Les prix du cuivre ont franchi un nouveau cap sur le London Metal Exchange (LME), s’approchant du seuil de 13 000 dollars la tonne, rapporte Bloomberg lundi 29 décembre. Selon l’agence, le métal a progressé jusqu’à 6,6 % pour atteindre 12 960 dollars la tonne à Londres, avant de se stabiliser autour de 12 920 dollars en cours de séance asiatique le 29 décembre.
Sur l’ensemble du mois de décembre, le cuivre affiche une hausse de plus de 15 %. Cette progression est attribuée à l’anticipation d’éventuels droits de douane américains sur le cuivre raffiné. En prévision de ces mesures, encore non actées, des négociants ont accru les expéditions de métal vers les États-Unis, contribuant à réduire les stocks disponibles dans le reste du monde. Sur le marché américain, les contrats à terme sur le Comex s’échangeaient par ailleurs à des niveaux supérieurs à ceux du LME.
Cette évolution intervient alors que les analystes du groupe financier américain Citigroup ont indiqué en début de mois que le prix du cuivre pourrait dépasser la barre des 13 000 dollars la tonne d’ici le deuxième trimestre 2026. « Nous sommes convaincus que le cuivre dispose d’un potentiel haussier jusqu’en 2026, soutenu par plusieurs facteurs favorables, notamment un environnement fondamental et macroéconomique progressivement plus porteur », avaient-ils déclaré, en prédisant une hausse de 2,5 % de la consommation mondiale finale l’an prochain.
Ces prévisions sont partagées par Gregory Shearer, responsable de la stratégie métaux de base et métaux précieux chez J.P. Morgan. « Dans l'ensemble, nous pensons que ces dynamiques uniques, mêlant inventaires disloqués et perturbations aiguës de l’offre minière, installent un cadre résolument haussier pour le cuivre et suffisent à propulser les prix au-delà de 12 000 dollars la tonne au premier semestre 2026 », a-t-il déclaré.
L’approvisionnement mondial en cuivre alimente les inquiétudes des observateurs depuis plusieurs incidents survenus cette année. À titre d’illustration, en mai, la compagnie Ivanhoe, active en RDC sur l’un des plus grands projets au monde, a rapporté un incident sismique qui l’a conduite à réduire ses objectifs de production pour 2025 et 2026. Alors que l’entreprise visait initialement au moins 500 000 tonnes de cuivre en 2025, elle n’en attend plus que 420 000 tonnes au maximum, un niveau également anticipé pour 2026.
De même, un glissement de terrain à Grasberg, en Indonésie, deuxième plus grande mine de cuivre au monde, a contraint Freeport-McMoRan à réduire de 35 % sa production prévue en 2026.
Louis-Nino Kansoun, Agence Ecofin
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