Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a lancé un appel urgent pour obtenir un financement de 22 millions de dollars afin de fournir une aide à 282 000 enfants affectés par le conflit en cours dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
« L’UNICEF lance un appel urgent de 22 millions de dollars pour apporter une aide d’urgence à 282 000 enfants dans l’est de la RDC, alors que la violence s’intensifie (...). Nous avons besoin que les parties au conflit mettent fin à l’escalade des violences armées, qui ne fait qu’exacerber les souffrances des enfants et aggraver les conditions humanitaires déjà épouvantables », a déclaré Jean-François Basse, représentant intérimaire de l’UNICEF en RDC.
Dans un communiqué, l’organisation indique avoir reçu des rapports faisant état d’une hausse alarmante du nombre d’enfants séparés de leur famille ou non accompagnés, les exposant à un risque accru d’enlèvement, de recrutement forcé et de violences sexuelles.
Concrètement, l’enveloppe de 22 millions de dollars servira à répondre aux besoins humanitaires urgents, notamment en fournissant l’accès à l’eau potable, à des installations sanitaires, à des fournitures médicales, à des traitements contre la malnutrition et à des services de protection de l’enfance.
Selon l’UNICEF, l’instabilité au Nord-Kivu et au Sud-Kivu a contraint 658 000 personnes à fuir, dont 282 000 enfants, au cours des trois derniers mois.
Olivier de Souza
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La République Démocratique du Congo a exporté 1,08 tonne d’or artisanal entre janvier et septembre 2024. Cela représente une baisse de 71 % en glissement annuel, a constaté l’Agence Ecofin à la lecture des statistiques publiées par le ministère congolais des Mines.
Si les autorités ne fournissent pas d’explications à cette chute des volumes exportés, elle peut s’expliquer par l’arrêt des activités de Primera Gold l’année dernière. L’émirati Primera Group s’est en effet retiré de la coentreprise formée avec le gouvernement congolais fin 2022 pour contrôler le négoce d’or dans la pays. Elle était jusqu’ici active seulement dans le Sud-Kivu. En 2023, les exportations totales du Sud-Kivu atteignaient ainsi 5,07 tonnes d’or contre 1,05 tonne sur les neuf premiers mois de 2024. Cette année-là, la coentreprise avait permis aux exportations artisanales congolaises d’enregistrer un gain de plus de 12 000 % par rapport à l’année précédente.
Après avoir racheté les parts de Primera Group, l’État congolais a fait de Primera Gold une entreprise publique rebaptisée DRC Gold Trading SA. Celle-ci s’active pour relancer les activités avec pour objectif de faire mieux à moyen terme. Il s’agit toujours d’intégrer les artisans miniers dans les circuits officiels de négoce d’or, alors que la contrebande domine encore dans les exportations congolaises.
« Les prévisions quinquennales tablent sur une moyenne de 150 tonnes d’or en cinq ans, représentant un chiffre d’affaires de plus de 12 milliards USD. Ce qui signifie en réalité que les exploitants bénéficieraient de plus de revenus annuellement en rentrant dans le circuit officiel que de passer par la contrebande de l’or qui appauvrit des communautés entières », indiquent les autorités.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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La mine d’or Kibali, opérée par Barrick en République Démocratique du Congo (RDC), a connu une année 2024 marquée par une baisse de production sur les neuf premiers mois. La compagnie canadienne se montre néanmoins optimiste pour 2025, évoquant de « solides résultats » à venir, sans préciser s’il s’agira d’une hausse de la production, d’une stabilisation ou simplement d’une amélioration des performances opérationnelles.
Barrick et son partenaire de coentreprise AngloGold Ashanti tablaient en début d’année sur un objectif de production compris entre 711 000 et 800 000 onces d’or, après avoir livré 762 000 onces en 2023. Pourtant, au terme des trois premiers trimestres de 2024, la mine n’avait produit que 509 000 onces, enregistrant un recul de 8 % en glissement annuel.
