Lors de la cérémonie d’inauguration de l’aéroport rénové de Bangboka, à Kisangani, dans la province de Tshopo, présidée par le chef de l’État Félix Tshisekedi, le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba, également ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, a indiqué, ce 26 octobre 2024, que l’ambition du gouvernement est de disposer d’un aéroport fonctionnel dans un rayon de 72 kilomètres en moyenne pour chaque Congolais.
« Avec la réhabilitation des pistes d’aviation en mauvais état et la construction de nouvelles pistes en terre compactée, en gravier ou en herbe dans chaque chef-lieu des 145 territoires, chaque résident congolais sera à 72 kilomètres maximum d’un aérodrome opérationnel », a déclaré Jean-Pierre Bemba.
Selon les chiffres officiels du ministère des Transports, chaque Congolais se trouve actuellement, en moyenne, à 177 kilomètres par route du premier aérodrome. Sur les 252 aéroports et aérodromes répertoriés sur l’ensemble du territoire congolais et reconnus par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), seuls 38 sont en mesure d’accueillir des avions, et une vingtaine sont réellement opérationnels.
Le programme d’investissement public pour la période 2025-2028, actuellement examiné par le parlement, prévoit une enveloppe de 538,12 milliards de francs congolais (FC), soit environ 189,4 millions de dollars, dédiée aux infrastructures aéroportuaires civiles. Les investissements les plus importants, estimés à 414,12 milliards de FC, cibleront la réhabilitation des aéroports de Kananga, dans le Kasaï Central, et de Goma, dans le Nord-Kivu. Ce programme prévoit également l’installation d’équipements de radionavigation pour 14 aéroports, ainsi que la construction d’aérogares et de zones de fret dans des localités stratégiques telles que Béni (Nord-Kivu), Bukavu (Sud-Kivu), Muanda (Kongo-Central), Bandundu (Kwilu), Lisala (Mongala) et Gemena (Sud-Ubangi).
La seule incertitude demeure le délai de réalisation des travaux. Les travaux de réhabilitation de l’aéroport de Bangboka, inaugurés le 26 octobre 2024, ont débuté en 2017 avec la rénovation des chaussées aéronautiques et du terminal des passagers, tandis que les travaux sur l’aérogare ont été lancés en 2021.
La province de Tshopo, où se trouve l’aéroport de Bangboka, pourrait également servir de référence pour évaluer l’impact économique réel de ces investissements. Cette région, dotée de nombreuses opportunités économiques, devrait bénéficier d’une meilleure connectivité avec le reste du pays grâce à cette infrastructure modernisée. Pour le ministre des Transports, des Voies de communication et du Désenclavement, la rénovation des aéroports, en plus de son potentiel économique, renforcera la souveraineté territoriale en facilitant la mobilité des autorités publiques. La solution aéroportuaire apparaît particulièrement adaptée pour connecter efficacement la RDC, le deuxième plus vaste pays d’Afrique après l’Algérie, face aux défis que poserait l’expansion du réseau routier.
Cette offensive sur le secteur aérien ne se limite pas aux infrastructures aéroportuaires. Le gouvernement s’emploie également à relancer Congo Airways. En parallèle, l’État a lancé, en partenariat avec Ethiopian Airlines, leader africain du secteur, la compagnie Air Congo, dont le vol inaugural est prévu pour décembre de cette année. Parallèlement, des acteurs privés comme la Compagnie africaine d’aviation (CAA) poursuivent leur expansion.
Georges Auréole Bamba
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