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Equipe Publication

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Au rythme actuel de réduction des émissions, les compagnies minières risquent d’être 40 % en dessous de la cible nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 °C d’ici 2030, comme prévu par l’Accord de Paris. Cette prévision provient d’un nouveau rapport publié par le cabinet dss+ suite à une étude menée auprès de 52 sociétés minières qui révèle un écart préoccupant entre les ambitions affichées et les progrès réalisés.

Selon le document intitulé « Decarbonising mining in an era of growing demand for critical metals and minerals » et lu par Agence Ecofin, les compagnies minières ont réduit en moyenne leurs émissions à un rythme annuel de 2 % entre 2018 et 2021. Ce taux, « encore d’actualité », serait largement inférieur aux 4,5 % nécessaires, selon la firme, pour atteindre les objectifs climatiques de ce secteur (voir graphique ci-dessous).

D’après le rapport, cet écart s’explique par plusieurs facteurs structurels parmi lesquels on retrouve la baisse de la qualité des minerais qui oblige les exploitants à intensifier les efforts d’extraction, augmentant ainsi les besoins énergétiques pour la ventilation et le refroidissement des mines profondes. D’autres difficultés résident dans le suivi des émissions, en particulier celles dites de Scope 3, qui incluent les émissions générées en aval par le transport ou la transformation des ressources. Ces émissions représentent jusqu’à 60 % du total des gaz à effet de serre du secteur, mais elles sont encore mal prises en compte dans les stratégies de décarbonation des compagnies. Par ailleurs, selon les dirigeants d’entreprises interrogés par dss+, la décarbonation dans le secteur minier est entravée par plusieurs autres obstacles tels que des décisions fragmentées entre sites, un suivi insuffisant des émissions, et des politiques peu incitatives pour soutenir les investissements dans les technologies propres.

Le rapport du cabinet dss+ n’est pas le premier à tirer la sonnette d’alarme sur les retards du secteur minier en matière de décarbonation. Les données publiées par certaines sociétés elles-mêmes montrent des résultats stagnants en matière de réduction des émissions. Rio Tinto, par exemple, a déclaré des émissions de Scope 1 et 2 de 32,6 mégatonnes en 2023, contre 32,7 mégatonnes en 2022 (ajustées pour tenir compte des acquisitions). De son côté, BHP a enregistré une légère hausse de ses émissions, passant de 9,1 mégatonnes en 2023 à 9,2 mégatonnes pour l’exercice 2024.

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En outre, plusieurs autres organisations ont déjà mis en avant la situation paradoxale dans laquelle se trouve l’industrie : elle doit répondre à une demande croissante de métaux critiques pour la transition énergétique tout en réduisant ses émissions. En 2023, la Société financière internationale (IFC) a indiqué dans un rapport intitulé « The Net Zero Roadmap to 2050 » que la production de cuivre et de nickel devra augmenter de 200 à 300 % d’ici 2050 pour atteindre les objectifs climatiques, mais les émissions de CO₂ de leurs chaines de valeur pourraient doubler de façon subséquente.

Face à ces défis, des solutions émergent pour accélérer la décarbonation et répondre aux attentes climatiques. dss+ encourage plus de transparence dans la déclaration des émissions annuelles qui devraient davantage prendre en compte les émissions de Scope 3. À cela s’ajoutent l’élaboration d’un plan de décarbonisation plus structuré et l’amélioration de l’approvisionnement énergétique. Le cabinet recommande l’adoption d’une tarification interne du carbone, un concept qui repose sur le fait qu’en attribuant un coût virtuel aux émissions de CO₂, l’entreprise cherchera à réduire ce coût virtuel par des décisions financières optimisées.

Ces solutions semblent aller dans le même sens que celles suggérées par l’IFC pour réduire de 90 % les émissions des secteurs du cuivre et du nickel d’ici 2050 en transformant les chaines de valeur de ces deux métaux. Les propositions de l’IFC comprennent l’adoption des énergies renouvelables et de l’électrification des équipements, l’optimisation des processus pour améliorer l’efficacité énergétique, ainsi que l’automatisation et la numérisation pour réduire les inefficacités. La gestion proactive des émissions résiduelles, via des compensations carbone et des technologies de capture de CO₂, figure également parmi les priorités, tout comme la collaboration entre entreprises, gouvernements et investisseurs.