Selon un communiqué publié par Barrick le 28 janvier, le dernier trimestre aurait été marqué par une « amélioration des performances », avec un « débit de traitement annuel record » depuis la mise en service de la mine. Toutefois, aucun chiffre précis n’a été communiqué, laissant planer une incertitude sur l’atteinte des objectifs annuels.
Pour 2025, Barrick met en avant plusieurs initiatives destinées à renforcer l’efficacité opérationnelle de Kibali. L’entreprise évoque une réorganisation interne avec des ajustements au sein du management, ainsi qu’un renforcement des campagnes d’exploration dans des zones proches du site, afin d’accroître les réserves exploitables et assurer la continuité de la production. Selon la direction, ces efforts placent Kibali dans une dynamique favorable pour la nouvelle année.
Les résultats définitifs de 2024, attendus dans les prochaines semaines, seront déterminants pour évaluer la trajectoire réelle de la mine. Ils permettront de savoir si l’objectif de production a été atteint et donneront une indication plus claire sur les perspectives pour 2025.
Située dans le nord-est de la RDC, Kibali est la plus grande mine d’or du continent africain. Elle est détenue à 45 % par Barrick, 45 % par AngloGold Ashanti et 10 % par la société publique congolaise Sokimo. Sur les neuf premiers mois de 2024, la production industrielle d’or de la RDC a atteint 19 355,41 kilogrammes, dont 99,5 % provenaient de Kibali, selon les dernières statistiques du ministère congolais des Mines. D’après Barrick, le projet Kibali aurait contribué à hauteur de 5,7 milliards de dollars à l’économie congolaise depuis son entrée en service.
Louis-Nino Kansoun, Agence Ecofin
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Le président Félix Tshisekedi a invité, le 29 janvier 2025, les acteurs du secteur public et privé de la République Démocratique du Congo (RDC) à contribuer à l’effort de guerre pour soutenir les forces armées du pays, engagées dans les combats contre l’agression dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qui a gagné en intensité ces dernières semaines. « Nos soldats se battent avec héroïsme pour la défense de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté. Ils ont besoin de notre soutien total, qu’il soit moral, matériel ou logistique », a-t-il déclaré.
Dans ce discours, le premier à la nation depuis l’intensification des combats le 23 janvier dernier, le chef de l’État a indiqué avoir instruit le gouvernement de mettre en place des mesures rigoureuses de réduction du train de vie des institutions et de leurs animateurs. Au secteur privé, il a demandé une contribution active à cette cause commune.
Cet appel à l’effort collectif marque l’entrée de la RDC dans une économie de crise, alors que le pays prévoyait de consolider les acquis d’une amélioration du cadre macroéconomique avec un deuxième programme conclu avec le Fonds monétaire international (FMI). Dans ce cadre, le gouvernement s’est engagé à améliorer les recettes et à rationaliser les dépenses. Il est, par exemple, prévu de réduire les dépenses par procédures exceptionnelles à moins de 8 % des dépenses totales d’ici fin 2025. Or, en 2023, dans un contexte moins tendu, les seules dépenses exceptionnelles de sécurité se sont élevées à 1,4 milliard de dollars, soit 11,5 % du budget global de l’État, selon un rapport du FMI.
Vers une hausse de dépenses de sécurité
Les implications d’un réaménagement des dépenses restent à déterminer. Sur la base de la loi de finances adoptée pour l’année 2025, le gouvernement s’est ménagé des marges budgétaires. Il pourra ainsi solliciter la ligne 78, réservée aux « équipements divers », dont les prévisions d’engagement s’élèvent à 11 102 milliards de francs congolais (3,8 milliards de dollars). La rubrique 63 des interventions de l’État offre une flexibilité supplémentaire avec une disponibilité d’engagements de l’ordre de 4 649 milliards de francs congolais.
