The Democratic Republic of Congo has begun the ratification procedure for two international conventions aimed at reducing tax evasion by multinationals. The ratification bills were presented to the National Assembly on November 22, 2024, by Finance Minister Doudou Fwamba Likunde. According to him, the conventions should help "mobilize more resources to finance the government's action programs" by targeting "multinationals that use sophisticated systems to evade taxation and reduce the tax base."
The agreements only concern Belgium and South Africa, with which the DRC has bilateral double tax treaties. Even if the Parliament allows their ratification, they will not apply to countries such as China, Canada, Mauritius, or the UK, which are among the DRC’s top investors.
In mining, for example, many investors utilize structures registered in Mauritius, as highlighted in a June 2024 report released by the International Monetary Fund (IMF). However, Mauritius has no tax agreement with the DRC, though it is the leading investor in the country’s mining sector.
Mauritius often acts as a hub for investments that mainly benefit jurisdictions like China or the United Arab Emirates, known for their low financial transparency. Conversely, Belgium is not viewed as a major tax haven, based on current Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) rules.
Obstacles to Implementation
The two agreements on the table are the BEPS convention and the tax liability rule. The first agreement aims to prevent multinationals from exploiting tax treaties between two countries to shift profits to low-tax jurisdictions, depriving States of significant tax revenues. The second agreement allows the DRC to claim additional taxes on passive income (dividends, interest, royalties) if taxed below the minimum threshold of 9%.
Last September, Minister Doudou Fwamba visited OECD headquarters in Paris to finalize these two agreements. Once ratified, the DRC will be able to deposit the instruments of ratification, making their content applicable to relevant partners. However, these international tax rules are complex and sometimes inaccessible even for tax administration experts.
Implementing the BEPS rules will require skill transformation within the tax administration and better management of tax exemptions, particularly in the mining sector. As for the tax liability rule, few countries have signed this convention. Its application also depends on a series of international tax reforms by the OECD; reforms which the US might not validate.
With a tax-to-GDP ratio of 13.4% in 2023, the DRC has room to improve its tax revenue mobilization. The IMF estimates that effective reforms could raise this ratio to 19.9%, providing significant leverage to finance government programs and support economic development. However, an international tax negotiation framework under the auspices of the United Nations—rather than the OECD—could better help the country achieve this objective.
Georges Auréole Bamba
La République Démocratique du Congo a entamé la procédure de ratification de deux conventions internationales destinées à réduire l’évasion fiscale des multinationales. Les projets de loi portant ratification de ces textes ont été présentés le 22 novembre 2024 à l’Assemblée nationale par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde (photo). Selon ce dernier, l’entrée en vigueur de ces conventions devrait permettre « de mobiliser davantage de ressources pour financer les programmes d’action du gouvernement » en ciblant les « multinationales qui utilisent des systèmes sophistiqués pour échapper à l’imposition et réduire la base taxable ».
L’Île Maurice agit souvent comme une plaque tournante pour des investissements bénéficiant principalement à des juridictions comme la Chine ou les Émirats arabes unis, réputées pour leur faible transparence financière. En revanche, la Belgique, si l’on ne s’en tient qu’aux règles actuelles de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), n’est pas considérée comme une source majeure d’évasion ou d’évitement fiscal.
Dans le secteur minier, par exemple, la majorité des investisseurs utilisent des structures immatriculées à l’Île Maurice, comme l’a souligné un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié le 15 juillet 2024. Et bien qu’étant le premier investisseur dans le secteur minier en RDC, l’Île Maurice n’a pas signé d’accord fiscal avec ce pays.
Les obstacles à l’application des conventions
Les deux accords en question sont la convention BEPS et la règle d’assujettissement à l’impôt. Concrètement, le premier accord vise à empêcher les multinationales d’exploiter des accords fiscaux entre deux pays pour transférer leurs bénéfices vers des juridictions à fiscalité faible, privant ainsi les États de recettes fiscales importantes. Et avec le deuxième accord, la RDC obtient le droit de réclamer un complément de taxes sur les revenus passifs (dividendes, intérêts, redevances) si ces derniers sont taxés à un taux inférieur au seuil minimum conventionnel fixé à 9 %.
