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Equipe Publication

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La grève des chauffeurs de gros camions reliant le Congo central à la capitale Kinshasa a commencé à faire sentir ses premiers effets. Un communiqué du ministère de l’Économie, diffusé dans la presse locale, a révélé une hausse notable des prix du ciment. En effet, dans les marchés, on peut constater que le sac de ciment est passé de 12 à 17 dollars.  

Ce mouvement de grève, entamé le 16 septembre dernier, découle des revendications des transporteurs. Ceux-ci estiment que plusieurs de leurs doléances, formulées lors de précédentes négociations avec le gouvernement, n’ont toujours pas été prises en compte. Le problème s’est exacerbé lorsqu’un décret du ministre provincial des Transports de Kinshasa a interdit l’accès des camions dans la ville à certaines heures. Cette décision, motivée par le désir de réduire les embouteillages dans une ville où la circulation devient de plus en plus difficile, a été perçue comme un coup dur pour les transporteurs. La Fédération des entrepreneurs du Congo a récemment alerté le gouvernement des risques de perturbation que cela engendrerait sur la chaîne d’approvisionnement.

Les principales cimenteries alimentant Kinshasa sont situées dans le Congo central et acheminent leur production dans la capitale quasi exclusivement par les camions. La grève des transporteurs entrave ainsi la distribution du ciment, un produit essentiel à la construction et au développement urbain.

Mais au-delà du ciment, d’autres produits de première nécessité commencent également à ressentir les effets de cette grève. Les cuisses de poulet, les vivres frais et une variété de produits agricoles sont déjà soumis à des perturbations légères dans leur approvisionnement. Si la situation devait perdurer, ces légères disruptions pourraient s’amplifier, affectant davantage la vie quotidienne des Kinois.

Des opportunités pour les petits transporteurs

Toutefois, cette situation n’est pas sans offrir des opportunités. Face à la demande croissante de transport, de nombreux petits transporteurs ont vu leurs services fortement sollicités. Ces acteurs de petite taille, souvent exclus des grandes lignes de distribution, profitent aujourd’hui de l’augmentation des besoins pour se faire une place sur le marché. Leurs activités sont en pleine expansion, et ils contribuent activement à atténuer les effets de la grève sur l’approvisionnement des produits essentiels.

Néanmoins, les petits transporteurs peinent à compenser l’absence des camions de 20 tonnes, qui restent les plus adaptés pour acheminer de grandes quantités de marchandises à des coûts abordables.

Des discussions ont eu lieu entre les autorités, le Premier ministre et le ministre des Transports, avec des résolutions adoptées à plusieurs reprises. Cependant, les parties prenantes n’ont pas encore trouvé un terrain d’entente satisfaisant.

Ce corridor entre le Congo central et Kinshasa, qui relie une région portuaire et industrielle à une capitale de plus de 20 millions d’habitants, joue un rôle stratégique dans l’économie du pays. Toute perturbation sur cet axe a des répercussions majeures sur l’approvisionnement de la capitale.

Georges Auréole Bamba

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Varun Beverages, Pepsi Cola’s Indian bottler, plans to invest $50 million to build a new beverage production plant in the Democratic Republic of Congo (DRC). The plant will be built within the Special Economic Zone (ZES) of Kiswishi City, in Lumumbashi.

Spanning 15 hectares, the facilitate aims to leverage the logistical advantages of the Likasi road for shipping products to consumers in Lubumbashi and the surrounding region. This is Varun's second major investment in the DRC. It previously built a plant in the Maluku Special Economic Zone, near Kinshasa, the capital. This other project produces 1.2 million bottles per day.

"Varun's expansion will meet the growing demand for Pepsi beverages in the DRC and support our long-term growth trajectory in Africa," said Ravi Kant Jaipuria, president of Varun Beverages.

With the new project, Varun wants to helps boost the DRC’s agri-food industry and tap into the potential of the Congolese market. The country's youth population, which makes up 60% of the total population, offers a large consumer base for soft drinks.

Besides the DRC, Varun Beverages operates in Zimbabwe and Zambia and holds franchise rights for various PepsiCo products in Morocco.