Peu d’éléments permettent à l’heure actuelle de s’avancer sur la faisabilité pratique de ces différentes propositions et si elles suffiront à transformer un secteur clé pour la transition énergétique mondiale, mais encore trop émetteur. Selon plusieurs sources concordantes dont Globaldata et McKinsey, l’industrie minière fait partie des secteurs les plus émetteurs, représentant entre 4 et 7 % des émissions mondiales directes de gaz à effet de serre (GES), un chiffre qui atteint 28 %, soit 19 440 mégatonnes d’équivalent dioxyde de carbone lorsqu’on inclut les émissions en aval de type Scope 3. La réussite de la décarbonation du secteur dépendra de la volonté des acteurs du secteur minier et de l’engagement des décideurs politiques pour surmonter les obstacles structurels et financiers.

Louis-Nino Kansoun, Agence Ecofin

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The Democratic Republic of Congo (DRC) has completed phase I of its Digital Terrestrial Television (DTT) project. Nine cities have been connected under this phase, according to the interministerial committee steering the project. The committee presented the progress to Communication Minister, Patrick Muyaya Katembwe, on December 19. 

Under the next phase of the project, 46 more cities will be covered. This phase should cost around $60 million

The interministerial committee has opted for a restricted call for tenders to select a technical partner for this stage. During the December 19 meeting, a roadmap was established to guide subsequent phases and ensure effective execution while avoiding logistical and financial challenges. The full completion of this project is expected to yield significant economic benefits.

"Besides benefits in terms of image quality, reduced operating costs, and an expanded TV offering, DTT can improve TV audience measurement. Thanks to the statistics provided by set-top boxes, advertisers will be able to identify which TV channels are really being watched and refine their communication and marketing strategies accordingly," explained Servan Ahougnon, a journalist specializing in communication at Ecofin Agency.

A dynamic and modern audiovisual sector is likely to attract foreign investment, encouraging technology transfer and the growth of new businesses. DTT could stimulate local content production and foster the emergence of job-creating creative industries such as audiovisual production and directing.

According to the Global System Operators' Association (GSMA), migrating television to digital will free up significant spectrum for mobile services in the 470-862 MHz frequency range. These frequencies are suitable for long-distance communications, enabling mobile operators to extend network coverage to rural areas while offering lower costs to consumers, thereby promoting greater mobile penetration.

This would also allow telecom operators to deploy high-speed technologies like 4G or 5G more easily and offer new services such as interactive TV, mobile TV, and video-on-demand. These should generate increased financial revenues for both telecom operators and the government. Since its launch in 2018, DTT has generated $82 million in revenue for the public treasury, and the government aims to increase these earnings.

This article was initially published in French by Muriel Edjo

Edited in English by Ola Schad Akinocho

 

The Democratic Republic of Congo (DRC) will finance the 64 MW Katende dam project alone. This was announced on December 20, in Kinshasa, during the 27th Council of Ministers.  

The government decided to self-finance the project due to a stalemate over funding from India's Exim Bank. "The Democratic Republic of Congo, having found that the financing option with funds from Exim Bank of India does not allow it to restart in the immediate future and complete within a reasonable time this project, financing from the country's own funds was identified, after several exchanges within the government, as the best option. This is because its advantages are better adapted and more flexible than procedures linked to loan agreements," states the minutes from the Council of Ministers.

However, the Katende project is not included in the government’s public investment program for 2025-2027. Additionally, no timeline has been announced for when work will resume.

The project’s cost was originally estimated at $280 million, with funding split between $168 million from India and the remainder from the DRC. After years of negotiations, India announced in June 2023 that it would open a $180 million credit line to support the project. However, only a portion of these funds has been released thus far. 

To ensure timely debt repayment for this project, the DRC plans to make the first 16 megawatts of power available within 24 months to serve Kananga, Mbuji-Mayi, and Tshimbulu. "At the time of execution of phases 2 (32 MW) and 3 (16 MW), the operation of the 16 megawatts of phase 1 will generate revenues to service the debt, taking into account the two-year grace period granted by the lenders," according to government statements.