En septembre dernier, le ministre Doudou Fwamba s’est rendu au siège de l’OCDE, à Paris, pour finaliser ces deux accords. Une fois les conventions ratifiées, la RDC pourra déposer les instruments de ratification, rendant leur contenu applicable pour les partenaires concernés. Cependant, ces règles fiscales internationales restent complexes et parfois inaccessibles, même pour des experts de l’administration fiscale.
La mise en œuvre des règles BEPS nécessite une transformation des compétences au sein de l’administration fiscale et une meilleure gestion des exonérations fiscales, particulièrement dans le secteur minier. Quant à la règle d’assujettissement à l’impôt, peu de pays dans le monde ont signé cette convention. De plus, son application dépend d’un ensemble de réformes fiscales internationales de l’OCDE, qui reste menacée par le refus des États-Unis de valider ces règles.
Avec un ratio impôts/PIB de 13,4 % en 2023, la RDC dispose d’une marge pour améliorer la mobilisation de ses recettes fiscales. Le FMI estime que des réformes efficaces pourraient porter ce ratio à 19,9 %, offrant ainsi un levier significatif pour financer les programmes gouvernementaux et soutenir le développement économique. Mais le cadre de négociation fiscale internationale sous l’égide des Nations Unies, plutôt que de l’OCDE, dans lequel sont engagés de nombreux pays africains et du Sud global, pourrait mieux aider le pays à atteindre cet objectif.
Georges Auréole Bamba
Le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement a annoncé, pour ce 25 novembre 2024, le début de la délivrance des permis de conduire biométriques avec puce. Le lancement de la production de ce document devrait permettre à l’entreprise Otojuste Sarl, partenaire de l’État dans cette opération, d’engranger ses premières recettes.
Selon un arrêté conjoint des ministres des Transports et des Finances, signé le 2 août 2023, il faut payer 38,5 dollars pour la catégorie A (véhicules à deux ou trois roues), 71,5 dollars pour la catégorie B (véhicules de 3,5 tonnes maximum), et 99 dollars pour les catégories C, D et E (véhicules de plus de 3,5 tonnes). Toujours selon le même texte, 60 % des recettes sont allouées au partenaire privé, tandis que le reste revient au Trésor public.
Il aura fallu trois ans à l’entreprise, fondée par des entités basées en République démocratique du Congo et au Canada, pour enfin lancer ce projet de partenariat public-privé, dont le montant estimé de l’investissement attendu s’élève à près de 86 millions de dollars. Selon le cahier des charges initial, pour lequel aucun avenant (modification) n’a été publiquement révélé, il est prévu de construire 20 centres de délivrance des permis dans le pays, avec un objectif initial de délivrer 5 millions de documents.
Le type d’investissements à réaliser n’a pas été détaillé, mais, à en juger par la procédure d’obtention, il est probable qu’ils incluent une infrastructure technologique complète pour l’enregistrement des candidats et le suivi de leur parcours jusqu’à l’obtention du permis biométrique, avec notamment des simulateurs pour les tests pratiques. Par ailleurs, l’investissement couvre également la production de permis biométriques sécurisés afin de prévenir les fraudes.
Défis
La demande pourrait être importante, surtout si le gouvernement décide de sanctionner les conducteurs sans permis de conduire. La délivrance de ce document étant suspendue depuis 2017, le nombre de personnes ayant besoin d’un permis, qu’il s’agisse d’une première demande ou d’un renouvellement, pourrait atteindre 40 millions, selon certains acteurs du secteur.
