Le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, est arrivé en Suisse ce 20 janvier 2025 pour participer au Forum économique mondial, également connu sous le nom de forum de Davos, selon un communiqué de la présidence. Il est accompagné de quatre ministres : Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d’État aux Affaires étrangères ; Ève Bazaiba, ministre d’État à l’Environnement ; Doudou Fwamba, ministre des Finances ; et Kizito Pakabomba, ministre des Mines.
« À l’occasion de ces assises, le président Félix Tshisekedi annoncera le lancement d’un vaste projet structurant pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité en République Démocratique du Congo », précise la présidence, sans donner plus de détails.
À Davos, le chef de l’État congolais interviendra le 22 janvier lors d’un panel consacré à la protection du bassin forestier du Congo, considéré comme le plus grand poumon de la planète. John Forbes Kerry, ancien secrétaire d’État américain et envoyé spécial pour le climat sous la présidence de Joe Biden, participera également à cette discussion. Actuellement coprésident de Galvanize Climate Solutions, une entreprise mondiale dédiée à l’apport de capitaux et d’expertise pour accélérer les solutions climatiques tout en générant une valeur durable pour les investisseurs, John Kerry apportera une perspective internationale, notamment sur les solutions de financement.
Un autre intervenant clé sera Jozef Sikela, commissaire européen aux partenariats internationaux. L’Union européenne, avec les États-Unis, le Japon et l’Arabie saoudite, a signé un accord de principe pour sécuriser l’approvisionnement en minerais essentiels à la transition énergétique. Les ressources de la RDC, estimées à près de 24 000 milliards de dollars, sont au centre de ces discussions. La Chine, absente de ces négociations, a déjà sécurisé plusieurs permis, faisant d’elle le principal partenaire de la RDC dans la production de cuivre et de coltan.
La République Démocratique du Congo occupe une position stratégique dans l’économie verte. Son sous-sol regorge de ressources essentielles à la transition énergétique. Cependant, ces richesses se situent souvent dans des zones forestières, menacées malgré les précautions environnementales annoncées par les sociétés minières.
Cependant, le pays peine à attirer des financements internationaux en raison de décennies de crises socio-politiques qui le classent parmi les débiteurs jugés à risque. Récemment, il a obtenu un engagement limité à 1 milliard de dollars du Fonds monétaire international, assorti de conditionnalités souvent difficiles à remplir. Les propositions que le président Tshisekedi présentera lors de ce sommet seront cruciales, de même que les résultats des rencontres organisées par lui et sa délégation au forum de Davos.
Georges Auréole Bamba
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