Le ministère des Finances de la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé, dans un communiqué publié le week-end dernier, que le pays a sollicité 2,5 milliards de dollars dans le cadre de nouveaux programmes avec le Fonds monétaire international (FMI), une démarche entamée en juillet 2024. Si ce processus aboutit, la RDC pourrait renouveler la Facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant de 1,5 milliard de dollars et obtenir une Facilité de résilience et de durabilité d’un milliard de dollars. Ces fonds visent à renforcer la capacité du pays à répondre aux chocs économiques, climatiques et sanitaires.
Le ministre des Finances de la RDC, Doudou Fwamba, accompagné de hauts responsables, notamment le ministre du Budget et la gouverneure de la banque centrale, a participé aux Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, tenues du 22 au 26 octobre 2024 à Washington DC. Au cours de cet événement, ils ont échangé avec les équipes du FMI, dirigées par Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique. Selon le ministère des Finances, les discussions ont porté sur la nécessité d’obtenir des ressources pour financer « des initiatives à fort impact social, telles que l’extension de la couverture de santé universelle, la gratuité de l’enseignement secondaire, la construction de salles de classe et d’infrastructures essentielles ».
À l’issue de leur récente mission en RDC, les experts du FMI avaient admis que le pays avait besoin d’argent pour atteindre ses objectifs de développement. « La RDC a besoin de ressources financières substantielles pour atteindre ses objectifs de développement socio-économique et climatique, et pour jouer un rôle crucial dans la préservation du Bassin du Congo, un bien public mondial. Les autorités considèrent les programmes soutenus par le FMI comme un levier essentiel pour mobiliser l’appui des partenaires de développement et des investisseurs privés, et pour encadrer la réalisation de ces objectifs », avaient-ils déclaré dans leurs conclusions adressées au Conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods.
Deuxième créancier extérieur
Le ministère des Finances a également exprimé une réelle satisfaction quant à la collaboration avec le FMI. « L’engagement des dernières années a contribué positivement à la stabilisation macroéconomique, notamment au renforcement des réserves de change, et à la mise en œuvre de réformes favorisant une croissance solide et durable. Les autorités expriment leur satisfaction quant à l’assistance technique et au développement des capacités reçu, ainsi qu’aux effets positifs sur le financement apporté par les partenaires et le secteur privé », a-t-il précisé dans sa lettre d’intention.
De nombreuses réformes ont été réalisées dans le pays, mais leur impact réel sur les 100 millions de Congolais reste difficile à mesurer. Pendant la mise en œuvre du programme, le franc congolais a significativement perdu sa valeur, malgré le renforcement des réserves de change. Le pays n’a pas échappé à une inflation de plus de 20 %, ralentie uniquement par des mesures budgétaires coûteuses.
Si cette démarche aboutit, elle consolidera le rôle du FMI comme l’un des principaux créanciers de la RDC. Selon des données consultées par Bankable, au 30 juin 2024, l’institution multilatérale détenait près de 2 milliards de dollars de la dette extérieure congolaise, représentant environ 27,4 % du total. Seule la Banque mondiale devance le FMI dans ce domaine, avec 3,4 milliards de dollars de créances détenues à travers l’Association internationale de développement (Ida), soit 47 % de la dette extérieure du pays.
Georges Auréole Bamba
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