First announced in 1960, the Katende Dam project recorded several interruptions. The project includes building a 130 km power line between Kananga and Mbuji-Mayi, and a 30 km line connecting Kananga to Bukonde. Work began in 2011 under the Indian company LPCC but was suspended in 2015 following a decision by New Delhi. An audit in 2021 revealed that only 55% of civil works were completed and that while 75% of electrical equipment had been acquired, much of it might not be usable. Some materials have been damaged or stripped of components while stored across various towns in the country, complicating any potential resumption of work.

The planned resumption is expected to create thousands of jobs, stimulate economic activity, and improve living conditions for residents in Kasai through increased access to electricity.

This article was initially published in French by Olivier de Souza

Edited in English by Ola Schad Akinocho

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Lors du 27 ᵉ Conseil des ministres tenu le 20 décembre 2024 à Kinshasa, la République Démocratique du Congo (RDC) a décidé de financer seule la construction de la centrale hydroélectrique de Katende, d’une capacité de 64 MW, ainsi que des lignes de transport et de distribution associées. Ce projet prévoit notamment l’établissement d’une ligne électrique de 130 km reliant Kananga et Mbuji-Mayi, ainsi qu’une autre de 30 km entre Kananga et Bukonde.

Cette option a été retenue en raison de l’impasse liée au financement d’Exim Bank de l’Inde. « La République Démocratique du Congo, ayant constaté que l’option de financement avec les fonds d’Exim Bank de l’Inde ne lui permet pas de redémarrer dans l’immédiat et d’achever dans un temps raisonnable ce projet, le financement sur fonds propres du pays a été identifié, après plusieurs échanges au sein du gouvernement, comme la meilleure option. Car, ses avantages sont mieux adaptés et souples par rapport aux procédures liées aux accords de prêts », indique le compte rendu du Conseil des ministres.

On observe néanmoins que ce projet ne figure pas dans le programme d’investissements publics 2025-2027, publié par le gouvernement au quatrième trimestre 2024. Par ailleurs, aucune date n’a été annoncée pour la reprise effective des travaux.

Initialement, le coût total du projet était estimé à 280 millions de dollars, avec un financement réparti à hauteur de 168 millions de dollars pour l’Inde et le reste pour la RDC. Après plusieurs années de négociations, l’Inde a annoncé, en juin 2023, l’ouverture d’une ligne de crédit de 180 millions de dollars pour soutenir le projet. Cependant, à la lecture du compte rendu du Conseil des ministres, il apparaît qu’au mieux seule une partie de ces fonds a été débloquée.

Afin de commencer à rembourser à temps les dettes contractées pour la réalisation de ce projet, la RDC prévoit de mettre à disposition les 16 premiers mégawatts de la centrale dans un délai de 24 mois et de desservir les villes de Kananga, Mbuji-Mayi et Tshimbulu. « Au moment de l’exécution des phases 2 (32 MW) et 3 (16 MW), l’exploitation des 16 mégawatts de la phase 1 permettra de générer des recettes pour assurer le service de la dette, en tenant compte du délai de grâce de deux ans accordé par les bailleurs de fonds », précise le gouvernement.

Ce projet, annoncé pour la première fois en 1960, a connu plusieurs interruptions. Les travaux, entamés en 2011 sous la supervision de la société indienne LPCC, avaient été suspendus en 2015 à la suite d’une décision de New Delhi. En 2021, un audit de l’avancement du projet a révélé que seulement 55 % des travaux de génie civil étaient achevés et 75 % des équipements électriques acquis, « mais ils pourraient ne pas être en état d’être utilisés ». Une partie de ces matériaux, entreposés dans différentes villes du pays, a été endommagée ou dépouillée d’une partie de leurs composantes, compliquant davantage la reprise des travaux.

La relance des travaux envisagée devrait créer des milliers d’emplois, stimuler l’activité économique et améliorer les conditions de vie des populations du Kasaï grâce à un accès accru à l’électricité.

