Le ministère de la Fonction publique poursuit son plan de désengorgement des effectifs de l’administration publique. Dans une annonce diffusée le 18 décembre 2025 par les canaux officiels du ministère de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et de l’Innovation du service public, le ministre Jean-Pierre Lihau (photo) a annoncé la signature des actes de mise à la retraite de 2 000 agents éligibles de la fonction publique.
Selon le ministre, ces agents sont répartis sur l’ensemble des administrations, des catégories d’emplois et des provinces, dans un souci d’équité et d’équilibre de gestion. La répartition communiquée fait état de 58 secrétaires généraux, inspecteurs généraux et médecins généraux, 232 directeurs, 285 chefs de division, 106 chefs de bureau, 716 agents de collaboration et agents d’administration de première classe, ainsi que 603 agents d’exécution, allant du grade d’agent d’administration de deuxième classe aux grades inférieurs.
Jean-Pierre Lihau indique que l’approche retenue par le gouvernement est progressive et adaptée aux moyens disponibles de l’État. Elle poursuit un double objectif : rétablir, au profit de chaque agent, le droit de jouir dignement de sa retraite et faire de la mise à la retraite non plus une « condamnation à mort » comme par le passé, mais un moment de repos mérité après de bons et loyaux services rendus à la nation.
Le ministre a précisé que les notifications de mise à la retraite ainsi que les paiements des indemnités de fin de carrière sont déjà en cours d’exécution, et que l’ensemble du processus doit être clôturé avant le 31 décembre 2025. Il a toutefois rappelé que le blocage des rémunérations et des avantages des agents concernés est formellement interdit avant leur notification préalable par le ministère de la Fonction publique.
30 000 départs annoncés dès 2026
S’agissant de la gestion des postes libérés, Jean-Pierre Lihau a souligné que ceux-ci ne sont pas ouverts aux recrutements externes. Il a interdit toute désignation d’intérim par les agents admis à la retraite, ainsi que la nomination de personnes dépourvues de numéro matricule ou n’ayant pas la qualité d’agent de carrière des services publics de l’État, conformément à la législation en vigueur.
Au-delà de cette première vague, le ministre a annoncé qu’à partir de janvier 2026, au moins 30 000 agents seront mis à la retraite chaque année. Cette projection s’explique par l’ampleur du stock d’agents éligibles : en juillet 2025, l’État congolais comptait environ 314 000 agents remplissant les conditions légales de départ à la retraite.
Face à cette situation, le gouvernement s’est doté d’un plan décennal de mise à la retraite couvrant la période 2025-2035. Ce plan repose notamment sur un partenariat envisagé avec les banques commerciales, présenté comme un mécanisme innovant destiné à fluidifier le processus.
Selon les autorités, ce dispositif permettrait aux banques d’avancer les indemnités de fin de carrière aux retraités, l’État s’engageant à les rembourser progressivement sous forme de mensualités équivalentes aux anciennes rémunérations.
La mise en œuvre de ce partenariat demeure toutefois conditionnée à la signature préalable d’un protocole d’accord entre l’État et les banques payeuses, lequel devra préciser les modalités pratiques du mécanisme.
Timothée Manoke
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