Lors de sa visite de travail en République démocratique du Congo (RDC), la semaine dernière, Richard Nelson (photo), le coordonnateur du Programme Power Africa, a annoncé un nouvel investissement de 15,5 millions de dollars pour renforcer l’accès durable à l’électricité dans le pays. Concrètement, l’investissement qui s’étalera sur les trois prochaines années ira dans des projets d’électrification des milieux ruraux et la distribution de kits solaires pour les ménages, dans les zones reculées et non desservies par le réseau de distribution.
Cette enveloppe vient en renfort aux efforts déjà entrepris par le Programme en Afrique centrale et de l’est, comme l’acquisition, l’année dernière d’une participation de 85 % dans deux projets solaires. Notons qu’à court terme, Power Africa envisage de développer 350 MW d’électricité sur place, à travers en priorité l’énergie solaire.
D’ailleurs, Richard Nelson a laissé entendre que Power Africa s’investira davantage dans l’apport de solutions durables aux compagnies minières dans le pays. Celles-ci, faut-il le rappeler, présentent une demande électrique importante que le réseau de distribution peine à satisfaire. La situation est telle que de plus en plus d’opérateurs miniers développent leurs propres systèmes d’approvisionnement électrique.
« Nos efforts visent à avoir très bientôt un impact significatif notamment dans l’électrification des milieux ruraux », a-t-il déclaré, avant de mentionner que la mise en œuvre de ce projet sera réalisée par des entreprises privées partenaires.
Une fois réalisée, ce projet de Power Africa permettra de réduire le gap de l’accès à l’électricité dans le pays, qui selon l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), compte parmi les 20 pays avec le plus grand déficit d’accès à l’électricité dans le monde. On estime à 78 millions, le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’électricité en RDC.
Power Africa, qui est une initiative de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) lancée en 2013, veut ajouter 30 000 MW de capacité de production propre au mix africain d’ici 2030, afin de réaliser 60 millions de connexions électriques à cet horizon. Ceci implique la conception et la mise en place de programmes nationaux d’électrification, la modernisation des services de transmission et de distribution, le déploiement de technologies énergétiques propres, ainsi que la promotion des investissements dans le secteur de l’énergie.
L’initiative a déjà accompagné 42 pays africains dans leurs efforts pour l’électrification avec entre autres 14 300 MW de projets ayant atteint le closing financier, 7 600 MW ayant été mis en service à partir d’énergies propres.
Olivier de Souza
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