Olivier de Souza

Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo), a réaffirmé aux investisseurs l’engagement de l’État à créer un environnement favorable au développement du numérique en République Démocratique du Congo (RDC). Il s’est exprimé le 16 décembre 2024, lors d’un évènement organisé par Airtel RDC et Helios Towers pour célébrer le franchissement de la barre des 2000 tours télécoms mises sous-contrats de location à Kinshasa. Une collaboration qui permet d’étendre la couverture réseau dans la capitale.

Se réjouissant de ce type de partenariat qui cadre avec la volonté de l’État de faire de la transformation numérique un levier de croissance socio-économique, Augustin Kibassa Maliba a déclaré : « nous travaillons d’arrache-pied pour améliorer le cadre réglementaire, investir dans les infrastructures critiques de télécommunications pour permettre l’inclusion numérique ».

Le ministre a affirmé que le cadre réglementaire propice au développement du numérique ciblera aussi particulièrement l’acquisition des compétences spécialisées, les innovations locales et l’entrepreneuriat de la jeunesse.

La RDC a besoin des réformes réglementaires propres aux télécoms et au numérique au regard de l’importance que l’État accorde à ce secteur qu’il veut positionner comme atout de croissance et de diversification économique. Actuellement, le pays figure parmi les 41 nations africaines qui enregistrent un faible développement numérique à cause d’un cadre politique et réglementaire défavorable, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).

Dans ce groupe de pays auquel appartient la RDC, un ou plusieurs freins politiques et réglementaires s’accumulent notamment l’absence de fonds de service universel efficace, transparent et performant ; l’absence d’un régulateur télécoms fort ; le manque de clarté réglementaire dans la protection des données, la cybersécurité et le transfert transfrontalier de données.

Le nombre élevé de taxes sectorielles est aussi une réalité dans plusieurs de ces marchés, tout comme l’attribution incomplète des fréquences télécoms disponibles et l’interdiction de la location ou de la vente de fréquences, le niveau élevé des redevances d’utilisation du spectre et l’absence de licences neutres en termes de technologie ou de service, des frais onéreux de droits de passage de l’infrastructure de fibre optique.

Augustin Kibassa Maliba présente l’environnement politique et réglementaire adéquat qu’il promet aux investisseurs comme l’un des piliers « des fondations d’un Congo numérique prospère, un Congo où chaque citoyen pourra accéder aux services numériques, où les entreprises pourront innover et se développer, et où notre pays pourra jouer un rôle de plus en plus important dans l’économie mondiale ».

Muriel Edjo

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La première phase de lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) a été bouclée en République Démocratique du Congo (RDC). Neuf villes bénéficient déjà de ce service selon le bilan de la commission interministérielle en charge de ce projet, présenté le 19 décembre 2024 au ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe. Lancée depuis 2018, la TNT a pu générer 82 millions de dollars de recettes pour le Trésor public. Des retombées que le gouvernement voudrait accroitre.

Pour la suite du projet, quarante-six villes sont à connecter. Le coût estimé de cette nouvelle phase avoisine 60 millions de dollars. La commission interministérielle a décidé d’opter pour un appel d’offres restreint afin de sélectionner un partenaire technique pour l’accompagner durant cette étape. Lors de la rencontre du 19 décembre, une feuille de route a été définie pour encadrer les prochaines étapes et garantir une exécution optimale qui évitera de potentiels défis logistiques et financiers. Plusieurs enjeux économiques sont attendus de la finalisation totale de ce projet.

 « Au-delà de tous les bénéfices en termes de qualité d’image, de réduction de coûts d’exploitation, de multiplication de l’offre télévisuelle, la TNT a la capacité d’améliorer la mesure de l’audience télé. Les annonceurs pourront, grâce aux statistiques fournies par les décodeurs, identifier les chaînes TV qui sont réellement regardées et affiner leurs stratégies de communication et de marketing en conséquence », explique Servan Ahougnon, spécialiste du secteur communication en Afrique à Agence Ecofin.

Un secteur audiovisuel dynamique et moderne attire les investissements étrangers, favorisant ainsi le transfert de technologies et le développement de nouvelles entreprises. La TNT pourrait stimuler la production de contenus locaux, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles industries créatives porteuses d’emplois telles que la production audiovisuelle, la réalisation, etc.

