Réuni le vendredi 12 décembre 2025, à l’occasion de sa soixante-dixième réunion ordinaire, le Conseil des ministres a adopté un projet d’ordonnance instituant le Fonds de soutien et de développement des forces armées de la République démocratique du Congo (FSD-FARDC). Présenté par le vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Guy Kabombo Mwadiamvita, ce texte fixe l’organisation et le fonctionnement de ce nouvel instrument de financement de la programmation militaire dans un contexte sécuritaire marqué par la persistance des conflits armés, en particulier dans l’est du pays.
Selon le texte adopté, le FSD-FARDC aura pour mission principale de financer la programmation militaire, en mobilisant des ressources issues de l’« effort de guerre ». Celui-ci inclut les contributions du pouvoir central, des provinces, des entités territoriales décentralisées, des entreprises publiques et privées, ainsi que des bailleurs de fonds, partenaires et autres personnes physiques ou morales de droit public ou privé.
Le fonds sera également chargé de négocier des quotités à prélever sur certains actes générateurs de recettes du pouvoir central en lien avec la défense nationale, d’assurer le suivi et la collecte des fonds affectés au secteur de la défense, et d’intervenir dans la détermination des contributions prévues dans les contrats de partenariat. Une dimension de sensibilisation de l’ensemble des couches sociales à l’effort de guerre est également intégrée au dispositif.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité des démarches engagées par les autorités depuis le début de l’année 2025 pour renforcer le soutien matériel et financier aux FARDC. Dès les premiers mois de l’année, le chef de l’État avait appelé à une mobilisation nationale autour de l’effort de guerre, invitant le gouvernement à rationaliser certaines dépenses publiques afin de dégager des marges budgétaires supplémentaires au profit de la défense.
La création du FSD-FARDC intervient dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, qui pèse sur les finances publiques en affectant les recettes et en alourdissant les dépenses de sécurité, au détriment d’autres priorités, y compris le paiement des salaires. Face aux offensives des rebelles de l’AFC/M23 et à l’instabilité persistante, les autorités avaient engagé des mesures pour renforcer l’effort de défense, notamment en sollicitant une avance sur le soutien budgétaire du FMI et en ajustant les politiques de recettes et de dépenses afin de contenir le déficit budgétaire lié au conflit.
Le Conseil de l’Union européenne a également adopté, fin novembre, une mesure d’assistance de 10 millions d’euros (11,52 millions de dollars au cours actuel) en faveur des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), au titre de la Facilité européenne pour la paix (FEP). Cette enveloppe vise à fournir du matériel militaire non létal répondant aux besoins opérationnels des forces congolaises.
L’opérationnalisation du FSD-FARDC est présentée par le gouvernement comme un levier destiné à doter les Forces armées d’équipements adaptés aux menaces actuelles et futures, tout en renforçant leurs capacités fonctionnelles et opérationnelles.
Boaz Kabeya
Lire aussi :
Conflit à l’est : après Uvira, le risque d’un glissement vers le sud minier se précise
Conflit à l’est de la RDC : les secteurs public et privé invités à l’effort de guerre
Conflit à l’est de la RDC : l’utilisation des fonds du FMI pour l’effort de guerre envisagée
UE : 10 millions € pour appuyer les capacités militaires des FARDC









