Les travaux de construction d’une centrale solaire de 200 MW ont été lancés le 19 octobre 2024 à Fipango, un village situé dans le territoire de Kipushi, dans la province du Haut-Katanga. Le projet est réalisé par l’entreprise indienne de développement des énergies renouvelables Soleos Energy et la société congolaise d’ingénierie électrique Melci Holdings. D’un coût de 200 millions de dollars, les travaux devraient s’achever d’ici la fin de l’année 2025, selon les porteurs du projet.
Une fois opérationnelle, cette centrale solaire devrait jouer un rôle déterminant dans la réponse à la demande énergétique croissante de la région. En effet, elle permettra de tripler pratiquement la puissance installée du Haut-Katanga. Selon l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE), à la fin de 2023, la puissance installée de cette province, entièrement constituée d’hydroélectricité, se chiffrait à seulement 119,52 MW. Avec ce parc solaire, cette puissance passera à 319,52 MW.
Avec une production attendue de près de 350 millions de kilowattheures par an, le projet cible plus d’un million de personnes. L’électricité sera d’abord vendue à la Société nationale d’électricité (SNEL) dans le cadre d’un contrat de 25 ans, qui la revendra ensuite aux ménages et aux entreprises. Par ailleurs, le projet devrait créer plus de 2 000 emplois durant la construction et plus de 500 emplois permanents pendant l’exploitation.
Selon Jason Temasfield, directeur financier de Soleos Energy, le partenariat avec Melci Holdings renforce la capacité de Soleos à livrer des infrastructures solaires à grande échelle. Il souligne d’ailleurs que l’entreprise vise à mettre en œuvre jusqu’à 1 000 MW de projets solaires dans le pays. À l’issue d’une rencontre avec les promoteurs du projet, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a déclaré à la presse que le projet actuel constitue la phase pilote d’un programme visant à installer des parcs solaires d’une capacité de 500 MW.
La République Démocratique du Congo représente l’un des marchés les plus prometteurs pour le secteur de l’énergie. Le pays, qui cherche à diversifier son économie en développant l’agro-industrie et en transformant localement ses ressources minières, a un besoin crucial d’électricité, tandis que ses capacités disponibles sont en deçà de la demande potentielle. Selon le rapport « The Energy Progress Report 2023 » de la Banque mondiale et de l’Agence internationale de l’énergie, le taux d’électrification du pays est de 21 %, l’un des plus bas du continent africain.
Pierre Mukoko
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