ES

 

The Democratic Republic of Congo (DRC) had 23.1 million Mobile Money users in Q1 2024, against 18.2 million in Q1 2023 and 8.1 million in Q1 2020. According to the country’s telecom regulator, the ARPTC, 40.33% of all mobile users in Q1 2024 had a Mobile Money account. Over the period, the number of mobile users stood at 57.5 million, spread across the DRC’s four major operators: Vodacom, Orange, Airtel, and Africell.

Kinshasa led the users and revenue charts in early 2024 regarding mobile users. The capital housed 5.29 million users generating over $23.24 million in revenue. Haut-Katanga and Nord-Kivu followed with revenues of $14.43 million and $8.42 million, respectively. Bas-Uele Central had the highest average revenue per user at $3.10, attributed to habits formed during election periods. Vodacom held the largest market share with 52.05% of Mobile Money subscribers and over $43 million in transaction sales.

Over Q1 2024, the penetration rates for mobile users and mobile money were 60.4% and 24.4%, respectively, nationwide. Total mobile revenues stood at $86.3 million, reflecting an average monthly revenue per user of $1.27, suggesting that this could be doubled or more.

To achieve this growth, both public and private sectors must implement several measures. These include ensuring interoperability of mobile financial services and educating users to promote Mobile Money adoption while reducing cash reliance. Additionally, improving access to mobile devices, expanding telecom network coverage, and enhancing service accessibility could further stimulate consumption in this sector.

Muriel Edjo

 

The Democratic Republic of Congo (DRC) imported about 14,500 tonnes of pork, mostly cuts and offal, in 2023.  The figure, disclosed in the latest annual report of the Brazilian Animal Protein Association (ABPA), is over 28% higher than that recorded in 2022. That year, the DRC imported 11,300 tonnes of pork.

The surge placed the DRC as Brazil’s third-biggest pork buyer in Africa. Angola and Côte d'Ivoire are the top two. Increased demand for Brazilian pork highlights the potential for local producers to enter this market and develop a national supply.

Pork is widely consumed in the DRC, both in rural areas and urban outskirts. However, FAO data shows that national production remains low; it grew from 24,622 tonnes in 2012 to 27,415 tonnes in 2022.

To bolster the sector, many experts believe several interventions are needed, especially in production and marketing. These include educating farmers on good hygiene practices to ensure safe products for consumers. It's also important to improve access to essential inputs to lower production costs and introduce mechanisms for farmers to sell pork and by-products to restaurants, hotels, delicatessens, and supermarkets.

Espoir Olodo

 

En 2023, la République démocratique du Congo (RDC) a importé environ 14 500 tonnes de viande de porc, principalement sous forme de morceaux et d’abats, selon le dernier rapport annuel de l’Association brésilienne des protéines animales (ABPA). Cette quantité représente une hausse de plus de 28 % par rapport à 2022, où les importations s’élevaient à 11 300 tonnes.

Avec cette augmentation, la RDC est devenue la troisième destination africaine du porc brésilien, derrière l’Angola et la Côte d’Ivoire. Cette croissance de la demande en provenance du Brésil souligne un potentiel pour que les acteurs locaux se tournent vers ce segment et développent une offre nationale.

Bien que la viande de porc figure parmi les produits carnés les plus consommés à travers la RDC, tant en milieu rural qu’en périphérie urbaine, les données de la FAO révèlent une production nationale encore limitée. Celle-ci n’a progressé que très modestement au cours de la dernière décennie, passant de 24 622 tonnes en 2012 à seulement 27 415 tonnes en 2022.

Dans ce contexte de quasi-stagnation, de nombreux observateurs estiment que le développement du sous-secteur porcin nécessitera plusieurs interventions, notamment sur les maillons de la production et de la commercialisation.

Cela inclut notamment la sensibilisation des éleveurs aux bonnes pratiques d’hygiène afin d’assurer que le produit ne présente aucun risque pour la santé des consommateurs. Il est également crucial d’améliorer l’accès économique aux intrants essentiels pour réduire les coûts de production, tout en mettant en place des mécanismes garantissant aux fermiers la rentabilité de la distribution de la viande de porc et de ses sous-produits dans les établissements de grande consommation, tels que les restaurants, hôtels, charcuteries et supermarchés.