Si Otojuste est le principal acteur économique, d’autres entreprises devraient également profiter de cette reprise de la délivrance des permis de conduire. Au début de la procédure, il est obligatoire de prouver que l’on est titulaire d’un brevet de conduite, délivré après une période de formation dans une auto-école. La demande pour ces services pourrait donc augmenter significativement. Par exemple, une entreprise comme SEP-Congo, spécialisée dans la formation à la conduite de gros camions, pourrait voir son chiffre d’affaires progresser sur ce segment. Un autre acteur clé dans ce processus est la banque. Le paiement des frais d’examen (théorique et pratique) ainsi que des frais de production s’effectue aux guichets bancaires.
Cependant, ces opportunités s’accompagnent de certains défis. Si le gouvernement impose rapidement des contrôles stricts sur les permis de conduire, cela pourrait affecter les services de transport de personnes et de marchandises. En effet, le manque de chauffeurs immédiatement habilités pourrait entraîner des ruptures d’approvisionnement ou compliquer les déplacements.
Pour les banques, la gestion des demandes temporaires liées aux services de paiement administratif constitue également un défi, notamment pour continuer à satisfaire les clients réguliers, dont les opérations sont souvent plus rentables. Ces institutions devront trouver des solutions pour réduire les délais d’attente dans les agences. Dans des pays comme le Bénin ou la Côte d’Ivoire, des systèmes de paiement digitalisé ont été mis en place, permettant de délivrer des documents administratifs de manière plus fluide. Avec le développement du mobile money en RDC, une solution similaire pourrait être explorée.
Georges Auréole Bamba
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Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde (photo), semble fonder beaucoup d’espoir sur le debt swap pour financer l’action climatique en République démocratique du Congo (RDC). « Alors que la RDC se positionne comme pays solution face au changement climatique, le debt swap (ou échange dette-nature) représente une opportunité innovante de convertir une partie de notre dette en investissements stratégiques », a-t-il indiqué lors d’un atelier de présentation de l’étude d’un mécanisme de swap de la dette publique pour financer l’action climatique dans le pays, tenu le 21 novembre 2024 à Kinshasa.
Parmi les investissements stratégiques, le ministre pense notamment au projet de développement de la chaîne de valeur des batteries et véhicules électriques. Pour lui, cette initiative industrielle permet de répondre non seulement aux impératifs de verdissement à travers la mobilité électrique, mais aussi aux changements structurels en offrant des emplois de qualité et en améliorant le niveau de vie de la population, tout en renforçant la résilience climatique.
De manière générale, explique la Banque africaine de développement (BAD) dans un rapport paru en octobre 2022, un échange dette-nature implique l’annulation d’un certain montant de dette souveraine en échange d’une action en faveur de l’environnement de la part du pays débiteur. Cette dette peut être annulée directement par le créancier, comme dans le cas des échanges bilatéraux officiels, ou rachetée avec une décote par une organisation donatrice, le plus souvent une ONG de premier plan spécialisée dans la protection de l’environnement, qui procède ensuite à une annulation similaire de la dette.
L’étude présentée le 21 novembre a certes identifié les créanciers qui pourraient être intéressés par ce type d’opération, mais la RDC doit encore franchir plusieurs étapes pour la mener à bien. Il faut, par exemple, identifier les projets que la RDC souhaite réaliser dans le cadre de cet échange dette-nature, les chiffrer et s’assurer qu’ils répondent aux critères du bailleur de fonds.
Couteau à double tranchant
Dans un contexte où les pays les plus riches, historiquement les plus grands pollueurs, ne parviennent pas à respecter leurs engagements visant à soutenir la capacité des pays économiquement plus faibles à financer la résilience et l’adaptation aux effets du changement climatique, on observe un regain d’intérêt pour le debt swap, utilisé pour la première fois à la fin des années 90.
Mais la RDC pourrait mobiliser des sommes importantes différemment, au regard de son faible niveau d’endettement (moins de 16 % du PIB). Selon des données officielles, la dette internationale de la RDC s’élevait à 6,8 milliards de dollars au terme du deuxième trimestre 2024, dont 80 % détenus par les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale). D’une manière générale, les bailleurs multilatéraux (BAD, BADEA et autres) dominent la totalité de la dette extérieure.
