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Goma sous pression : une réunion d’urgence pour « protéger les populations »

Goma sous pression : une réunion d’urgence pour « protéger les populations »

Le président Félix Tshisekedi a présidé, dans la nuit du 26 janvier 2025, une réunion de crise pour évaluer la situation sécuritaire et humanitaire dans la province du Nord-Kivu, où les offensives des groupes armés rebelles se sont intensifiées jusqu’aux abords de Goma, capitale provinciale et principale ville de cette région de la République Démocratique du Congo (RDC).

« Nous sommes dans une situation de guerre. L’actualité évolue rapidement et peut encore basculer à tout moment. L’objectif ici était d’évaluer ce qui peut être fait pour protéger les populations », a déclaré Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication, lors d’un point de presse. Ce dernier a par ailleurs évoqué l’aggravation du bilan humanitaire, évoquant des « bombes tombées sur des camps de déplacés », qui ont causé de nombreuses victimes.

Cette réunion s’est tenue dans un contexte marqué par des informations contradictoires. Certaines sources affirmaient que Goma était passée sous le contrôle des rebelles, soutenus par des forces rwandaises, tandis que d’autres rapportaient que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) continuaient de résister aux assaillants.

Propagation de fausses nouvelles

Sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, des campagnes de désinformation viennent amplifier la confusion. Une vidéo largement partagée montre des rebelles entrant dans Goma, prétendument acclamés par la population. Toutefois, une analyse des images suggère que les applaudissements auraient été ajoutés en post-production. Il est en plus impossible de confirmer la date exacte ou le contexte de cette vidéo. Par ailleurs, des rumeurs faisant état de la nomination d’un nouveau gouverneur militaire à Goma ont été formellement démenties par le Vice-Premier ministre en charge de la Défense, Guy Kabombo Muadiamvita.

Le conflit à l’est de la RDC, particulièrement dans les zones frontalières avec le Rwanda, s’inscrit dans une dynamique de violences qui dure depuis plus de trois décennies. Cependant, la situation a connu une aggravation récente. Le 26 janvier au soir, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence à la demande de la RDC. À cette occasion, la ministre congolaise des Affaires étrangères a dénoncé les violations des accords de paix par le Rwanda et exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises présentes sur le territoire congolais. Elle a également réclamé des sanctions ciblées contre les responsables politiques et militaires rwandais jugés responsables de la dégradation de la situation sécuritaire à l’est du pays.

De son côté, Kigali accuse Kinshasa d’abriter des camps d’entraînement de mercenaires représentant une menace pour sa sécurité.

En réaction à cette escalade des tensions, la RDC a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Rwanda et rappelé son ambassadeur à Kigali. En réponse, les autorités rwandaises ont également retiré leur représentant à Kinshasa.

Crise humanitaire sans précédent

Sur le terrain, la situation humanitaire atteint des proportions alarmantes. Selon l’ONU, les hôpitaux, déjà saturés, peinent à faire face à l’afflux de blessés. L’ONU a annoncé une aide médicale d’urgence de 17 millions de dollars, mais cette somme paraît largement insuffisante pour répondre aux besoins croissants. Le nombre de déplacés internes dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu a atteint près de 4,6 millions, un record mondial pour un seul pays, selon des données des Nations unies. Malgré les condamnations internationales des violences perpétrées en RDC, le soutien financier de la communauté internationale demeure limité.

Les violences actuelles et leurs conséquences humanitaires risquent de s’intensifier dans les jours à venir. Les autorités congolaises font face à des défis majeurs : restaurer la sécurité, protéger les populations civiles et mobiliser des aides internationales supplémentaires. Dans ce contexte, la communauté internationale est appelée à jouer un rôle plus actif pour éviter une crise humanitaire encore plus grave dans cette région déjà meurtrie par des décennies de conflit.

Georges Auréole Bamba

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