Des investisseurs américains sont « fortement intéressés » par le projet de création d’une raffinerie de cobalt dans la province du Lualaba, au sud-est de la République Démocratique du Congo, a déclaré le ministre des Mines, Kizito Pakabomba (photo), à l’issue d’une table ronde organisée le 23 septembre 2024 à New York par l’organisation Foreign Policy et la société Buenassa, partenaire du gouvernement dans le développement de ce projet. Les échanges ont porté sur la durabilité et la résilience des chaînes d’approvisionnement en minerais essentiels à la transition énergétique mondiale, avec la participation de personnalités telles que la présidente de la banque américaine d’import-export.
« Il va de l’intérêt de ce pays (les États-Unis) de s’assurer de son approvisionnement en minerais critiques », a fait savoir M. Kizito, pour justifier l’intérêt des investisseurs américain.
Le projet de création d’une raffinerie de cobalt a bénéficié d’une subvention de 3,5 millions de dollars du gouvernement de la RDC, octroyée à travers le Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Cette subvention constitue la première tranche destinée à préparer la réalisation du projet. Le plan de Buenassa prévoit que l’usine soit opérationnelle d’ici la fin de 2027. La première phase du projet prévoit une production annuelle de 30 000 tonnes de cathodes de cuivre et 5 000 tonnes de sulfate de cobalt.
#RDC_MINES | 23.09.2024
— Ministère des Mines - RDC (@MinMinesRDC) September 24, 2024
Le Ministre des Mines, @kizpaka, a participé à des événements majeurs à New York visant à renforcer les collaborations économiques entre la RDC et les États-Unis autour des minéraux critiques.
Au cœur des discussions : les minéraux critiques, tels que le… pic.twitter.com/2pslCt7FVG
En plus des acteurs du secteur privé, la question de l’investissement dans une industrie locale de transformation des minéraux stratégiques tels que le coltan, le cobalt, le lithium et le cuivre a également été abordée lors d’une rencontre entre le président Tshisekedi et José Fernando, sous-secrétaire d’État américain chargé de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement.
On a aussi retrouvé à l’occasion de ces échanges les responsables de la Gécamines, la principale institution représentant les intérêts de l’État dans le secteur minier en RDC, et le directeur général de Buenassa, Eddy Kioni. « Ce projet jouera un rôle crucial dans le développement d’une chaîne de valeur intégrée autour de la fabrication de batteries et de véhicules électriques, s’alignant ainsi sur l’engagement du gouvernement à promouvoir une industrialisation responsable et un développement économique régional vert avec un impact positif durable sur les communautés locales », affirmait-il en février 2024.
On apprend également que, grâce à l’implication de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Buenassa, fondée en 2022, a pu engager des discussions avec des institutions de financement du développement telles que la Banque africaine de développement, Afreximbank, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique et Africa Finance Corporation.
Les rencontres de New York s’inscrivent dans la continuité du récent forum sur la batterie, tenu les 17 et 18 septembre 2024. À cette occasion, le ministre Kizito a annoncé que la RDC était sur le point de livrer sa première batterie produite à partir de ses ressources minières. Toutefois, le gouvernement reconnaît qu’il reste encore de nombreux investissements à réaliser (routes, énergie, transport) et qu’il est nécessaire d’adopter une fiscalité adaptée pour attirer les investisseurs.
Georges Auréole Bamba