L’opération pourrait en plus être contreproductive pour le pays. « Au moins dans le cas de la dette commerciale, toute forme de renégociation des conditions initiales de l’obligation ou du prêt, même dans un but de conservation de la biodiversité, aura naturellement un impact négatif sur l’appréciation de la solvabilité du pays, susceptible d’entraîner une dégradation de sa note et, par conséquent, une augmentation du coût des emprunts futurs », estime la BAD.
En RDC, l’urgence climatique est une réalité qui se traduit par des inondations de fleuves, obligeant des dizaines de milliers de familles à abandonner leurs champs et leurs maisons. La conséquence directe est une crise humanitaire et alimentaire, qui, très souvent, incombe au gouvernement. Le pays tente donc de profiter de tous les mécanismes existants pour mobiliser des ressources au profit du financement des actions climatiques. Dans le cadre d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international, les autorités sont en voie d’obtenir 1,1 milliard de dollars de financements dédiés à cette cause.
George Auréole Bamba
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La gestion des risques sera au cœur de l’action de Willy K. Mulamba, nommé directeur général d’EquityBCDC lors du conseil d’administration tenu le 8 novembre 2024. Il remplace Célestin Mukeba, qui occupait cette fonction depuis 2020.
Selon la banque, cette nomination ainsi que celles intervenues au sein du conseil visent à « renforcer la surveillance, la gouvernance et les contrôles internes ».
À fin octobre 2024, EquityBCDC, contrôlé à 85,67% par le groupe Equity Holdings basé au Kenya, revendiquait plus de 1,8 million de clients pour un total bilan de 4,4 milliards de dollars. Mais, selon une récente analyse de Moody's, la banque doit faire face à une forte concentration des prêts et à un niveau élevé des créances à risque, ce qui pourrait affecter la qualité de ses actifs.
Dans son rapport 2023 sur les risques, la banque indiquait que « les engagements sur les contreparties individuelles ou groupes d’affaires se situent en dessous de la limite de 25 % ». A fin décembre 2023, Elle affichait un niveau de créances en souffrance de 417,70 millions de dollars, soit 21 % du portefeuille global. Ces créances étaient en hausse de 44 % par rapport à 2022.
EquityBCDC ambitionne de toucher 30 millions de personnes en République démocratique du Congo d'ici 2030. Mais, bien que sa capitalisation soit adéquate, il faudra trouver le rythme parfait entre la volonté de mener une croissance rapide des prêts et l’amélioration de la capacité d'absorption des pertes, dans le cas où celles-ci surviendraient.
Willy K. Mulamba a le profil pour relever ces défis. Ce banquier cumule plus de 20 ans d'expérience dans l'industrie mondiale des services financiers. Son expertise couvre la gouvernance d'entreprise, la gestion des risques et la négociation de transactions. M. Mulamba a précédemment dirigé Citibank RDC et présidé l'Association congolaise des banques.
Il s’appuiera sur une équipe de direction réorganisée, avec l'arrivée de directeurs généraux adjoints dans les régions Ouest et Sud du pays, ainsi que d'un nouveau directeur de la fondation EquityGroup pour la RDC. « La fondation jouera un rôle crucial dans la réalisation de la vision d'EquityBCDC, qui est de promouvoir la prospérité socio-économique des Africains, et des Congolais en particulier », indique la banque.
Georges Auréoles Bamba
Le projet de modification de la constitution polarise la classe politique et l’opinion publique, faisant craindre des tensions sociopolitiques en République démocratique du Congo (RDC). Conscient du risque, le président Félix Antoine Tshisekedi multiplie les mises en garde. « Ne vous laissez pas manipuler par ceux qui veulent déstabiliser notre pays », a-t-il notamment lancé aux jeunes présents à son meeting tenu le 17 novembre 2024 au stade de Kipushi, dans le Haut-Katanga.
En visite à Kisangani, dans la province de la Tshopo, le chef de l’État a exprimé, le 23 octobre, sa volonté de modifier la loi fondamentale promulguée en 2006. Parmi les motivations de cette révision, Félix Antoine Tshisekedi a cité la lenteur dans la mise en place des institutions après les élections et la vulnérabilité du mandat des gouverneurs de province.