Espoir Olodo

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Le secteur pharmaceutique en République Démocratique du Congo (RDC) est en pleine mutation. L’opération d’assainissement lancée par l’Autorité congolaise de réglementation pharmaceutique (Acorep), début septembre, marque un tournant majeur dans la lutte contre la prolifération de pharmacies non autorisées, qui mettent en danger la santé publique en vendant des médicaments dont la qualité n’est pas garantie. Selon le Dr Hervé Kweyi, président du conseil provincial de l’ordre des pharmaciens de Kinshasa, « 80 % de l’exercice en pharmacie dans le pays se fait de manière illégale ».

Il faut notamment relever que le développement massif du secteur informel pharmaceutique en RDC est en grande partie dû à l’incapacité du secteur formel à répondre à la demande croissante en médicaments. Les pharmacies légales, souvent concentrées dans les centres urbains, n’ont pas su s’adapter à l’évolution des besoins des populations, notamment dans les zones plus reculées et économiquement précaires. Cette inaccessibilité a laissé un vide que les pharmacies informelles ont comblé, en offrant des médicaments à moindre coût, bien que souvent de qualité douteuse.

L’absence de régulation stricte et de contrôles a permis à ce marché informel de proliférer, mettant en évidence les défaillances du secteur formel à offrir une couverture adéquate et équitable à l’ensemble de la population. Pour rétablir un équilibre, le secteur formel doit moderniser son approche, élargir son réseau et garantir l’accès aux soins à des prix compétitifs.

Soutenue par le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP), l’opération d’assainissement vise à instaurer un cadre réglementaire plus strict et à restructurer un marché largement désorganisé où la majorité des établissements fonctionnent en dehors des normes légales.

Avec environ 5 000 pharmacies illégales dans la région de Kinshasa, cette réforme est un pas crucial pour garantir l’accès à des médicaments sûrs et de qualité. En fermant ces points de vente illicites, l’Acorep cherche à protéger la population contre les risques liés à la consommation de produits pharmaceutiques non contrôlés. En effet, ces pharmacies clandestines, qui opèrent en toute illégalité, compromettent la santé des citoyens et fragilisent le système de santé. « La qualité des médicaments ne peut être assurée qu’à travers le respect rigoureux de la réglementation », a rappelé Glorry Panzu, président du CNOP.

Vers un environnement plus compétitif et attractif 

L’opération d’assainissement ouvre également des perspectives intéressantes pour les pharmacies qui respectent les normes en vigueur. En éliminant la concurrence déloyale des établissements non autorisés, les pharmacies conformes ont la possibilité d’étendre leurs activités, d’améliorer la qualité des services offerts et de renforcer la confiance des consommateurs. Cette réforme pourrait également favoriser l’émergence d’un environnement propice à l’investissement, attirant des acteurs internationaux du secteur pharmaceutique et incitant les investisseurs étrangers à financer des projets de modernisation des infrastructures locales.

Cependant, le succès de la réforme repose sur plusieurs facteurs clés. Il est essentiel de consolider la capacité des pharmacies autorisées, à répondre à la demande croissante après la fermeture des pharmacies illégales. A ce niveau, le renforcement en amont de la chaine d’approvisionnement en produits de qualité apparait comme capital, dans un contexte où la mise en œuvre du système national de la chaîne d’approvisionnement en 2009 n’a jusqu’ici pas eu d’impact significatif sur la disponibilité des produits sur l’ensemble du territoire. C’est ce que relève un rapport de l’Usaid sur le rôle du secteur privé dans l’amélioration des performances du système de santé en RDC.

L’institution dépeint dans le document un système d’approvisionnement plus fragmenté que le système de distribution public. Jusqu’ici, le gouvernement ne peut qu’estimer le nombre d’importateurs privés, de grossistes et de points de vente, car l’enregistrement et la réglementation, voulue depuis 2009, sont inefficaces. « Le fait que le gouvernement doive estimer le nombre de grossistes non autorisés illustre bien l’absence de réglementation adéquate. À titre de comparaison, d’autres pays francophones, comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, disposent de systèmes de régulation plus structurés », explique l’Usaid.

