à atteindre ces objectifs, le dernier rapport d’évaluation rendu public datant de janvier 2023.
Dans une étude publiée en novembre 2023, trois chercheurs du département d’économie de l’October University for Modern Sciences and Arts du Caire, en Égypte, ont estimé qu’une augmentation de 10 % du pourcentage d’individus utilisant les services administratifs en ligne est associée à une hausse de 0,4 % à 1,6 % du Produit intérieur brut (PIB) par habitant dans les pays européens, selon le type d’utilisation d’Internet. En République démocratique du Congo, l’impact pourrait être similaire.
Muriel Edjo
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Selon un nouveau rapport publié le lundi 30 septembre 2024 par le géant minier BHP, la demande mondiale de cuivre devrait croître d’un million de tonnes par an jusqu’en 2035. Cette prévision ouvre des perspectives intéressantes pour la République démocratique du Congo (RDC), qui a produit 2,8 millions de tonnes de ce métal en 2023 et prévoit d’augmenter ses volumes de production dans les années à venir.
Dans le rapport de BHP intitulé « BHP Insights : How Copper Will Shape Our Future », consulté par Bankable, il est précisé que le taux de croissance de la demande mondiale de cuivre jusqu’en 2035 sera deux fois supérieur à celui observé au cours des 15 dernières années. Selon les projections, d’ici 2050, la demande mondiale de cuivre devrait augmenter de 70 %, atteignant 50 millions de tonnes par an, principalement en raison de la transition énergétique et des technologies émergentes. Le rapport indique que la contribution du secteur de la transition énergétique à cette demande passera de 7 % aujourd’hui à 23 % d’ici 2050, tandis que celle du secteur numérique devrait croître de 1 % à 6 %. En outre, la demande de cuivre pour les véhicules électriques devrait doubler, représentant 20 % de la demande totale d’ici 2040, selon le document.
Ces nouvelles prévisions interviennent quelques semaines après que BHP a signalé que l’excédent actuel sur le marché du cuivre devrait se poursuivre et même se renforcer légèrement en 2025. Selon les informations relayées fin août par l’Agence Ecofin, cet état excédentaire serait attribué à une forte contraction du secteur du logement en Chine, premier consommateur mondial de cuivre. Après avoir atteint un prix record de 10 800 dollars la tonne en mai 2024, les prévisions de hausse à 15 000 dollars en 2025 ont été révisées à la baisse. Par exemple, Goldman Sachs s’attend désormais à ce que le prix du cuivre recule à 10 100 dollars la tonne en 2025.
Bien que les analystes se soient toujours accordé ces derniers mois sur des perspectives à long terme solides pour le marché du cuivre, le regain d’optimisme suscité par les nouvelles prévisions de BHP mérite d’être surveillé du côté de la RDC, désormais deuxième producteur mondial, devant le Pérou. De plus, ces nouvelles données interviennent quelques jours seulement après l’annonce par Zijin Mining (copropriétaire du plus grand projet congolais avec Ivanhoe Mines) de plans en cours pour atteindre son objectif de production d’un million de tonnes par an sur le projet Kamoa-Kakula. Il convient de rappeler que cette mine, entrée en service en 2021, a été le principal moteur de l’augmentation des volumes de production de la RDC au cours des deux dernières années. Actuellement, le projet dispose d’une capacité de production de 600 000 tonnes par an.
Pour la République Démocratique du Congo (RDC), le boom actuel du cuivre représente, si les projets en cours se concrétisent, une opportunité significative d’augmenter les revenus générés par ce secteur. Cependant, cela soulève également des questions cruciales concernant le positionnement du pays au sein de la chaîne de valeur du cuivre, qui inclut également le raffinage.
Selon les données de l’International Copper Study, l’Afrique n’a fourni que 9 % de la production mondiale de cuivre raffiné en 2022, malgré la présence de deux des dix premiers producteurs mondiaux, dont la RDC. Cette situation met en évidence la nécessité pour le pays d’investir dans des infrastructures de raffinage et de transformation afin de maximiser la valeur ajoutée de ses ressources.
Louis-Nino Kansoun
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A Belgian delegation focused on construction will be in Kinshasa from October 5 to 10. The delegation includes executives of small, medium, and big businesses. They will explore business opportunities in the Democratic Republic of Congo (DRC).
"The mission will offer the opportunity to organize targeted business-to-business (B2B) meetings in different sectors. Although these meetings are not part of the collective program, they will enable participating companies to explore opportunities specific to their fields of activity,"explained Hub Brussels, one of the event's co-organizers along with the DRC’s Construction Confederation, the CCRD.
This will be the third Belgian economic mission in the DRC this year. In March, around 77 Belgian companies sent executives to Kinshasa. The Brussels Region was the organizer. Another mission focused on mining visited Lubumbashi in May. It was organized by the Fédération des entreprises du Congo (FEC).