La formation de l’actuel gouvernement est, par exemple, intervenue plus de cinq mois après la réélection du président et près de deux mois après la nomination de la Première ministre, une période durant laquelle les institutions étaient partiellement paralysées.
En visite officielle au Canada, la Première ministre a été interpellée par la diaspora au sujet de l’instauration de la double nationalité. Judith Suminwa Tuluka a répondu que ces questions ne peuvent être abordées que dans le cadre d’une réforme constitutionnelle. Pour autoriser la double nationalité, a soutenu la Première ministre, il faut notamment réviser l’article 10 qui stipule que « la nationalité congolaise est exclusive » et « ne peut être détenue concurremment avec aucune autre ».
Ainsi, au moins deux défis économiques pourraient être résolus : introduire plus de flexibilité dans la continuité des institutions avec la formation rapide d’un gouvernement et permettre au pays de profiter pleinement d’une diaspora possédant des compétences et des ressources financières.
Dépenses budgétaires
Mais ces préoccupations sont occultées par les opposants au projet, qui craignent que le processus débouche sur une nouvelle constitution, ce qui permettrait à l’actuel président de la République de se représenter dans le cadre d’une « nouvelle République ». Le président Félix Tshisekedi a beau assurer qu’il ne toucherait pas « aux articles verrouillés, comme le nombre de mandats admis » et qu’il ne comptait pas « s’éterniser au pouvoir », rien n’y fait.
Pour leur part, les évêques disent reconnaître « la pertinence de certaines questions qui, éventuellement, méritent d’être révisées ». Mais cela pose un problème d’opportunité. « Est-ce qu’on peut se le permettre au moment où l’on doit améliorer les conditions des enseignants, des infirmiers, des policiers, du social ? », s’est interrogé le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Monseigneur Donatien N’shole, le 11 novembre dernier, lors des états généraux de la justice.
En effet, conduire des réformes importantes comme la modification d’une constitution peut nécessiter des dépenses budgétaires significatives. Cela pourrait également engendrer des tensions sociopolitiques, dégradant davantage l’environnement des affaires déjà impacté par l’insécurité dans le nord-est du pays. Le pays pourrait ainsi perdre les bénéfices des réformes menées jusqu’à présent. Les réserves en dollars sont à des niveaux historiques, atteignant désormais plus de trois mois d’importations. La RDC est au cœur de la transition écologique mondiale grâce à ses forêts et à ses minerais critiques pour une économie décarbonée.
Pour l’instant, les contours du projet de révision de la constitution ne sont pas connus. Le président de la République a promis de mettre en place, en 2025, une commission d’experts qui fera des recommandations pour l’orienter. Pour favoriser le débat sur la question, Félix Antoine Tshisekedi a demandé au gouvernement de laisser les gens s’exprimer librement sur le sujet et a protesté contre l’arrestation violente d’un opposant à la réforme.
Georges Auréole Bamba
Lors du conseil des ministres du 15 novembre 2024, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka (photo) a révélé certains des engagements pris par la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre du nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI), en attente de validation par le conseil d’administration. Parmi ces engagements figure notamment « la déconcentration progressive de l’ordonnancement ».
Ce processus consiste à transférer à chaque ministre et responsable d’institution publique de l’administration centrale le pouvoir d’exécuter l’ensemble du processus de dépense publique relevant de leur compétence ou de leur ressort. Cette réforme s’inscrit dans le cadre de la loi du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
« Dans cette nouvelle approche de la gestion du budget, les ministres sectoriels deviendront des ordonnateurs, c’est-à-dire qu’ils auront désormais le pouvoir d’engager, de liquider et d’ordonnancer les dépenses nécessaires à l’atteinte des résultats pour lesquels ils sont redevables, sous réserve du pouvoir de régulation des crédits budgétaires revenant au ministre du Budget et du pouvoir de gestion de la trésorerie exercé par le ministre des Finances », peut-on lire sur le site du Comité d’orientation de la réforme des finances publiques (COREF), qui pilote le projet avec l’appui de la Banque mondiale.