La réorientation annoncée des prévisions de dépenses entraînera de fait une contribution passive du secteur privé, notamment celui en relation avec la commande publique. Les acteurs concernés verront leurs parts dans le budget être réduites au profit de l’effort de guerre qui devrait surtout bénéficier aux entreprises exportatrices d’armes et autres munitions. Quant à la contribution active des entreprises, le gouvernement semble laisser à chacune le soin de définir l’action la plus appropriée.
La réorientation annoncée des prévisions de dépenses entraînera de fait une contribution passive du secteur privé local, notamment pour les entreprises qui sollicitent la commande publique. Les acteurs concernés verront leur part du budget réduite au profit de l’effort de guerre, qui devrait surtout bénéficier aux entreprises étrangères exportatrices d’armes et autres munitions. Quant à la contribution active des entreprises, le gouvernement semble laisser à chacune le soin de définir l’action la plus appropriée.
Pour l’instant, les réactions de la communauté internationale restent au stade de l’indignation, de la condamnation des agresseurs que sont le Rwanda et le M23, ou des appels au dialogue et au respect du droit international. Si l’Union européenne a annoncé une aide de 60 millions d’euros, on attend toujours des annonces de financements supplémentaires, notamment de la part de la Chine, dont les entreprises sont les principales bénéficiaires des contrats miniers en RDC. La gestion de la crise du Mpox n’apporte pas plus d’optimisme : le pays attend toujours les promesses d’aide financière de la communauté internationale, qui tardent encore à se concrétiser.
Georges Auréole Bamba
Félix Tshisekedi : « une riposte rigoureuse et coordonnée est en cours »
Conflit à l’est de la RDC : quand le risque budgétaire devient réalité
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, s’est exprimé pour la première fois ce 29 janvier 2025 depuis le lancement de l’offensive des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, à l’est du pays. Dans son adresse à la télévision nationale (RTNC), le chef de l’État congolais a lancé un appel à la résilience et à la résistance. Il a par ailleurs annoncé qu’« une riposte rigoureuse et coordonnée est en cours », assurant que « la RDC surmontera cette tempête ».
Le président de la RDC a également dénoncé « l’inaction » de la communauté internationale, dont « la passivité frôle la complicité ». À propos de la présence de milliers de soldats rwandais sur le sol congolais, il a évoqué « une violation flagrante de la Charte des Nations unies » et « un affront aux valeurs universelles ».
#RDC | Retour en images sur l’allocution du Président Félix Tshisekedi prononcée, ce mercredi soir à la Cité de l’Union africaine, sur la situation sécuritaire dans la province du #NordKivu, suite à l’invasion de #Goma par l’armée rwandaise. pic.twitter.com/D98u7UT2LW
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) January 30, 2025
Solar-powered batteries supplier Mobile Power (Mopo) recently secured a $7 million loan to expand its footprint in the Democratic Republic of Congo (DRC). Mopo sealed the deal with the British development finance agency, British International Investment (BII). It was announced on January 27.
Mopo said it will use the loan to triple its service capacity in the DRC over the next year, aiming to reach more than one million beneficiaries. According to World Bank data from 2022, only 21.5% of the Congolese population has access to electricity, placing the DRC among the 10 least electrified countries globally. Mopo began operations in the DRC in the second quarter of 2024.
"The DRC has become one of our key growth markets with a population of over 100 million," said Chris Longbottom, Mopo's Managing Director. "This funding from British International Investment marks the start of a long-term partnership that will enable us to accelerate our growth strategy in the country," he added.
Besides the DRC, Mopo operates in five other sub-Saharan African countries Nigeria, Liberia, Chad, Sierra Leone, and Uganda. In the coming years, it plans to expand across the continent where nearly 600 million people have no electricity.
Various clean energy and off-grid solutions are being adopted to meet this demand. Most of these projects are backed by both private and institutional investors. Mopo surfs this wave, leveraging innovative technologies and a business model designed to sustainably improve Africans’ lives.
