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Lors de la 10e édition du Makutano, tenue du 13 au 15 novembre 2024 à Kinshasa, le directeur général de Vodacom RDC, Khalil F. Al Americani, a accordé un entretien d’une quinzaine de minutes à Bankable. Il sortait alors d’un panel d’échanges intitulé « Télécoms : quel new deal pour accroître la pénétration réseau ? ». Dans cet entretien, le dirigeant, fort de plus de 20 ans d’expérience dans les télécommunications, partage sa vision pour le secteur, revient sur son engagement, et lève le voile sur les secrets du succès de M-Pesa, leader incontesté du marché de la monnaie électronique en RDC avec plus de 50 % de parts de marché.

Bankable : Avec plus de 25 ans d’expérience dans les télécoms, dont une grande partie passée chez Vodacom, qu’est-ce qui explique votre fidélité à ce secteur ? Qu’est-ce qui vous passionne dans cette industrie ?

Khalil Al Americani : Merci pour cette belle question. Ce qui me passionne dans le secteur des télécommunications, c’est sa capacité à transformer la vie des gens. J’ai eu la chance de participer au lancement du premier réseau mobile au Niger, un moment clé où j’ai pu observer l’impact direct de cette innovation.

Au-delà de fournir la connectivité, ce qui me motive profondément, c’est de permettre l’accès à l’information mondiale via internet et de faciliter des services essentiels, comme les services financiers. Ces avancées transforment le quotidien et illustrent toute la richesse de notre métier.

Pouvoir se connecter au monde par la voix, ensuite par le SMS, par l’internet, par les services financiers, c’est ce qui rend notre métier absolument exceptionnel.

Bankable : La RDC a fait des avancées notables en matière d’accès aux télécommunications et aux services associés, mais des défis importants subsistent. Fort de votre longue expérience dans le secteur et de votre connaissance approfondie de la RDC, où vous avez passé une grande partie de votre vie, pouvez-vous nous dire quelles sont les spécificités de ce marché ? Quels leviers faut-il actionner pour étendre l’accès aux télécommunications et atteindre le plus grand nombre possible de personnes ?

Khalil Al Americani : J’ai passé 29 ans en République démocratique du Congo (RDC), entre ma jeunesse et ma carrière. La RDC est un pays-continent, sept fois plus grand que l’Allemagne, avec neuf frontières et seulement 40 km d’accès à la mer. Ces caractéristiques posent des défis structurels, mais ouvrent aussi des opportunités.

Pour avancer, plusieurs axes sont prioritaires : un cadre règlementaire qui stimule les investissements, une collaboration accrue entre acteurs des secteurs prioritaires via la mutualisation des réseaux, et une formation adaptée pour que la jeunesse réponde aux besoins du marché. Une ouverture sur les marchés internationaux et des infrastructures résilientes sont également essentielles pour répondre à la demande croissante en connectivité et en services.

Pour la RDC, il est crucial de démocratiser l’accès aux smartphones 4G à des prix abordables, de connecter les zones rurales et de permettre l’autonomisation des communautés.

Les télécommunications et la technologie sont des leviers incontournables de développement, soutenant des secteurs comme l’éducation, la santé, l’agriculture et l’industrie. Nous avons vu dans d’autres pays que la digitalisation stimule directement la croissance économique.

Pour la RDC, il est crucial de démocratiser l’accès aux smartphones 4G à des prix abordables, de connecter les zones rurales et de permettre l’autonomisation des communautés. Ces efforts permettront de créer des écosystèmes autonomes, favorisant le développement humain, industriel et économique du pays.

Bankable : Vous avez évoqué la connectivité rurale, et pour de nombreux experts, la connectivité par satellite apparaît comme la solution la plus adaptée, notamment dans des zones difficiles d’accès et sur de vastes territoires. Chez Vodacom, cette connectivité satellitaire est-elle perçue comme une opportunité ou davantage comme un défi ?

Khalil Al Americani : Depuis ses débuts, Vodacom s’appuie sur la connectivité satellite, une technologie en constante évolution. Aujourd’hui, nous utilisons aussi bien des satellites géostationnaires que des satellites à orbite basse. Bien que le satellite soit une solution idéale pour les zones rurales à faibles besoins en capacité, nous complétons souvent cette connectivité par des réseaux micro-ondes et, lorsque cela est possible, par la fibre optique, en fonction des besoins et des distances à couvrir.

