Dans une interview exclusive accordée à nos collègues d’Investir au Cameroun, le PDG du groupe BGFIBank s’est prononcé sur l’état de santé de la filiale en République Démocratique du Congo (RDC) après l’épisode Congo Hold-up de fin 2021.
IC : Il y a quelques années, votre filiale en RDC a fait face à un tourbillon médiatique. Comment se porte-t-elle aujourd’hui, et quelles sont ses perspectives de développement dans ce pays de plus de 100 millions d’habitants ?
Henri-Claude Oyima : Vous êtes nostalgique du passé (rire). BGFIBank RDC évolue aussi dans un pays que nous avons défini comme pôle de croissance, au même titre que le Gabon, la République du Congo, le Cameroun, la Côte d'Ivoire. Ce que nous avons fait en RDC, c’est qu’aujourd’hui, nous nous sommes conformés aux exigences de fonds propres qui sont de 50 millions de dollars.
En RDC, on s’est conformé aux exigences de fonds propres qui sont de 50 millions dollars.
L’autre chose, c’est que nous avons travaillé à être plus présents au niveau des grands centres commerciaux de la RDC. Notamment au Katanga, à Kinshasa et dans la zone Est, à la frontière avec l’Ouganda. Donc, la filiale de BGFIBank en RDC fonctionne normalement à ce jour. La banque suit son programme de développement et nous aurons un aperçu de l’évolution des choses en 2025.
IC : Vous avez choisi le Cameroun pour annoncer l’introduction de BGFI Holding à la BVMAC en 2025. Pourquoi le Cameroun et pourquoi 2025 ?
Henri-Claude Oyima : Le Cameroun, parce que c’est le pays siège de la BVMAC où nous ferons l’introduction. Aussi, la veille de cette cérémonie (d’inauguration du siège de la filiale camerounaise), s’est tenu le conseil d’administration de la BVMAC. Dans le cadre du budget de l’année 2025, nous avons fixé au directeur général de cette institution des objectifs pour animer les deux compartiments qui constituent ce marché boursier.
Un de ces compartiments, qui fonctionne très bien, c’est celui des obligations, où nous avons des emprunts obligataires qui sont lancés. Des obligations de trésor et des bons de trésor sont également émis par les différents États.
De l’autre côté, nous avons discuté de la problématique du dépositaire central unique qui est aujourd’hui géré par la Banque centrale (BEAC). Dans le projet de la BVMAC, il est question de créer une société autonome qui sera gestionnaire de ce dépositaire central.
Tous ces projets ne peuvent pas fonctionner de façon efficiente s’il n’y a que des obligations. Il faut donc qu’il y ait aussi des sociétés cotées pour davantage animer le compartiment des actions. À cet effet, nous avons décidé que les principales entreprises de la zone Cemac, dont celles qui sont membres du conseil d’administration de la bourse, doivent montrer l’exemple.
Il faut qu’il y ait beaucoup plus de sociétés cotées pour davantage animer le compartiment des actions.
Maintenant, pourquoi 2025 ? Déjà, il faut savoir que l’introduction de BGFI Holding avait été annoncée pour 2020. Cette année-là, la Covid-19 est survenue et mon conseil d’administration a jugé que le moment n’était pas opportun pour lancer cette opération. Car, dans ce contexte, l’avenir était incertain pour les investisseurs et il régnait une grande peur. Nous avons estimé qu'une initiative d'une telle envergure devait être menée dans un climat plus serein.
Aujourd'hui, la pandémie de la Covid est passée. Alors que nous touchons à la fin de notre programme quinquennal « Dynamique 2025 », nous pensons que le moment est idéal pour concrétiser ce projet. Le principal objectif est de répondre à ce que le conseil d’administration avait adopté. Ce dernier avait décidé d’aller en bourse avec un maximum de 10 % du capital et c’est ce que nous voulons faire. C’est un projet qui avait déjà été mûri en 2020, et nous allons le reprendre là où nous nous étions arrêtés à cette date-là.
IC : Nous sommes à la fin de l'exercice 2024. Quel bilan dressez-vous en termes de performances du Groupe BGFIBank, qui a enregistré un résultat net de 96 milliards de FCFA en 2023, soit une hausse de 55 % en glissement annuel ?
Henri-Claude Oyima : Les états financiers de 2024 seront finalisés en mars prochain. En attendant, concernant les chiffres, je peux vous indiquer que nous sommes en bonne voie pour atteindre cette année un total bilan de 6 000 milliards de FCFA et un résultat net consolidé de 130 milliards de FCFA.
Extrait d’une interview réalisée par Baudouin Enama, Investir au Cameroun