La Commission australienne des valeurs mobilières et des investissements (ASIC) a annoncé, le mardi 11 novembre, avoir engagé des poursuites devant une cour fédérale contre AVZ Minerals, compagnie minière revendiquant des droits d’exploitation sur le gisement de lithium de Manono, en République démocratique du Congo (RDC).
Le régulateur boursier australien accuse la société et deux de ses dirigeants d’avoir manqué à leurs obligations d’information envers les investisseurs dans le cadre du litige portant sur ce projet minier. AVZ était cotée à la Bourse australienne (ASX) jusqu’en mai 2022, date de sa suspension de cotation, avant d’être radiée en mai 2024.
Par l’intermédiaire de sa filiale Dathcom Mining, la compagnie détenait 75 % d’un permis couvrant une partie du site de Manono — considéré comme le plus grand gisement congolais de lithium —, mais n’a jamais obtenu les droits d’exploitation. Son partenaire dans la coentreprise, la compagnie publique Cominière, a annoncé en octobre 2023 la signature d’un accord en vue d’exploiter une partie du gisement aux côtés du groupe chinois Zijin Mining. AVZ conteste ces développements et a engagé plusieurs procédures internationales pour faire valoir ses droits.
Selon l’ASIC, la compagnie a omis de divulguer des information sur ce conflit juridique pendant près d’un an. Le directeur général d’AVZ, Nigel Ferguson, et le directeur technique, Graeme Johnston, sont également accusés d’avoir manqué à leurs obligations d’administrateurs, en autorisant ou en permettant la publication d’annonces à l’ASX « fausses ou trompeuses ».
« Il était pratiquement impossible pour les investisseurs particuliers de se rendre en Afrique centrale, où la société exerce ses activités. Dans ces circonstances, les investisseurs comptent sur la société pour leur fournir des informations précises et opportunes. Nous alléguons que M. Ferguson et M. Johnston ont omis d’informer les investisseurs des problèmes en cours pendant près de 12 mois », a déclaré Sarah Court, vice-présidente de l’ASIC.
Dans un communiqué publié dans la foulée, AVZ et ses administrateurs ont nié « fermement toutes les allégations d’actes répréhensibles », affirmant qu’ils se défendront vigoureusement devant la justice australienne.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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