The upcoming mission will include business meetings and thematic discussions, which are important as the DRC emphasizes local subcontracting. Current laws state that companies at least 51% owned by Congolese nationals should benefit from these opportunities. The mission will take place mostly in the capital, Kinshasa.
Some observers believe that the skills gap in certain sectors presents opportunities for international partnerships if negotiated properly. The DRC’s Subcontracting Regulator estimates that the DRC could generate $8 billion in annual sales through subcontracting.
GAB
The Democratic Republic of Congo (DRC) was Tanzania's top export destination within the East African Community (EAC) in the 2022-2023 fiscal year. The revelation comes from the latest report of the Central Bank of Tanzania (BoT). The Apex bank reports that the DRC imported $306.8 million worth of goods from Tanzania, up 22.4% year-on-year.
The DRC took over Kenya which purchased $288.8 million worth of goods from Tanzania in 2022-2023, against $449.2 million the year before.
In 2022-2023, the DRC absorbed 23.6% of Tanzania’s goods exports to the EAC. Worldwide, President Tshisekedi’s country was Tanzania's sixth-largest export market over the period under review. It came behind India, South Africa, the United Arab Emirates, Switzerland, and China.
While the BoT did not explain why Tanzania’s exports to the DRC surged, analysts suggest that non-tariff barriers on agricultural products have affected trade with Kenya, previously its top buyer in the EAC.
However, Congolese investors keep struggling to tap into the Tanzanian market. In 2022-2023, the DRC exported only $2.7 million worth of goods to Tanzania or less than 1% of Tanzania’s total imports from the EAC. The year before, DRC exports to Tanzania amounted to $3 million. Meanwhile, Kenya supplied 77.6% of Tanzania's total imports in 2022-2023.
The Democratic Republic of Congo officially joined the EAC in July 2022.
Espoir Olodo
La Première ministre Judith Suminwa a récemment fixé un délai de deux semaines aux autorités compétentes pour présenter des propositions concrètes visant à résoudre les défis qui maintiennent le franc congolais (CDF) à un niveau historiquement bas. Elle a souligné que cette situation est en grande partie attribuable à la spéculation, un phénomène qu’elle considère comme un facteur majeur qui « sape les efforts budgétaires et monétaires » du gouvernement.
La Première ministre a mis en exergue l’importance de combattre la spéculation, qu’elle estime être alimentée par « certains bureaux de change en collusion avec certaines banques ». Selon elle, ces pratiques aggravent la dépréciation du franc congolais. Les chiffres récents fournis par la Banque centrale du Congo révèlent une perte de 479 % de la valeur du franc congolais entre juillet 2005 et juillet 2024.
Jusqu’à récemment, cette dévaluation était en partie attribuée aux faibles réserves de change du pays, qui ne couvraient guère plus d’un mois d’importations. En outre, les crises internationales, qu’elles soient économiques ou politiques, ont provoqué des chocs ayant renforcé la valeur du dollar américain. Ce renforcement a accentué la dépréciation des monnaies qui en dépendent, comme le franc congolais.
Les propositions demandées par Judith Suminwa seront scrutées, en particulier celles liées aux bureaux de change. Il faut néanmoins dire que ces bureaux ont un impact limité sur le marché des devises, avec des volumes de transactions relativement modestes. Entre janvier et juillet 2024, les bureaux de change n’ont réalisé que 2,16 millions de dollars de ventes, contre 4,68 milliards de dollars pour les banques, qui dominent largement ce marché.
En effet, les banques représentent près de 90 % des volumes totaux des transactions, qu’il s’agisse d’achats ou de ventes de dollars américains. Cette domination s’explique par leurs importantes réserves en devises. Par ailleurs, le marché des changes est largement orienté vers les opérations d’achat de dollars, ce qui accentue la demande et exerce une pression à la baisse sur la valeur du CDF. Même dans l’économie informelle, les taux de change appliqués par les cambistes de rue restent très proches de ceux publiés par la Banque centrale.
Au début de l’année 2023, plusieurs facteurs ont entraîné une forte spéculation, provoquant une dépréciation significative du franc congolais. Cependant, depuis la fin du premier semestre, cette monnaie a montré des signes de résistance, malgré les incertitudes liées aux décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur le dollar. Cette accalmie s’est confirmée, et en 2024, le CDF affiche une résilience remarquable, surtout lorsqu’il est comparé à d’autres monnaies africaines.
Georges Auréole Bamba
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President Félix Tshisekedi began a three-day visit to Hungary on September 29, 202. According to the DRC presidency, his trip will include political discussions, as Hungary currently holds the presidency of the Council of Europe. Observers believe this could be an opportunity for the DRC to ask Hungary to speak out against "Rwandan aggression" in the eastern part of the country.
