Lors du Conseil des ministres du 7 février 2025, le gouvernement congolais a adopté un ensemble de mesures visant à « dégager des marges substantielles de trésorerie à affecter au soutien direct à nos forces armées », selon le compte rendu de la réunion. Parmi ces décisions figure la suspension des acquisitions de véhicules pour les institutions politiques, judiciaires et assimilées. Seuls certains véhicules nécessaires aux opérations sécuritaires, ainsi que les ambulances et les tracteurs, échappent à cette mesure.
Le compte rendu du Conseil des ministres ne précise pas les économies attendues de cette suspension. Par ailleurs, la loi de finances 2025 ne détaille pas non plus les montants spécifiquement alloués à l’achat de véhicules. Elle indique simplement qu’environ 333 milliards de francs congolais (plus de 118 millions de dollars) sont destinés à l’achat d’équipements de construction et de transport.
En plus du gel de l’achat de véhicules, le gouvernement congolais prévoit des coupes budgétaires sur plusieurs postes de dépenses, notamment les frais de fonctionnement des institutions politiques et des cabinets ministériels, ainsi que leurs interventions économiques. Les rémunérations des membres des institutions publiques, des mandataires publics et des cabinets politiques seront également réduites, touchant à la fois les émoluments de base et les primes permanentes après imposition.
Par ailleurs, certaines dépenses spécifiques seront suspendues, notamment les évacuations sanitaires et les missions de service, sauf celles liées à la mobilisation des recettes, à la sécurité nationale ou aux actions diplomatiques en lien avec le conflit.
Le gouvernement assure néanmoins que ces mesures n’affecteront pas les investissements publics dans les infrastructures stratégiques, comme les routes, les projets énergétiques, le Plan de développement des 145 territoires (PDL-145T), les voiries, les contreparties des projets financés par des bailleurs extérieurs, les actions de mobilisation des recettes fiscales.
Des textes réglementaires sont annoncés afin d’encadrer ces suspensions et coupes budgétaires. Il est également prévu d’établir un rapport hebdomadaire sur l’exécution de ces mesures, qui sera transmis au chef de l’État.
Abigael Kayiba, stagiaire
Lire aussi :
Conflit à l’est de la RDC : l’utilisation des fonds du FMI pour l’effort de guerre envisagée