Depuis 2013, Vodacom a déployé plus de 800 sites ruraux connectés par satellite, alimentés par des panneaux solaires et des batteries, démontrant notre engagement à réduire l’empreinte carbone. Ces sites ont évolué au fil du temps, passant de la 2G à la 3G, et continueront de s’adapter aux nouvelles technologies. Nous sommes fiers d’avoir été des pionniers dans cette initiative, qui reste au cœur de notre stratégie pour connecter les zones reculées tout en inspirant d’autres acteurs du secteur.

Bankable Africa : Le service M-Pesa de Vodacom domine le marché avec plus de 50 % de part. Quel est le secret de cette réussite ?

Khalil Al Americani : Le succès d’M-Pesa repose sur une stratégie claire, un travail acharné, une exécution rigoureuse et une motivation constante. Depuis plus de 10 ans nous avons réussi à gagner la confiance de la banque centrale, régulateur de notre segment Fintech, VODACASH, ainsi que de nos fidèles abonnés à qui nous avons proposé une gamme de services évolutive.

Aujourd’hui, M-Pesa offre des solutions allant du transfert d’argent simple à des outils avancés pour les particuliers et les entreprises, comme les prêts, les paiements multiples et des API (interface de programmation d’application, NDLR) ouvertes pour intégrer des services tiers. Accessible même via un téléphone 2G, M-Pesa démocratise les paiements numériques tout en proposant une application mobile enrichie de mini-apps pour des intégrations sécurisées.

Nous avons déjà de nombreux services en place, et une longue liste de nouveaux services arrivera au fur et à mesure que les besoins de nos différents segments évoluent.

L’inclusion financière est au cœur de notre mission. En digitalisant les paiements, nous réduisons les risques liés aux transactions en espèces et contribuons à l’efficacité du système financier. Cela profite à tous : gouvernement, entreprises et particuliers. Et avec de nouveaux services en développement, nous restons engagés à répondre aux besoins changeants de nos abonnés tout en renforçant la digitalisation du pays.

Nous avons déjà de nombreux services en place, et une longue liste de nouveaux services arrivera au fur et à mesure que les besoins de nos différents segments évoluent. Nous sommes très fiers de ce qui a été fait jusqu’à présent, et ravis de voir évoluer les comportements et les besoins de nos abonnés.

Bankable : Dans le domaine de la monnaie électronique, les banques développent de plus en plus des applications intelligentes pour améliorer l’expérience client, tandis que des fintechs émergent avec des solutions d’inclusion financière. Comment Vodacom perçoit-elle cette évolution ? Est-ce une opportunité de renforcer l’écosystème ou plutôt une concurrence à surveiller de près ?

Khalil Al Americani : Nous voyons l’évolution des applications intelligentes développées par les banques et l’émergence des fintechs comme une formidable opportunité de renforcer l’écosystème financier. Ces innovations permettent d’améliorer l’expérience client et d’élargir l’inclusion financière, ce qui est en parfaite adéquation avec notre mission de connecter les gens pour un avenir meilleur.

Nous croyons fermement que la collaboration entre les différents acteurs du secteur, y compris les banques, les fintechs et les opérateurs de télécommunications, est essentielle pour créer des solutions durables et accessibles à tous. Plutôt que de voir ces développements comme une concurrence, nous les considérons comme des partenaires potentiels avec lesquels nous pouvons travailler pour offrir des services encore plus innovants et inclusifs à nos clients.

En fin de compte, notre objectif est de contribuer à un écosystème financier dynamique et intégré qui profite à tous les Congolais.

Propos recueillis par Aboudi Ottou

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Rawbank a annoncé, dans un communiqué publié ce 20 novembre 2024, l’octroi de son premier financement carbone en République démocratique du Congo (RDC). Cet investissement initial, d’un montant de deux millions de dollars, vise à soutenir deux projets de foyers de cuisson améliorés dans le pays. Les détails spécifiques de ces initiatives n’ont pas encore été dévoilés, mais la banque estime qu’elles pourraient permettre de réduire l’émission de 6 millions de tonnes de CO2 sur une période de dix ans.

