La République Démocratique du Congo (RDC) figure parmi les 5 pays africains les plus attractifs pour l’investissement dans les énergies renouvelables des entreprises chinoises. On y retrouve aussi la Zambie, l’Angola, le Mozambique et l’Ouganda. C’est principalement ce qui ressort d’un récent rapport du cabinet de consulting Development Reimagined, dont les activités consistent à accompagner les entreprises, les gouvernements et organisations internationales à pénétrer le marché africain.
Le document, intitulé Horizons verts en 2024 : Explorer le potentiel des énergies renouvelables en Afrique pour les investisseurs chinois, précise que ces pays présentent un potentiel inexploité significatif et une demande convaincante pour les investisseurs. Les auteurs ont déterminé plusieurs critères qui placent ces pays dans cette liste et expliquent pourquoi les entreprises chinoises devraient privilégier ces destinations. Il s’agit de la faiblesse du financement total pour le climat, le faible accès à l’électricité, le niveau des investissements directs étrangers chinois, la faiblesse de la capacité en énergies renouvelables pour 2022, le niveau de déploiement des politiques incitatives, la part des sources d’énergie renouvelable dans l’électricité totale produite et le potentiel en énergies renouvelables.
Cependant, les auteurs indiquent que compte tenu de la nature dynamique du secteur et de l’évolution des contextes environnementaux, économiques et politiques, ces critères pourraient influencer les résultats de leurs recherches à court ou moyen termes. Ainsi, des développements ultérieurs pourraient entraîner des résultats ou des tendances différentes.
Pour montrer l’étendue des besoins, les auteurs ont indiqué que les contributions déterminées au niveau national de l’ensemble des pays africains représentent une demande estimée à 2 800 milliards de dollars, soit plus de 93% du PIB de l’Afrique. Les États eux-mêmes ne se sont jusque-là engagés (promesse) qu’à près de 10% de cette enveloppe. Cela représente un déficit de financement d’environ 2 500 milliards de dollars, notamment dans l’énergie et le transport sous-jacent de l’électricité produite.
Réglementation favorable
Or, si l’on tient compte des défis financiers tels que l’augmentation de la dette et les coûts d’emprunt prohibitifs, peu de nations africaines peuvent combler durablement ce déficit par leurs propres moyens. D’où l’importance pour les entreprises chinoises de se positionner sur cette opportunité. Ceci, d’autant plus qu’on estime que la demande en énergie devrait croître de 30 à 40% au cours des prochaines décennies, à cause de la démographie et l’urbanisation de masse.
Par ailleurs, les analystes de Development Reimagined affirment qu’une lecture croisée de la réglementation dans les 5 pays de la liste est favorable au développement des projets d’énergies renouvelables portés par les entreprises chinoises. Ils préconisent d’ailleurs de dupliquer, en concertation avec les autorités des pays concernés, le modèle de développement des énergies renouvelables en Chine.
Il faut savoir que ce modèle est l’un des plus réussis à l’échelle mondiale. Le pays est considéré comme le champion du monde des énergies renouvelables, car il installe le plus de capacités d’énergies propres pour sa consommation domestique. L’année dernière, la Chine a représenté à elle seule environ les deux tiers des capacités installées d’infrastructures renouvelables dans le monde, soit 297 GW sur les 473 développés, selon des données de l’Agence pour les énergies renouvelables (Irena).
Source : Irena
De plus, les entreprises chinoises détiennent la majorité des brevets sur les solutions renouvelables et les entreprises chinoises font la course en tête en ce qui concerne le financement des technologies renouvelables dans le monde. Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’International Finance Corporation (IFC) publié en 2022, sur les quelque 770 milliards de dollars investis chaque année dans les énergies propres dans les économies émergentes et en développement, les firmes chinoises cumulent les deux tiers de ce total avec 511 milliards de dollars investis.
« L’expérience de la Chine dans l’expansion rapide de son propre secteur des énergies renouvelables la positionne comme un partenaire précieux pour les pays africains cherchant à développer leurs capacités en énergie verte. Les investissements chinois peuvent fournir des financements essentiels, des technologies et une expertise pour aider les nations africaines à exploiter efficacement leur potentiel en énergies renouvelables. Les efforts de collaboration entre les pays africains et les investisseurs chinois peuvent favoriser un développement durable, stimuler la croissance économique et créer une situation gagnant-gagnant qui aborde les problèmes urgents du changement climatique tout en améliorant les communautés et les économies du continent africain », lit-on dans le rapport.
Olivier de Souza
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