La loi a fixé au 1er janvier 2028 la date butoir pour la généralisation de ce processus. Dans ce contexte, plusieurs actions ont été menées en 2024. Le gouvernement a procédé à une phase pilote de la nouvelle règle avec quatre ministères, à savoir le ministère de la Santé, Hygiène et Prévention ; le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) ; le ministère des Infrastructures et Travaux publics (ITP) ; et le ministère du Développement rural.
Cette phase pilote s’est accompagnée de la fourniture d’équipements spécifiques et de sessions de renforcement des capacités, permettant à ces ministères d’assumer pleinement leurs nouvelles compétences tout en comprenant les enjeux liés à la trésorerie de l’État. D’autres réformes, auxquelles le gouvernement s’est engagé avec le FMI, viennent soutenir ce processus. Parmi celles-ci figurent la mise en place d’une direction du trésor et de la comptabilité, la lutte contre la corruption, l’intégration des questions climatiques et une gestion proactive de la dette publique.
Georges Auréole Bamba
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In the Democratic Republic of Congo (DRC), Vodacom DRC, a mobile operator, will reinforce the digital skills of a million youths, with the support of Amazon Web Services (AWS). The training program, TechStart, was unveiled on November 13. Trainees will be equipped to meet the skills needs of companies or start their businesses, in line with the government’s ambition to leverage digital technologies to bolster the Congolese economy.
The mobile operator stressed that TechStart should help enhance its Vodaeduc platform, which “has already reached over a million people with its educational content”, thereby strengthening access to essential skills for the future.
Launched in 2017, this free platform provides access to educational resources in video format covering subjects such as math, science, IT, economics, and finance. It also includes content tailored to Congolese school curricula, catering to the learning needs of young people at all educational levels.
According to the World Bank, digital literacy will become a must for African workers over the next decade, even in sectors where they were previously non-essential. Covid-19 sped up the shift. In its 2021 report titled "Demand for Digital Skills in Sub-Saharan Africa: Key Findings from a Five-Country Study," the World Bank forecasts that by 2030, some level of digital skills will be necessary for 50-55% of jobs in Kenya, 35-45% in Côte d'Ivoire, Nigeria, and Rwanda, and 20-25% in Mozambique.
The World Bank also estimates that sub-Saharan Africa will create 230 million digital jobs by 2030. Most of these jobs will arise from the growth of digital services, requiring intermediate or advanced digital skills as well as basic digital and financial literacy accessible to all. In this context, Vodacom DRC's digital skills training initiative aligns well with similar efforts led by the Congolese government, particularly through the Ministry of Professional Training and partners like Huawei.
Muriel Edjo
The Democratic Republic of Congo (DRC) and the International Monetary Fund (IMF) have reached a preliminary agreement for a new program supported by the Extended Credit Facility (ECF) and the Resilience and Sustainability Facility (RSF). According to an IMF note issued on November 13, 2024, this new three-year program is backed by nearly $3 billion in financing, compared to the $2.5 billion initially requested by the government. It includes a financial package of $1.77 billion under the ECF, up from the planned $1.5 billion, and $1.1 billion under the RSF, up from $1 billion.
The new staff-level agreement still needs to be validated by the IMF Executive Board. While the Board is set to review the document in January 2025, this step should be a formality, as the Board of Directors rarely disavows its services.
The new program aims to improve governance and transparency, foster solid and inclusive growth by combating high living costs, and invest in infrastructure, priority social sectors, and agriculture. It also aims to diversify the economy, create jobs, and improve resilience in the face of climate change.
"The DRC is singularly well placed to play a central role in the global transition to a low-carbon economy, thanks to its vast forest and water resources, as well as its large reserves of 'green' minerals," notes the IMF.