De plus, il faudra que les professionnels du secteur investissent davantage dans la distribution sur l’ensemble du territoire, conformément à l’appel lancé le 25 septembre par Dr Daniel Ngeleka Mutolo, assistant technique de l’Acorep : « Il urge que les pharmaciens ouvrent des officines et investissent dans cette profession en vue de vulgariser les produits de qualité dans toutes les zones de santé de la RDC », a-t-il déclaré.

L’Acorep devra également veiller à la mise en place de contrôles rigoureux pour assurer le respect des nouvelles régulations. Des campagnes de sensibilisation sur l’importance de l’achat de médicaments dans des établissements agréés doivent être menées afin d’éduquer la population et de limiter les activités du marché noir.

Si de bonnes mesures d’accompagnement sont prises, cette réforme pourrait constituer une base solide pour le développement d’un marché pharmaceutique moderne et sécurisé, capable de répondre aux exigences d’une économie en croissance et aux besoins des populations. La mise en conformité avec les régulations pourrait favoriser un cadre plus propice à l’investissement dans le secteur, permettre d’attirer des partenariats avec des acteurs internationaux du secteur de la santé et même inciter des investisseurs étrangers à financer des projets visant à moderniser l’infrastructure pharmaceutique locale. L’arrivée prochaine via des représentants locaux de nouveaux acteurs comme le Français IPM Technologies une filiale de MPI Internationale du Groupe LV Pharma et le Groupe allemand Rommelag viendrait renforcer les efforts consentis dans ce sens.

Olivier de Souza

Au cours des quatre dernières années, le segment du Mobile Money en République Démocratique du Congo (RDC) a connu une croissance soutenue du nombre d’abonnés, selon le dernier rapport de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPTC). Le nombre total d’utilisateurs est passé de 8,1 millions au premier trimestre 2020 à 18,2 millions à la même période en 2023. Cette dynamique positive s’est poursuivie au premier trimestre 2024, avec un total de 23,1 millions d’utilisateurs. Ces abonnés sont répartis entre les quatre principaux opérateurs de téléphonie mobile du pays, à savoir Vodacom, Orange, Airtel et Africell.

Mais, ce nombre d’utilisateurs du Mobile Money au premier trimestre 2024 ne représentait que 40,33 % du nombre total d’abonnés à la téléphonie mobile, qui s’élevait à 57 511 154 personnes. Cela signifie que 34 319 252 utilisateurs de téléphones mobiles n’avaient pas encore recours aux services de Mobile Money, selon les données de l’ARPTC. Ce chiffre met en évidence un important écart entre l’adoption des services téléphoniques et celle des services financiers mobiles, illustrant ainsi un potentiel de croissance encore largement inexploité dans le secteur du Mobile Money en RDC.

Kinshasa dominait en termes d’abonnés et de revenus au premier trimestre 2024, avec 5,29 millions d’utilisateurs et des revenus de plus de 23,24 millions de dollars. Le Haut-Katanga et le Nord-Kivu suivaient avec des revenus respectifs de 14,43 millions et 8,42 millions de dollars pour les opérateurs télécoms. Fait notable, le Bas-Uele Central affichait le revenu moyen par utilisateur le plus élevé des provinces, à 3,10 dollars, malgré un nombre d’utilisateurs plus restreint. L’Autorité de régulation des postes et télécommunications a attribué cette particularité à une habitude d’utilisation du Mobile Money acquise lors de la période électorale. Vodacom se distinguait par le plus grand nombre d’abonnés au Mobile Money, détenant ainsi la plus importante part de marché (52,05 %). Avec plus de 43 millions de dollars, la société surpassait également ses concurrents en termes de chiffre d’affaires réalisé sur les transactions.

Avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de 60,4 % et de 24,4 % pour le Mobile Money, il apparaît que le chiffre d’affaires de 86 342 690 $ généré par le secteur, pour un revenu moyen par utilisateur mensuel de 1,27 $, pourrait être doublé, voire plus.