This article was initially published by Chamberline Moko (Ecofin Agency)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
The European Commission will provide €60 million in humanitarian aid to the Democratic Republic of Congo (DRC). According to the announcement, made on January 28, the funds will address the urgent needs of populations displaced by the fight between the Congolese army and Rwanda-backed M3 rebels, with a focus on the people of Goma and its surroundings. For now, the exact number of displaced is unknown.
Before the recent escalation of the conflict, about 800,000 internally displaced people were already living in overcrowded conditions around Goma. Despite receiving $17 million in emergency medical aid from the UN, the needs of those affected far exceed available resources.
The European aid will be used to build shelters, supply clean drinking water, distribute food, and support educational programs for children impacted by the conflict. This funding is part of a broader effort that has brought total EU assistance to the DRC to over €272 million since 2023.
Hadja Lahbib, European Commissioner for Crisis Management, reaffirmed the EU's commitment to protecting civilians. "In these particularly difficult times, the European Union remains committed to supporting the most vulnerable populations in the Democratic Republic of Congo. Despite ongoing challenges that hinder humanitarian access due to intense fighting, we will ensure that humanitarian funds are released without delay and that aid continues to reach those who need it most," she stated. Lahbib also urged respect for international humanitarian law, emphasizing the protection of displaced persons, humanitarian workers, and medical facilities.
The UN has reported that "M23 rebels and the Rwandan army are progressively taking possession of Goma," raising concerns over a potential human rights crisis in the city. UN High Commissioner for Human Rights Volker Türk warned that civilians face serious risks from explosive weapons such as mortars and heavy artillery in densely populated areas. He noted that shellfire had struck at least two sites housing displaced persons.
Additionally, Türk highlighted concerns over law and order in Goma following the escape of approximately 4,763 prisoners from Muzenze prison, the city's largest penitentiary.
Amidst the escalating conflict, the DRC has appointed Évariste Somo Kakule as military governor for North Kivu on January 28. Promoted to major-general, Kakule previously led the 31st Rapid Reaction Brigade based in Kindu, Maniema province. He replaces Major General Peter Cirimwami, who was killed during fighting in Saké on January 23.
This article was initially published in French by Olivier de Souza
Edited in English by Ola Schad Akinocho
The United States has demanded Rwanda’s withdrawal from the Democratic Republic of Congo (DRC) territory amidst recent conflicts. "We affirm our strong support for the Congolese people and the sovereignty and territorial integrity of the DRC and urge Rwanda to do the same," stated Ambassador Dorothy Shea, acting U.S. charge d'affaires at the United Nations, during a Security Council briefing on January 28, 2025.
On the same day, Marco Rubio, the new foreign minister in President Donald Trump's administration, called Rwanda’s President Paul Kagame, claiming he was confused over the escalating situation in eastern DRC. The region is under attack by M23 rebels, whom Rwanda supposedly backs.
Besides the US, during a meeting in Brussels, European Union foreign ministers called on Rwanda to withdraw its troops from Congolese territory and stop supporting the M23, as articulated by Kaja Kallas, head of EU diplomacy.
These diplomatic reactions come amid growing unrest in several towns across the DRC, where protests have sometimes turned violent. In Kinshasa, demonstrators have vandalized diplomatic missions and looted foreign-owned properties. Some citizens accuse targeted countries of complicity or inaction regarding the deteriorating security situation in eastern DRC.
While acknowledging the "cry of anger and exasperation" from the public, the Congolese government condemned violent protesting "in all forms" and expressed regret to those affected. However, Congolese Foreign Minister Thérèse Kayikwamba Wagner emphasized that mere rhetoric is insufficient. "Rwanda has proved that your declarations do not matter to it," she said during another UN Security Council meeting on January 28. Since an emergency session on January 26, DRC officials have been calling for sanctions against Rwanda.
On the conflict front, the UN reports that "M23 rebels and the Rwandan army are gradually taking possession of Goma." In response to this situation, the DRC appointed Évariste Somo Kakule as military governor for North Kivu on January 28. Promoted to major-general, Kakule previously led the 31st Rapid Reaction Brigade based in Kindu, Maniema province. He replaces Major General Peter Cirimwami, who was killed during fighting in Saké on January 23.
