Un an après la signature du partenariat public-privé (PPP) entre le ministère congolais des Transports et la société Pads Corporation Sarl pour la digitalisation et la collecte des redevances perçues au sein de ce ministère, le projet fait désormais l’objet d’un réexamen. Cette réévaluation intervient à la suite de contestations formulées par la société publique Lignes Maritimes Congolaises (LMC), qui dénonce notamment sa non-implication dans le projet et la nouvelle répartition des droits de trafic maritime induite par le contrat.
Pour trouver une issue, des réunions de concertation se sont tenues les 3 et 4 novembre 2025 à Kinshasa. Autour de la table figuraient les ministres des Transports, Jean-Pierre Bemba, et du Portefeuille, Julie Mbuyi, les dirigeants de la LMC, ainsi que le comité directeur de Pads Corporation.
À l’issue des discussions, le président du Conseil d’administration de la LMC, Lambert Mende, a salué un dialogue constructif, estimant que ces premières rencontres ont permis de clarifier le cadre du partenariat et d’obtenir des « ajustements du gouvernement », sans plus de précisions. Selon la même source, les deux ministres ont instruit les experts de la LMC et de Pads Corporation d’élaborer un document de procédure définissant les mécanismes de collaboration entre les deux parties.
Signé en mars 2024, le PPP porte sur la conception, le financement, l’exploitation et la maintenance d’une plateforme numérique dédiée à la collecte automatisée des redevances perçues au sein du ministère des Transports. Le projet, d’un coût de 11 millions de dollars pour une durée de 10 ans, a introduit une nouvelle répartition des droits de trafic maritime, jusqu’ici entièrement alloués à la LMC : 10 % pour Pads Corporation, 17,5 % pour le fonctionnement de certaines administrations, et le reste pour la LMC.
La société publique dénonce cette répartition, qu’elle considère comme une perte de revenus et une réduction de ses prérogatives financières. Du côté du ministère des Transports, le PPP avec Pads Corporation est présenté comme une initiative de modernisation, visant à améliorer la transparence et sécuriser les flux financiers, en vue d’accompagner la reconstruction de la flotte nationale de la LMC.
Créée en 1974, la Lignes Maritimes Congolaises est chargée d’assurer le transport maritime international des marchandises congolaises. En mai 2025, l’entreprise avait annoncé un projet d’acquisition de deux nouveaux navires pour moderniser sa flotte.
Ronsard Luabeya
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