Le développement des chaînes de valeur dans l’agriculture, les mines et le tourisme était au centre du 23e sommet des chefs d’État et de gouvernement du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), tenu le 31 octobre 2024 à Bujumbura, au Burundi. À cette occasion, le président Félix Antoine Tshisekedi a de nouveau plaidé pour la transformation des matières premières africaines sur le continent.
« Je crois fermement que pour prospérer, nos économies doivent briser le cycle de dépendance à l’exportation brute de matières premières et s’engager à bâtir des chaînes de valeur destinées à transformer et enrichir nos ressources ici même, en Afrique. C’est cela la clé qui ouvre inéluctablement la voie à la création d’emplois et, surtout, qui donne à notre jeunesse les moyens de façonner l’avenir de notre beau et grand continent », a affirmé le président congolais dans son discours de circonstance, ajoutant que « la République démocratique du Congo (RDC) se tient prête à jouer un rôle de premier plan dans cette dynamique ».
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— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) October 31, 2024
Le Chef de l’État a prononcé un discours, ce jeudi à #Bujumbura, au #Burundi, à l’occasion du 23ème sommet des Chefs d’État et de gouvernement du COMESA.
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Il faut dire que la RDC a les atouts nécessaires pour ce rôle : le pays détient d’importantes réserves et ressources minérales. Il est le premier producteur africain de cuivre et le premier producteur mondial de cobalt. La RDC dispose également d’importants gisements d’hydrocarbures (pétrole et gaz), d’or, de diamants, de minéraux 3T (étain, tantale et tungstène), de zinc-plomb, d’uranium, de fer et de manganèse. Dans le secteur agricole, le pays possède 80 millions d’hectares de terres arables et 4 millions d’hectares de terres irrigables, dont seulement 10 % sont exploités.
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2019, Félix Antoine Tshisekedi travaille avec ses gouvernements successifs pour trouver les moyens permettant à la RDC de transformer localement ses minerais. Quelques projets sont d’ailleurs en cours de développement, comme la construction d’une raffinerie de cobalt de Lualaba ou encore la mise en place d’une chaîne de valeur pour les batteries électriques. Cependant, cette dynamique est freinée par le déficit énergétique dont souffre le pays. Selon le rapport « The Energy Progress Report 2023 » de la Banque mondiale et de l’Agence internationale de l’énergie, le taux d’électrification du pays est de 21 %, l’un des plus bas du continent africain.
Conscient de l’ampleur de la tâche, Félix Antoine Tshisekedi appelle à instaurer une dynamique régionale. « Mon pays, riche d’un potentiel agricole et minier immense, souhaite travailler main dans la main avec chacun d’entre vous pour faire de nos ressources un levier de prospérité commune, en les intégrant aux chaînes de valeur régionales pour garantir une sécurité alimentaire et énergétique solide », a-t-il déclaré. « Face aux défis du continent, la République démocratique du Congo considère l’intégration régionale non seulement comme une priorité, mais aussi comme l’une des voies essentielles pour sécuriser notre avenir », a ajouté le président congolais.
Pierre Mukoko
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