Pour le ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) porte la responsabilité du blocage du plan de relance de la compagnie aérienne nationale Congo Airways. « J’ai un peu de souci en ce qui concerne Congo Airways. En fait, après avoir présenté le programme et obtenu le quitus du gouvernement en juillet 2024, il fallait obtenir un financement auprès d’une banque locale [UBA notamment]. Malheureusement, la CNSS, qui devait apporter sa garantie bancaire, n’a pas suivi. Et c’est pour cela qu’aujourd’hui, Congo Airways ne peut pas encore décoller… », a-t-il déclaré le 26 novembre lors du panel du Makutano consacré au secteur des transports.
En clair, le redémarrage de Congo Airways dépendait d’un financement gagé sur une garantie de la CNSS, actionnaire de la compagnie à hauteur de 31 %. Faute de cette garantie, le financement n’a pas été obtenu, empêchant la reprise des opérations.
Fondée en 2014, Congo Airways a vu sa flotte passer de quatre à deux avions opérationnels, une contraction aggravée par des pannes techniques récurrentes qui ont conduit à l’arrêt des activités en juillet 2024. Après plusieurs mois de démarches, la compagnie avait annoncé dans un communiqué publié le 3 novembre 2024 une reprise de ses opérations, avec un premier vol prévu le 10 du même mois. En janvier 2025, une nouvelle équipe dirigeante avait même été nommée : Alexandre Tshikala Mukendi au poste de directeur général et Mamitsho Pontshia comme directeur général adjoint. Mais tout s’est arrêté par la suite.
Selon plusieurs médias locaux, le certificat de transporteur aérien (CTA) du pavillon national – indispensable pour opérer – arriverait en plus à expiration en décembre. Une telle issue compromettrait gravement la viabilité de Congo Airways : perte du droit de voler, résiliation des assurances, caducité des contrats en cours. La compagnie devrait alors repartir d’une procédure complète de certification, bien plus longue et coûteuse, en plus d’acquérir une nouvelle flotte.
Le personnel ne cache pas son inquiétude et multiplie les alertes internes et publiques sur la situation financière et sociale de l’entreprise. Selon plusieurs sources, près de 450 emplois seraient aujourd’hui menacés.
Fin 2024, l’État a lancé, en partenariat avec Ethiopian Airlines, une nouvelle compagnie aérienne, dénommée Air Congo. Jean-Pierre Bemba s’est félicité de ses performances. À l’en croire, le taux de remplissage des deux avions de la compagnie oscille entre 80 % et 100 %. Selon le ministre, sa flotte devrait être renforcée l’année prochaine avec trois appareils supplémentaires.
Boaz Kabeya
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