L’investissement s’inscrit dans un partenariat avec Vitol, un acteur engagé dans des projets carbone en RDC depuis plus de dix ans. Lors de la 28e Conférence des Parties des Nations Unies sur le climat (COP28), Rawbank, leader du secteur bancaire en RDC avec plus de 30 % de parts de marché, avait annoncé ce partenariat avec le groupe énergétique suisse. L’accord prévoit un investissement total de 20 millions de dollars destiné à financer des projets d’énergies renouvelables et de préservation de la biodiversité en RDC. L’ambition affichée est de réduire l’émission de 75 millions de tonnes de CO2 sur les dix prochaines années.

« Ce premier financement carbone n’est pas simplement un jalon pour nous, mais une preuve tangible de faisabilité. En soutenant un développeur de projet local, nous démontrons notre capacité à maîtriser les risques spécifiques aux projets en RDC, grâce à notre connaissance approfondie du terrain », a déclaré Thibaut Deckers, responsable du Climate Finance Desk chez Rawbank.

Lancé en 2023, le Climate Finance Desk est un dispositif visant à faciliter l’accès des développeurs de projets carbone aux financements internationaux. Son lancement visait à positionner la RDC comme un acteur clé de la finance climatique, indique la banque.

« Aujourd’hui, ce financement historique prouve qu’une banque commerciale en RDC peut jouer un rôle décisif sur le marché volontaire du carbone, estimé à 2 milliards de dollars à l’échelle mondiale. C’est une avancée majeure qui démontre notre capacité à mobiliser des ressources pour des projets à fort impact environnemental et à façonner l’avenir de la finance durable dans notre pays », a renchéri le directeur général de Rawbank, Mustafa Rawji.

Cet investissement de Rawbank et Vitol intervient dans un contexte marqué par la tenue de la COP29, ouverte le 11 novembre 2024 à Bakou en Azerbaïdjan. Cette conférence se concentre sur la redéfinition des engagements financiers en faveur du climat, avec pour objectif de dépasser les engagements pris lors de l’accord précédent en atteignant, d’ici 2030, 120 milliards de dollars de financement climatique par an.

Avec ses vastes forêts tropicales, la RDC joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial, absorbant jusqu’à 1,5 milliard de tonnes de CO2. Toutefois, ces forêts sont menacées, notamment par l’utilisation du bois comme principale source d’énergie. Selon les estimations officielles, le bois-énergie représente jusqu’à 94 % du mix énergétique de la RDC, tandis que le charbon de bois domine, avec 67 % de parts, le marché énergétique du pays évalué à plus de 6 milliards de dollars.

Pierre Mukoko

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Lobito Atlantic Railway, which operates the Lobito corridor, has received the first batch of container railcars as part of its order for 275 units placed last May with South African group Galison Manufacturing. Each railcar weighs 13.5 tonnes and is designed to carry one 40-foot or two 20-foot containers. All 275 railcars should be delivered over 30 months. This purchase is part of a larger investment plan, with the consortium announcing a total investment of $455 million for developing the Lobito corridor. This investment includes acquiring 35 locomotives and 1,555 wagons.

This delivery comes a few days after critical minerals shipments from the DRC to Angol, via the Lobito corridor, have resumed. This resulted in significant time savings, indicating an expected increase in transport flows. The new rail vehicles are expected to enhance the Group's operational capabilities for mineral exports, linking the cobalt and copper mines of the DRC and Zambia to the Atlantic Ocean.

The Lobito corridor plays a strategic role in this value chain and is becoming essential in global efforts to secure critical mineral supplies. The United States, European Union, Italy, and several other donors have announced significant investments in this route. Ultimately, the plan is to extend the corridor from Angolan ports on the Atlantic Ocean to coastal countries in East Africa, whose ports are located on the Indian Ocean.

Ecofin Agency

 

Le 18 novembre 2024, DRC Gold Trading SA a officiellement lancé les activités de sa succursale à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Selon un communiqué de l’entreprise, l’ouverture de cette seconde succursale, après celle du Sud-Kivu, vise à « élargir ses activités d’achat, de commercialisation et d’exportation de l’or issu de l’exploitation artisanale et à petite échelle dans toutes les provinces aurifères du pays ».