Georges Auréole Bamba
Several airlines have suspended flights to and from Ndjili International Airport in Kinshasa, the capital of the Democratic Republic of Congo (DRC), amid escalating violence. According to various media reports, Air France's flight scheduled for January 28, 2025, from Paris to the DRC via Brazzaville was turned back. Following this incident, Air France-KLM temporarily halted its landings in Kinshasa.
Brussels Airlines also canceled its flights scheduled for January 29 between Brussels and Kinshasa but indicated that flights on January 30 might still proceed. "The safety of our colleagues and passengers is and remains our priority," the airline stated in a release. Due to the ongoing crisis, Uganda Airlines also canceled its January 28 flights to the DRC.
While the fighting is concentrated in the eastern part of the country—over two and a half hours by air from Kinshasa—protests in the capital have escalated into riots. Protesters have vandalized embassies and looted private property, including foreigners’ businesses. Amidst the unrest, diplomatic missions have advised their nationals to remain indoors. Even if airlines wished to maintain operations, logistical challenges related to crew changes in a tense environment have made it difficult.
On January 29, Kinshasa authorities apologized and said they regretted the incidents. The provincial governor consequently banned protests.
Despite these disruptions, data from commercial flight monitoring platform FlightRadar indicates that Ndjili Airport remains open. Several domestic flights continued to operate on January 29, and Uganda Airlines has scheduled flights for that day as well. An Ethiopian Airlines plane landed in Kinshasa around midday; however, flights from Addis Ababa to Goma—the epicenter of the conflict—and Lubumbashi remain uncertain.
Georges Auréole Bamba
Plusieurs compagnies aériennes ont annulé leurs vols prévus à l’arrivée ou au départ de l’aéroport international de Ndjili, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Selon des sources médiatiques concordantes, le vol Air France qui devait assurer la liaison le 28 janvier 2025 entre Paris et la RDC via Brazzaville, au Congo voisin, a fait demi-tour. Air France-KLM a ensuite annoncé la suspension temporaire de ses atterrissages à Kinshasa.
Brussels Airlines, la compagnie belge, a pour sa part indiqué que les vols prévus ce 29 janvier entre Bruxelles et Kinshasa étaient annulés, mais que ceux du 30 janvier pourraient être maintenus. « La sécurité de nos collègues et de nos passagers est et reste notre priorité », a expliqué le transporteur dans un communiqué relayé par des médias belges. Uganda Airlines a également annulé ses vols du 28 janvier vers la RDC en raison de la crise dans le pays. Mais
Bien que les combats se déroulent à l’est du pays, à plus de 2 h 30 de vol de Kinshasa, des marches de protestation dans la ville se sont transformées en émeutes. Des ambassades ont été vandalisées et des biens privés, y compris ceux appartenant à des étrangers, ont été pillés. Dans ce contexte, les représentations diplomatiques ont conseillé à leurs ressortissants de rester confinés. Dans une telle situation, même si les compagnies aériennes souhaitaient maintenir leurs opérations, il était difficile d’assurer des vols en raison des contraintes logistiques, notamment pour le changement d’équipage, qui nécessite de traverser une ville sous tension.
Ce 29 janvier, les autorités de Kinshasa ont exprimé leurs regrets et présenté des excuses pour ces dérives. Le gouverneur de la province a, pour sa part, interdit les manifestations.
Selon des données de la plateforme de surveillance des vols commerciaux FlightRadar, l’aéroport de Ndjili n’est cependant pas fermé. Plusieurs vols domestiques ont continué de décoller et d’atterrir ce 29 janvier, et les vols de Uganda Airlines du même jour restent programmés. Un avion de la compagnie Ethiopian Airlines a atterri en milieu de journée à Kinshasa, mais les vols reliant Addis-Abeba à Goma (épicentre du conflit) et Lubumbashi (sud-est du pays) sont incertains.
Georges Auréole Bamba
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