Dans le secteur des télécommunications, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) soutient que la migration de la télévision vers le numérique contribuera à libérer une quantité importante de spectre pour les services mobiles dans la gamme de fréquences 470-862 MHz. Adaptées pour les communications sur de plus grandes distances, ces fréquences permettront aux opérateurs de téléphonie mobile d’étendre la couverture réseau des communautés rurales et d’offrir des coûts moins élevés aux consommateurs, ce qui favorise une plus grande pénétration de la téléphonie mobile.

De plus, les opérateurs télécoms auront plus de flexibilité pour déployer aisément des technologies télécoms à haut débit comme la 4 G ou la 5 G, de développer de nouveaux services comme la télévision interactive, la télévision mobile, et les services de vidéo sur demande. Autant de possibilités à même de susciter un accroissement de revenus financiers aussi bien pour les opérateurs télécoms que pour le gouvernement.

Muriel Edjo

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Ce remaniement militaire intervient une semaine après l’annulation de la rencontre tripartite entre la RDC, le Rwanda et l’Angola pour tenter de résoudre la crise dans l’est de la RDC.

Le président Félix Tshisekedi a procédé à un remaniement au sein de la haute hiérarchie militaire, en nommant le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe (photo), chef d’état-major général des Forces armées de la RDC (FARDC). L’annonce a été rendue publique par la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC), le jeudi 19 décembre 2024.

Jules Banza Mwilambwe remplace le général d’armée Christian Tshiwewe, reconduit au poste de conseiller militaire du chef de l’Etat. Avant cette nomination, Mwilambwe était chef adjoint de la Maison militaire du président Tshisekedi, chargé des opérations et des renseignements militaires. Il a également servi comme commandant adjoint de la Garde républicaine, une unité d’élite assurant la protection du président et des institutions congolaises.

D’autres nominations ont été faites au sein de l’état-major général. Le major général Makombo Muinaminayi Jean-Roger est désormais responsable des renseignements militaires, le général de brigade Mulume Oderwa est quant à lui chargé des opérations et le général de brigade Mbuyi Tshivuadi chargé de l’administration. Plusieurs officiers ont été promus aux grades d’officiers généraux et supérieurs.

Ce remaniement intervient une semaine après l’annulation de la rencontre tripartite prévue le 15 décembre à Luanda entre les présidents congolais, rwandais et angolais. Le Rwanda avait conditionné sa participation à l’organisation d’un dialogue direct entre Kinshasa et le M23, une proposition rejetée par les autorités congolaises. Cette réunion avait pour objectif de mettre fin aux affrontements entre les Forces armées congolaises et le groupe rebelle dans l’est du pays. Kinshasa et des rapports des Nations unies accusent ce groupe d’être soutenu par Kigali qui réfute ses accusations.

La RDC est confrontée à d’importants défis sécuritaires, en particulier dans l’est du pays où sévissent des groupes armés tels que le M23. Ces groupes continuent de mener des attaques, exacerbant les crises humanitaires. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), entre juin et août 2024, le pays comptait environ 6,9 millions de déplacés internes. Les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de Tanganyika concentrent la majorité de ces populations déplacées, dont 96% ont fui en raison des conflits armés.

L’administration Tshisekedi a placé la sécurité nationale au cœur de ses priorités. Pour 2025, 7,43% du budget national, soit 3371,7 milliards de francs congolais (1,18 milliard $), seront alloués à ce secteur, marquant une augmentation par rapport aux 2767,6 milliards de francs congolais prévus dans la Loi de finances révisée 2024.

Charlène N’dimon

A l’issue des discussions entre experts gouvernementaux et privés, qui se sont récemment tenues à Lusaka, la capitale zambienne, le Maroc a été invité à rejoindre, dès 2025, le projet de zone économique spéciale conjointe entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la Zambie. Ce projet vise à développer et exploiter une chaîne de valeur locale pour la transformation des minerais critiques nécessaires à la transition énergétique, en composants pour véhicules électriques, comme les batteries.