Initialement dénommée Primera Gold DRC, l’entreprise a changé de nom le 13 novembre dernier pour devenir DRC Gold Trading, suite à son passage sous le contrôle public. L’État et deux entités publiques ont acquis, à des conditions non divulguées, les 55 % des parts détenues auparavant par la société émiratie Primera Group. Désormais, l’État détient 55 % des parts sociales, le Fonds minier pour les générations futures en possède 30 %, et la Gécamines détient 15 %.

Malgré ces changements, l’entreprise affirme que sa vision reste inchangée : « Faire de la RDC le plus grand exportateur d’or issu de l’exploitation artisanale et à petite échelle, grâce à des chaînes d’approvisionnement crédibles, exemptes de conflits et avantageuses pour les communautés riveraines, tant directement qu’indirectement impactées ».

Ramener dans le circuit officiel toute la quantité d’or extrait de manière artisanale reste un défi majeur, estime le directeur général de DRC Gold Trading, Joseph Kazibaziba. « Plus de 50 tonnes sont exportées de manière frauduleuse à la côte est du Congo, ce qui équivaut à plus de 5 milliards de dollars. Vous pouvez comprendre que DRC Gold Trading est une société stratégique et d’une importance capitale pour l’État », a-t-il déclaré à la presse le 13 novembre, lors de la cérémonie de signature des actes marquant le changement de dénomination sociale de la société.

Défis de la compétitivité des prix

Présente uniquement au Sud-Kivu, DRC Gold Trading a collecté et exporté plus de 5,5 tonnes d’or en 2023, soit une hausse de plus de 12 000 %, pour une valeur de plus de 350 millions de dollars. Avec le lancement de ses activités dans le Tanganyika, l’entreprise espère accroître la quantité d’or collectée et exportée. Cependant, cela dépendra de la compétitivité des prix proposés aux coopératives minières, négociants et acheteurs agréés auprès desquels elle s’approvisionne.

En 2024, DRC Gold Trading envisageait d’exporter au moins 12 tonnes d’or. Cependant, cet objectif semble difficile à atteindre. Selon les informations de Bloomberg, relayées par l’Agence Ecofin, les exportations d’or de l’entreprise affichent une tendance baissière. Depuis novembre 2023, ces expéditions auraient chuté de 50 %. Cette baisse serait due à des prix plus élevés proposés sur le marché noir aux mineurs artisanaux, ainsi qu’à la réglementation bancaire qui limite les transactions quotidiennes en espèces.

Conscient des défis à relever, Joseph M. Kazibaziba, arrivé à Kalemie le 17 novembre, a rencontré les négociants de la province du Tanganyika. Toutefois, aucun détail n’a filtré concernant cette séance de travail, qui avait pour objectif de discuter des défis rencontrés par les acteurs du secteur de l’or. Néanmoins, lors de la cérémonie d’ouverture de la nouvelle succursale, le directeur général de DRC Gold Trading a lancé un appel aux filles et fils du Tanganyika : « DRC Gold Trading SA compte énormément sur votre soutien pour accomplir les missions qui lui ont été confiées par le président de la République. Car sa réussite est aussi celle de votre province, qui en bénéficiera à travers les prélèvements fiscaux et parafiscaux, sans compter les emplois générés… ». Il a également assuré son auditoire que l’entreprise dispose, à ce jour, des capacités financières suffisantes pour absorber toutes les quantités d’or artisanal et à petite échelle produites sur toute la côte est du pays.

Pierre Mukoko

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Congolese power utility, Société Nationale d'Electricité (SNEL), has missed out on a sales opportunity of about $4 billion in the mining sector over the past five years. Fabrice Lusinde, the utility’s managing director, disclosed the figure last week, during the 10th  Makutano Forum, in Kinshasa. Lusinde spoke during a panel titled "Energy deficit: what if the miners brought the light?"

"Mining customers buy energy from SNEL for around $800 million. But alongside this, they import $200 million worth of electricity from southern Africa and, according to our calculations, they also spend between $500 and $600 million on petroleum products to run their thermal parks. In the end, we realize that the miners have spent around $4 billion over the last five years," he explained. SNEL's assets represent 63% of public holdings.

