Le vice-premier ministre en charge de l’Économie de la République démocratique du Congo (RDC), Daniel Mukoko Samba, a annoncé une série de mesures visant à lutter contre la vie chère et à stimuler le pouvoir d’achat des Congolais. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre des efforts du gouvernement en vue de stabiliser l’économie et réduire l’inflation.
Lors d’une rencontre avec la presse ce 12 août 2024, Mukoko Samba a dévoilé un plan ambitieux ciblant neuf produits de première nécessité. Parmi les mesures phares, on note une réduction de 50% des droits d’entrée à l’importation et la suppression de la redevance rémunératoire informatique de 2,25% sur la valeur Caf de ces produits essentiels. Il s’agit notamment du maïs, de la farine de maïs, du lait en poudre, du riz importé, de la volaille, du poisson, de la viande et de l’huile végétale. Le vice-premier ministre a également annoncé la réduction ou la suppression de diverses taxes et prélèvements imposés par des agences publiques telles que l’Office congolais de contrôle (OCC) et la Direction générale des douanes et accises (DGDA). Ces mesures visent à alléger significativement la charge fiscale sur les produits de base.
Mukoko Samba a souligné que ces initiatives s’inspirent du modèle de subvention des carburants déjà en place en RDC. Il a rappelé que ce programme de subvention a permis de maintenir les prix de l’essence et du gazole respectivement à 3 475 et 3 465 francs congolais le litre, bien en deçà des prix du marché. Le coût de cette subvention pour l’État est estimé à près de 285 millions de dollars à fin 2023, avec des projections atteignant les 400 millions de dollars d’ici fin juin 2024.
Le ministre a reconnu que ces mesures ne constituent qu’une partie de la solution face aux défis économiques du pays. Il a insisté sur la nécessité d’une approche globale, incluant des investissements structurels dans les infrastructures de stockage et de logistique pour réduire les pertes post-récolte, qui atteignent jusqu’à 30% dans certaines régions comme le Kasaï. Dans le cadre de sa stratégie économique, Mukoko Samba a également mis en avant quatre priorités pour son ministère : la diversification des exportations, la levée des entraves à l’amélioration du pouvoir d’achat, le soutien à l’économie informelle et le financement de l’économie.
Le vice-premier ministre a appelé à la solidarité gouvernementale pour concrétiser les six engagements du président Félix Tshisekedi, soulignant l’importance de neutraliser certains freins économiques tels que la dépendance aux importations alimentaires, l’état précaire du système financier national et la dollarisation de l’économie. Alors que la banque centrale de la RDC vise un taux d’inflation de 11%, contre 15,3% actuellement, Mukoko Samba a promis une vigilance accrue contre les pratiques spéculatives et une période d’observation pour évaluer l’impact des nouvelles mesures sur les prix à la consommation.
Ces annonces interviennent dans un contexte où la RDC cherche à stabiliser son économie et à améliorer le niveau de vie de sa population, tout en attirant les investissements nécessaires pour soutenir une croissance économique durable à long terme.
Idriss Linge