Cependant, pour y parvenir, il est impératif que les secteurs public et privé adoptent diverses mesures ambitieuses. Cela inclut l’interopérabilité des services financiers mobiles et l’éducation des utilisateurs pour encourager l’adoption du Mobile Money et réduire la dépendance au cash. De plus, faciliter l’accès des populations aux appareils mobiles, étendre la couverture du réseau de télécommunications et améliorer l’accessibilité des services télécoms sont des approches qui pourraient également renforcer la consommation dans ce secteur.

Muriel Edjo

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Varun Beverages, embouteilleur indien de Pepsi Cola envisage d’injecter 50 millions $ dans la construction d’une usine de production de boissons dans la Zone économique spéciale (ZES) de Kiswishi City, dans la commune de Lubumbashi, province du Haut-Katanga République Démocratique du Congo (RDC).

Cette unité qui devrait s’étendre sur 15 hectares entend profiter de l’opportunité logistique que représente la route Likasi pour expédier ses produits vers les consommateurs de la ville de Lubumbashi et plus largement de la province du Haut-Katanga.   

Il s’agit du second d’investissement majeur annoncé par la société indienne en RDC après l’installation d’une usine de production de 1,2 million de bouteilles par jour dans la zone économique spéciale de Maluku dans la région de Kinshasa.

« L’expansion de Varun répondra à la demande croissante de boissons Pepsi en RDC et soutiendra notre trajectoire de croissance à long terme en Afrique », a indiqué Ravi Kant Jaipuria, président de Varun Beverages.

Avec ce nouveau projet, l’embouteilleur entend participer à la montée en puissance de l’industrie agroalimentaire nationale et profiter du potentiel de croissance du marché congolais. En effet, la population juvénile qui représente 60 % de l’effectif démographique fournit un important réservoir de consommateurs pour les boissons gazeuses.

Il faut noter qu’outre la RDC, Varun Beverages opère aussi dans les boissons au Zimbabwe, en Zambie et détient les droits de franchises pour divers produits de PepsiCo également au Maroc.

ES

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Dans son rapport 2024, qui classe 194 pays selon l’indice de développement des services publics en ligne, les Nations unies révèlent que la République Démocratique du Congo (RDC) occupe la 179e place mondiale et la 44e place africaine, enregistrant ainsi un recul de quatre positions par rapport à 2022.

En effet, l’indice de développement de l’e-gouvernement du pays a baissé de 0,305 7 en 2022 à 0,206 7 en 2024. Ce score est en dessous des moyennes mondiale (0,575 4), africaine (0,386 2) et même de la sous-région Afrique centrale (0,265 1).

Le document n’explique pas les raisons de ce recul. Les Nations unies estiment plutôt que la RDC fait partie des pays qui « disposent d’une infrastructure et d’un capital humain modérément développés qui, bien que limités, peuvent soutenir l’expansion des services en ligne et contribuer au développement global de l’e -gouvernement ». 

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Dans son Plan national numérique horizon 2025 (PNN), adopté en 2019, la RDC a inscrit la transformation numérique de l’administration comme un pilier de son efficacité publique et un levier essentiel de sa croissance économique et sociale. En 2022, le PNN affichait déjà un taux d’avancement de 41 % avec 11 projets clôturés et 17 en cours de réalisation, sur un total de 69, selon le dernier rapport d’évaluation publié par l’Agence de développement du numérique (ADN) en janvier 2023.

Parmi les projets en cours de réalisation figuraient les services intégrés d’identification numérique de la population et des services publics, comprenant une démarche publique en ligne via une plateforme de visas, une plateforme de cartes d’identité et de passeports en ligne, ainsi que des centres d’appels pour les services publics et d’autres services. On trouve également la numérisation du cadastre et le développement de plateformes de paiement électroniques pour les taxes, impôts, redevances, contraventions, et autres.

Pour respecter l’échéance prévue à l’horizon 2025, le gouvernement s’était fixé des objectifs : atteindre un taux de réalisation de 65 % du PNN en 2023, 83 % en 2024 et 100 % en 2025. Cependant, il est difficile de savoir s’il a réussi à atteindre ces objectifs, le dernier rapport d’évaluation rendu public datant de janvier 2023.