« À l’issue des discussions, les participants ont souligné l’importance d’intégrer le cadre de partenariat du projet dans les politiques publiques nationales et les plans sectoriels afin de garantir une cohérence avec les priorités de développement de chaque pays. Ils ont recommandé la signature d’un protocole d’accord en 2025 et l’intégration du Maroc dans la Zone économique spéciale commune entre la Zambie et la RDC », précise, dans un communiqué publié le 13 décembre 2024, la Commission des Nations unies pour l’Afrique (CEA), initiatrice de ces discussions via ses branches Afrique du Nord et Afrique australe.

L’idée qui se dégage des discussions est de créer une chaîne de valeur reposant sur les ressources minières essentielles à l’industrie des véhicules électriques. La RDC et la Zambie fourniraient les matières premières, comme le cobalt et le lithium nécessaires aux batteries, ainsi qu’un cadre réglementaire favorable. Le Maroc, de son côté, apporterait son expertise technique et industrielle tout en étant l’un des principaux clients de cette production.

Si de grandes puissances comme la Chine, les États-Unis ou l’Union européenne dominent actuellement la production mondiale de véhicules électriques, le Maroc s’impose progressivement comme un acteur clé. Le Royaume chérifien, qui dispose déjà d’une solide capacité industrielle, vise une production de 100 000 véhicules électriques d’ici 2025. Cela lui confère la capacité d’apporter rapidement une expertise précieuse aux deux pays miniers du sud, dont l’ambition est de maximiser les revenus tirés de leurs ressources naturelles.

Un potentiel prometteur pour les trois pays

Les opportunités pour ce projet sont nombreuses. La CEA estime que la demande mondiale de véhicules électriques pourrait atteindre 10 millions d’unités dans un avenir proche, sous l’effet de l’évolution des réglementations. La Zambie, consciente de cet enjeu, a déjà opéré des réformes majeures.

« Notre gouvernement a supprimé toutes les taxes sur les véhicules électriques, à l’exception de la TVA. De plus, la TVA est également supprimée pour les véhicules électriques produits localement. Par ailleurs, nous nous sommes engagés à faire en sorte qu’au moins 50 % du parc automobile de l’État soit composé de véhicules électriques », a déclaré Chipoka Mulenga, ministre zambien du Commerce.

La RDC, quant à elle, est en position de jouer un rôle central dans l’approvisionnement en ressources minières stratégiques. Elle détient les plus grandes réserves mondiales de cobalt. Par ailleurs, l’entrée en production du site de Manono, toujours en cours, devrait positionner le pays au quatrième rang mondial des producteurs de lithium. Grâce à son immense potentiel hydroélectrique, notamment le site emblématique d’Inga, la RDC pourrait également fournir une énergie verte abondante, suffisante pour répondre aux besoins énergétiques de toute l’Afrique subsaharienne.

La CEA estime que ce projet pourrait servir de modèle pour la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca). Dans le scénario le plus favorable, la combinaison du savoir-faire marocain et des richesses minières de la RDC et de la Zambie pourrait créer un cercle vertueux. L’Afrique ne se contenterait pas de s’approvisionner en véhicules électriques, mais s’intègrerait également dans un marché mondial dont la valeur est estimée à 46 000 milliards dollars d’ici 2050.

Georges Auréole Bamba

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D’après une analyse de Deloitte, en République démocratique du Congo (RDC), les banques locales (Rawbank, Sofibanque et Solidaire Banque) ont su tenir tête aux groupes panafricains, particulièrement en termes de bénéfices nets et de rentabilité. Cette performance repose sur trois facteurs principaux : la croissance continue de Rawbank, qui reste la première banque de la RDC sur plusieurs segments ; le passage de la BCDC sous le contrôle d’Equity Group Holding, qui l’intègre désormais parmi les banques panafricaines ; et le dynamisme de Solidaire Banque, figurant régulièrement dans le top 5 des progressions sur des indicateurs tels que le produit net bancaire (PNB), les fonds propres, le total de bilan, les crédits et les dépôts.

