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La RDC est le deuxième pays le plus rapide au monde pour développer une mine (S&P)

La RDC est le deuxième pays le plus rapide au monde pour développer une mine (S&P)

En RDC, il faut en moyenne entre 10 et 15 ans pour développer une nouvelle mine de cuivre, de cobalt ou autre métal essentiel à la transition énergétique. C’est le deuxième temps le plus rapide au monde, après le Laos, selon un rapport publié le 18 juillet 2024 par S&P Global. Intitulé « Mine Development times : The US in perspective », ce rapport sur les États-Unis se concentre sur le temps nécessaire pour développer un projet minier, de la découverte à l’entrée en production. Pour réaliser son classement, S&P a pris en compte 268 mines réparties dans 23 pays. L’étude comprenait des mines de cobalt, de cuivre, d’or, de lithium, de nickel, de palladium, de platine, de vanadium et de zinc, en production ou non.

Si le document ne donne pas assez de détails ou d’explications sur le classement de la RDC, les critères avancés pour justifier le rang des États-Unis (2e temps de développement minier le plus long) apportent des éléments de réponse. Selon les auteurs, le temps long (29 ans en moyenne) pris chez l’Oncle Sam pour développer une mine s’explique principalement par la complexité des autorisations nécessaires (retard, imprévisibilité et coût de l’octroi de permis sur les terres fédérales). Ils évoquent également une volonté politique insuffisante malgré une forte dotation en ressources minérales, ou encore la faiblesse des investissements dans l’exploration.

Le rapport indique également que « le développement d’une mine aux États-Unis n’est pas seulement long et coûteux, mais il est également exceptionnellement incertain ». Aux États-Unis, apprend-on, même si les projets miniers obtiennent tous les permis nécessaires, ils sont soumis à un risque de litige (avec les parties prenantes) plus élevé comparativement à des pays comme le Canada ou l’Australie qui ont des temps de développement également élevé (27 et 20 ans respectivement).

Temps mis pour développer une mine par pays

1 GRAPHE

Source : S&P

On pourrait en déduire que les autorisations réglementaires sont moins complexes et plus faciles à obtenir dans les pays mieux classés comme la RDC. Aussi, étant donné le poids du secteur minier dans l’économie congolaise, il est normal que les efforts du gouvernement pour le développement minier y soient plus marqués. En revanche, il est difficile de déterminer si les risques de litige moins élevés dans un pays comme la RDC sont liés aux lois en vigueur ou à une moins forte sensibilité des parties prenantes aux questions d’ordre environnemental ou social.

L’attractivité du secteur minier congolais

Pour mesurer l’attractivité d’une juridiction minière pour les investisseurs, plusieurs critères sont à prendre en compte, en l’occurrence le potentiel minéral, mais aussi les politiques en vigueur. Concernant le premier point, la RDC est reconnue comme étant un des pays les mieux dotés au monde en ressources minérales indispensables à la transition énergétique, comme le cuivre, le cobalt ou encore le lithium.

Pour le deuxième point, si le temps nécessaire pour développer une mine (selon les critères susmentionnés) en RDC peut être vu comme un indicateur de politiques attractives pour les investisseurs, d’autres facteurs sont à prendre en compte. En 2023, l’Institut Fraser a mis la RDC au 67e rang sur 83 dans son classement des juridictions minières africaines, selon leur attractivité pour les investisseurs étrangers. Ces deniers ont évoqué des défis comme « la récente augmentation unilatérale du taux de redevance en RDC », ou « le manque de clarté des limites des concessions minières d’exploration et la corruption ».

Malgré les critiques à l’encontre du pays pour certains aspects de sa politique minière, il faut remarquer que depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, plusieurs efforts ont été consentis pour faire évoluer la perception qu’ont les investisseurs étrangers de l’environnement minier congolais. Actuellement deuxième producteur mondial de cuivre et leader de la production de cobalt, le pays cherche à attirer toujours plus d’investissements pour concrétiser son vaste potentiel minier tout en tirant davantage de profits de ce secteur.

Louis-Nino Kansoun

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