Dans un communiqué publié le 19 septembre 2025, Savannah Energy a annoncé être sur le point de conclure un accord pour racheter 50,1 % de Klinchenberg BV auprès du fonds norvégien Norfund, pour un montant pouvant atteindre 65,4 millions de dollars. À l’issue de cette opération, l’entreprise britannique détiendrait indirectement 9,8 % du projet hydroélectrique Ruzizi III.
« La finalisation n’est pas attendue avant le 1ᵉʳ trimestre 2026, avec une date d’effet économique fixée au 31 décembre 2024 », précise le communiqué. Cette finalisation dépend du bouclage financier du projet, puisque le coût de l’acquisition inclut des paiements conditionnels qui ne seraient versés qu’à la clôture financière. Initialement prévue pour le 30 septembre 2025, cette dernière est désormais reportée à 2026.
Estimé à 760 millions de dollars, le projet Ruzizi III prévoit la construction d’une centrale hydroélectrique de 206 MW sur la rivière Ruzizi, entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, avec un raccordement prévu également pour le Burundi. L’infrastructure doit être implantée dans le territoire de Walungu, à l’est de la RDC, où se déroulent actuellement des affrontements entre les Forces armées congolaises et les rebelles du M23. Une situation sécuritaire qui influence les engagements de plusieurs bailleurs de fonds.
La clôture financière devrait également entraîner une reconfiguration de l’actionnariat de la société de projet Ruzizi III Energy Limited (REL), conçue comme une coentreprise de type partenariat public-privé entre les États de la région (RDC, Rwanda, Burundi) et des acteurs privés regroupés au sein de la Ruzizi III Holding Power Company Limited (RHPCL). C’est via ce véhicule – qui comprend notamment SN Power, filiale de TotalEnergies, et Industrial Promotion Services (IPS), entité du groupe Aga Khan – que Savannah Energy devrait intégrer le projet. Les actionnaires privés et publics doivent respectivement détenir 70 % et 30 % du capital de REL.
En parallèle de Ruzizi III, Savannah Energy devrait également acquérir, grâce à cette transaction, 13,6 % du projet hydroélectrique de Bujagali en Ouganda et 12,3 % du projet Mpatamanga au Malawi.
Pour financer l’opération, la société prévoit de recourir à une nouvelle facilité de dette de 37,4 millions de dollars, arrangée par une « grande banque internationale » dont le nom n’a pas été révélé, complétée par ses liquidités disponibles.
Savannah Energy dispose déjà d’un portefeuille comprenant un projet gazier au Nigeria et un projet pétrolier au Niger. La société britannique revendique aussi une participation de 41,06 % dans la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO), opérateur du pipeline d’exportation de pétrole au Cameroun. Toutefois, cette participation n’est pas reconnue par les autres actionnaires de l’entreprise.
Timothée Manoke
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