The visit will also focus on economic matters. "To bolster their partnership, Hungary and the DRC will sign economic cooperation agreements in priority sectors such as agriculture, infrastructure, and energy production in the DRC," stated the Congolese presidency.
Tshisekedi is with several ministers, including the ministers of Foreign Affairs, Agriculture, Infrastructure, and Hydraulic Resources, as well as executives from the Congolese lithium company. The Congolese leader will also visit Hungarian industries, especially those involved in technological innovation.
While it's unclear if lithium battery production is a main focus of Tshisekedi's agenda, Hungary has valuable experience to share in this area. In recent years, the European nation has become a leading producer of lithium batteries.
The DRC aims to build a value chain around resources linked to the energy transition, such as lithium. The African country has recently established a Battery Council to develop conditions for producing essential components for electric mobility.
Georges Auréole Bamba
Microsoft co-founder, Bill Gates, met with the President of the Democratic Republic of Congo (DRC), Félix Tshisekedi, on September 24. During the meeting, Gates explored the possibility of improving satellite internet connectivity to bolster education in the DRC. According to the Ministry of Health, the American billionaire requested the audience.
If the project moves forward, Gates might implement his satellite internet solution on a large scale using technology from Kymeta, a company in which Microsoft invested $85 million in 2020. This would give Gates an edge over Elon Musk, whose Starlink services are currently banned in the DRC due to licensing issues.
Bill Gates expressed interest in the DRC's agricultural sector, which needs substantial investment to meet national demand and develop its potential as a food exporter. He also mentioned support from the Gates Foundation for public health initiatives, particularly in fighting diseases like polio.
Few days before the meeting, Congolese Minister of Higher Education Marie-Thérèse Sombo launched the "One student, one computer" project. This project aims to make university training more innovative. "This project aims for inclusiveness and equity, as it grants the same opportunities to all students, without distinction," the official said, quoted by Radio Okapi.
Though it was not reported, Gates and Tshisekedi may have also talked about mining. In November 2023, KoBold, a company active in Zambia's copper sector, expressed interest in expanding into the DRC. KoBold's main shareholder is Breakthrough Energy Ventures, which includes several billionaires like Gates and Jeff Bezos.
Georges Auréole Bamba
Le ministre des Finances, Doudou Fwamba (photo), a récemment annoncé sur les réseaux sociaux que les indemnités de fin de service des collaborateurs directs (membres des cabinets) des ministres sortis du gouvernement lors du remaniement ministériel de mai 2024 seront versées en deux phases au mois de novembre prochain. La première phase de paiement se déroulera du 1er au 10 novembre, tandis que la seconde est prévue du 25 au 30 novembre.
Le ministre Doudou Fwamba a également précisé que cette organisation des paiements reflète une nouvelle approche de gestion fondée sur la transparence et l’efficacité budgétaire. « Il n’y a aucun blocage à ce stade. Votre rémunération est un droit, et non une faveur. Les dépenses publiques sont désormais programmées dans le PTR (plan de trésorerie) pour assurer la stabilité du cadre macroéconomique », a-t-il affirmé lors de son échange avec le public sur le réseau X (anciennement Twitter).
Plusieurs facteurs ont contribué au retard du paiement de ces indemnités par le gouvernement actuel. Ce dernier s’est concentré sur le respect des engagements pris dans le cadre du programme avec le Fonds Monétaire International (FMI) et a poursuivi la rationalisation de la gestion de la trésorerie publique. L’objectif de ces efforts est d’améliorer la programmation des dépenses publiques et d’assurer une meilleure gestion des finances de l’État.
Des membres des cabinets des ex-ministres ont exprimé leur inquiétude quant au retard dans le paiement de leurs indemnités, soulignant que, bien que les frais des hauts responsables, notamment les ministres, aient déjà été réglés, eux restaient toujours en attente. À l’approche du début du quatrième trimestre et de la fin de l’année, ils craignaient que leurs droits ne soient reclassés en « dette intérieure », ce qui aurait rendu le paiement plus compliqué et prolongé les délais de versement.
En annonçant des dates précises pour les paiements, le ministre des Finances espère ainsi dissiper les incertitudes des membres des cabinets concernés. Cependant, la véritable tranquillité d’esprit ne viendra qu’avec les paiements effectifs. Le montant exact des indemnités n’a pas été rendu public, mais une fois versées, ces sommes constitueront un apport financier supplémentaire, que les bénéficiaires pourront utiliser pour stimuler leur consommation ou renforcer leur épargne, en fonction de leurs priorités.
GAB
La mine de Kamoto, où Glencore a annoncé une production de 88 000 tonnes de cuivre et 11 700 tonnes de cobalt au premier semestre, est au centre d'un différend avec la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD). Cette administration réclame à la Kamoto Copper Company (KCC), détenue conjointement par Glencore (75 %) et Gécamines (25 %), le paiement de 895 millions de dollars de redevances impayées.
