Le ministre d’État, en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire en République démocratique du Congo, a récemment visité Mbuji-Mayi, la principale ville du Kasaï oriental, connu comme la capitale du diamant. Son objectif : discuter de la diversification de l’économie locale en exploitant le potentiel agricole d’une région où l’exploitation des pierres précieuses domine, souvent au détriment de la sécurité alimentaire.
Lors de cette visite, M. Mutshail Mutomb a rencontré son homologue provincial pour identifier les zones de production agricole et affiner les plans de la prochaine campagne. Il a mis en avant la culture du soja comme une solution contre la malnutrition. Au forum sino-congolais sur les mines, il a lancé un appel aux participants, insistant sur la nécessité d’investir dans l’agriculture pour répondre à la pénurie de maïs.
« À tous ceux qui ont de l’argent en banque, sachez que mon ministère est prêt à vous accompagner pour reconstruire le Kasaï dans le domaine de l’agriculture », a déclaré le ministre. Il a ajouté : « Mon ministère, sous la direction du président Félix Antoine Tshisekedi, est là pour faciliter les opportunités d’investissement dans l’agriculture et la sécurité alimentaire ».
La sécurité alimentaire dans le Kasaï, et en RDC en général, reste un défi majeur pour les gouvernements successifs. Avant l’indépendance, le pays était un grand producteur agricole, notamment d’huile et de manioc. Aujourd’hui, bien que la RDC possède 80 millions d’hectares de terres arables et 4 millions d’hectares de terres irrigables, seulement 10 % de ces terres sont exploitées. Lors d’une récente intervention télévisée, le ministre de l’Économie a mentionné que pour le maïs, l’aliment de base le plus consommé dans le pays, il y a un déficit de 10 millions de tonnes. Outre le manque de capacités de production, il y a aussi un faible investissement dans les solutions de stockage, ce qui rend le pays dépendant du maïs importé.
Comme défis, le ministre Mutshail Mutomb évoque les fortes pluies et les perturbations dans l’approvisionnement en engrais. Ce dernier veut donc attirer des investisseurs pour relever ces défis. Un projet est d’ailleurs en maturation avec une entreprise de négoce, basée en Suisse. Elle souhaite s’associer à des acteurs de la chaîne de valeur agricole, notamment pour les équipements de transformation et de conservation, afin de créer des filières de production agricole solides.
Georges Auréole Bamba