Dans une étude publiée en novembre 2023, trois chercheurs du département d’économie de l’October University for Modern Sciences and Arts du Caire, en Égypte, ont estimé qu’une augmentation de 10 % du pourcentage d’individus utilisant les services administratifs en ligne est associée à une hausse de 0,4 % à 1,6 % du Produit intérieur brut (PIB) par habitant dans les pays européens, selon le type d’utilisation d’Internet. En République démocratique du Congo, l’impact pourrait être similaire.

Muriel Edjo

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Selon un nouveau rapport publié le lundi 30 septembre 2024 par le géant minier BHP, la demande mondiale de cuivre devrait croître d’un million de tonnes par an jusqu’en 2035. Cette prévision ouvre des perspectives intéressantes pour la République démocratique du Congo (RDC), qui a produit 2,8 millions de tonnes de ce métal en 2023 et prévoit d’augmenter ses volumes de production dans les années à venir.

Dans le rapport de BHP intitulé « BHP Insights : How Copper Will Shape Our Future », consulté par Bankable, il est précisé que le taux de croissance de la demande mondiale de cuivre jusqu’en 2035 sera deux fois supérieur à celui observé au cours des 15 dernières années. Selon les projections, d’ici 2050, la demande mondiale de cuivre devrait augmenter de 70 %, atteignant 50 millions de tonnes par an, principalement en raison de la transition énergétique et des technologies émergentes. Le rapport indique que la contribution du secteur de la transition énergétique à cette demande passera de 7 % aujourd’hui à 23 % d’ici 2050, tandis que celle du secteur numérique devrait croître de 1 % à 6 %. En outre, la demande de cuivre pour les véhicules électriques devrait doubler, représentant 20 % de la demande totale d’ici 2040, selon le document.

Ces nouvelles prévisions interviennent quelques semaines après que BHP a signalé que l’excédent actuel sur le marché du cuivre devrait se poursuivre et même se renforcer légèrement en 2025. Selon les informations relayées fin août par l’Agence Ecofin, cet état excédentaire serait attribué à une forte contraction du secteur du logement en Chine, premier consommateur mondial de cuivre. Après avoir atteint un prix record de 10 800 dollars la tonne en mai 2024, les prévisions de hausse à 15 000 dollars en 2025 ont été révisées à la baisse. Par exemple, Goldman Sachs s’attend désormais à ce que le prix du cuivre recule à 10 100 dollars la tonne en 2025.

Bien que les analystes se soient toujours accordé ces derniers mois sur des perspectives à long terme solides pour le marché du cuivre, le regain d’optimisme suscité par les nouvelles prévisions de BHP mérite d’être surveillé du côté de la RDC, désormais deuxième producteur mondial, devant le Pérou. De plus, ces nouvelles données interviennent quelques jours seulement après l’annonce par Zijin Mining (copropriétaire du plus grand projet congolais avec Ivanhoe Mines) de plans en cours pour atteindre son objectif de production d’un million de tonnes par an sur le projet Kamoa-Kakula. Il convient de rappeler que cette mine, entrée en service en 2021, a été le principal moteur de l’augmentation des volumes de production de la RDC au cours des deux dernières années. Actuellement, le projet dispose d’une capacité de production de 600 000 tonnes par an.

Pour la République Démocratique du Congo (RDC), le boom actuel du cuivre représente, si les projets en cours se concrétisent, une opportunité significative d’augmenter les revenus générés par ce secteur. Cependant, cela soulève également des questions cruciales concernant le positionnement du pays au sein de la chaîne de valeur du cuivre, qui inclut également le raffinage.

Selon les données de l’International Copper Study, l’Afrique n’a fourni que 9 % de la production mondiale de cuivre raffiné en 2022, malgré la présence de deux des dix premiers producteurs mondiaux, dont la RDC. Cette situation met en évidence la nécessité pour le pays d’investir dans des infrastructures de raffinage et de transformation afin de maximiser la valeur ajoutée de ses ressources.

Louis-Nino Kansoun

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