Aucune déclaration officielle n’a encore été faite concernant le litige. Il est donc pour l’instant difficile de déterminer comment la DGRAD a établi ce montant, et encore moins de connaître la période couverte. Toutefois, des détails rapportés en fin de semaine dernière par la presse internationale indiquent que la DGRAD a pris des mesures pour contraindre Glencore à s’acquitter de ces redevances. Ces mesures incluent le gel des comptes bancaires ainsi que la fermeture temporaire d’un entrepôt de la filiale du groupe.
Selon Bloomberg, la production de KCC n’est pas affectée pour le moment. Cependant, tout changement de situation pourrait creuser davantage l’écart entre Glencore et le chinois CMOC, qui a supplanté Glencore en 2023 pour devenir le premier producteur mondial de cobalt.
Selon le rapport d’activité de Glencore pour le premier semestre 2024, publié il y a quelques semaines, KCC demeure la plus grande mine de cuivre et de cobalt du groupe en RDC, devant Mutanda. Plus précisément, parmi les 100 600 tonnes de cuivre et les 14 400 tonnes de cobalt produites par le groupe dans le pays durant cette période, KCC a contribué à hauteur de 88 % pour le cuivre et de 81 % pour le cobalt.
Dans un contexte de baisse des prix, la compagnie suisse prévoit de produire entre 35 000 et 40 000 tonnes de cobalt en 2024, alors que ses mines avaient enregistré une production de 41 500 tonnes en 2023. En revanche, son rival CMOC, qui a vu sa production de cobalt augmenter de 174 % en 2023 pour atteindre 55 526 tonnes, n’a pas prévu de réduction de sa production.
Le litige entre Glencore et la RDC devrait raviver les interrogations sur les bénéfices que tire le pays de l’exploitation de ses ressources minérales, qui sont stratégiques pour la transition énergétique. En tant que premier producteur mondial de cobalt et deuxième producteur mondial de cuivre, la RDC a généré, entre 2018 et 2022, une moyenne de 5,5 milliards de dollars de recettes provenant de son secteur minier, contre une moyenne de 4 milliards de dollars sur la période 2013-2017, selon le FMI. Cette hausse est attribuée par l'institution à plusieurs facteurs, dont le nouveau code minier, qui a augmenté les redevances et imposé de nouvelles taxes, ainsi qu’à l'augmentation de la production et des prix du cuivre et du cobalt.
Selon les déclarations de Glencore, les paiements totaux de taxes et de redevances effectués par KCC en RDC se chiffrent à 2,3 milliards de dollars entre 2021 et 2023.
Louis-Nino Kansoun
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En 2022/2023, la République Démocratique du Congo (RDC) a été le principal marché d'exportation de marchandises pour la Tanzanie au sein de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), selon le dernier rapport annuel de la Banque centrale de Tanzanie (BoT).
Au cours de cette année fiscale achevée en juin 2023, la République Démocratique du Congo (RDC), deuxième plus vaste pays d'Afrique, a importé pour 306,8 millions de dollars de biens en provenance de la Tanzanie. Ce montant représente une augmentation de 22,4 % par rapport à l'année précédente, permettant ainsi à la RDC de surpasser le Kenya, traditionnel partenaire commercial de la Tanzanie. En effet, les importations kenyanes ont chuté à 288,8 millions de dollars en 2022/2023, contre 449,2 millions de dollars l'année précédente.
La RDC, devenue officiellement le 7ᵉ membre de la CAE en juillet 2022, absorbe désormais 23,6 % de l'ensemble des exportations de biens de la Tanzanie vers cette zone économique régionale. Sur le plan des échanges mondiaux, la RDC se positionne également comme le 6ᵉ marché d'exportation de la Tanzanie, derrière des pays tels que l'Inde, l'Afrique du Sud, les Émirats Arabes Unis, la Suisse et la Chine.
Bien que la BoT n'ait pas fourni d'explications sur l'augmentation des exportations vers la RDC, les observateurs estiment que cette tendance s'explique par un contexte où des barrières non tarifaires, notamment sur les produits agricoles, ont été imposées sur les exportations à destination du Kenya.
Il reste néanmoins encore beaucoup à faire pour que les investisseurs privés congolais et les acteurs commerciaux profitent pleinement du potentiel du marché tanzanien. En 2022/2023, la RDC n'a exporté que pour 2,7 millions de dollars de marchandises vers la Tanzanie, un chiffre en baisse par rapport à l'année précédente (3 millions dollars), représentant moins de 1 % des importations totales de la Tanzanie depuis la CAE. En comparaison, le Kenya a fourni 77,6 % des importations totales de la Tanzanie durant la même période.
Espoir Olodo
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