Rawbank, à elle seule, a enregistré un bénéfice net de 182 millions de dollars, représentant 80 % de la performance des banques locales et 41 % du total déclaré par l’ensemble des 17 banques actives en RDC. Il s’agit de sa meilleure performance en trois ans, sa part dans les bénéfices nets du secteur ayant été de 36 % en 2022 et de 27 % en 2021.

Malgré cette résilience, les groupes panafricains continuent de croître sur un marché congolais au potentiel important. En 2023, leur PNB s’est élevé à 583 millions de dollars, soit 55 % de la valeur globale déclarée par le secteur. Bien que Rawbank reste leader pour la collecte des dépôts, les groupes panafricains ont atteint une part de marché agrégée de plus de 50 % et dominent sur les fonds propres avec 59 % contre 35 % pour les banques locales.

Cette progression s’explique par l’arrivée récente de groupes comme Kenya Commercial Bank et Equity Group Holding, qui ont réduit le nombre de banques à capitaux locaux à trois. De plus, la banque centrale a exigé en 2023 que les banques commerciales augmentent leurs fonds propres à au moins 50 millions dollars d’ici 2025.

Globalement, malgré une dépréciation monétaire, une inflation élevée et les conflits à l’Est, le secteur bancaire congolais a fait preuve de résilience en 2023. Son total de bilan a progressé de 10 % pour atteindre 16 873 millions dollars, soutenu par une croissance des crédits à l’économie (+29 %, à 6 928 millions de dollars) et des dépôts (+2 %, à 12 181 millions dollars). Le PNB a bondi de 24 % pour atteindre 1 346 millions dollars, et le résultat net a presque doublé (+95 %, à 443 millions dollars). La rentabilité a également augmenté, avec un ROE (rentabilité opérationnelle) de 25 % (+8 points) et un ROA (rentabilité des actifs) de 2,6 %. Par ailleurs, la contribution fiscale du secteur a progressé de 25 %, atteignant 114 millions dollars.

Georges Auréole Bamba

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The Congolese Ministry of Agriculture (DR Congo) will provide farmers 1,062 tractors by the end of March 2025. In a recent press conference, Agriculture Minister, Grégoire Mutshail Mutomb, said the project would make farmers’ work easier, women’s especially, and help boost the country’s overall agricultural output.

"Our agriculture is at the bottom of the scale; some women still use hoes. We have distributed 260,000 hoes nationwide and are thinking about the mechanization of agriculture in our country," said Mutshail, quoted by Agence Congolaise de Presse. Further details on the project, such as the equipment supplier or final beneficiaries, are yet to be provided.

Greater Mechanization

This last announcement adds to two more unveiled this year, related to agricultural mechanization. In his annual address to the nation, President Tshisekedi said various equipment was being distributed, including 350 tractors. In July, Equity BCDC, a subsidiary of Kenyan group Equity Holdings, signed an agreement with dealer Congo Motors to enable farmers to acquire tractors on a leasing basis.

In line with its ambition to diversify the Congolese economy, the DRC government has chosen agriculture as a target sector, mainly because the supply of essential products, like maize, fails to meet the existing demand.  There is no consolidated record of previous efforts to provide agricultural machinery, making it challenging to assess their impact on productivity.

In addition to mechanization, the sector suffers from chronic isolation. A study by the United Nations Development Program (UNDP) on local development plans for 145 territories revealed that only about 20% of the population mostly farmers have access to passable roads. The authorities also plan to improve 38,000 kilometers of agricultural feeder roads.

The increased mechanization could generate at least 4,240 jobs in the country since each agricultural machine requires an operator, a maintenance manager, a spare parts supplier, and an administrative and financial manager to coordinate operations.

A Well-Supported Vision

Private players are also getting involved in harnessing green resources. In October 2024, a $1 billion project led by the Mole Group, based in Switzerland, and headed by a Congolese native, was announced. According to the Minister of Agriculture, this and other projects will be structured as public-private partnerships.

Several donors are also active in the sector, including the African Development Bank, which plans to create over 50,000 jobs in agriculture. With Africa's largest area of arable land, the DRC aims not only for self-sufficiency but also to enhance its status as an exporter of agricultural products by diversifying beyond cocoa and coffee into crops such as soybeans and chilies.

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