According to sources consulted by Bankable, from 2019 to 2023, the money spent to bridge the power deficit in the mining sector, on average every year, exceeded the SNEL's average annual turnover. For instance, from 2020 to 2022, the SNEL's average annual turnover was $762 million.

A concerned Lusinde said these monies could have been used to develop hydroelectricity for green energy in the mining sector. "Mining firms are struggling. They want to produce but know that launching a hydroelectric project could take six or seven years, or even five years in some cases. Diesel is expensive but with it, energy can be produced within six months," explained Jean-Pierre Nzuru, Technical Director of Ivanhoe Mines Energy.

Insufficient Investments

However, Nzuru pointed out that mining companies are financing several SNEL power plant rehabilitation projects. For example, he stressed that Ivanhoe Mines Energy has helped rehabilitate around 256 MW of installed capacity. "Combined, miners are rehabilitating a capacity of around 820 MW of installed power. Some projects have already been completed, while others are still in progress," he added.

Founded in 1970, the SNEL still relies on aging production and distribution infrastructure, which prevents it from reaching its installed production capacity. Between 2020 and 2022, the company announced investments of around $203 million, not enough to meet growing energy needs. With an economic profitability of just 3%, the SNEL struggles to borrow long-term on the local market, where banks demand interest rates of at least 13% on government bonds in foreign currency. Additionally, the international market remains inaccessible due to poor perceptions of the country and the company by foreign investors.

The DRC’s power sector has tremendous business. Indeed, besides the market share lost in the mining sector, several billion dollars are lost by electricity operators due to high distribution costs, which leads many households to rely on firewood for cooking. This gap between a clear opportunity and insufficient investment, particularly from public players, remains a challenge in Africa's second-largest country.

Georges Auréole Banda

Around $4 billion of charcoal or makala is bought on average every year in the Democratic Republic of Congo (DRC). "In the DRC, we spend around $6 billion a year on energy: $4 billion on makala, $1 billion on petroleum products, and $1.2 billion on electricity," said Fabrice Lusinde, Managing Director of of the country’s power utility Société nationale d'électricité (SNEL). Lusinde spoke during a panel titled "Déficit énergétique: et si les miniers apportaient la lumière?" at the 10th edition of the Makutano business forum, which took place in Kinshasa from November 13 to 15, 2024.

Charcoal accounts for 67% of the energy market in the DRC. Other studies suggest that wood energy makes up 94% of the national energy mix, contributing to deforestation and global warming. Lusinde noted that this represents a market share that SNEL can capture. "We've done some small experiments... In places where we've put in meters, we've realized that households are reducing their consumption of makala," he explained, highlighting the potential of electrification to lessen reliance on wood fuel.

Despite the liberalization of the electricity sector in 2014, SNEL still controls nearly 90% of installed electrical capacity. Official documents reviewed by Bankable show that in 2023, the DRC's installed capacity reached 3,238.87 MW (97.49% hydroelectric), but only 67.12% of this capacity was operational. This leaves the electricity access rate at just over 20%.

Anti-Makala Coalition

"The challenge today is to see how, with all the mechanisms offered by multilateral banks, for example, we can convert the $4 billion spent each year in the DRC on wood fuel into hydroelectricity production units," said Fabrice Lusinde, highlighting the need to mobilize resources for sustainable energy infrastructure.

This issue was discussed during the Council of Ministers held on November 8, 2024. That day, Teddy Lwamba, the Minister for Water Resources and Electricity, presented an ambitious project called Compact Énergie Nationale. Among others, the project aims to increase access to clean cooking methods from an annual growth rate of 1% to 6% and to raise $18.66 million in capital for this purpose. The project also aims to boost electricity access from 21.5%, now, to 62.5% by 2030. To achieve this, a total investment of $36.5 billion is needed, with $19.5 billion expected from the private sector. However, specific details about the project have not yet been released.

Several stakeholders are also working to improve access to green energy in the DRC. On October 28, 2024, various parties met under the United Nations Development Program (UNDP) to launch the Congolese version of the mini-grids in Africa program. The meeting addressed key issues like financing and operational models suitable for the local context.