Notwithstanding economic and inflationary pressures, the IMF believes economic growth should remain "resilient" above 5% during the new program. In comparison, inflation should return "to the level of the 7% target set by the Central Bank of Congo by 2026," says Calixte Ahokpossi, the Fund's mission chief for the country.
More funding incoming
For many years now, the DRC has been trying to secure international funding to boost its economy, in line with an ambition to overhaul the economy, through industrial development. The new IMF program should send a positive signal to investors seeking business opportunities in the country.
"This agreement marks a crucial step for the DRC, which could mobilize up to $800 million in budget support," said Congolese Finance Minister Doudou Fwamba during the November 12 meeting between President Félix Tshisekedi and the IMF mission chief.
This program follows the conclusion of a previous agreement made in 2021, which totaled $1.5 billion. Despite a challenging context marked by renewed conflict in the eastern region and the spread of monkeypox, Congolese authorities successfully passed all reviews of the previous program, which the Fund deemed satisfactory.
However, former Finance Minister Matata Ponyo said the IMF is complacent. In an October 12 article published in the scientific journal Congo Challenge, a piece co-authored with economist Jean-Paul K. Tsasa, the former Prime Minister argues that these reviews were completed while the country failed to meet several criteria and benchmarks. The authors also claim that some funds disbursed by the IMF were misappropriated and even accuse the Bretton Woods institution of complicity.
PM with Ecofin Agency
DRC Gold Trading SA officially launched a new branch in Kalemie, in the eastern part of the Democratic Republic of Congo (DRC) on November 18. This is the firm’s second branch; the first is located in South Kivu. In a press release, the company announced the new branch’s opening, indicating that it wants to "expand its activities of purchasing, marketing, and exporting gold from artisanal and small-scale mining in all the country's gold provinces."
Originally named Primera Gold DRC, the company became DRC Gold Trading on November 13 after transitioning to public control. The State and two public entities acquired the 55% stake previously held by the Emirati company Primera Group under undisclosed terms. The State now holds 55% of the shares, the Mining Fund for Future Generations has 30%, and Gécamines holds 15%.
Despite these changes, DRC Gold Trading said its vision is the same: "To make the DRC the world's largest exporter of artisanal and small-scale gold, through credible, conflict-free supply chains that benefit local communities, both directly and indirectly impacted."
According to the firm’s Managing Director Joseph Kazibaziba, it will be challenging to bring in all artisanally mined gold into the official circuit. "More than 50 tonnes are fraudulently exported to the east coast of Congo, worth more than $5 billion. You can understand that DRC Gold Trading is a strategic company of vital importance to the state," he told the press on November 13 during the ceremony marking the company's name change.
Défis de la compétitivité des prix
So far, DRC Gold Trading has exclusively been active in South Kivu. The firm collected and exported over 5.5 tonnes of gold in 2023, worth over $350 million. With its new branch, the company plans to collect and export more gold. However, this will depend on the competitiveness of the prices offered to mining cooperatives, traders, and approved buyers from whom it sources gold.
DRC Gold Trading plans to export at least 12 tonnes of gold this year–a far-fetched goal, based on data from Bloomberg, relayed by the Ecofin Agency. The figures show that the firm’s gold exports are falling. Since November 2023, shipments have fallen by 50%; a situation attributed to higher black market prices offered to artisanal miners and banking regulations that limit daily cash transactions.
Aware of the challenges ahead, Joseph M. Kazibaziba, who was in Kalemie on November 17, met with traders from Tanganyika province. However, no details were released about this working session, which aimed to discuss the challenges faced by players in the gold sector. Nevertheless, at the opening ceremony of the new branch, the Managing Director of DRC Gold Trading appealed to the people of Tanganyika, saying: "DRC Gold Trading SA relies enormously on your support to accomplish the missions entrusted to it by the President of the Republic. Its success is also that of your province, which will benefit through tax and parafiscal levies, not to mention the jobs generated." The official also assured his audience that the company has sufficient financial capacity to absorb all quantities of artisanal and small-scale gold produced throughout the country's east coast.
Pierre Mukoko