Paul Hinks, le dirigeant de la société américaine Symbion Power, producteur indépendant d’énergie, a rencontré la Première ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, le 27 août 2024. Les ministres des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo, et des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba, étaient également présents. A l’ordre du jour de la rencontre figurait les procédures administratives nécessaires au lancement de son projet visant à transformer le gaz contenu dans le lac Kivu en électricité, apprend-on de médias ayant couvert l’évènement.
« Nous sommes venus pour régler certaines questions de nature administrative avec la cheffe du gouvernement. Nous pensons que les questions qui étaient pendantes vont être résolues le plus rapidement possible. Si tel est le cas, dans les trois mois à venir, nous allons initier les différentes étapes pour l’exploitation », a fait savoir monsieur Hinks à sa sortie de la rencontre avec les membres du gouvernement. Il est question d’investir 300 millions de dollars pour installer une capacité de production de 60 mégawatts.
Aucun détail n’a filtré sur la nature des procédures administratives à surmonter. En janvier 2023, Symbion Power a remporté l’appel d’offres du gouvernement de RDC pour le développement du projet de biogaz de Makelele sur le lac Kivu, via sa filiale locale Renewable Energy Development. À l’analyse d’une autre initiative menée par Kivu Power, la société de projet mise en place par le Tunisien EPPM pour développer un projet similaire, on note que, même après avoir remporté l’appel d’offres, il a fallu encore obtenir une concession gazière et une licence de producteur d’électricité. Il n’est pas exclu que Symbion Power soit dans ce processus.
Avec la Première ministre, Paul Hinks dit avoir également discuté du projet visant à produire jusqu’à 150 mégawatts d’électricité, via 33 micro-barrages. Ce projet est porté par MyHydro, une coentreprise formée par Symbion Power et Natel, une startup américaine qui a inventé des turbines adaptées à des petits barrages électriques. Pour ce projet, l’entreprise américaine a déjà obtenu les autorisations réglementaires.
Le premier site est annoncé à Kabeya-Kamwanga, sur la rivière Lubi, près de Mbuji-Mayi, capitale du diamant de la RDC. La localité ne compte pas moins de 3 millions d’habitants qui ne sont pas tous connectés au réseau national, alors qu’elle est proche d’une rivière au débit d’eau jugé intéressant. Ici, il était prévu un développement en deux phases : une première de 1,2 mégawatt, dont la livraison est attendue avant fin septembre 2024, et l’autre de 3,6 mégawatts, prévue pour être livrée avant la fin du mois de mars 2025. Pour l’heure, on n’a pas d’informations sur les prix que compte pratiquer la joint-venture MyHydro.
Ces différents projets menés par des producteurs indépendants sont désormais possibles grâce à la libéralisation du secteur de l’électricité. L’objectif est d’adresser le déséquilibre entre l’offre et le demande d’électricité, notamment dans les zones rurales.
Georges Auréole Bamba
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