The UNDP is already piloting the National REDD Fund (FONAREDD), which is supported by funding from the Central African Forest Initiative (CAFI). This program aims to strengthen production capacities and access to sustainable energy sources while helping to combat deforestation and promote an inclusive energy transition in the DRC.

Jobs at stake 

Through its International Development Association (IDA) and International Finance Corporation (IFC), the World Bank plays a key role in transforming the DRC's energy sector. The two arms of the institution support a project focused on improving governance in the country’s electricity and water sectors while enhancing the profitability of companies like SNEL. The total budget for this program is $944 million, with IDA planning to invest up to $600 million and IFC contributing $160 million. Private-sector participation is estimated at $174 million, while the government is expected to provide $10 million.

In the private sector, the Spark+ Africa Fund recently announced a $3 million loan to the Altech Group in the DRC. This funding aims to supply improved cookstoves to over a million low-income customers over 48 months. The investment will also help develop local production capacity by establishing six assembly facilities in the DRC that can produce over 30,000 improved cookstoves per month.

However, reducing reliance on makala (charcoal) may have social consequences. The charcoal sector employs millions of people along its value chain, who could be displaced without compensation if current projects succeed. Additionally, the cost of clean energy remains out of reach for many in the DRC, where the gross domestic product per capita is still below $750, despite improvements in recent years.

Georges Auréole Bamba

 

Augusta Kibassa, Minister of Telecommunications of the DR Congo, was in France last week. Kibassa visited Thales Alenia Space, a French firm that makes satellites, on November 14. There, he met with the firm’s senior management and learned about the different stages of satellite production, from design to launch.

This visit follows the signing of two memorandums of understanding: one between the DRC and satellite operator Monacosat, and another with Poland. These initiatives are part of the Congolese government's efforts to develop the country's satellite capabilities to meet the growing need for communication and technology, even in remote areas.

While the Ministry of Telecommunications shared no specific details about the purpose of Kibassa's visit, it may aim to address some past concerns regarding territorial surveillance. In 2022, the Congolese government showed interest in acquiring a $100 million Earth observation satellite, with its own funds. The Ministry of Scientific Research and Technological Innovation launched a tender in November in this framework.

Satellites are becoming essential technology for both telecommunications and Earth observation. In the DRC, they could help address security and economic challenges. They may also assist in securing borders against rebel groups, identifying areas affected by natural disasters, combating illegal mining activities, and assessing the state of important infrastructure in the country.

Samira Njoya, We Are Tech

 

A new digital platform to modernize public payments in the Democratic Republic of Congo (DRC) was launched last week. Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, Minister of Finance, announced the launch on November 14. The new tool will allow citizens and businesses to track their payment files in real-time. It is the fruit of a new partnership between the DRC and the International Monetary Fund (IMF). 

"With this platform, all beneficiaries of payment files can now track their requests online, from home," the minister said at a press conference in Kinshasa. "As soon as a request is registered in the expenditure chain, the beneficiary receives a message containing a unique number. This enables the request to be located precisely: in the Minister's office, in the relevant technical departments, or elsewhere. In the event of missing documents, the platform immediately indicates the documents to be provided," he explained.

The official added that the initiative aims to tackle corruption. "There will be no more room for informal calls or suspicious interventions. Everything is now transparent and traceable," he asserted.

The service is available on the Ministry of Finance website. Users with a "tracking number" can check their file status online. At the moment, however, tracking is limited to requests that have reached the Ministry of Finance. To improve efficiency, the platform should be expanded to include other government entities involved in public spending, such as provincial governments and state-owned enterprises. There are also concerns about whether the platform can handle many user requests.

This reform is part of a broader effort to improve transparency and efficiency in public spending. The minister noted that digitization is progressing within the Ministry of Finance and its related agencies. Despite these advances, challenges remain in creating a fully digitized public service. Limited internet access and unreliable power supply are significant obstacles. A few years ago, the government adopted a digitization plan for 2025, but it is uncertain if this goal can be met on time.

Georges Auréoles Bamba

 

Le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PT-NTIC), Augustin Kibassa, a visité le 14 novembre 2024 les installations de Thales Alenia Space en France. Lors de cette visite, il a échangé avec les dirigeants de la société européenne et s’est familiarisé avec les différentes étapes de fabrication des satellites, de la conception à la mise en orbite.

