L’agriculture a été un point clé de la communication du président de la République Démocratique du Congo (RDC) lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 6 décembre 2024. À cette occasion, Félix Tshisekedi a indiqué à son gouvernement qu’il souhaite que davantage de ressources soient mobilisées et allouées à ce secteur, rapporte le compte rendu de la réunion. Cette orientation découle de « l’ampleur des défis alimentaires et socioéconomiques à relever et de l’urgence d’action », indique la même source.
Les directives présidentielles s’inscrivent dans un contexte marqué par une demande croissante de denrées de première nécessité, la nécessité de protéger le pouvoir d’achat des ménages et l’objectif de diversifier l’économie nationale. Il s’agit donc de développer l’agriculture afin de réduire significativement les importations de produits alimentaires de base et de renforcer la sécurité alimentaire sur l’ensemble du territoire.
À l’occasion du lancement de la campagne agricole 2024-2025, le 17 octobre 2024 à Kinshasa, des semences améliorées, des fertilisants, ainsi que du matériel aratoire et divers équipements roulants ont été distribués aux gouverneurs de différentes provinces. L’objectif est de soutenir plus efficacement les agriculteurs locaux et d’accroître leur production.
Pour le président de la République, ces subventions sont suffisantes. « Ainsi, afin de prévenir les carences répétitives en produits agricoles de première nécessité, comme le maïs, le président de la République a engagé le ministre d’État, ministre de l’Agriculture en collaboration avec son cabinet, à procéder à l’évaluation des interventions du gouvernement en faveur de la campagne agricole de la première saison en cours, afin de prendre des mesures pour préparer efficacement la saison prochaine qui débute dans quelques semaines », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres.
Plus de cohérence
Par ailleurs, dans le souci de rationaliser l’allocation des ressources aux différents projets et programmes agricoles en cours d’élaboration ou d’exécution et d’optimiser les rendements attendus pour le bien-être des populations, le président de la République a annoncé la tenue, en début d’année prochaine, d’une réunion de haut niveau. Cette réunion, qui regroupera les principales parties prenantes et les partenaires au développement, devrait permettre « de procéder au parachèvement de la réflexion sur la mise en cohérence de toutes les initiatives agricoles portées par les différents ministères et structures rattachées à la présidence de la République ainsi que d’autres services étatiques ».
La politique agricole et les politiques connexes, notamment la construction de voies de desserte agricole, ont animé l’action du nouveau gouvernement depuis son entrée en fonction. Le secteur privé est également engagé dans plusieurs initiatives, dont l’une est portée par l’entreprise suisse Mole Group dans le Kongo Central. Le projet ambitionne des investissements proches du milliard de dollars.
Les bailleurs de fonds sont aussi actifs, avec notamment plus de 265 millions de dollars apportés par la Banque africaine de développement pour développer des milliers de compétences agricoles, ainsi que des financements de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement.
Dans son programme d’investissements prioritaires pour la période 2025-2028, le gouvernement a prévu d’injecter environ 265 millions de dollars, répartis entre la recherche, l’amélioration de la production agricole et le développement des zones rurales à dominante agricole.
Georges Auréole Bamba
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