Par un message daté du 14 novembre 2025 et adressé au gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Somo Kakule Evariste, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a ordonné la suspension de l’opération « armes contre argent » lancée par le gouvernement provincial. Ce télégramme, diffusé depuis le 19 novembre par des journalistes proches du gouvernorat, enjoint d’interrompre l’opération « toutes affaires cessantes ».
Le ministre de l’Intérieur justifie cette suspension par le risque d’atteinte à « l’image exemplaire du pays vis-à-vis des Nations unies » et par la possibilité d’une aggravation de la situation sécuritaire dans la province, estimant qu’un encadrement préalable est nécessaire. Il précise que l’opération est gelée dans l’attente d’une réunion de cadrage entre son ministère et celui de la Défense nationale et des Anciens combattants.
Cette opération d’achat d’armes détenues illégalement par des tiers avait été initiée, le 29 octobre 2025, par le gouverneur militaire afin de faire face à la recrudescence de l’insécurité dans la province, dans un contexte marqué par la multiplication des braquages d’institutions financières, des incursions nocturnes dans les domiciles et des meurtres attribués à des hommes armés, notamment dans les villes de Beni et Butembo.
L’arrêté provincial prévoyait une contrepartie financière de 100 dollars pour une arme de type AK-47 ou équivalent, 200 dollars pour une arme d’appui et un dollar par munition, tout en garantissant la discrétion des personnes participant à l’opération ainsi que l’absence de poursuites judiciaires pendant toute sa durée.
Timothée Manoke
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