La visite de Thales Alenia Space fait suite à la signature de deux protocoles d’accord : l’un entre la RDC et l’opérateur satellite Monacosat, et l’autre avec la Pologne. Ces initiatives s’inscrivent dans la stratégie du gouvernement pour développer les capacités satellitaires du pays, afin de répondre aux besoins croissants en matière de communication et de technologie, et ce, sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones les plus reculées.

Bien qu’aucune information officielle n’ait été communiquée par le ministère des PT-NTIC concernant l’objectif précis de la visite chez Thales Alenia Space, cette démarche semble suggérer des pistes de réponses à certaines préoccupations liées à la surveillance du territoire, soulevées par la RDC dans le passé. En 2022, le gouvernement congolais avait exprimé son intention d’acquérir un satellite d’observation de la Terre, financé sur fonds propres, d’une valeur estimée à 100 millions de dollars. Un appel d’offres avait d’ailleurs été lancé à cet effet en novembre par le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique.

Que ce soit pour les télécommunications ou l’observation de la Terre, le satellite s’impose comme une technologie de grandes valeurs. Pour la RDC, confrontée à des défis sécuritaires et économiques, il pourrait constituer un atout majeur dans plusieurs domaines. Il permettrait notamment de renforcer la sécurisation des frontières et des localités face aux groupes rebelles, d’identifier les zones touchées par des catastrophes naturelles, de lutter contre les activités minières illégales et d’évaluer l’état des infrastructures stratégiques du pays.

Samira Njoya, We Are Tech

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A la suite de la conclusion d’un accord avec les services du Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau programme, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a annoncé, le 14 novembre 2024, le lancement d’une plateforme numérique visant à moderniser la chaîne des paiements publics. Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le ministre a précisé que cette plateforme permettra aux citoyens et aux entreprises de suivre en temps réel l’évolution de leurs dossiers dans le système de paiement de l’État.

« Avec cette plateforme, tous les bénéficiaires de dossiers de paiement peuvent désormais suivre l’évolution de leurs dossiers en ligne, depuis chez eux. Dès qu’un dossier est enregistré dans la chaîne des dépenses, le bénéficiaire reçoit un message contenant un numéro unique. Celui-ci permet de localiser précisément le dossier : au cabinet du ministre, dans les services techniques compétents ou ailleurs. En cas de pièces manquantes, la plateforme indique immédiatement les documents à fournir », a expliqué le ministre des Finances.

L’initiative, a-t-il ajouté, vise à mettre un terme aux pratiques douteuses tirant profit du manque d’information. « Il n’y aura plus de place pour les appels informels ou les interventions suspectes. Tout est désormais transparent et traçable », a-t-il affirmé.

Le service est déjà opérationnel sur le site Internet du ministère des Finances. Les utilisateurs munis d’un « numéro de suivi » peuvent y accéder pour consulter l’état d’avancement de leurs dossiers. Cependant, des marges d’amélioration subsistent. Actuellement, le suivi semble limité aux dossiers une fois qu’ils atteignent le ministère des Finances. Pour plus d’efficacité, il est nécessaire d’élargir la portée de la plateforme à d’autres entités impliquées dans les dépenses publiques, telles que l’administration centrale, les gouvernements provinciaux ou encore les entreprises publiques. Une autre incertitude porte sur la capacité de la plateforme à traiter un volume élevé de requêtes utilisateurs.

Cette réforme s’inscrit dans un cadre plus large visant à renforcer la transparence et l’efficacité dans le processus des dépenses publiques. On peut par exemple constater que la digitalisation progresse au sein du ministère des Finances et des administrations qui lui sont rattachées. Malgré ces avancées, plusieurs défis subsistent pour instaurer un service public entièrement digitalisé. L’accès limité à Internet et à une alimentation électrique fiable reste un obstacle majeur. Rappelons que le gouvernement avait adopté, il y a quelques années, un plan de numérisation à l’horizon 2025. Cependant, il demeure incertain que cet objectif pourra être atteint dans les délais fixés.

Georges Auréoles Bamba

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